Nice - Français Volants (24 septembre 2005)

 

Match comptant pour la deuxième journée de division 2, poule est.

À l'est, du nouveau. Après une longue attente, la patinoire Jean-Bouin de Nice retrouve enfin les sensations d'un match de hockey. Ce soir, les Aigles accueillent les Français Volants. L'heure est à la concentration : le groupe azuréen est certes revenu victorieux de son déplacement à Chambéry (5-0), mais se méfie de cet adversaire inédit pour cette nouvelle saison de D2. Habitué du bas de classement, Paris reste tout de même sur un bon nul face à la réserve amiénoise (4-4). Un petit avantage pour les locaux : ils seront très certainement soutenus par un public venu nombreux. Comme il est désormais de tradition, c'est par une journée "portes ouvertes" que Nice ouvre sa saison à domicile.

Et comme pour mieux se mettre la foule dans la poche, les Aigles gagnent le premier engagement. Le palet n'est pas contrôlé, mais il est tout de même dans la zone parisienne. Un bon coup ? Non, tout juste un premier espoir puisque, très vite, la rondelle revient chez les Niçois, de manière suffisamment dangereuse pour que Clément Lebas, titulaire ce soir dans les cages azuréennes, soit déjà sollicité sur une percée de Charles-André Outin. On joue depuis moins de vingt secondes ! Les Niçois remettent très vite les pendules à l'heure. Un bon tir de Tomas Banas est dévié par Pascal Margerit, et ça fait presque but. Le match part sur un bon rythme, apparemment trop rapide pour Quentin Lamey, qui inaugure le banc des pénalités (1'06). Le jeu de puissance des Aigles est aussitôt installé : Martin Dubaj décale Romain Laplace, c'est à côté. Pascal Margerit s'enfonce seul, la défense parisienne se dégage sur... Banas, encore à côté. Prestation encourageante de la première ligne, mais sans réussite pour le moment. Logiquement, Peter Almasy envoie son deuxième trio, moins percutant, mais qui s'offre une petite occasion sur un gros tir d'Aurélien Frasier. La pénalité est tuée par Paris. Et la situation s'inverse : c'est désormais aux Aigles de contenir les velléités offensives de leurs adversaires, puisque Vivien Huerta, un peu fébrile, est lui aussi prié d'aller faire un tour en prison (5'07). Le jeu à cinq contre quatre est bien meilleur côté niçois, et il faut une action défensive un peu rude de Tim McLean, "l'Aigle tombé du nid", pour sauver un but devant Mikael Thoren (5'57). Les Français Volants ne poussent pas trop, et ne profitent pas d'une seconde d'inattention de Clément Lebas, heureusement suppléé par Martin Dubaj. Un peu désinvoltes, les hommes de Manuel Cuesta ne sont pas loin de se laisser surprendre en contre, quand Pascal Margerit, très actif ce soir, sert idéalement Damien Laplace. Une belle passe que le jeune attaquant ne peut reprendre (6'43). Le gros tir de Xavier Martineau, en toute fin de supériorité, ne connaît pas un meilleur sort. Revenus à cinq, les Aigles reprennent leur domination territoriale, encore infructueuse malgré de belles tentatives signées Yves Cruz ou Marcus Lindholm. Le capitaine parisien panique un peu et se fait rappeler à l'ordre : faire trébucher, monsieur Fontaine !

L'heure de l'ouverture du score ? C'est ce que croit savoir Lindholm, qui voit ses coéquipiers finasser devant la cage et qui préfère, lui, les missiles longue distance. Raté. C'est d'un jeu construit que vient le premier but de la partie, signé Petter Krantz, assisté de ses compères de ligne Frasier et Thoren (1-0 à 8'59). Paris réagit vite et bien. D'abord en contraignant Damien Laplace à une obstruction, puis en profitant de la supériorité pour égaliser. Une très belle action d'Anthony Kodyjasz est d'abord stoppée par Lebas, mais le rebond est vainqueur pour Jérôme Bussenaud (1-1 à 10'40). Les esprits s'échauffent, on joue donc à quatre contre quatre pendant deux minutes. Nice domine légèrement, mais ne parvient pas à profiter des espaces qui s'ouvrent sur la glace de Jean-Bouin. Pour l'heure, les options tactiques des Parisiens, avant tout à base défensive, font merveille. Dans ces cages, Benjamin Jubien fait également quelques très beaux arrêts. C'est tout de même insuffisant pour retenir Nice longtemps. La passe en or de Margerit arrive encore dans la crosse d'un frère Laplace, cette fois Romain, et le deuxième jumeau marque sans coup férir (2-1 à 14'39). Nice presse encore et Marcus Lindholm est très content de reprendre son rôle de lance-missiles. Il est toutefois surpris par la vitesse d'un joueur de la capitale, qu'il accroche, laissant ainsi son équipe à quatre. Il est ensuite rejoint par Romain Laplace. Aïe : ça se corse pour les Niçois. Pas question de céder pour Pascal Margerit : en bon capitaine, l'attaquant s'engouffre dans la surface adverse, où il est séché par Nicolas Thorillon. Penalty ! Quelques secondes de suspense plus tard, ça fait but pour Nice (3-1 à 18'30). Maintenant, il faut tenir jusqu'au repos, ce que les Aigles font à merveille, le plus souvent le long de la bande.

