Caen - Montpellier (12 février 2005)

 

Match comptant pour la cinquième journée de la poule finale de division 1.

Le match commence par un round d'observation où les deux équipes peinent à trouver leurs marques, l'unique tir caennais survient dans la confusion et Montpellier se donne de l'air par l'intermédiaire de dégagements interdits qui ne font que repousser l'échéance. Les visiteurs s'essaient en contre mais c'est du côté de Caen que l'attaque commence à peser sur le match. En supériorité, Tuomo Määttä adresse deux bons shoots de la ligne bleue et Alexis Gomane rate son duel avec un Fabrice Agnel bien présent dans ses buts. À la huitième minute, Jaroslav Filip tire de la ligne bleue, le palet est légèrement détourné à mi-distance et trompe le portier montpelliérain. Vingt petites secondes plus tard, Pierre-Antoine Devin et Pierre Feutry profitent d'erreurs défensives pour se retrouver devant le but. Ils filent tous deux sur le côté pour décaler le gardien et c'est le deuxième but. Dans la foulée, Rodolphe Garnier loupe aussi une belle action qui aurait permis de tuer le match en une minute. Les Vipers ne parviennent pas à maîtriser les accélérations caennaises et, pire, n'arrivent pas à prendre le palet aux Normands sur une supériorité. La domination caennaise reprend dès que les deux équipes se retrouvent à quatre mais on sent une certaine retenue ou une peine à se trouver. Les visiteurs commencent à répliquer mais ce n'est guère convaincant, leur jeu est parsemé d'erreurs en tout genre comme des dégagements interdits ou des hors-jeu. Les Montpelliérains terminent le tiers en supériorité mais ils sont bien incapables de montrer la moindre velléité sur ce genre de situation.

Le HCC débute le deuxième tiers à quatre mais reste l'équipe la plus dangereuse. Il se place de mieux en mieux sur les supériorités, Fabrice Agnel souffre mais s'en sort bien. Un premier avertissement vient d'un attaquant montpelliérain oublié sur la ligne bleue qui file en breakaway mais un défenseur viendra lui souffler le palet juste avant qu'il ne se présente devant le gardien. Tuomo Määttä continue ses shoots puissants depuis la ligne bleue et il réussit à trouver un trou de souris mais la lucarne du but renvoie le palet. De l'autre côté, Anton Rojko se fait lui aussi oublier sur la bleue et peut ainsi se présenter face à Robert Marton qui veille et parvient à détourner le bon tir. Le joker médical Janne Kinnunen donne des frayeurs à la défense caennaise sur deux bons lancers à mi-distance mais Marton tient à préserver ses buts. Montpellier essaye de revenir dans la partie et Caen obtient une supériorité bienvenue pour pouvoir souffler un peu et qui sait peut-être aggraver le score. D'ailleurs, Jaroslav Filip récupère le palet en zone d'attaque, il se déplace dans la zone opposée sans défense et peut ainsi trouver un bon tir des six mètres qui trompe Fabrice Agnel. Montpellier n'arrive toujours pas à imposer son jeu mais parvient à mieux se placer en attaque sur une supériorité. En fin de tiers, Tuomo Määttä se voit récompensé de ses efforts par une percée dans la défense sur la gauche et redresse sa course devant le gardien pour lui adresser un tir imparable à bout portant. Fabrice Agnel sauve son équipe du naufrage par de bonnes interventions, y compris à terre sur de gros shoots locaux. Caen termine en supériorité et met trois fois la défense dans le vent par des actions qui frôlent le but.

Le troisième tiers débute sur un faux rythme. Montpellier souffre sur une supériorité adverse mais Agnel intervient bien à chaque fois. Juraj Ozorak tente de réduire le score mais son shoot est arrêté par une parade aérienne de Robert Marton. Ce dernier bataille également pour obtenir un autre blanchissage et rester ainsi le meilleur portier de cette phase finale. Il réussit à éviter le but même avec un Montpelliérain assis sur lui. Les esprits s'échauffent du côté de Montpellier qui avait été correct tout au long de la partie. Olivier Batardière fait une mauvaise faute et son retour de prison offre une intervention musclée sur un jeune Caennais complètement poussé et accroché dans la balustrade. Batardière vient chambrer le public. M. Juret, impeccable ce soir, veut se faire respecter, et les pénalités commencent à pleuvoir pour des méconduites et des retards de jeu sur des visiteurs qui se refusent à continuer. Le jeu à peine repris, Marek Michalovic, provoqué verbalement par des supporters, donne un coup de crosse sur la rambarde protégeant les spectateurs. Le public doit alors être repoussé sur trois rangs à la demande des visiteurs... Le match se finit avec quatre Montpelliérains en prison, un ou deux exclus dans les vestiaires, et c'est un bien triste spectacle pour le hockey. Imaginer les spectateurs qui découvrent le hockey ainsi, et tout cela à trois minutes de la fin d'un match où le score se suffisait à lui-même.

Caen n'a pas eu à forcer son talent. Il faut même se demander si une certaine baisse de régime n'est pas survenue, mais il est difficile d'offrir un bon match quand l'autre équipe peine à aller de l'avant.

Compte-rendu signé Christophe Vasnier

 

Commentaires d'après-match (dans Ouest France)

Rodolphe Garnier (entraîneur de Caen) : "Comme à l'accoutumée, nous avons bien démarré. Ils ont pris un coup sur la tête et n'ont pas su réagir. Nous avons vraiment joué en patrons chez nous. Avant Strasbourg, il y a Courbevoie. Je n'oublie pas qu'ils nous avaient battus lors de la première phase. Si nous leur prenons deux points, nous serons en bonne position pour garder cette première place qui me plaît pas mal. Honnêtement, on n'en parle pas. Le but demeure de mieux faire que l'an passé, d'aller sur le podium. La couleur de la médaille, ce sont les joueurs qui la choisiront. Si tout s'enchaîne bien, peut-être faudra-t-il revoir nos objectifs. C'est vrai, nous voulons nous installer en élite avec un effectif essentiellement caennais. Et si ce n'est pas cette année, ce sera l'année prochaine."

Jaroslav Filip (défenseur de Caen) : "L'équipe a beaucoup évolué. Durant la première phase, nous nous cherchions un peu. La cohésion est venue à Noël. Tout le monde se comprend, nous jouons vraiment comme un seul homme. Et physiquement, je nous trouve très bien. Pendant le match, j'ai senti nos adversaires exploser. Ils étaient rouges sous leurs casques."

 

Caen - Montpellier 4-0 (2-0, 2-0, 0-0)

Samedi 12 février 2004 à 20h00 à la patinoire de Caen la mer.

Arbitrage de Mickaël Juret assisté de Fabien Linek et Pascal Tellier.

Pénalités : Caen 8' (6', 2', 0'), Montpellier 55' (4', 6', 10'+10'+5'+20').

Évolution du score :

1-0 à 07'10" : Filip assisté de Fleury

2-0 à 07'43" : Devin assisté de Feutry

3-0 à 30'26" : Feutry assisté de Filip et Määttä (sup. num.)

4-0 à 36'48" : Määttä assisté de Filip et Hruska

 

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