Dunkerque - Amnéville (3 décembre 2005)

 

Match comptant pour la douzième journée de division 1, poule sud.

Toujours dans la course pour une qualification, les Galaxiens rendent visite à une équipe de Dunkerque assurée depuis la semaine dernière de participer à la poule haute. Le début de match est marqué par les bonnes intentions des Mosellans, à l'image du tir d'Adrien Maurer (1'10) et de la percée de Lubomir Baranok (2'10). Les Corsaires laissent venir leur adversaire, mais restent toujours à l'affût de la moindre opportunité. Mysicka s'illustre une première fois en interceptant une relance hasardeuse, repique vers le centre mais butte sur Sojak (4'19). Les débats s'animent aux alentours de la cinquième minute. Après une tentative non cadrée de loin de Benjamin N'Guyen, les Galaxiens ripostent par une échappée à gauche d'Adrien Maurer qui trouve Jonathan Paredes esseulé au centre, mais Macrez s'interpose avec brio (5'15). Les deux compères Mysicka et Saint-Amant combinent quant à eux suite à une mauvaise passe de Zlatko Zinoviev, mais le second tire à côté. Alors que leurs visiteurs tentent trop souvent l'exploit individuel, les Dunkerquois ne se montrent guère plus dangereux et la tentative de loin du capitaine Grégory Dubois ne trouve pas la déviation escomptée. Quant à Lenière, s'il récupère un nouveau palet des crosses lorraines, il ne peut lui non plus trouver le cadre (6'40). Une nouvelle perte du palet en sortie de zone, cette fois par Ratislav Kozik, permet à Saint-Amant d'alerter Sojak, qui s'illustre en deux temps (7'40). L'attaquant canadien, esseulé par Dubois, place encore à côté du but. Profitant d'un court avantage numérique, Amnéville porte le danger par Karpov, qui s'échappe à droite, repique au centre, évite le portier mais finit lui-même dans la cage (9'17). C'est pourtant Dunkerque qui passe près de l'ouverture du score en désavantage numérique par la paire Mysicka-Saint-Amant, mais ce dernier trouve encore un Sojak impeccable sur son tir à bout portant (9'49). Ses équipiers tentent de loin, par Folcke, mais personne ne prend le rebond (11'06). En face, le très actif Mouly se démène et place idéalement Baranok, qui ne peut tirer. Dewolf tente lui aussi sa chance de loin, mais le gardien veille. Deux pénalités successives vont être fatales aux visiteurs : dès l'engagement, le tir frappé de Dubois trouve la lucarne droite d'un Sojak pour une fois sans réaction (1-0, 13'50). Les Corsaires poursuivent sur leur lancée, sous la conduite de Dewolf, qui s'infiltre et place en force sur le gardien (14'26), imité peu après par Folcke à la ligne bleue, pour un même résultat (14'56). Amnéville contre par un échange de politesses entre Xavier Simoni et Iouri Essipov, mais Macrez s'interpose encore avec brio face à ce dernier (16'08) ; dans la continuité de l'action, un cafouillage se produit devant la cage des visiteurs, et le poteau sauve même Sojak (16'22). Mais ce dernier est avant tout capable de s'illustrer seul : quand Dubois ne place pas au dessus (17'20), il s'interpose sur les nouveaux lancers en force de Dewolf et Folcke, ou sur l'infiltration suivie d'un tir à mi distance de Saint-Amant (18'55). Les Amnévillois cherchent à se donner de l'air, notamment par Stefan Rusnak qui part de sa zone pour affoler l'arrière-garde nordiste et remettre idéalement à Zinoviev esseulé dans l'enclave, mais l'attaquant ne peut contrôler la rondelle, alors que la cage était grande ouverte devant lui.