Le jeu reprend dans la zone niçoise, mais de nouveau les joueurs de Peter Almasy cherchent à faire la différence. Un gros shoot d'Aurélien Frasier bute sur Jubien. Nice contrôle et laisse venir, mais se laisse surprendre par le duo arbitral, qui sanctionne Hannes Jonsson pour retenir. Le jeu de puissance parisien s'avère anémique, incapable de créer le danger devant la cage des Aigles. Ces derniers essayent d'en profiter, et, après un gros travail d'Anthony Miramond, c'est Yves Cruz qui est tout près d'aggraver le score. Il est 20h00, Paris s'énerve : en moins de quatre minutes depuis le retour des vestiaires, trois joueurs de la capitale goûtent aux joies du cachot. Conséquence logique : les attaques niçoises se multiplient, malgré un jeu très haché. Après avoir longtemps buté sur la défense hérisson de son adversaire, Nice trouve finalement la faille sur un jeu de supériorité efficace, pour le deuxième but personnel du jeune Romain Laplace (4-1 à 25'11). Curieusement, c'est ce moment-là que choisit Lindholm pour faire une grosse faute, aussitôt sanctionnée par M. Emerit. Paris tient une occasion de se rapprocher au score. Les Français Volants la laissent passer, malgré une belle activité, et notamment un tir surprenant de Jérôme Fontaine. Directement propulsé sur le plastron de Clément Lebas, le palet y semble scotché quand l'ancien Chamoniard tombe sur ses fesses. La déveine parisienne ne s'arrête pas là. Profitant d'une jolie passe de Jonsson, Pascal Margerit, à l'affût, y va de son doublé (5-1 à 27'12). Paris brûle-t-il ? Pas encore tout à fait, puisqu'il faut cette fois une action défensive du capitaine azuréen pour contrer un raid solitaire de Nicolas Thorillon. Le jeu se fluidifie, mais les vraies occasions se font plutôt rares.

Comme souvent dans ce genre de situations paradoxales, il faut une pénalité pour décanter l'affaire. Bonne nouvelle pour les Niçois : Jérôme Bussenaud se charge d'aller vérifier le confort du banc des punis. Ni une ni deux, les Aigles en profitent, encore une fois grâce à leur première ligne. C'est le triplé pour Romain Laplace (6-1 à 31'38) ! Dans la foulée, Pierre Carreton est tout près de corser l'addition, mais son tir est trop mou. C'est un autre jeune qui s'illustre, mais du mauvais côté, avec un petit tour en prison sifflé contre Damien Richard. On voit alors Tim MacLean se rappeler au souvenir de ses anciens coéquipiers. Le néo-Parisien campe aux abords du slot, mouillant le maillot pour masquer le gardien, au grand mécontentement de son ami Christophe Perez. La démarche est belle mais inutile : même ainsi, les Français Volants ne parviennent pas vraiment à s'organiser. Et alors que Lamey est à terre, c'est Yves Cruz qui manque de peu de faire un nouvel écart. Il reste un peu plus de trois minutes à jouer. Christophe Perez, qui avait marqué la semaine dernière à Chambéry, tente sa chance. Raté. Toujours est-il que les Aigles dominent tant et plus, à tel point que le jeu reste figé dans le camp adverse. Et Clément Lebas, pendant ce temps ? Il reste dans son match. Pour preuve, le jeune gardien niçois sauve ses couleurs à deux reprises en fin de tiers. D'abord, il s'offre une sortie de libero sur un contre rondement mené, puis a exactement le geste parfait sur une "mine" d'Anthony Kodyjasz. Le tableau d'affichage ne bouge plus.

