Épinal - Mulhouse (26 février 2005)

 

Match comptant pour la vingt-neuvième journée de Ligue Magnus.

Dures semaines que celles vécues précédemment par nos deux protagonistes. Mulhouse s'est d'abord fait sortir de la Coupe de France (en demi-finale) par Briançon (3-4) avant de subir deux terribles camouflets à Morzine-Avoriaz d'abord (1-5) puis chez lui contre Angers (0-3). Devant composer avec un effectif restreint en défense depuis le départ impromptu de Steve Montador et la grave blessure du roc finlandais Miikka Ruokonen, l'entraîneur Christer Eriksson a dû dégarnir ses lignes avant et notamment briser son premier trio canadien, en attendant la venue prochaine d'un joker médical (en provenance de Finlande ?) pour redonner un peu plus d'allant à un groupe mulhousien émoussé. Malgré cette nette baisse de régime, les grosses individualités alsaciennes et en particulier le remarquable Steven Reinprecht ont de quoi forcer le respect.

C'est assez logiquement que les Dauphins sont revenus les valises bien pleines de leurs périples alpins avec un Jan Reindl contraint de rappeler Raphaël Marciano (tout de même 43 ans) et de lancer dans le grain bain de l'élite le cadet Jonathan Jorand. Mais ayant eu gain de cause dans l'affaire "Goneau-Regenda" avec l'annulation des sanctions par le CNOSF et bénéficiant d'une meilleure implication collective aux entraînements, Épinal peut voir à présent la poule de maintien sous un angle un peu moins défavorable.

C'est sans complexes que les Dauphins entament cette partie, manquant d'un rien l'ouverture du score comme sur cette judicieuse relance de Sejna en direction de Trebaticky, ce dernier échouant sur Lhenry (0'31") ou encore Chassard trouvant la mitaine du gardien haut-rhinois (0'51"). Ce début sera un feu de paille, les Mulhousiens reprenant inéluctablement le contrôle des opérations avec des compères canadiens, à nouveau réunis ce soir, qui ne tardent pas à faire parler d'eux. Day (2'54") puis Christie (3'07") testent tour à tour Petrik avant l'avalanche initiée par un certain Steven Reinprecht. Le top-scorer mulhousien, égal à lui-même et comme toujours dans tous les bons coups, travaille derrière la cage pour servir Ryan Christie à l'affût dans le slot (0-1 à 6'20").

Ce scénario sera une constante ce soir, car sous l'impulsion de sa première ligne, le HCM ne va pas laisser la moindre chance aux Spinaliens. Laissé libre de tout marquage, Reinprecht se charge de tromper Petrik à ras de glace (0-2 à 9'56") avant que Milos Palovcik ne reprenne son propre rebond pour tripler la mise de près (0-3 à 11'49"). N'en jetez plus, Mulhouse est beaucoup trop fort. Petrik a beau s'imposer devant le duo Coqueux-Vidman (15'10"), ou encore Carriou, Day (16'00") et Bigot (17'13"), il ne pourra rien sur le slap perforant d'Allan Carriou (0-4 à 19'01").

La suite s'annonce corsée pour les hommes de Jan Reindl. Day (20'44"), Coqueux (21'17") et Maurice Rozenthal se frottent sans succès à Petrik avant que Ryan Christie dans le slot ne dévie subtilement l'offrande de Reinprecht dans la cage vosgienne (0-5 à 23'32"). Et on remet ça avec cette fois-ci Greg Day à la conclusion d'un une-deux avec l'ancien lauréat de la Coupe Stanley - en 2001 avec Colorado. À noter sur cette action toute la sérénité de Greg Day pour déjouer un Petrik livré à lui-même (0-6 à 26'08"). Las, le raz-de-marée ne faiblit pas d'intensité et c'est au tour d'Hermanni Vidman de repiquer vers le centre et d'ajuster tranquillement le malheureux portier slovaque des Dauphins (0-7 à 27'49"). Le Finlandais récidive quelques minutes plus tard, en étant à la conclusion d'un bon jeu à trois initié par Reinprecht en entrée de zone et relayé par Day devant la cage de Franck Constantin, qui a précédemment remplacé Stan Petrik (0-8 à 30'02").

Dans le gruyère spinalien, Milos Palovcik se charge d'alourdir un peu plus la note en trouvant la lucarne (0-9 à 30'55"), avant que le jeune Jérémie Bigot, seul au second poteau gauche, n'atteigne la barre symbolique des dix buts en poussant le puck dans les filets sur un bon centre de Vidman (0-10 à 31'28"). La mi-match est à peine franchie est voilà Mulhouse avec un matelas de dix buts d'avance ! Mais, Guillaume Chassard, pas avare d'efforts ce soir, est récompensé de son labeur et déviant le lancer de Ptacek et réduisant à néant les espoirs de blanchissage du gardien international Fabrice Lhenry (1-10 à 37'37").

D'ores et déjà assurés de revenir des Vosges avec les deux points, les Scorpions relâchent logiquement la bride au troisième tiers-temps et se voient doublement pénalisés. Bohuslav Ptacek ne laisse pas passer l'occasion et son slap pleine lucarne de la bleue ne va laisser aucune chance à Lhenry (2-10 à 45'12"). La joie sera de courte durée car Jukka Hakkarainen, esseulé dans le slot de Constantin, met une onzième rondelle dans les filets lorrains (2-11 à 46'00"). Dans la foulée, Trebaticky n'est pas verni en trouvant le montant de Fabrice Lhenry (46'50").

