Match comptant pour la septième journée du championnat de LNA.

Gros test à domicile pour le néo-promu bâlois avec la venue de Berne, une force traditionnelle de LNA restant sur trois succès de rang. Le début de saison du HC Bâle est plutôt correct, avec trois gains engrangés en huit matchs (dont le dernier ce mardi devant Rapperswil-Jona) ce qui les classe à la sixième place provisoire du championnat. En quête d'un sixième étranger pour renforcer son effectif, Bâle a fait appel au vétéran letton Leonids Tambijevs (35 ans), un baroudeur du hockey européen aux solides références passé récemment par Coire (60 points en 2004/05 en LNB, dont 29 buts). S'il avait pourtant montré de bonnes dispositions lors de ses quatre premiers matchs (5 points), Tambijevs n'est pas en tenue ce soir, au contraire d'un Harold Druken dont la production offensive laisse encore à désirer (1 assistance en sept matchs). La défense bâloise, qui enregistre le retour du Canadien Adrian Plavsic après une blessure au genou, aura fort à faire pour contenir la force de frappe bernoise, symbolisée par un quinté d'importés de haut niveau (dont le Franco-Canadien Sébastien Bordeleau, meilleur buteur des Ours avec ses six réalisations, mais aussi Kuhta, Perrin et les défenseurs Söderholm et Trepanier) et bon contingent d'actuels ou ex-internationaux.

Bâle joue comme dans un rêve au cours de ces premières minutes de jeu. Pressants et bien en place, les hommes de Kent Ruhnke prennent rapidement l'ascendant sur Berne et portent le danger dans la zone de Bührer. Un travail incessant vite récompensé d'un but significatif de l'abattage réalisé par Bâle et particulièrement sa première ligne où Niklas Anger, excellent dans son rôle d'attaquant polyvalent, parvient à s'installer derrière la cage pour servir son compère Éric Landry, esseulé dans le slot et ne laissant pas, en bon top-scoreur qu'il est, filer l'occasion (1-0 à 3'50"). Intenables, les Rhénans doublent la mise dans la foulée par une reprise en entrée de zone aussi soudaine que puissante de Druken ; le lancer de l'ancien Canuck heurtant la transversale mais franchissant quand même la ligne de but bernoise (2-0 à 4'26"). Le HC Bâle domine ainsi clairement ce premier acte, étouffant de fébriles et timorés bernois, étonnants de maladresse dans la construction du jeu et incapables de répondre à l'engagement de Bâlois combatifs qui eux fournissent une véritable période de référence.

Sûrement recadrés à la pause par l'entraîneur Alpo Suhonen, les Ours bernois tentent de repartir sur de meilleures bases mais commencent déjà à se heurter au gardien local Daniel Manzato et glissent dans l'approximatif où, sur une situation de quatre contre quatre, le bosseur Alex Chatelain, nullement inquiété, a toute latitude pour pénétrer en zone adverse et mystifier d'un lancer précis l'infortuné Marco Bührer (3-0 à 29'21"). Le public bâlois peut s'enflammer mais voilà, ce but qui aurait pu définitivement assommer Berne ouvre au contraire une période de mieux pour les partenaires de Sébastien Bordeleau, pourtant pas encore capables reprendre totalement le jeu à leur compte. Le patin de Stefan Schnyder, déviant dans ses filets un centre tendu devant la cage du Finlandais Kimmo Kuhta, les aide bien il est vrai, même si Rüthemann était à l'affût de l'autre côté (3-1 à 31'57"). En panne de réalisme à l'image d'un Friedli glissant le palet à côté (33'44"), les Bâlois s'en remettent donc à Manzato, qui met en échec les essais visiteurs et une dernière contre-attaque de Perrin où l'ancien gardien d'Ambrì-Piotta réalise un arrêt de grande classe de la mitaine (39e).

Berne semble monter en puissance dans ce match et la dernière période doit logiquement être celle des Ours. Profitant d'une nette baisse de régime bâloise et d'une succession de supériorités numériques, les Bernois entament leur siège en zone offensive et trouvent la faille dans les fortifications érigées par Manzato grâce à toute l'abnégation d'un Schrepfer se jetant au second poteau pour reprendre un palet traînant dans le slot suite à une combinaison Perrin-Reichert (3-2 à 43'32"). Le CP Berne revient sur les talons des locaux et malgré toute l'énergie dépensée par un exemplaire Éric Landry, Bâle ne parvient pas à se défaire de l'emprise des joueurs de la capitale helvétique qui rattrapent logiquement leur retard en exploitant une nouvelle indiscipline locale grâce à un Kuhta bien placé dans l'enclave pour dévier le lancer flottant de Steinegger (3-3 à 51'11"). Le scénario était prévisible et les Rhénans, plus vraiment dans le même état de fraîcheur qu'en début de partie, n'ont pu résister au retour bernois. Et pourtant, ils auraient même pu forcer la décision en toute fin de troisième période si leur jeu de puissance ou le jeune ailier Julian Walker, trouvant l'armature de la cage de Marco Bührer, s'étaient montré plus en réussite (59e). Alors que la partie se dirige vers le temps additionnel, le ton monte derrière la cage de Bührer entre Stefan Vögele et Rolf Ziegler. Ces deux-là ne tardent pas à en venir aux mains sous le regard d'un trio arbitral dépassé par les événements, envoyant finalement et après moult tergiversations les deux protagonistes au trou (59'41")...