À l'aube du troisième tiers temps, les Parisiens ont donc cinq buts de retard sur Nice, soit autant que Chambéry la semaine dernière... à la fin du match. La correction est lourde pour une équipe des Français Volants courageuse. Et bien qu'un de ses joueurs soit assis sur le banc des prisons pendant la pause, ce sont bien les Aigles qui démarrent les vingt dernières minutes en infériorité. Pas pour longtemps, cela dit, puisque Quentin Lamey est une nouvelle fois pris par la patrouille. Une action de Martin Dubaj manque alors de profiter à Damien Laplace, puis c'est Yves Cruz qui déploie ses ailes, mais ne peut cadrer son palet. Le gardien parisien, visiblement inquiet, ne se pose guère de questions. Dès que c'est possible, il gèle la rondelle et laisse ses coéquipiers se débrouiller avec la remise en jeu. Un choix qui paye à peu près, puisque le jeu s'équilibre. Nice domine, mais franchement sans éclat. Marcus Lindholm rate même la rondelle sur un dégagement ! Quand le palet est de nouveau dans la zone parisienne, on se rend finalement compte que deux hommes sont à terre. Tiens, Hannes Jonsson chercherait-il des crosses à Jérôme Bussenaud ? C'est en tout cas ce que décide le corps arbitral, priant le Suédois d'aller calmer ses ardeurs deux minutes. Romain Laplace fait alors valoir sa pointe de vitesse mais il est bloqué par une défense parisienne enfin attentive. On ne peut pas en dire autant de son homologue niçoise, puisque, tour à tour, Tomas Banas et Martin Dubaj sont sanctionnés (43'37 et 49'28). Cela dit, il devait être écrit quelque part que Paris avait des soucis avec ses supériorités numériques. Le plus gros du travail est en effet fourni par... Anthony Miramond, qui décale un de ses coéquipiers niçois. L'action échoue mais on est passé très près d'un nouveau but, et les Azuréens obtiennent d'ailleurs quelque chose : une faute sifflée contre Bussenaud (51'15).

De quoi s'offrir une fin de match relativement paisible. À cinq contre quatre, les Aigles ont perdu quelques plumes, mais rien de bien méchant. Sur une action confuse, Jérôme Bussenaud reste allongé sur la glace, et se tord de douleur au niveau du dos. Si quelqu'un a vu quelque chose, ce n'est pas le corps arbitral, qui laisse encore jouer un moment avant d'intervenir. Bilan, plus de peur que de mal pour le défenseur parisien, qui reste tout de même allongé jusqu'à l'arrivée du médecin. C'est Marcus Lindholm qui paye finalement les pots cassés : méconduite pour le match, le Suédois peut donc aller prendre sa douche. Du coup, les actions se font un peu plus rugueuses le long de la bande, et les joueurs parisiens jouent eux aussi des coudes. C'est trop au goût des zèbres, et c'est désormais au tour d'Anthony Kodyjasz de devoir abandonner ses partenaires, pour une méconduite de dix minutes (53'26). Olivier Michon, lui, préfère tenter sa chance au tir, mais bute sur Clément Lebas. Réplique courageuse d'Yves Cruz qui, bien placé, ne parvient pourtant pas à tromper l'extrême vigilance de Benjamin Jubien. La solution viendra-t-elle d'un défenseur ? Apparemment pas puisque, malgré une belle série de dribbles, Tomas Banas n'arrive finalement pas à marquer. Ce n'est pas plus concluant pour Hannes Jonsson, pourtant opportuniste. On approche à grands pas de la fin du match et les Parisiens résistent bien. Mieux, ils s'enhardissent, à l'image de Xavier Martineau, qui a tout le temps de prendre un rebond, d'armer sa frappe et de marquer dans le but vide. Oui ? Non ? Pas de chance pour l'attaquant : Clément Lebas sort l'arrêt réflexe idéal pour frustrer son vis-à-vis. Frustrés, les joueurs de la capitale le sont sûrement. Tim MacLean tout particulièrement, qui est envoyé en prison alors que le match touche à sa fin (57'50). Une dernière occasion pour les Niçois ? Plusieurs, en fait. Aurélien Frasier bute sur le gardien, le palet est dégagé in extremis par Jérôme Fontaine, auteur d'une belle feinte de tir peu avant. Martin Dubaj n'a pas plus de réussite, et l'ultime action, signée Romain Laplace, n'est pas exploitée par son frère Damien. Buzzer sur la marque de 6 buts à 1 : score logique, mais un peu rude pour les Parisiens.

