Courbevoie - Strasbourg (26 mars 2005)

 

Match comptant pour la onzième journée de la poule finale de division 1.

Après un match de rêve contre Montpellier, où les joueurs tentaient même ce qu'on ne leur demandait pas (et surtout le réussissaient !), le COC peut-il enchaîner face à une équipe de Strasbourg qui n'est plus maîtresse de son destin après sa défense contre le Mont-Blanc et qui pourrait abandonner ici ses dernières illusions ? "Ça va dépendre de leur début de match", selon l'entraîneur local Thierry Monier.

Si c'est le cas, c'est mal engagé pour Courbevoie, car Éric Medeiros marque sur la première attaque strasbourgeoise (0-1 à 00'20"). Il faut dire que Daniel Bourdages a complètement chamboulé ses lignes, allant jusqu'à séparer des vieux complices comme le duo slovaque Sevcik-Himler et la paire toulousaine Mauget-Savajol. Sur le premier trio, Sevcik a été remplacé par Stéphane Hohnadel, qui ajoute un deuxième but inscrit de derrière la cage en visant les patins du gardien Nicolas Fourcade (0-2 à 02'17"). Dans ces premières minutes, Mauget et compagnie patinent à leur aise en zone offensive et mènent huit tirs à zéro.

Mis sous pression par les Alsaciens, le COC a cependant encore une arme : sortir le palet en direction de Zdenko Sarnovsky et le laisser entrer en zone, tournoyer et mettre le feu dans la zone strasbourgeoise, au point que ses coéquipiers et ses adversaires sont pareillement en difficulté pour savoir que faire avec lui. Sa fantastique séquence de jeu est couronnée d'applaudissements spontanés et mérités. Avec un tel joueur, le public peut y croire. Le but vient d'ailleurs une minute plus tard, en lucarne (1-2 à 11'29"). Mais Sarnovsky n'est quand même pas tout seul, et c'est ensuite Robert Blasko qui s'enfonce dans la défense strasbourgeoise pour égaliser (2-2 à 13'23"). L'Étoile Noire accumule les erreurs, et Rishi Ovide-Étienne peut contourner le gardien pour donner l'avantage à Courbevoie (3-2 à 13'35"). Même si Sébastien Savajol profite de la confusion devant la cage pour prendre un rebond (3-3 à 16'32"), une nouvelle erreur alsacienne est immédiatement sanctionnée. Flinck ne peut pas contrôler une passe latérale levée de Sevcik en zone neutre, le COC récupère le palet et s'installe en attaque. Franck Joly, le junior intégré à l'équipe de Courbevoie ce soir, marque ainsi pour son deuxième match en seniors (4-3 à 18'24").

Cette première période fait une victime dans les rangs strasbourgeois, le gardien canadien Denis Larivière, qui n'a pas été d'un grand secours avec six arrêts sur dix tirs. Il est remplacé par Gilles Beck. L'Étoile Noire commence par faire le siège des buts franciliens, mais les meilleures actions sont encore pour le COC : un tir à côté de Sarnovsky sur une passe de derrière la cage d'Ovide, et une situation de deux contre un avec Joly où Ganivet choisit le tir, pour ce qui est le premier arrêt de Beck. Néanmoins, un tir en entrée de zone de Daniel Sevcik trouve quand même l'égalisation (4-4 à 23'53").

Dans la première moitié du match, l'arbitre M. Rousselin a laissé le jeu se dérouler en n'intervenant pas plus que nécessaire. Une seule pénalité avait été sifflée, contre Ganivet qui avait continué à jouer sans casque et protesté. La première prison strasbourgeoise n'arrive donc qu'à 31'03", contre Hohnadel pour accrocher. Sauf que quarante-six secondes plus tard, Dirnbach volleye le palet tellement fort avec sa main qu'il en perd son gant. Il est sanctionné pour retard de jeu, et les Strasbourgeois défendent vaillamment pendant cette double infériorité, alors qu'il y a toujours un ou deux rouges pour obstruer la vision de Beck. Voilà le genre de phase de jeu qui peut remobiliser une équipe. Alors, la défense strasbourgeoise a-t-elle été guérie dans cette deuxième période ? Pas vraiment, car la concentration qui est maximale à trois contre cinq est plus irrégulière le reste du temps. Il n'y a qu'à voir Thibaut Dumuis perdre le palet à sa bleue face à Ganivet. Plus inquiétant encore, Milan Dirnbach, mou dans ses déplacements, maladroit dans ses contrôles, et effacé plusieurs fois en un contre un ce soir.

C'est pourtant ce même Dirnbach qui donne l'avantage à Strasbourg en début de troisième tiers-temps (4-5 à 41'34"). Un tiers-temps commencé sans Hohnadel, victime d'une élongation musculaire, circonstance qui conduit au ré-appariement de Sevcik avec Himler. Il y a encore des signes de fébrilité chez l'Étoile Noire, et une mauvaise relance de Gilles Beck arrive directement sur Franck Joly, qui rate le cadre et ce qui aurait pu être un doublé. C'était la dernière alerte, les Alsaciens peuvent maintenant dérouler. La défense de Courbevoie est à la peine pour ressortir un palet, et après deux tirs contrés, Medeiros dans l'axe a le champ libre pour marquer (4-6 à 49'14"). Sur l'attaque suivante, Julien Mauget, le meilleur Strasbourgeois ce soir, trouve une lucarne parfaite (4-7 à 49'31"). Daniel Sevcik ajoute un but en supériorité à la suite d'une charge incorrecte de Sarnovsky (4-8 à 50'34"). Ça va trop vite pour la défense locale, et sur un centre de Flinck devant le but, Julien Mauget libre de tout marquage n'a plus qu'à pousser le palet dans les filets (4-9 à 53'38"). Un palet en chandelle qui frôle le plafond et retombe tout près de Beck qui le relâche juste devant lui. Timko est en embuscade, et la doublure de Strasbourg n'aura pas de blanchissage partiel ce soir (5-9 à 56'54"). Celle de Courbevoie non plus. Terence Dubois, rentré deux minutes plus tôt, et paraissant très nerveux car remuant, est battu par Schuchewytsch (5-10 à 57'08").