Il s'agit-là de la seconde mort subite en moins d'une semaine pour les Bâlois, et après Gavin Morgan contre les Lakers, c'est au tour de l'excellent Éric Landry de se parer, outre la tenue ornée de flammes du top-scoreur, de celle du héros en reprenant victorieusement un service venant de sa gauche suite à une pénalité différée à l'encontre de Berne (4-3 à 63'19").

Ce match, Éric Landry l'a véritablement marqué de son empreinte. Auteur d'un boulot inimaginable dans les deux sens, montrant beaucoup d'abnégation et de combativité, l'ancien du Canadien de Montréal n'a pas tremblé devant Marco Bührer pour libérer les siens et les partisans des noirs et rouges. L'autre grand bonhomme de ce match est sans nul doute le cerbère Daniel Manzato, inspiré devant les offensives bernoises et sans qui le club frontalier n'aurait sûrement pu aller jusqu'à la prolongation. Lui aussi crédité d'un match plein, l'ailier Niklas Anger aura par ses forechecks et sa complicité avec Éric Landry fait souffrir ses adversaires.

Pas dans son assiette en début de match, le CP Berne a su reprendre peu à peu du poil de la bête mais aura pêché dans la finition. Fin de série pour les Ours qui auront l'occasion d'effacer en partie de ce faux-pas en recevant un faible Fribourg-Gottéron à la BernArena.

Bâle - Berne 4-3 a.p. (2-0, 1-1, 0-2, 1-0)

Vendredi 30 septembre à la Sankt-Jakob Arena. 4565 spectateurs.

Arbitrage de Gian-Reto Peer assisté de Jürg Simmen et Adrian Sommer.

Pénalités : Bâle 43' (4', 4', 10'+5'+20'), Berne 57' (2', 4', 6'+10'+10'+5'+20').

Tirs : Bâle 23 (5, 8, 7, 2), Berne 27 (7, 13, 7, 0).

Évolution du score :

1-0 à 03'50" : Landry assisté d'Anger et Friedli

2-0 à 04'26" : Druken assisté de Chatelain et Nüssli

3-0 à 29'21" : Chatelain assisté de Bundi et Astley

3-1 à 31'57" : Kuhta assisté de Rüthemann et Bordeleau

3-2 à 43'32" : Schrepfer assisté de Reichert et Perrin (sup. num.)

3-3 à 51'11" : Kuhta assisté de Steinegger et Trepanier (sup. num.)

4-3 à 63'19" : Landry assisté de Keller et Plavsic

Gardien : Daniel Manzato.

Défenseurs : Adrien Plavsic - Gaëtan Voisard ; Markus Wüthrich - Olivier Keller ; Mark Astley - Ralph Bundi; Oliver Schäublin - Ruedi Forster.

Attaquants : Niklas Anger - Éric Landry - René Friedli; Thomas Nüssli - Alex Chatelain - Harold Druken; Stefan Schnyder - Gavin Morgan - Stefan Vögele ; Franco Collenberg - Sacha Weibel - Julian Walker.

Remplaçant : Patrick Schöpf (G) Absents : Leonids Tambijevs (étranger surnuméraire), Jarno Peltonen (genou), Ralph Stalder (blessé), Fabian Debrunner (prêté au club-partenaire d'Olten), Sandro Tschuor (malade)

Gardien : Marco Bührer.

Défenseurs : Pascal Trepanier - Martin Steinegger ; Beat Gerber - Toni Söderholm ; Dominic Meier - Rolf Ziegler ; Philippe Furrer.

Attaquants : Ivo Rüthemann - Sébastien Bordeleau - Kimmo Kuhta ; Rolf Schrepfer - Éric Perrin - Marc Reichert ; Raeto Raffainer - Thomas Ziegler - Thibault Monnet ; Daniel Meier - André Rötheli - Marco Käser.

Remplaçant : Marco Wegmüller (G). Absents : David Jobin (déchirure des ligaments internes du genou), Christian Dubé (dos).

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