Clermont-Ferrand - Épinal (19 mars 2005)

 

Match comptant pour la poule de maintien de Ligue Magnus.

Cette poule de maintien revêt une importance pour les trois clubs la disputant, Clermont-Ferrand, Dunkerque et Épinal, qui ont terminé, dans cet ordre, en fin de classement de la Ligue Magnus. Cette poule se dispute en matchs aller-retour et le dernier de ce "championnat" sera contraint de disputer un match de barrage contre le deuxième de D1, le vainqueur se retrouvant en Ligue Magnus la saison prochaine. Autant dire que chaque match de cette poule compte beaucoup et que le recevant doit éviter une contre-performance à domicile.

Dans une interview au quotidien régional La Montagne, le capitaine Fred Nilly déclarait : "Logiquement ils seront animés d'un esprit de revanche. En plus d'une victoire importante pour leur classement, il voudront se racheter de leurs deux échecs." La prudence est donc de mise au pied des volcans. Par contre, le public clermontois n'a pas saisi l'importance de l'événement et, c'est devant une petite chambrée, assez passive de surcroît, que Julien Avavian donne le coup d'envoi de la rencontre.

D'entrée, la couleur du jeu est flagrante. Les deux équipes ont décidé de fermer le jeu pour éviter d'encaisser un but. Ainsi, pendant tout le premier tiers-temps, les défenses sont renforcées par le repli de deux attaquants dans leur zone défensive. De chaque côté, on pense plus à dégager le palet qu'à construire des phases d'attaque. Aussi, tous les tirs sont déclenchés de trop loin pour inquiéter les deux très bons gardiens que sont Radek Lukes et Stanislav Petrik.

Lionel Simon sauvait son équipe sur la première action spinalienne (2'36") avant que l'espoir Cyril Gavalda ne prenne toute la défense des dauphins de vitesse pour venir buter sur Petrik (4'53"). À la sixième minute, Clermont bénéficie d'une double supériorité suite à une double faute de Pospisil et Trebaticky qui se mettent à deux pour endiguer un débordement de Paul Kelley, très actif ce soir. Mais comme ils en ont pris l'habitude depuis le début de saison, les Sangliers mettent trop de temps à poser leur jeu de supériorité pour surprendre les trois défenseurs spinaliens qui n'hésitent pas à se coucher sur la glace pour couper les actions stéréotypées clermontoises. Seuls deux tirs sont décochés, de la ligne bleue, par les défenseurs Mrena et Michaelson qui ne surprennent pas Petrik. Les autres supériorités dont bénéficient les deux équipes dans cette fin de premier tiers-temps ne sont pas mieux exploitées. C'est un sentiment d'ennui qui se dégage des propos des spectateurs pendant la première pause.

Certainement sermonnés, durant le repos, par leur coach Milan Jancuska, les Sangliers entrent sur la glace animés d'intentions offensives. Bénéficiant d'un reliquat de supériorité suite à la pénalité infligée à Ilic, en fin de première période, les Clermontois se ruent à l'attaque. Christophe Roux hérite du palet sur l'aile gauche. Déséquilibré près de la cage spinalienne, il parvient à glisser le palet, dans l'axe, à Nilly qui feinte le tir et le dévie à droite pour Michal Dian qui le loge dans la lucarne gauche désertée par Petrik (1-0 à 20'56"). Cette belle réalisation collective semble avoir libéré les Sangliers qui développent plusieurs belles attaques, mais sans réussite, tant Petrik se montre très sûr.

Du côté spinalien, les attaquants sont contraints de tirer de loin, mais le palet est bien maîtrisé par le vigilant Lukes. Pourtant, le gardien auvergnat ne peut rien sur le slap de Guillaume Chassard, servi à la ligne médiane par Ptacek suite à une belle interception de Sevcik (1-1 à 26'19"). Au lieu de débrider le match, cette égalisation a le don de semer à nouveau une extrême prudence dans les deux camps et le jeu redevient monotone jusqu'à la fin du deuxième tiers.

Le dernier tiers-temps reprend sur le même rythme et le même schéma tactique. Mais, alors que les Sangliers s'enhardissent à l'attaque, ils se font contrer par Sevcik. Yann Lecompère hésite sur la récupération du palet relancé plein axe et se le fait chiper par l'opportuniste Chassard qui évite le retour des défenseurs auvergnats pour le glisser, au ras de la glace, dans le coin gauche de Lukes (1-2 à 50'32").