La deuxième période débute par une nouvelle poussée des blancs, Lubomir Baranok s'en allant tenter sa chance en angle très fermé de la droite (20'35). Dunkerque prend aussi goût aux efforts solitaires, et François Lenière s'échappe sur la gauche, repique au centre mais la vigilance de Sojak a raison du jeune Corsaire (21'26). En supériorité numérique c'est ensuite Dubois qui s'illustre par deux tirs à la bleue, l'un contré, l'autre arrêté par le gardien, tout comme l'essai de Saint Amant un peu plus tard. Le leader semble toutefois s'impatienter, à l'image du tir sans conviction de N'Guyen (25'55). Quant à Becuwe, il se démène tout seul, cherchant la lucarne. En vain. Car si Dunkerque domine les débats, la marque reste toujours la même, et Amnéville peut encore y croire. Cependant, les visiteurs sont assez peu entreprenants et perdent encore un palet dangereux qui aurait pu profiter à Mysicka si un certain Sojak n'était pas vigilant (27'10). Il faut attendre la prison infligée à Folcke (28'10) pour voir Macrez s'illustrer, tranquillement certes, face au tir en hauteur de Rusnak, qui annule ensuite l'avantage des siens en accrochant l'intenable Mysicka. Dès la reprise du jeu, le défenseur amnévillois est imité par sa victime, qui stoppe irrégulièrement Lubomir Baranok. S'initie alors un véritable ballet d'allers-retours vers la prison, lui aussi à l'avantage de Nordistes assez combatifs. Même à trois contre cinq, ces derniers continuent d'être pénalisés, leurs cinq prisons concédées en à peine trois minutes et trente secondes sont justes entrecoupées d'une inutile charge avec la crosse de Iouri Essipov en zone offensive. Cette cascade de sanctions a le don d'énerver les acteurs, et ce second tiers est surtout marqué par les palabres avec les arbitres et la table de marque... Amnéville ne profite pas trop des occasions qui lui sont faites de revenir, même si Marian Hanzel tente sa chance en force de la gauche et Rusnak cherche en vain une déviation devant le but. Les Mosellans semblent en mesure d'égaliser quand Karpov alerte le vif Mouly, qui se présente seul devant un Macrez dont il ne peut tromper la vigilance. Pire, l'ancien Clermontois emporte tout sur son passage, cage et gardien compris, rendant le portier furibond (33'17). Hanzel et Rusnak sont toujours aux manettes en supériorité numérique, mais leurs hésitations font les affaires de la défense nordiste, courageuse à l'image de son capitaine qui n'hésite pas à se jeter pour contrer Essipov, bien placé. Ce dernier obtient ensuite un caviar de Simoni et, tout seul devant la cage, il contraint Macrez à intervenir une fois de plus avec brio (35'09). Dewolf a beau tenter sa chance, une première fois trop à gauche, puis en hauteur, ce sont les Galaxiens qui sont les plus pressants. Mouly se démène encore avec brio, avant de décaler Baranok à gauche, qui fusille Macrez à bout portant, mais le gardien est impeccable (36'54). Dunkerque ne procède plus que par des tentatives de loin de Dubois (37'44) ou Folcke. Une dernière alerte se produit sur le but de Macrez, auteur d'un nouvel arrêt de grande classe face à Zlatko Zinoviev, idéalement placé (39'10). On pense que Dunkerque va regagner le vestiaire en ayant laissé passer l'orage, il n'en est rien. Suite à un échange d'amabilités entre les deux équipiers, le tonnerre gronde quand Benjamin Louf, renvoyé aux vestiaires, s'en prend directement à Karl Dewolf pour lui expédier une bouteille d'eau avant de se débarrasser de rage de son équipement (39'52).

La dernière période commence par une échappée de Mouly, dont le tir est maîtrisé par Macrez (40'30), mais cette fois cela a le don de réveiller Dunkerque. C'est tout d'abord Folcke, de loin, qui contraint Sojak à un arrêt délicat de la jambière (41'40). Puis Becuwe est à l'affût devant la cage pour essayer de convertir en but un palet qui traîne, sans succès immédiat, car Mysicka a bien suivi pour donner de l'air à ses troupes (2-0, 42'06). Il faut alors attendre un nouvel avantage numérique pour voir Amnéville réagir par Simoni, qui alerte Vadim Karpov, dont la tentative en hauteur est tout près de faire mouche (44'00). C'est bien Dunkerque qui est le plus dangereux en cette fin de match, et trouve une deuxième fois le poteau par Dubois sur une passe de Mathieu Becuwe (44'58), avant que Billard ne mette Sojak à contribution (45'49) et que Guillemot ne place la rondelle au ras du poteau suite au travail derrière le but de ce même Alexis Billard (46'15). Et quand Dunkerque n'est pas imprécis, c'est Sojak qui fait preuve de classe face à Dubois (47'23) pour maintenir ses coéquipiers dans la partie. Or, ces derniers ne procèdent plus que par contre-attaques, comme sur le déboulé de Baranok, infructueux (49'45), et attendent d'éventuels avantages numériques pour se montrer plus entreprenants. Sur l'un d'eux, Hanzel fait admirer la puissance de son lancer à un Macrez concentré (50'35), même si les visiteurs font plus tourner la rondelle qu'autre chose. Et comme Dunkerque se contente de garder sa cage inviolée, la fin de match se déroule paisiblement, seules des percées individuelles apportent un semblant de danger : Sojak s'interpose face à N'Guyen échappé à droite (52'50). Quant à Mouly, ses accélérations ont au moins le mérite de provoquer des fautes (54'31), mais les locaux ne tremblent pas face au tir non cadré de Hanzel ou à la tentative d'Essipov, qui cherche la lucarne d'un Macrez invincible (56'16). Les Lorrains ont beau demander un temps mort et réorganiser leurs troupes, ils ne trouveront pas la faille, et encore moins les points précieux qui auraient pu leur être si utiles au classement.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Commentaire d'après-match

Gilles Provost (Amnéville) : "Cela fait deux fois que l'on joue des matchs assez serrés face à Dunkerque, nous ne leur donnons que quatre buts en deux matchs alors qu'il s'agit de l'équipe la plus offensive du championnat. C'est bon pour le moral mais cela ne nous donne aucun point de plus au classement. C'est un peu difficile de réussir sur une petite patinoire car nous y sommes un peu perdus et n'arrivons pas à marquer. Nous ne sommes pas des joueurs particulièrement rapides, mais des gars d'expérience qui savent profiter des espaces et ça on n'a pas pu le faire. Leur gardien a été très bon, le nôtre a été excellent.

