Caen - Strasbourg (26 février 2005)

 

Match comptant pour la septième journée de la poule finale de division 1.

Le choc entre les deux leaders démarre très rapidement. En effet, Caen cherche à mettre la pression d'entrée de jeu sur les Strasbourgeois. Deux petites actions timides mais une remise en jeu gagnée, et Jonathan Avenel fait un petit tour autour de la défense très statique afin de se présenter devant Denis Larivière pour un premier duel que le Caennais remporte. Le portier alsacien se couche et touche le palet mais celui-ci passe par-dessus sa garde et retombe dans le but (1-0 à 01'37"). Le jeu très rapide entraîne trois pénalités donc Strasbourg se retrouve à jouer un bon quatre contre trois pour quasiment deux minutes. Robert Marton sauve quatre ou cinq tirs pendant ces pénalités mais la plus grosse frayeur vient d'un rebond sur une bande qui replace le palet plein axe devant le but pour un attaquant adverse. Encore une fois, le gardien slovaque est présent. Caen commence à se préparer pour la soirée, défendre et lancer de puissantes contre-attaques. À ce petit jeu, c'est Tuomo Määttä qui se met en évidence en s'échappant sur l'infériorité. Il s'approche et tire, le palet traverse la garde de Denis Larivière mais la déviation est suffisante pour que le score ne soit pas aggravé. Strasbourg continue à monopoliser le palet mais la défense locale parvient à gêner suffisamment les attaques pour que Marton n'ait plus que quelques actions sporadiques à arrêter.

Le HCC profite d'une supériorité pour souffler un peu mais Damien Fleury fait une faute bête qui remet les deux équipes à égalité et Strasbourg remet la pression pour venir égaliser. Du coté des Normands, c'est encore par puissantes et rapides contre-attaques qu'ils réagissent. Määttä fait d'ailleurs un bon centre qui longera la ligne de la zone du gardien, quatre joueurs sont présents sur cette action mais le palet n'est pas dévié dans les buts. Dans la confusion, Denis Larivière se trouve privé de sa crosse pendant de longues secondes, et il est un peu désemparé. On continue à passer d'un but à l'autre, c'est Julien Mauget qui se met en évidence en recevant un excellent centre juste devant le gardien caennais, mais ce dernier s'en sort encore. Nous assistons à un très bon match et les spectateurs de la patinoire remplie continuent à mettre de l'ambiance. Rodolphe Garnier s'essaye aussi par deux fois dans des contre-attaques mais ne réussit pas non plus à trouver le chemin du but en tirant sûrement de trop loin.

Mieux, trois Caennais se présentent devant le but sur une occasion devenue immanquable mais Tuomo Määttä manque son shoot. La possession du palet est alsacienne mais Caen ne se laisse pas faire. Rodolphe Garnier se bat avec frénésie comme toujours, récupère le palet pour deux coéquipiers, mais ils butent l'un après l'autre sur Denis Larivière qui maintient à lui tout seul son équipe dans le match. Caen cherche à doubler la mise en cette fin de tiers, Strasbourg s'essaye aussi à la contre-attaque, mais sur l'action suivante, Pierre-Antoine Devin complètement démarqué hérite d'un palet alors qu'il est en plein centre de la zone offensive. L'attaquant caennais se rapproche du but tranquillement et peut tromper Larivière bien abandonné par toute sa défense (2-0 à 14'36"). Strasbourg a montré ses limites en défense puisque celle-ci se résume souvent à l'intervention de Denis Larivière. C'est justement ce que la défense caennaise a corrigé en aidant du mieux possible son gardien. Une autre contre-attaque normande, et c'est le poteau qui se fait entendre. Pierre Bennett est le suivant à s'exercer dans les duels avec le portier alsacien sur un tir des trois mètres mais Denis Larivière fait un arrêt extraordinaire par un ciseau dans ses buts qui le place à ras de la glace et il capte le shoot puissant de sa mitaine. Strasbourg a toujours la possession du palet mais Caen est plus incisif dans ces actions offensives.

Le deuxième tiers est d'une toute autre facture, car il débute sur un faux rythme. On est passé d'un match rapide à un round d'observation où les joueurs peinent à garder le palet et où tous s'appliquent plus à se contrer qu'à jouer. Un surnombre caennais donne de l'animation mais ce sont paradoxalement les locaux qui se mettent en évidence malgré l'infériorité. Strasbourg de son côté peine à installer son jeu de puissance. La situation s'inverse, Caen est en supériorité, Jaroslav Filip en bon dernier défenseur veut relancer mais fait une grosse erreur qu'il doit corriger en accrochant le Strasbourgeois qui a intercepté. Rodolphe Garnier ne parvient pas à marquer sur une errance de Denis Larivière qui tarde à bloquer un palet. Les supériorités sont maintenant pour les Strasbourgeois mais ceux-ci confondent vitesse et précipitation et se mettent hors-jeu. Ni le 4 contre 3, ni le 5 contre 3 de dix secondes ne seront bien utilisés. La défense caennaise empêche les lancers et Marton dévie facilement ceux qui lui parviennent. Sébastien Bergès s'extirpe du marquage par un slalom et vient encore provoquer Larivière dans un angle fermé et il faut que ce dernier s'en reprenne à deux fois pour se coucher avec le palet. Les Caennais continuent les contre-attaques et c'est cette fois Peter Grandberg qui rate de peu le but. Filip quant à lui se remet en évidence par une deuxième grosse erreur défensive qui permet un bon centre qui déstabilise Marton battu. Le palet file vers un Strasbourgeois mais un défenseur réussit encore à s'arracher pour écarter la rondelle. En supériorité, y compris double, les Normands s'installent bien en zone offensive mais n'arrivent pas à obtenir de bons shoots. Caen n'aggrave pas le score mais récupère mieux le palet.

