Match comptant pour la cinquième journée de division 1, poule sud.

Les mille deux cents spectateurs qui se sont rendus au match des Vipers ne savaient pas qu'ils allaient avoir droit, en sus du match de hockey, à une représentation d'un disciple d'Eugene Ionesco, le comique de l'absurde. On avait quitté Monsieur Adrian Popa, arbitre de son état, sur des décisions lors du match contre Avignon qui sentaient bon, non pas le sable chaud, mais l'absurde désir de faire à lui seul le spectacle. On l'a retrouvé nanti des mêmes velléités. Il a été, cette fois, beaucoup plus efficace. Bien sûr, il ne s'agit pas là de minimiser la victoire des Lynx. Adroits et pugnaces, ils ont su faire plier les Vipers avec un Thomas "Goalier" qui n'a pas raté son retour à Végapolis.

Le premier tiers-temps naît avec des Vipers enthousiastes, bien décidés à représenter dignement une ville qui leur a fait une si belle place lors de sa Foire-Exposition malgré les absences de Robert Hodon qui souffre du dos et de leur gardien Martin Forslund opéré du ménisque. C'est Anton Rojko, de retour de maladie, qui plante la première banderille (1-0 à 6'21"). Mais ces belles dispositions peu à peu s'effilochent au fur et à mesure que les Valentinois du président Pelisse prennent la mesure de locaux de plus en plus hésitants. C'est une poignée de secondes après que la première pénalité du match - coup de poing de Simon Johansson - est tuée par les Vipers que le junior québécois Matthieu Curadeau, revenu d'un voyage éclair au Canada cette semaine pour des problèmes de visa, fait se lever la gourde de Fabrice Agnel d'un joli tir lointain (1-1 à 12'27"). L'ex-Montpelliérain Thomas Gaulier mystifie la défense quelques secondes plus tard en glissant le palet dans un trou de souris sur un mouvement de Sébastien Savajol et de Benoît Gaulier, qui n'a pu se résoudre à raccrocher ses patins (1-2 à 13'41"). Amorphes, les Vipers laissent les Valentinois creuser l'écart par Pierrick Bazin (1-3 à 17'18"). Geoffrey Bidoli, qui a commencé la saison en espoir mais a été promu en senior pour ce match récolte au passage une mention d'assistance.

Les Vipers, vraisemblablement secoués par le coach Pascal Ryser, reviennent sur la glace requinqués. Végapolis rugit de bonheur en voyant les siens prendre ainsi le mors aux dents. Encore une fois, Dennis Martindale montre la voie en enfilant une de ses perles en angle mort après avoir débordé sur la gauche (2-3 à 26'18"). Bis repetita deux minutes ensuite, même action de Dennis Martindale avec les mêmes complices Wikström et Johansson (3-3 à 28'29"). Las, c'est là qu'entre en action Monsieur Popa. Simon Johansson, bousculé par Antoine Pelisse, se garde bien de répondre lorsque l'arbitre décide pourtant de renvoyer l'un, et bien sûr l'autre, pour un petit 10 minutes de mise en bouche (32'04"). Même scénario que devant les Castors à 4-4 (rupture de tempo avec le renvoi du capitaine pour dix minutes), mais cette fois-ci - on va le voir - on décide de corser l'obstacle. Un festival qui commence par mettre les Vipers à trois contre quatre (32'38"), puis encore un homme au banc (Hammargren à 33'32"), puis un autre (Kazda à 34'26"), puis un autre (cinglage d'Agnel à 35'48"), puis un autre (Rojko à 36'05"). Les Vipers finissent par céder, après cinq minutes consécutives à trois contre cinq, sur un but de Rudy Billieras (3-4 à 37'33"). Montpellier quitte le tiers non sans avoir vu Fabrice Agnel de nouveau sanctionné. Ouf !

Le troisième tiers-temps débute bien mal pour les Vipers avec un but de Thomas Gaulier, assisté de Savajol et Billieras sur un revirement provoqué au centre de la patinoire, avec encore près d'une minute à écouler en infériorité (3-5 à 40'48"). Les deux équipes se livrent alors un beau duel car les Valentinois ne ferment pas du tout le jeu. C'est Mickaël Bouvier qui termine une action initiée par les frères Gaulier (3-6 à 50'55"). Encore une fois, la révolte vient de Marek Michalovic (4-6 à 51'35"). Après avoir exclu Dennis Martindale et Rudy Billieras qui se sont bagarrés, l'arbitre laisse un peu souffler le sifflet et les Vipers en profitent pour encore revenir au score par celui qui a ouvert les débats, Anton Rojko (5-6 à 59'03"). Ils poussent mais il est bien tard...

Commentaire d'après-match (dans le Midi Libre)

Marc Fornaguera (président de Montpellier) : "J'ai réagi très officiellement en écrivant à Jean-Christophe Benoist, le président de la commission fédérale d'arbitrage. Je lui ai dit dans un courrier ce que je pensais de l'arbitrage que j'avais vu, et j'ai joint un DVD de la rencontre. Il n'est bien sûr pas question de contester le résultat du match qui est acquis par une belle équipe de Valence qui a fait ce qu'elle avait à faire. Ce n'est pas le fait d'avoir été pénalisé injustement qui me heurte, c'est l'image qu'on a donnée aux 1200 spectateurs d'un sport qui mérite mieux que ça. En tant que membre de l'AEHF, je pense qu'on ne peut pas se permettre de prestations de cette nature. Sinon, on dessert notre cause. Chacun peut faire des erreurs. C'est un jeune arbitre de la région très prometteur, sur lequel les instances fondent de bons espoirs. Il faut qu'il puisse prendre la mesure de ce qu'il fait. Je ne demande pas sa sanction, mais je veux lui montrer que lorsqu'il commet des excès, ces excès ont des conséquences. C'est plus un agacement vis-à-vis de mon sport que par rapport au résultat."

Montpellier - Valence 5-6 (1-3, 2-1, 2-2)

Samedi 15 octobre 2005 à 19h00 à Végapolis. 1197 spectateurs.

Arbitrage d'Adrian Popa et Guillaume Barthe.

Pénalités : Montpellier 61' (4', 18'+10', 4'+5'+20'), Valence 69' (6', 2'+10'+10', 6'+10'+5'+20').

Évolution du score :

1-0 à 06'21" : Rojko assisté d'Appert et Catil

1-1 à 12'27" : Curadeau assisté de T. Gaulier

1-2 à 13'41" : T. Gaulier assisté de Savajol et B. Gaulier

1-3 à 17'18" : Bazin assisté de Peyer et Bidoli

2-3 à 26'18" : Martindale assisté de Wikström et Johansson

3-3 à 28'29" : Martindale assisté de Wikström et Johansson (inf. num.)

3-4 à 37'33" : Billieras assisté de Curadeau et Peyer (double sup. num.)

3-5 à 40'48" : T. Gaulier assisté de Savajol et Billieras (sup. num.)

3-6 à 50'55" : Bouvier assisté de B. Gaulier et T. Gaulier

4-6 à 51'35" : Michalovic assisté de Bilbao et Duménil

5-6 à 59'03" : Rojko assisté de Johansson (double sup. num.)

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