Lettonie - Slovénie (10 février 2005)

 

Tour final de qualification pour les Jeux Olympiques 2006.

Cette qualification olympique suscite un réel engouement en Lettonie, où la patinoire est archi-comble pour les matches de l'équipe nationale. Pourtant, la place debout la plus abordable est vendue 3 lats (soit un peu plus de quatre euros), et la place en tribune centrale est dix fois plus chère. Cela n'est pas rien dans le pays le plus pauvre de l'Union Européenne, mais il faudra s'y habituer car ce n'est qu'un avant-goût. Aux championnats du monde 2006, les prix seront "habituels", à savoir qu'ils ne sont pas proportionnels au salaire moyen dans le pays organisateur.

Les Baltes abordent ce tournoi avec un vrai souci au poste de centre. Les blessures de Cipruss et Vasiljevs ont laissé un vide, car seul Semjonovs a vraiment du métier à cette position. On a même songé à rappeler le vieil Harijs Vitolins, pensionnaire de LNB suisse. Celui-ci a toutefois estimé qu'il n'était plus en mesure aujourd'hui de renforcer l'équipe nationale. Aux premier entraînements, il a donc été nécessaire d'inviter Oleg Znaroks (42 ans) pour faire le nombre. Néanmoins, au contraire du Bélarus avec Kastitsyn (jugé déjà trop important pour être lâché), les Lettons ont pu faire libérer leurs joueurs évoluant en Amérique du nord, même si Martins Karsums, excellent aux derniers Mondiaux juniors de division I qui ont vu la Lettonie monter pour la première fois dans l'élite, a finalement déclaré forfait sur blessure.

La Slovénie est le seul des quatre participants à avoir joué un match international pour se préparer, contre la France. La Pologne a certes effectué un camp, mais elle n'a affronté qu'un club biélorusse, Brest, battu 4-1 et 2-1 sans que soient encore arrivés les expatriés. Néanmoins, cette préparation slovène théoriquement intéressante a en pratique été occupée par la résolution d'une gregrave;ve. Dans ces conditions, cette jeune équipe surprend, puisque Jurij Golicic, déjà buteur face aux Français, ouvre le score après un quart d'heure de jeu. Autant dire que la Lettonie s'est fait très peur dans le premier tiers-temps, où elle a buté sur les 21 ans du prometteur gardien Robert Kristan.

Mais, alors que la période se termine avec un joueur en prison de chaque côté, Robert Ciglenecki, le capitaine de la Slovénie, se rend coupable d'une charge incorrecte juste sur la sirène. Du coup, la Lettonie revient sur la glace à quatre contre trois, et son capitaine Karlis Skrastinš ne manque pas cette occasion d'égaliser pendant la prison de son alter ego. Et six minutes plus tard, Janis Sprukts, un des jeunes centres promus par les circonstances, inscrit le but décisif. Oui, la Lettonie a effectué une entrée en matière poussive, et devra mieux jouer si elle tient à décrocher son billet pour les JO, mais elle a assuré l'essentiel dans ce premier match.

Élus meilleurs joueurs du match : Karlis Skrastins pour la Lettonie et Robert Kristan pour la Slovénie.

Commentaires d'après-match

Leonids Beresnevs (entraîneur de la Lettonie) : "En un sens, la qualification olympique est plus difficile qu'un championnat du monde, où il est souvent possible de se rattraper d'une défaite. Ici, c'est plus problématique. Je ne sous-estimais pas la Slovénie, pas plus que les Polonais que nous rencontrons demain. ils se sont préparés pendant plusieurs semaines, nous n'avons pas eu cette possibilité. Cela n'a pas été facile pour moi de choisir les joueurs à écarter de la présélection, en particulier Sirokovs et Sorokins, que j'apprécie. Je ne peux pas détailler une logique à propos de la composition, car, vu le peu de temps à ma disposition, je me suis laissé guider par mon intuition. La sélection du gardien, entre Naumovs et Masalskis, n'a pas été une chose facile. Mais j'ai des adjoints très qualifiés - Arturs Irbe et Vitali Samoilov. Ce sont eux qui ont fait leur choix juste avant ce match."

Kari Savolainen (entraîneur de la Slovénie) : "Les derniers jours ont été très difficiles. Les joueurs ont menacé de boycotter le tournoi, parce que le bonus dû pour la montée en groupe A ne leur avait pas été complètement versé. Et je les ai soutenus : s'ils avaient refusé de venir, j'aurais quitté l'équipe. Dieu soit loué, le conflit a pu être éteint lundi. Après le match amical contre la France à Ljubljana [perdu 3-4], les joueurs ont tenu un meeting et ont décidé d'aller quoi qu'il arrive en Lettonie. Mais ces problèmes avaient eu une influence négative sur le déroulement du match contre la France."

 

Lettonie - Slovénie 2-1 (0-1, 2-0, 0-0)
Jeudi 10 février 2005 à 19h00 au palais des sports de Riga. 4900 spectateurs.
Arbitrage de Frank Awizus (ALL) assisté de Konstantin Gorednko (RUS) et Ronni Jakobsen (DAN).
Pénalités : Lettonie 10' (4', 0', 6'), Slovénie 10' (6', 2', 2').
Tirs : Lettonie 33 (11, 14, 8), Slovénie 34 (10, 9, 15).

Évolution du score :
0-1 à 15'33" : Golicic
1-1 à 20'14" : Skrastinš assisté de Tambijevs (sup. num.)
2-1 à 26'18" : Sprukts assisté de Sejejs et Cipulis
 

Lettonie

Attaquants :
Leonids Tambijevs - Aleksandrs Semjonovs - Aleksandrs Macijevskis
Grigorijs Pantelejevs - Juris Ozols (6') - Aleksandrs Nizivijs
Martins Cipulis - Janis Sprukts - Girts Ankipans
Juris Stals - Armands Berzinš - Mikelis Redlihs

Défenseurs :
Karlis Skrastinš (C) - Arvids Rekis
Sandis Ozolinš (2') - Atvars Tribuncovs ; Normunds Sejejs - Rodrigo Lavinš
Viktors Ignatjevs (2') - Igors Bondarevs

Gardien :
Sergejs Naumovs

Remplaçant : Edgars Masalskis (G).

Slovénie (2' pour surnombre)

Attaquants : David Rodman - Marcel Rodman (2') - Tomaz Razingar
Dejan Kontrec - Anze Kopitar - Ivo Jan
Jaka Avgustincic (2') - Jurij Golicic - Peter Rozic
Boris Pretnar - Tomo Hafner - Edo Terglav

Défenseurs :
Robert Ciglenecki (C, 2') - Ales Kranjc
Mitja Robar - Damjan Dervaric
Miha Rebolj (2') - Uros Vidmar
Dejan Varl - Blaz Klinar

Gardien :
Robert Kristan (sorti de sa cage à 59'30")

Remplaçant : Gaber Glavic (G).

 

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