Viry-Chatillon - Mont-Blanc (11 janvier 2005)

 

Huitième de finale de la Coupe de France.

Pour Viry, qui sort d'un week-end frustrant où une bonne affaire s'est transformée en mauvaise affaire dans le choc de D2 à Annecy sur une pénalité en fin de match (défaite 1-2), la Coupe est une compétition "tout bonus" jouée sans la pression du championnat, avec une envie de bien faire unanimement partagée, au point que certains joueurs blessés ou diminués tiennent à être présents tout de même. L'objectif est bien sûr de rééditer la belle prestation de l'an passé face à Amiens. En face se dresse encore un à-pic, le Mont-Blanc, qui vise lui aussi la montée, au sein de la division 1, et a l'intention de prouver à nouveau sa valeur dans cette coupe dont il a été demi-finaliste l'an passé.

Pour le gardien Francis Larivée, qui a réussi un excellent match samedi avec un blanchissage à quatre minutes près, cette rencontre est particulière puisque son père, en visite du Québec, le voit jouer un match de hockey en France pour la première fois. Mais elle commence bien mal car, après tout juste une minute de jeu, il est masqué et se fait piéger sur un tir anodin de la ligne bleue de Peter Hrehorcak après un engagement en zone offensive (0-1 à 1'00"). Dominé physiquement, Viry est contraint d'admirer les belles remontées de palet collectives de Mont-Blanc et démontre son indiscipline. Julien Pasquereau - qui quittera le jeu avec une côte cassée au cours de ce premier tiers - prend la première pénalité du match pour une charge avec la crosse de rétorsion, mais le jeu de puissance haut-savoyard ne prend pas de tir. Les Castelvirois ont été inexistants pendant cinq minutes quand, soudain, le public retrouve de l'enthousiasme sur un beau mouvement de la ligne Dugas-Danton-Ledoux où le palet circule de palette en palette. Les Jets n'arrivent pas à faire durer ces simples réactions d'orgueil et à faire un match plein comme contre les Gothiques l'an passé. Ils sont remis sous pression, et une sortie de zone ratée est récupérée par Duclos pour le tir à bout portant de Bastien San Giorgio et le rebond en angle fermé de Romain Carry (0-2 à 11'51"). Les seules opportunités locales viennent de deux cinglages de Thierry Nicoud, et sur la fin de sa seconde pénalité, on assiste à une action incroyable où le palet est offert devant la cage ouverte mais où, dans la confusion, les trois Castelvirois à proximité n'arrivent pas à reprendre ce rebond idéal. La sirène retentit comme un glas juste après cet immanquable manqué.

Le score s'aggrave encore en deuxième période quand Yvan Kerneis n'arrive pas un dégager une rondelle qui reste devant lui et que Romain Carry envoie alors au fond d'un tir limpide (0-3 à 27'43"). De petites altercations éclatent, et Clément Berruex et Stéphane Gachet prennent des méconduites pour avoir quitté leur banc, selon eux pour fêter le but, selon l'arbitre pour chercher des noises. Les pénalités s'enchaînent ensuite sans dommages contre Viry, et au retour à cinq, Kévin Ledoux se présente seul face au but mais ne parvient pas à conclure. Voilà que rentrent en piste les juniors que Mont-Blanc se targue d'avoir incorporés cette année, mais leur présence aboutit en l'occurrence à une charge dans le dos de Ludovic Favret sanctionnée de 2'+10'.

Le début du dernier tiers fait penser à la fin du premier, avec un palet devant la cage vide du Mont-Blanc, prêt à rentrer mais que Duclos dégage... sur Marouillat, sur qui la rondelle rebondit avant de finir dans les filets (1-3 à 41'21"). Ce but récompense une période entamée par le bon bout avec une belle percée de Clément Masson. Porté par son public, Viry se déchaîne et Goetz doit arrêter un breakaway de Romain Danton. Ce n'est pas fini avec une situation de deux contre un et une passe de Gassiot pour Kévin Dugas dont la reprise à ras la glace frôle le poteau. Gachet est ensuite menacé de torticolis en voyant trois Jets débouler face à lui, mais le lancer d'Arnaud François rase à nouveau le montant. En quatre minutes (six tirs cadrés plus deux à quelques centimètres de la cage), Viry s'est créé plus d'occasions qu'en quarante !

