Angers - Tours (15 mars 2005)

 

Quart de finale de la Ligue Magnus, troisième manche.

Le derby de l'ouest fait le plein et le troisième match de ce quart se jouera à guichet fermé pour un record d'affluence de 1200 spectateurs à la patinoire du Haras.

Les deux premières manches avaient été serrés et tendus, et les Diables Noirs avaient su tirer leur épingle du jeu en prolongation puis en restant discipliné et en attendant la faute angevine, comme en témoignait François Dusseau à l'issu du deuxième match : "On a commis trop d'erreur individuelles. J'en ai répertorié quatre sur les six buts". Aussi, c'est avec cet avantage et plein de confiance que les Tourangeaux aidés par une centaine de leurs supporters viennent chercher leur qualification en terre angevine.

Pour les Ducs d'Angers, la donne est différente: la sévère défaite de samedi dernier a laissé des traces. L'absence de Rodrigue, exclu, a montré les lacunes offensives, et l'absence de Figved, ce soir encore, devra être compensée par une solidarité défensive plus importante qu'à l'accoutumée pour aider Gilbert à se mettre en confiance et espérer plus ce soir.

Les Diables Noirs se mettent en évidence les premiers, la réponse angevine est immédiate, mais ces premiers tirs ne risquent pas de mettre en danger les gardiens du soir. Ce que l'on peut remarquer dès le départ, c'est le défi physique qui est mis en place entre les deux équipes : pas un voyage à vide et des règlements de compte dès que l'occasion se présente : aucune équipe ne veut se laisser intimider. Et c'est l'équipe angevine qui se fait sanctionner la première. Tours adresse seulement deux tirs à un Gilbert fébrile dans ses buts pendant ces deux minutes. Cette pénalité tuée par les Angevins va permettre de leur donner confiance, et ce sont eux qui se créent la première grosse occasion par leur duo canadien Bellemare-Rodrigue, mais Sopko par des arrêts réflexes repousse coup sur coup le danger, bien qu'il soit peu aidé par sa défense qui lui cache le jeu ou est absente autour de sa cage. Ce manque de concentration conduit à la faute Eizenman, extrêmement tendu ce soir. Pénalité qui plus est à un moment où les Angevins mènent les débats et acculent la défense tourangelle dans leur zone.

Seule l'expérience de Sopko permet de calmer les ardeurs angevines en suspendant le match pour se plaindre d'un éclairage inadéquat au-dessus de sa cage. Petit break de cinq minutes avant de repartir sous un éclairage identique, mais avec des Angevins refroidis et des Tourangeaux rappelés à l'ordre pendant ce laps de temps. Cela se vérifie très rapidement puisque Tours, une fois la pénalité terminée, prend le jeu à son compte et met une grosse pression sur le but de Gilbert qui laisse beaucoup de rebonds devant une défense rapidement débordée. Cette domination de trois minutes est arrêtée à la suite d'un nouvel échange entre Paillet et Rodrigue, tous deux habitués à se parler de très près. Les 2'+2' devraient les aider à se calmer. Le jeu se déroule ensuite essentiellement en milieu de patinoire. Seul Loïc Sadoun se procure une très dangereuse occasion, mal ponctuée d'un tir non cadré (16'10). La dernière occasion du tiers est à l'actif des Angevins, Martin Lacroix lançant idéalement Michael Irani au milieu de la défense tourangelle, mais Sopko toujours attentif n'a pas de problème pour repousser le tir (17'26).

Le début du deuxième tiers part sur des bases identiques, mais les Angevins se font rapidement sanctionner trois fois de suite. Les tirs tourangeaux sont plus nombreux que lors de leur première supériorité, mais toujours pas suffisamment appuyés ou précis pour tromper un Frédéric Gilbert toujours bien placé malgré sa fébrilité. Et lorsque ce dernier est battu, c'est le manque d'adresse du buteur qui empêche les visiteurs d'ouvrir le score, à l'image de Jonathan Roy (25') ou d'Éric Perricone (29'20). Et sur une énième erreur de relance de la défense angevine, Rousselin se fait contrer, Millar récupère et lance Jonathan Roy qui part seul sur la droite de la patinoire. Sa feinte met Gilbert à ras glace, il lance en hauteur d'un angle très fermé et Tours ouvre enfin le score (0-1 à 32'49").