William Mouly s'est très bien intégré ; il est dérangeant, même à l'entraînement il nous embête un peu ! La semaine il faut le supporter... Plus sérieusement, c'est un très bon joueur d'équipe. Il forme un très bon trio avec Baranok et Essipov, selon moi le meilleur du championnat, car ces joueurs se complètent.

C'est dommage de voir un match durer deux ou trois heures, c'est gênant pour le public. Ici, il s'agit d'un public de connaisseurs mais nous avons fait des matchs où les gens s'y connaissent un peu moins et ne comprennent pas pourquoi on discute. Les arbitres ne veulent pas trop parler pendant le match, ils font un peu d'abus de pouvoir. Ce que j'ai remarqué, c'est qu'ils n'avaient pas le même ton avec nous qu'avec Dunkerque, avec qui ils avaient un ton amical. Je suis déçu, nous allons faire un rapport : aucun arbitre ni personne à la table de marque n'a pris du temps pour noter les pénalités à retardement. C'est dommage parce que l'arbitre est bon, mais il arrive en retard, il est paniqué, et avec le public qui pousse c'est difficile.

Pour la pénalité infligée à Garges je trouve que c'est dommage d'arriver à jouer des matches sur tapis vert. Des gens veulent se donner un peu d'autorité, ce sont eux qui font le championnat. En début d'année, nous n'aurons qu'à faire une partie de cartes et dire qui va gagner. Ces petites choses font que le hockey ne progresse pas en France. Pourquoi Garges a perdu seulement un point [NDLR : deux en fait] et nous n'en récupérons aucun ? Cela me paraît tellement ridicule. Leur joueur marque deux buts contre nous [NDLR : une assist en fait], eux perdent un point et nous ne prenons rien. Il y a quatorze journées dans le championnat, il doit y avoir à la fin 112 points à répartir. Cela n'a aucun sens, je ne sais pas qui vote les lois, ou ils les font au mois de juillet après une grosse fête, une grosse soirée. C'est insensé, illogique. Enlever des points à une équipe est déjà impensable, mais ne pas les donner à une autre qui a subi les inconvénients c'est impensable.

Concernant l'incident côté dunkerquois, cela fait vingt ans que je joue, je n'ai jamais vu cela. Les arbitres récupèrent la bouteille lancée comme s'il ne s'était rien passé, sans infliger de pénalités. Si je lance une bouteille d'eau sur la glace je suis suspendu un match, tout comme n'importe lequel de nos joueurs. Ici rien, l'arbitre est même parti récupérer la bouteille. J'espère qu'un tel incident ne nous arrivera jamais. Les deux adversaires se sont engueulés avant, cela a choqué tout le monde. Leur joueur ne sera pas sanctionné au niveau de la ligue alors qu'il aurait pu atteindre l'un de nous. C'est inacceptable, mais bon, on a vu pire."

 

Dunkerque - Amnéville 2-0 (1-0, 0-0, 1-0)

Samedi 3 décembre 2005 à 18h45 la patinoire Michel-Raffoux.

Arbitrage de M. Baude assisté de MM. Magnier et Vandaele.

Pénalités : Dunkerque 36' (6', 22', 8'), Amnéville 30' (10', 18', 2').

Évolution du score :

1-0 à 13'50" : Dubois assisté de Dewolf et Saint-Amant (double sup. num.)

2-0 à 42'06" : Mysicka assisté de Saint-Amant

 

Dunkerque

Gardien : Landry Macrez.

Défenseurs : Karl Dewolf - Grégory Dubois (C) ; Ghislain Folcke - Benjamin Louf (sorti à 39'52) ; Benoît Guillemot - Clément Derepper.

Attaquants : Tomas Mysicka - Daniel Saint Amant (A) - Mathieu Becuwe (A) ; Benjamin N'Guyen - Alexis Billard - François Lenière ; Loïc Destoop - Christophe Eichenolc - Pierre Derrudre.

Remplaçant : Julien Peyre (G).

Amnéville

Gardien : Slavomir Sojak.

Défenseurs : Marian Hanzel - Ratislav Kozik ; Étienne Thomas - Stefan Rusnak.

Attaquants : Lubomir Baranok - Zlatko Zinoviev - William Mouly (A) ; Vadim Karpov - Xavier Simoni - Iouri Essipov (A) ; Adrien Maurer - Gilles Provost (C) - Jonathan Paredes.

Remplaçant : Marc Renard (G).

 

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