Compte-rendu signé Martin de Kerimel

 

Commentaires d'après-match

Peter Almasy (entraîneur de Nice) : "Paris, c'est une équipe relativement jeune et pas tout à fait complète. La difficulté d'avoir à jouer ce genre de club, c'est qu'ils attendent qu'on fasse le jeu. Or, il nous faut du temps pour travailler tous ensemble, on a vu ce soir qu'il y avait toujours de petites mésententes. Et quand on est parvenu à se créer des occasions, on n'a pas toujours réussi à assurer la finition. Tout ça, ça fait des choses à travailler. À 3-1, ou 4-1, Paris s'est un peu arrêté de jouer. Ils ont été un peu accrocheurs, ont donné des petits coups. C'est à nous de ne pas répondre à ça, de garder nos valeurs de lucidité. Je suis content ce soir. J'ai pu faire jouer tout le monde, mettre Clément comme gardien, c'est important pour moi de donner sa chance à chacun. Je ne cherche pas à mettre un joueur en avant, mais plutôt à faire trois lignes homogènes. Je crois que Paris, avec son jeu défensif, pourra embêter du monde chez lui, sur sa petite glace. Franchement, il ne faut pas les prendre à la légère."

Clément Lebas (gardien de Nice) : "Déjà, ça m'a fait plaisir de jouer ce match. Peter avait prévu de faire jouer Christian. Finalement, j'ai su hier que ce serait moi, il choisit toujours au dernier moment, en fait. C'est vrai qu'il y a eu des moments calmes pour moi. Mais c'est bien ça le problème. J'étais toujours un peu tendu. Disons que je n'ai pas eu beaucoup de travail à faire, mais le peu que j'ai fait, je l'ai bien fait. On a la victoire, c'est bien là le principal. Mon objectif cette saison, c'est de finir dans les trois premiers, je pense qu'on a l'effectif pour le faire. Si je joue un maximum de matchs, ce sera bien. Je m'entends bien avec Christian, je pense pouvoir apprendre des choses avec lui. C'est un peu dur avec la barrière de la langue, mais on est simplement en concurrence sur la glace, pas en dehors. La semaine prochaine, Orcières en Coupe de France. Je connais la ville et le club par ses petites catégories. C'est tout."

Manuel Cuesta (entraîneur de Paris) : "Un match difficile pour nous ? Oui et non. On a fait un bon début. On avait mis en place un système défensif. En face, Nice est une des grosses cylindrées de ce championnat avec des attaquants comme Pascal Margerit ou les frères Laplace, et une bonne assise défensive avec trois ou quatre joueurs, les Suédois et les Slovaques. On a bien démarré, et puis on a eu un blanc dans les premières minutes de la deuxième période, au cours desquelles on prend trois buts. Vu qu'on fait 0-0 au troisième tiers, je dirais que le score ne reflète pas le match. On n'a plus été disciplinés. Il y a aussi quelques mauvais gestes inutiles des Niçois, mais bon... Disons que ça fait partie du sport. Les gardiens ont été bons tous les deux. Je pense que ce sera un autre match quand Nice viendra à Paris."

Tim MacLean (attaquant de Paris) : "Ils sont bons, ces Niçois, meilleurs que nous. On ne fait pas partie des favoris dans ce championnat. On a tout de même une bonne équipe de jeunes, avec un super état d'esprit. Le truc, ce soir, c'est qu'on prend beaucoup trop de prisons. On joue bien, mais on n'est pas assez patient. On est trop fougueux. On n'arrive pas à installer notre jeu de puissance, c'est un point sur lequel nous allons devoir travailler. Je pense qu'on peut être solide. L'objectif, c'est de se faire plaisir et pourquoi pas de se qualifier. C'est possible."

 

Nice - Français Volants de Paris 6-1 (3-1, 3-0, 0-0)

Samedi 24 septembre 2005 à 19h15 à la patinoire Jean-Bouin.

Arbitrage de Philippe Emerit et Antoine Sangiorgio.

Pénalités : Nice 51' (10', 10', 6'+5'+20'), Paris 32' (6', 8', 8'+10').

Évolution du score :

1-0 à 08'59" : Krantz assisté de Frasier et Thoren (sup. num.)

1-1 à 10'40" : Bussenaud assisté de Kodyjasz (sup. num.)

2-1 à 14'39" : R. Laplace assisté de Margerit

3-1 à 18'30" : Margerit (tir de pénalité)

4-1 à 25'11" : R. Laplace assisté de Margerit et Banas (sup. num.)

5-1 à 27'12" : Margerit assisté de Jonsson (inf. num.)

6-1 à 31'38" : R. Laplace assisté de D. Laplace et Margerit (sup. num.)

 

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