La réaction angevine ne se fait pas attendre et Tours est poussé à son tour à la faute deux fois consécutivement. Mais les Angevins ne réussissent pas à mettre en place leur jeu de puissance (seulement deux tirs en quatre minutes !). Les Tourangeaux ferment le jeu et attendent le contre en cette fin de tiers alors que les Ducs n'arrivent pas à rentrer en zone offensive. C'est sur un nouvel exploit individuel de l'homme fort d'Angers cette saison que la solution arrive. Simon Lacroix récupère un palet au milieu de la patinoire, il tente l'entrée en zone offensive, et les Tourangeaux passifs sur cette occasion le laissent faire. Il adresse un tir du poignet sur le côté gauche de Sopko, ce dernier lançant sa mitaine sans conviction et sans faire l'arrêt (1-1 à 39'39").

Dernier tiers et grosse tension puisque rien n'est fait et qu'aucune équipe ne se dégage plus que l'autre. Tours met réellement la pression sur le but angevin. Tour à tour, Perricone, Sadoun et Millar mettent Gilbert et ses défenseurs à contribution mais sans grande réussite. Le jeu est tendu sans tomber dans la violence gratuite, bien tenu par Monsieur Bocquet et ses assistants. Et on voit mal quelle équipe parviendra à l'emporter. Sur une attaque angevine, il y a un gros cafouillage devant le but de Sopko. Les défenseurs tourangeaux s'occupant plus de leur joueurs que du palet, ils laissent l'occasion à Rodrigue, seul, de reprendre un palet repoussé ou mal capté par Sopko et de donner l'avantage à Angers dans un Haras tremblant à nouveau avec ses Ducs (2-1 à 50'53"). On n'est pas loin du KO pour Tours, Hovora se présentant même seul en breakaway. Sa feinte déstabilise Sopko, il s'ouvre le but, mais tir passe au-dessus alors que le plus dur était fait (51'40"). Cette occasion à ne pas rater, au lieu d'enfoncer les Diables Noirs, les réveille, et Millar placé à la ligne bleue n'a d'autre solution que de tenter un tir depuis la ligne bleue qui fait mouche dans la lucarne : superbe but; Gilbert était pour sa part caché par le trafic devant le but (2-2 à 52'44"). Tout est à nouveau à refaire et la tension monte d'un cran supplémentaire. Les fautes d'antijeu également, à l'image d'un très mauvais geste de Eizenman sur Gilbert dans le dos de l'arbitre (56'41"). L'Israélo-Canadien est toutefois pénalisé pour une nouvelle faute moins de deux minutes avant la fin du tiers, ce qui donne aux Angevins la possibilité de gagner le match. Mais il n'y a pas d'occasion véritable et tout se jouera en prolongation.

À l'entame de cette ultime période de dix minutes, les deux équipes semblent vraiment fatiguées. L'intensité physique du match y est pour beaucoup et on peut être surpris que les Angevins arrivent à tenir le choc avec un effectif réduit. Néanmoins ce sont eux qui dominent cette prolongation en tentant de multiples tirs sur Sopko qui effectue plus ou moins difficilement les arrêts. À l'opposé, les Tourangeaux ne se créent que deux occasions franches en contre. Ces deux actions auraient pu conclure le match tellement elles furent dangereuses, mais une crosse angevine empêche toujours la sanction finale. Cette prolongation très rapide, sans pénalités et avec peu d'arrêts de jeu, conduit tout droit à la sanction injuste des tirs au but.

Cinq tireurs de chaque côté, et que le plus lucide gagne. Premier tireur tourangeau, Sadoun part au centre de la glace et tente un tir fort au centre du but, sans problème pour Gilbert. (0/0 - 0/1). Rodrigue slalome à droite puis à gauche, feinte et tire en hauteur sur la droite de Sopko (1/1 - 0/1). Assez rapide, Gillings feinte sur la gauche puis adresse un petit tir sur la droite que Gilbert repousse de la jambière (1/1 - 0/2).