La messe étant dite depuis un bon moment, Christer Eriksson fait entrer en jeu la doublure Tom Charton (49'52"), qui doit rapidement se mettre en évidence devant Jonathan Jorand à deux reprises (51e). Toutefois, et à défaut de voir le jeune Spinalien inscrire son premier but en Ligue Magnus, c'est Roman Trebaticky décalé côté gauche qui marque son treizième but de la saison en déjouant Charton (3-13 à 55'37"). Mais entre-temps, l'inévitable Steven Reinprecht avec la complicité de Christie (2-12 à 53'47") et l'opportuniste Pavol Segla devant la cage (2-13 à 55'03") ont encore corsé l'addition. Franck Constantin et les Dauphins d'Épinal sont définitivement libérés de leurs tourments après l'ultime filet du polyvalent Jani Kiviharju, libre comme l'air pour sceller le tableau d'affichage (3-14 à 59'08").

Après trois revers de rang, les Scorpions de Mulhouse ont refait le plein de confiance et de buts. Les Scorpions ne sont pas tombés dans le piège de la facilité. Avec une première ligne en grande forme et surtout un Steven Reinprecht omniprésent (deux buts et cinq assistances pour le Canadien qui s'offre ainsi une toute nouvelle place de meilleur compteur de Ligue Magnus), Mulhouse a donc assuré l'essentiel mais ne tire surtout pas de conclusions trop hâtives de ce court déplacement de l'autre côté de la ligne bleue des Vosges...

Pas grand-chose à dire du côté de l'ICE tant les Dauphins ont été archi-dominés tout au long de la partie. Pourtant, il demeure quand même quelques maigres raisons d'espérer avec la bonne prestation du cadet Jonathan Jorand et le gros travail effectué par Guillaume Chassard, exemplaire cette saison.

 

Commentaire d'après-match (dans L'Alsace)

Christer Eriksson (entraîneur de Mulhouse) : "Je ne vais certainement pas dire que ce succès m'a rassuré, que tout va désormais pour le mieux et que nous sommes en super forme ! Il y avait un trop grand écart de niveau pour que je puisse tirer des enseignements significatifs. Mais disons que cette victoire fait du bien au moral et à la confiance. J'avais décidé de donner la chance aux jeunes pour pouvoir compter sur quatre lignes offensives. C'était un risque et on aurait très bien pu me le reprocher en cas de défaite. À l'arrivée, je suis satisfait de cette option. Jérémy Bigot et Francis Ballet ont bien joué, Jérôme Catil également, même s'il était un peu tendu durant les premières minutes. J'ai toujours trouvé que notre impact offensif était bien plus important lorsque nous évoluions à quatre lignes. Mais je ne peux pas encore certifier que nous jouerons comme ça en play-offs. Ça dépend beaucoup des circonstances. Ce que je souhaite, c'est surtout que mes quatre lignes soient toujours prêtes à fonctionner à n'importe quel moment. C'est une vraie possibilité pour nous."

 

Épinal - Mulhouse 3-14 (0-4, 1-6, 2-4)

Samedi 26 février 2005 à 20h15 à la patinoire de Poissompré. 1300 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté de Gilles Magnier et Laurent Rouèche.

Pénalités : Épinal 12' (6', 4', 2'), Mulhouse 16' (6', 6', 4').

Évolution du score :

0-1 à 06'20" : Christie assisté de Reinprecht et Hakkarainen

0-2 à 09'56" : Reinprecht assisté de Christie

0-3 à 11'55" : Palovcik assisté de Carriou (sup. num.)

0-4 à 19'01" : Carriou assisté de Day (sup. num.)

0-5 à 23'32" : Christie assisté de Reinprecht et Vidman (sup. num.)

0-6 à 26'08" : Day assisté de Reinprecht et Prunet (inf. num.)

0-7 à 27'49" : Vidman assisté de Palovcik et Kiviharju

0-8 à 30'02" : Vidman assisté de Day et Reinprecht

0-9 à 30'55" : Palovcik assisté de Rozenthal

0-10 à 31'28" : Bigot assisté de Vidman et Carriou

1-10 à 37'32" : Chassard assisté de Ptacek et Sevcik (sup. num.)

2-10 à 45'12" : Ptacek assisté de Sevcik (double sup. num.)

2-11 à 46'00" : Hakkarainen assisté de Vidman et Reinprecht

2-12 à 53'47" : Reinprecht assisté de Christie et Day

2-13 à 55'03" : Segla assisté de Palovcik et Rozenthal

3-13 à 55'37" : Trebaticky assisté de Goneau et Gainey

3-14 à 59'08" : Kiviharju assisté de Day et Christie

 

Épinal

Gardien : Stanislav Petrik puis Franck Constantin à 29'40".

Défenseurs : Milan Sejna - Radoslav Regenda (A) ; Bohuslav Ptacek - Jiri Sevcik ; Robert Pospisil - Djamel Zitouni.

Attaquants : Daniel Goneau - Roman Trebaticky - Steve Gainey ; Guillaume Chassard - Anthony Maurice (A) - Frédéric Dehaëne (C) ; Guillaume Papelier - Maksim Ivanov - Guillaume Géhin ; Gaétan Gavoille.

Absents : Mihail Kozlov (licencié pour raisons disciplinaires), Christophe Ribanelli (convalescent), Bora Ilic.

Mulhouse

Gardiens : Fabrice Lhenry puis Tom Charton à 49'52".

Défenseurs : Francis Ballet - Jukka Hakkarainen ; Lilian Prunet - Allan Carriou ; Jani Kiviharju - Jérôme Catil.

Attaquants : Steven Reinprecht - Greg Day - Ryan Christie ; Maurice Rozenthal - Milos Palovcik - Pavol Segla ; Jérémie Bigot - Olivier Coqueux - Hermanni Vidman ; Steve Michou - Lionel Bilbao (C) - Juho Jokinen.

Absents : Steve Montador (reparti au Canada), Miikka Ruokonen (genou).

 

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