France - Pologne (2 septembre 2005)

 

Match comptant pour l'Euro Hockey Challenge, tournoi de Copenhague.

C'est un pari très osé qu'a tenté le staff tricolore en ouverture de cette nouvelle saison. Comme il déjà a emmené l'habituelle équipe A à une tournée en République Tchèque dans le courant du mois d'août, avec des résultats douloureux face à des clubs locaux, il a mis sur pied pour la première phase de l'Euro Challenge une sélection entièrement inédite. On y retrouve ceux qui évoluent en marge de la maison bleue, oubliés ou un peu justes pour faire partie des titulaires, et surtout de très jeunes joueurs souvent encore juniors. C'est la première fois qu'une sélection aussi inexpérimentée est envoyée défendre les couleurs de la France. Après cela, même les éternels insatisfaits ne pourront plus prétendre que l'équipe nationale est une caste fermée et que certains n'auront jamais leur chance. Ce week-end, la revue d'effectif est large.

La Pologne serait difficilement capable d'un tel pari. On a vu aux derniers Mondiaux qu'elle manquait de relève, hormis le plus sûr espoir Marcin Kolusz qui vient de signer en République Tchèque. L'entraîneur de Trinec lui a promis qu'il jouerait au moins une quinzaines de rencontres en Extraliga, même s'il sera d'abord prêté à Prostejov au niveau inférieur. Kolusz est le seul expatrié de l'effectif, mais tous les meilleurs joueurs du championnat polonais sont là, y compris Leszek Laszkiewicz rentré au pays après une saison à Milan. La Pologne se présente avec un nouveau sélectionneur. Andreï Sidorenko, qui avait eu maille à partir avec les joueurs de NHL Oliwa et Czerkawski, est remplacé par Rudolf Rohacek, un Tchèque qui comme son prédécesseur cumulera ses fonctions en club (avec Cracovie) et en sélection.

Ce qui frappe dès l'entrée des joueurs sur la piste, c'est la différence de gabarit, qui s'avère décisive. La France se présente avec une équipe très petite par rapport aux habitudes internationales, et face aux Polonais plus grands et plus puissants, les petits arrières tricolores ont beaucoup de problèmes pour rivaliser dans l'enclave. Le travail de Marcin Jaros permet à la Pologne d'ouvrir le score dès la troisième minute de jeu. Elle accentue encore sa pression en fin de première période, et la défense française paraît très passive sur le deuxième but de Laszkiewicz.

Pas dans le rythme en début de match et coupable de deux fautes de marquage, la France ne commence à bien jouer qu'au deuxième tiers-temps. Néanmoins, pendant une pénalité de Kévin Hecquefeuille pour accrocher, Bartlomiej Piotrowski lance de la ligne bleue, et Jerzy Gabrys est présent devant le gardien Eddy Ferhi qui ne peut rien faire sur ce troisième but. Car l'intérêt de ce match côté français, réside aussi dans les débuts en bleu du gardien de Charenton. Pendant ses années en Amérique du nord, Ferhi a trop longtemps été loin des yeux, loin du cœur. Les contacts avec l'équipe de France étaient rares, et l'incommunicabilité risquait d'engendrer des rancœurs, le sentiment d'être oublié, abandonné. Il était nécessaire que Ferhi et le staff tricolore puissent aplanir des difficultés qui n'avaient d'autre cause que la distance. Ce week-end en est l'occasion, maintenant que Ferhi est revenu en Europe, contraint et forcé par le changement de management chez les Mighty Ducks, qui ne comptent plus sur lui. Actuellement à la recherche d'un club, Eddy Ferhi endosse avec bonheur le maillot bleu et réalise un bon match pour sa première sélection.

Si la Pologne a bien mieux commencé le match, la France, bien que dominée physiquement, n'a cessé de s'améliorer au fil du temps. Elle continue de lutter courageusement, et, après avoir tenu pendant une minute à trois contre cinq, elle se crée de nombreuses actions offensives dans le dernier tiers-temps. C'est logiquement que Xavier Daramy, l'unique "ancien" du groupe, réduit le score à la suite d'un superbe slalom de Bellemare. C'est le quatrième match d'affilée sans défaite pour la Pologne face aux Bleus, mais ceux-ci ont cette fois une excuse avec des joueurs qui découvraient le niveau international.

 

France - Pologne 1-3 (0-2, 0-1, 1-0)

Vendredi 2 septembre 2005 à 17h00 à Gentofte. 60 spectateurs.

Arbitrage d'Yngve Skau Jensen (DAN) assisté de Jacques Rydell et Martin Engelhardt (DAN).

Pénalités : France 12' (6', 2', 4'), Pologne 10' (4', 4', 2').

Tirs : France 21 (4, 7, 10), Pologne 28 (13, 7, 8).

Évolution du score :

0-1 à 02'40" : Jaros assisté de Krzak

0-2 à 12'29" : Laszkiewicz assisté de B. Piotrowski et Slabon

0-3 à 28'03" : Gabrys assisté de Proszkiewicz (sup. num.)

1-3 à 45'15" : Daramy

 

France

Gardien : Eddy Ferhi.

Défenseurs : Nicolas Besch - Martin Millerioux ; Benjamin Dieude-Fauvel - Sébastien Rousselin (2') ; Mathieu Mille - Guillaume Karrer ; Fabien Veydarier (2').

Attaquants : Kévin Hecquefeuille (4') - Xavier Daramy - Pierre-Édouard Bellemare ; Alexandre Lefebvre - Damien Raux - Tristan Lemoine (2') ; Luc Tardif jr - Thibault Geffroy (2') - Clément Masson ; Cédric Boldron - Alexandre Goncalves - Cyril Papa ; Christophe Tartari.

Remplaçant : Arnaud Goetz (G).

 

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