Strasbourg commence le troisième tiers en supériorité, mais celle-ci ayant été coupée par la pause, jamais ils ne réussiront à se placer en zone. Rodolphe Garnier contre-attaque en infériorité sur un côté, redresse sa course à 90° pour se retrouver juste devant le but mais ne réussit pas à passer le dernier rempart. Les visiteurs essayent encore de revenir au score et Caen fait de mauvaises relances qui donnent confiance à l'adversaire. Daniel Sevcik récupère un palet, dribble depuis la ligne bleue et se retrouve au but mais Robert Marton gagne son duel. Le portier caennais subit encore un gros lancer et son rebond mais rien ne passe. La défense est toutefois submergée et c'est le gardien qui tout seul parvient à sauvegarder son but. Le défenseur Jonathan Janil se retrouve en contre-attaque mais son premier shoot trop mou et le deuxième à côté n'ont donné qu'un peu d'air dans ce début de tiers difficile. Samson Samson est aussi en parfaite position après une remise en jeu mais son lancer se révèle aussi trop mou. Les pénalités sifflées calment le rythme alsacien. Et c'est justement à quatre contre quatre que Strasbourg trouve la solution. Un défenseur est projeté contre la balustrade, un autre est bloqué, et le décalage est tel que Peter Himler peut patiner transversalement tout en adressant un shoot des trois mètres dans la cage légèrement ouverte (2-1 à 46'57"). Rodolphe Garnier prend ses responsabilités en allant provoquer le gardien sur une passe précise alors qu'il est en pleine vitesse, il contourne la défense mais Larivière gagne son énième duel. De l'autre côté, trois attaquants strasbourgeois se présentent au but mais la défense revient au dernier moment pour gêner et Marton récupère le palet. Sevcik s'énerve de cette occasion loupée et est envoyé en prison, ce qui permet au HCC de souffler et d'imposer son jeu de puissance. Plusieurs fois, Denis Larivière bouge ses buts volontairement ou involontairement, et il se retrouve pénalisé. Le gardien canadien se fâche et fait du cinéma pour montrer que la cage ne tient par sur ses marques, mais ce souci survient en fin de match alors que la pression était nette et les actions fort dangereuses. Strasbourg est une nouvelle fois pénalisé et cela donne une minute quinze de double supériorité pour l'équipe locale, sans effet. De retour à égalité numérique, une énorme action est offerte à Maxime Schuchewytsch. Il est complètement seul à trois mètres et Marton est battu mais c'est le poteau qui repousse. Caen persiste à jouer derrière, c'est de plus en plus dur, les minutes s'égrènent et la pression monte. Il reste trois minutes, Damien Fleury s'échappe en contre mais bute sur Larivière. Pierre Feutry ensuite n'obtient rien de mieux et même en tentant de récupérer son propre rebond sur la poitrine du gardien. Un temps mort est demandé par Strasbourg, le remplacement du gardien est ardu parce que Caen s'efforce à garder le palet, et quand l'Étoile Noire arrive à se placer en attaque, l'arbitre assistant siffle un mauvais changement du gardien. Caen demande aussi son temps mort pour calmer la fin de match dans les trente dernières secondes et il ne reste plus aux spectateurs qu'à exulter devant un score qui permet de conserver l'espoir de montée.

Il faut noter que la soirée fut forte en émotion. Les arbitres furent bons dans leurs décisions, le spectacle et l'animation parfaite, un bon point aussi à la table de marque qui essaye d'indiquer un peu plus de choses. J'ajouterai juste un seul bémol à l'intention des spectateurs, encourager c'est très bien, huer une si belle équipe j'aime moins, quant à s'en prendre à un joueur adverse, c'est un peu lamentable.

Compte-rendu signé Christophe Vasnier

 

Commentaires d'après-match (dans Ouest France et L'Alsace)

Rodolphe Garnier (entraîneur de Caen) : "Marquer tôt, c'était la consigne. En tout cas, on voulait leur mettre la pression, les prendre à la gorge d'entrée. Leur défense, c'est leur talon d'Achille. Avoir les deux meilleures équipes sur la glace, ça ne fait pas les plus beaux matches. La partie a été hachée par les pénalités et je pense que ce fut plus à notre désavantage. À 2-0, cela a cassé le rythme. Dans le troisième tiers, les deux équipes se sont neutralisées. Même quand ils ont marqué, nous n'avions plus qu'à défendre. C'était plus facile. Les mêmes blocs tournaient sans cesse. Dans leur situation, nous n'aurions pas non plus pu fournir un effort supplémentaire. Dans la phase retour, le calendrier nous est défavorable avec quatre matches à l'extérieur. Chamonix reçoit les gros. Pour le podium final, ce n'est pas gagné."

Daniel Bourdages (entraîneur de Strasbourg) : "On s'est fait bousculer, on a manqué de vivacité et de jus dans les jambes durant la première période. Ce soir, l'ensemble du groupe n'était pas prêt, surtout physiquement. On va se remettre au boulot dès cette semaine. Il nous reste sept matches pour refaire notre retard, rien n'est perdu, loin de là."

 

Caen - Strasbourg 2-1 (2-0, 0-0, 0-1)

Samedi 26 février 2004 à 20h00 à la patinoire de Caen la mer.

Arbitrage de Frédéric Barré assisté de Teddy Madrias et Matthieu Loos.

Pénalités : Caen 22' (10', 10', 2'), Strasbourg 24' (8', 8', 8').

Évolution du score :

1-0 à 01'37" : Avenel

2-0 à 14'36" : Devin assisté de Hruska et Feutry

2-1 à 46'57" : Himler assisté de Sevcik et Grenier

 

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