Bellemare est le deuxième Angevin et effectue le même départ que Rodrigue. Tricotage avec le palet devant Sopko avant d'adresser un tir sans conviction arrêté facilement par le Slovaque (1/2 - 0/2). Jonathan Roy part sereinement, une seule feinte sobre sur Gilbert met le gardien à terre avant qu'il n'envoie un petit tir au-dessus de la jambière (1/2 - 1/3). Hovora côté angevin tente un tir immédiat au centre de la glace et trouve la lucarne droite de Sopko (2/3 - 1/3). Paillet patine de gauche à droite de la patinoire. Il feinte le départ à droite, revient à gauche, et comme Gilbert est déjà allongé sur la glace il n'a plus qu'à lever son palet (2/3 - 2/4).

Martin Lacroix s'élance pour redonner l'avantage à Angers. Sa feinte de départ à gauche bénéficie d'un superbe contrôle du palet : le palet part avant de rester collé à sa crosse, Sopko part du mauvais côté, et Lacroix n'a plus qu'à pousser le palet dans le but (3/4 - 2/4). Philippe Roy, en tant que dernier tireur, tente une feinte de corps devant Gilbert qui s'allonge sur la glace pour stopper le palet sous une jambière (3/4 - 2/5). Victoire angevine.

Un match assez physique mais très bien contrôlé par un trio arbitral qui s'est montré à son avantage. Une équipe angevine décidée dès l'entame de match à gagner. Et une équipe tourangelle plus technique et plus collective que son adversaire du soir.

Beaucoup de déchets dans les passes et les remontées de palet de part et d'autre, et des défenses très friables. Un Gilbert qui a donné beaucoup de suées au public angevin par des fautes de main multiples. Mais il a su se faire pardonner par une bonne séance de tirs au but, bien secondé par ses attaquants devant un Sopko dépassé par la technique des tireurs angevins.

Compte-rendu signé Damien B.

 

Angers - Tours 2-2 (0-0, 1-1, 1-1, 0-0) / 3-2 aux tirs au but

Mardi 15 mars 2005 à 20h15 à la patinoire du Haras. 1140 spectateurs.

Arbitrage de Didier Bocquet assisté de Steve Bataillie et Damien Bliek.

Pénalités : Angers 12' (6', 6', 0', 0'), Tours 12' (6', 4', 2', 0').

Tirs : Angers 40 (11, 9, 6, 14), Tours 45 (15, 12, 12, 6).

Évolution du score :

0-1 à 32'49" : J. Roy assisté de Millar et Perricone

1-1 à 39'39" : S. Lacroix assisté d'Irani et Devèze

2-1 à 50'53" : Rodrigue assisté de Hovora et Bellemare

2-2 à 52"44" : Millar assisté de J. Roy et Sopko

Tirs au but :

Angers : Rodrigue (réussi), Bellemare (arrêté), Hovora (réussi), M. Lacroix (réussi).

Tours : Sadoun (arrêté), Gillings (arrêté), J. Roy (réussi), Paillet (réussi), P. Roy (arrêté).

 

Angers

Gardien : Frédéric Gilbert.

Défenseurs : Simon Lacroix - Michael Irani ; - Sébastien Rousselin - Patrik Bärgman ; Patrice Bellier (A).

Attaquants : Radek Hovora - Jonathan Bellemare - Guillaume Rodrigue ; Claude Devèze (C) - Martin Lacroix (A) - Benjamin Mocquard ; Tomas Mysicka - Michal Piotrowski - Julien Pihant.

Remplaçants : Fabien Besseyre (G), Julien Albert, Benjamin Tijou. Absent : Julien Figved (déchirure à la cuisse).

Tours

Gardien : Ramon Sopko.

Défenseurs : Radek Stepan - Philippe Roy ; Jan Supuka - Robert Fail ; Lubomir Duda - Anton Poznik.

Attaquants : Éric Perricone - Jonathan Roy - Robert Millar ; Loïc Sadoun - Kent Gillings - Benoît Paillet ; Jan Simko - François Gleize - Alon Eizenman ; Valère Falck - Gaël Cler.

Remplaçant : Vladimir Hiadlovsky (G). Absents : Peter Bohunicky, Frantisek Pulscak.

 

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