Les Sangliers n'ont plus le choix et se lancent enfin à l'abordage de la cage des Dauphins. Mais Petrik sort le grand jeu en interceptant les centres et en arrêtant toutes les tentatives. Il est même servi par la chance (52'40"), lorsqu'il se retrouve dans ses filets avec le palet dans la mitaine. Les Clermontois réclament le but, le palet ayant franchi la ligne, mais Monsieur Avavian avait sifflé l'arrêt avant que le gardien ne trébuche dans sa cage.

Mais les Auvergnats ne sont pas abattus pour autant et les défenseurs montent de plus en plus. À la conclusion d'une partie de billard devant la cage de Petrik, Simon loge acrobatiquement la rondelle hors de portée du gardien pour l'égalisation clermontoise (2-2 à 53'25"). Les Sangliers accélèrent le jeu par Kelley qui sert plusieurs "caviars" à ses partenaires. Gavalda déborde régulièrement mais ses centres ne trouvent pas de finisseurs. Mrena, Michaelson et Martin déclenchent des tirs, hélas trop lointains pour surprendre Petrik.

Pourtant, ce sont les Dauphins qui font passer le frisson dans les rangs des supporters clermontois. L'inévitable Guillaume Chassard se lance à la conquête de la rondelle qui file plein axe. Mais, au prix d'une sortie rapide jusqu'à la ligne bleue, Lukes souffle le palet en se couchant sur la glace.

La dernière minute vient d'être entamée, lorsque l'habitué Daniel Goneau vient provoquer Mouly loin de l'action. Les deux joueurs en viennent aux mains et se retrouvent logiquement en prison. Dans les dernières secondes, Gainey rate la reprise d'un centre de Gavoille, déclenchant la colère de son coach, Jan Reindl, qui déboîte une plaque de protection du banc.

La prolongation ne donne rien malgré les multiples combinaisons clermontoises et une supériorité encore mal négociée.

C'est sur un score de parité que les deux équipes se séparent à l'issue d'un match qui ne restera pas dans les annales sportives. À leur décharge, il faut noter que ces deux formations n'avaient plus joué depuis le 5 mars. Un résultat qui ne fait pas les affaires des Sangliers Arvernes qui devront s'employer lors de leurs deux prochains déplacements avant de recevoir Dunkerque le 16 avril. En revanche, après dix défaites consécutives, Épinal obtient un bon résultat.

Désignés meilleurs joueurs du match : Radek Lukes pour Clermont-Ferrand et Stanislav Petrik pour Épinal.

Compte-rendu signé Robert Pinfort

 

Clermont-Ferrand - Épinal 2-2 après prolongation (0-0, 1-1, 1-1, 0-0)

Samedi 19 mars 2005 à 20h30 à la patinoire de Clermont-Communauté. 235 spectateurs.

Arbitrage de Julien Avavian assisté de Matthieu Coquet et Grégory Véricel.

Pénalités : Clermont-Ferrand 22' (4', 2', 6'+10', 0'), Épinal 40' (8'+10', 6', 4'+10', 2').

Tirs cadrés : Clermont-Ferrand 31 (9, 9, 10, 3), Épinal 22 (7, 8, 5, 2).

Évolution du score :

1-0 à 20'56" : Dian assisté de Nilly et Roux (sup. num.)

1-1 à 26'19" : Chassard assisté de Ptacek et Sevcik

1-2 à 50'32" : Chassard assisté de Sevcik

2-2 à 53'25" : Simon

 

Clermont-Ferrand

Gardien : Radek Lukes.

Défenseurs : Andrej Mrena (A) - Lionel Simon ; Carl Michaelson - François Martin ; Yann Lecompère - David Sarliève.

Attaquants : Michal Dian - Christophe Roux (A) - Frédéric Nilly (C) ; William Mouly - Luc Mazerolle - Paul Kelley ; Cyril Gavalda - Martin Jeannette - Jean-Michel Bortino.

Remplaçants : Fabien Chardon (G), Cyrille Gaby. Absents : Frédéric Brodin (genou), Alexis Billard (dos).

Épinal

Gardien : Stanislav Petrik.

Défenseurs : Jiri Sevcik - Radoslav Regenda (A) ; Milan Sejna - Borislav Ilic ; Bohuslav Ptacek - Robert Pospisil.

Attaquants : Daniel Goneau - Roman Trebaticky - Steve Gainey ; Guillaume Chassard - Anthony Maurice (A) - Frédéric Dehaëne (C) ; Maksim Ivanov - Gaëtan Gavoille - Christophe Ribanelli.

Remplaçants : Franck Constantin (G), Guillaume Papelier, Raphaël Marciano.

 

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