Les espérances nées de cette belle phase seront déçues, d'autant que les prisons s'en mêlent. Ledoux est sanctionné pour une obstruction bénigne et sans influence sur le jeu au niveau de la cage adverse, et Larivée, qui avait été averti verbalement par l'arbitre au deuxième tiers pour une cage déplacée sans vrai danger, est cette fois pénalisé pour récidive. La double supériorité numérique du Mont-Blanc, qui déclenche l'ire du public, est transformée de près par Étienne Croz (1-4). Moins de trois minutes plus tard, Viry se retrouve à nouveau à trois contre cinq, et le spécialiste des infériorités numériques Clément Masson trouve quand même le moyen de s'échapper, mais ne cadre pas son tir. La double supériorité se prolonge car Jérémy Buigues prend une pénalité de match après s'être emporté grandeur nature. Le jeu de puissance de Mont-Blanc n'a pas été exceptionnel dans ce match, mais cette séance d'entraînement prolongée taille réelle est profitable. Le palet circule bien, très bien même, et Sébastien Subit conclut dans la cage ouverte (1-5 à 53'40"). La dernière action est un breakaway de Mickaël Marouillat qui tente en vain de glisser le palet entre les jambières de Goetz alors qu'il avait Kerneis qui le suivait pour une situation de deux contre zéro. Cette fin de match est à oublier, y compris en ce qui concerne l'arbitrage, qui dans la lignée de sa prestation siffle à la dernière minute un dégagement interdit pour Mont-Blanc... alors en infériorité numérique.

Après avoir imposé sa supériorité technique et physique dès les premières minutes, le Mont-Blanc a eu l'emprise sur le match et ne l'a pas lâché. Il a alors pu jouer à sa main, et c'est sans doute ce qui explique que la rencontre ait été décevante sur le plan du rythme et de l'intensité. Il y a eu de belles séquences de jeu, mais trop épisodiques. Pas tout à fait la fête attendue, mais pour les deux clubs présents ce soir, la vraie fête ne sera organisée qu'à l'issue du championnat si la montée est au bout.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Viry-Chatillon - Mont-Blanc 1-5 (0-2, 0-1, 1-2)

Mardi 11 janvier 2005 à 20h00 à la patinoire municipale de Viry-Châtillon. 510 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté de Teddy Madrias et Thierry Magdalena.

Pénalités : Viry-Chatillon 53' (6', 10', 12'+5'+20'), Mont-Blanc 48' (6', 6'+10'+10'+10', 6').

Tirs : Viry-Chatillon 24 (8, 6, 10), Mont-Blanc 39 (14, 11, 14).

Évolution du score :

0-1 à 01'00" : Hrehorcak assisté de Croz et Subit

0-2 à 11'51" : Carry assisté de Sangiorgio et Duclos

0-3 à 27'43" : Carry assisté de S. Nicoud et Sangiorgio

1-3 à 41'21" : Marouillat

1-4 à 49'??" : Croz assisté de Fleutot et Barin (double sup. num.)

1-5 à 53'40" : Subit assisté de Hrehorcak et Fleutot (double sup. num.)

 

Viry-Châtillon

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Julien Pasquereau [puis Ronan William] - Yvan Kerneis ; Jérémy Buigues - Hugo Astic ; Ronan William [puis Ludovic Germack] - Guillaume Jeannette (C) ; Romain Costes.

Attaquants : Kévin Dugas - Romain Danton - Kévin Ledoux ; Olivier Roujon - Mickaël Marouillat (A) - Cédric Gassiot (A) ; Mathias Arnaud - Clément Masson - Victor Peduzzi ; Arnaud François - Benjamin Aubry.

Remplaçants : Thierry Lallemand (G), Bertrand Danton. Absents : Mohamed Benyahia (luxation de l'épaule), Clément Dinay (entorse du genou), Chris Desuert.

Mont-Blanc

Gardien : Arnaud Goetz.

Défenseurs : Sébastien Borini - Stéphane Gachet (C) ; Florent Socquet - Peter Hrehorcak ; Guillaume Duclos - Slvain Nicoud (A) ; Julien Decarroz.

Attaquants : Clément Berruex - Thierry Nicoud - Stéphane Barin ; Sébastien Subit - Étienne Croz - Patrice Fleutot (C) ; Bastien Sangiorgio - Romain Carry (A) - Thomas Berruex ; Renaud Tracol - Ludovic Favret.

Remplaçant : Johan Scanff (G).

 

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