L'Étoile Noire a sans doute la meilleure équipe de D1, mais elle peut certainement dire adieu à la première place ce soir du fait de la victoire de Mont-Blanc à Chamonix. La constance et la maturité sont actuellement du côté des Avalanches, et les Strasbourgeois en sont réduits à viser la place de barragiste. Pour cela, ils doivent impérativement gagner leurs trois dernières rencontres, et donc éviter ces récurrents passages à vide, comme celui de la deuxième moitié du premier tiers-temps ce soir.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Thierry Monier (entraîneur de Courbevoie) : "On a pris l'eau en troisième période. Non, ce n'est pas un problème physique, ni même mental. J'attribue leur réussite à leur travail, tout simplement. Ils étaient les plus forts, et je suis désolé de le dire, mais c'est la meilleure équipe du championnat. On n'a peut-être pas joué à notre niveau à la fin, mais il n'y a pas eu de vol, pas d'attentat, un arbitrage correct, donc rien à redire."

Daniel Bourdages (entraîneur de Strasbourg) : "On est blessé, on est en convalescence, après deux défaites consécutives. On prend les devants 2-0, on croit que c'est bon, et puis on fait encore des erreurs grossières. On prend quatre buts, pas qu'on donne à l'adversaire, mais presque. On perd Hohnadel, qui est un joueur-clé, et puis on leur met cinq buts au troisième tiers, c'est à n'y rien comprendre. Je ne peux pas l'expliquer, je ne comprends plus le hockey... On va dire que c'est la condition physique. En ce qui concerne mes changements de ligne, je voulais briser la routine. Quand on les a remis ensemble [Himler et Sevcik], c'est comme quand tu retrouves ta blonde que tu n'as pas vu depuis quinze jours..."

 

Courbevoie - Strasbourg 5-10 (4-3, 0-1, 1-6)

Samedi 26 mars 2005 à 19h45 au Centre Charras. 165 spectateurs.

Arbitrage de Sébastien Rousselin assisté de Sébastien Moine et Pascal Telliez.

Pénalités : Courbevoie 30' (2'+10', 2', 6'+10'), Strasbourg 12' (0', 6', 6').

Tirs : Courbevoie 25 (10, 11, 4), Strasbourg 41 (12, 12, 14+3).

Évolution du score :

0-1 à 00'20" : Medeiros assisté de Hohnadel et Himler

0-2 à 02'17" : Hohnadel

1-2 à 11'29" : Sarnovsky assisté de Timko

2-2 à 13'23" : Blasko

3-2 à 13'35" : Ovide assisté d'Al. Motte et Blasko

3-3 à 16'32" : Savajol

4-3 à 18'24" : Joly assisté d'Ovide et Thévenot

4-4 à 23'53" : Sevcik

4-5 à 41'34" : Dirnbach assisté de Mauget

4-6 à 49'14" : Medeiros assisté de Sevcik et Rénier

4-7 à 49'31" : Mauget assisté de Schuchewytsch et Flinck

4-8 à 50'34" : Sevcik assisté de Medeiros et Flinck (sup. num.)

4-9 à 53'38" : Mauget assisté de Flinck et Schuchewytsch

5-9 à 56'54" : Timko

5-10 à 57'08" : Schuchewytsch

 

Courbevoie

Gardiens : Nicolas Fourcade puis Terence Dubois à 55'04".

Défenseurs : Léonard Demaldent - Lukas Poznik ; Arnaud Decorte (A) - Cédric Tougard ; Thierry Thévenot - Antoine Motte.

Attaquants : Robert Blasko - Rishi Ovide-Étienne (C) - Nicolas Drewniak (A) ; Zdenko Sarnovsky - Jan Timko - Alexandre Motte ; Franck Joly - Thierry Caillaux - Matthieu Ganivet.

Remplaçant : Jonathan Leflour. Absents : Tony Tarkowski (problèmes de dos, arthrose), Rastislav Blahut (sciatique), Loïc Deovan (au ski), Jérôme Laverny.

Strasbourg

Gardien : Denis Larivière puis Gilles Beck à 20'00".

Défenseurs : Dave Grenier - Xavier Rénier ; Milan Dirnbach - Vincent Lacaes ; Thibault Dumuis - Damien Brau-Arnauty ; Frédéric Bastian.

Attaquants : Éric Medeiros [puis Sevcik à 40'00"] - Stéphane Hohnadel (A) [puis Medeiros à 40'00"] - Peter Himler ; Tomi Flinck (A) - Julien Mauget - Daniel Sevcik [puis Schuchewytsch à 40'00"] ; Sébastien Savajol - Pierre-Hervé Coulombeix - Maxime Schuchewytsch [puis Escuder à 40'00"] ; Hugues Cruchandeau - Damien Mehl - Olivier Escuder (C).

Remplaçant : Mathieu Saint-Marc.

 

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