Villard-de-Lans - Grenoble (11 janvier 2005)

 

Match comptant pour les huitièmes de finale de la Coupe de France.

Trois jours après s'être affrontés à Pôle Sud pour le compte de la Ligue Magnus, les voisins isérois se retrouvaient cette fois sur le plateau du Vercors pour une place en quart de finale de la Coupe de France. La démonstration grenobloise samedi (11-2) a certes marqué les esprits mais chacun s'attend à un match bien différent ce soir. D'abord parce qu'une réaction d'orgueil est attendue du côté villardien après un tel affront, ensuite parce que la coupe de France reste le seul moyen pour les Ours de sauver leur saison. Mais les Brûleurs de Loups ont prévenu qu'ils souhaitaient continuer à jouer sur les deux tableaux et que ce match serait pris très au sérieux. Et au vu du match de samedi, seul l'excès de confiance pourrait empêcher les hommes de Gérald Guennelon d'accéder au tour suivant...

Le coup d'envoi était précédé d'une minute de silence en hommage à un joueur emblématique du club villardien, le rugueux défenseur Daniel Germani décédé récemment. Guennelon devait se priver au coup d'envoi de deux éléments majeurs, Lehtonen et Amar. Cela ne l'empêchait pas de titulariser dans les buts Cédric Dietrich pour la troisième fois de la saison en match officiel. Le jeune gardien grenoblois s'illustrait sur les premiers assauts villardiens qui montraient que les Ours étaient bien décidés à se refaire un moral. Mais les Villardiens se préoccupaient surtout de leur assise défensive en ce début de match, histoire de se rassurer après le naufrage de samedi. C'est donc Grenoble qui dominait le début de match mais une longue interruption du jeu due à une porte récalcitrante faisait tomber le rythme de la partie. Villard plaçait quelques contres qui permettaient à Dietrich de rentrer dans le match et de prendre confiance. Une première pénalité infligée à Jönsson freinait l'élan grenoblois et permettait aux Ours de sortir plus durablement de leur zone défensive. Pas suffisant toutefois pour inscrire un but qui aurait fait tant de bien à Villard. D'autant plus que quelques minutes plus tard, Kévin Hecquefeuille récupérait le palet dans sa zone défensive, passait en revue toute la défense villardienne avant de tromper en finesse Pascal Favarin (1-0, 16'10"). Le scénario de samedi se reproduisait avec une équipe grenobloise qui prenait finalement les commandes de la rencontre en fin de première période.

Le début de la deuxième période était en revanche bien moins défavorable aux Ours que samedi dernier. Une nouvelle pénalité infligée à Jönsson permettait à Villard de s'installer dans le camp grenoblois pendant les premières minutes du tiers. Mais Dietrich s'interpose sur chaque action dangereuse villardienne et préserve sa cage inviolée. Pourtant le pressing local finit bien par payer, du moins le croit-on, sur un tir de Reid que tous les joueurs villardiens ont vu sous la barre. Mais les arbitres en jugeaient autrement et n'accordaient pas le but. Pas vernis, les Ours, qui ont déjà toutes les peines du monde à convertir leurs occasions. Au fil du tiers, les Brûleurs de Loups reprennent du terrain à leurs hôtes mais les minutes passent et la rencontre s'avère beaucoup plus serrée que prévue en partie grâce à des Villardiens nettement plus accrocheurs. La pression grenobloise s'intensifie lors des cinq dernières minutes du tiers et les Brûleurs pensaient bien avoir concrétisé cette domination en marquant à une poignée de secondes du coup de sirène sur un gros cafouillage devant la cage de Favarin. Mais M. Avavian, après avoir validé le but, revenait sur sa décision et les deux équipes rentraient au vestiaire sur le score minimaliste de 1-0.

La dernière période s'avérait décisive et les minutes passant sans but ajoutaient au suspense de la rencontre. On était bien loin du score fleuve de samedi et le sort de la rencontre allait se jouer sur un coup de dés selon un schéma classique : des Grenoblois qui tentent de conserver la maîtrise du palet et d'imposer leur jeu et des Villardiens à l'affût du moindre contre. Cela conduisait à un nombre équivalent d'occasions de part et d'autre, et les deux gardiens devaient sortir le grand jeu pour maintenir leur équipe dans le match. Une pénalité de Guillot-Diat qui s'était emporté avec une charge sur Meunier offrait à Grenoble l'occasion de faire définitivement le break dans la rencontre. Mais malgré deux bonnes minutes dans la zone villardienne, les hommes de Guennelon ne trouvaient pas la faille dans la défense villardienne. Puis ce fut au tour de Villard de bénéficier d'une supériorité pour tenter d'égaliser mais Dietrich multipliait les exploits dans ses cages. Le sort du match devenait plus incertain que jamais et une prolongation pouvait même être envisageable mais Josef Podlaha décidait finalement de mettre fin au suspense. L'attaquant tchèque, idéalement placé devant la cage, reprenait instantanément un centre d'Antonoff dont l'activité en fin de match méritait d'être récompensée (2-0, 57'44"). Le derby avait choisi son vainqueur.

Confirmation donc de la suprématie régionale des Grenoblois sur les Ours puisqu'il s'agit là de la troisième victoire des Brûleurs de Loups en trois affrontements cette saison. Une victoire malgré tout longue à se dessiner car l'opposition villardienne était bien plus conséquente que samedi dernier. Piqués au vif, les Villardiens ont montré une résistance bien plus farouche et ont grandement révisé leurs gammes en défense, laissant nettement mois d'espace. Dommage que leur combativité n'ait pas été récompensée par au moins un but. Mais Villard manque cruellement d'efficacité devant la cage cette saison et cela s'est vu encore ce soir. Si Villard s'est rassuré sur le plan du jeu, le résultat met un terme définitif aux ambitions des hommes de Dennis Murphy cette saison. Il ne leur reste plus qu'à se concentrer sur les dernières rencontres de Ligue Magnus afin d'éviter la poule de maintien. Du côté grenoblois, le résultat escompté est là même si la manière a été bien moins convaincante que samedi. Mais Guennelon et ses joueurs sont su garder la tête froide et ne pas trop tomber dans la facilité. Cédric Diétrich a parfaitement justifié la confiance placée en lui par son entraîneur en obtenant son premier blanchissage sous les couleurs grenobloises et en réalisant un match très solide. Voilà qui devrait lui donner confiance après des performances en demi-teinte lors de ses dernières sorties. Cap sur les quarts de finale pour Grenoble qui poursuit sa marche en avant en 2005...

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Villard-de-Lans - Grenoble 0-2 (0-1, 0-0, 0-1)

Mardi 11 janvier à 20h30 à la patinoire André-Ravix de Villard-de-Lans. 1100 spectateurs.

Arbitrage de Julien Avavian assisté de Gildas Fontaine et Gwilherm Margry.

Pénalités : Villard-de-Lans 6' (2', 2', 2'), Grenoble 6' (2', 2', 2').

Évolution du score :

0-1 à 16'10" : Hecquefeuille

0-2 à 57'44" : Podlaha assisté de Antonoff et Jönsson

 

Villard-de-Lans

Gardien : Pascal Favarin.

Défenseurs : Jean-Marc Girard (C) - Roland Fougère ; Martin Roh - Sami Siltavirta ; Christopher Lepers - Stéphane Guillot-Diat.

Attaquants : Franck Billieras - Alexandre Goncalves (A) - Pierre Bourgey (A) ; Rich Metro - Jamie Herrington - Luc Tardif Jr ; Damien Châlons - Jarret Reid - Mathieu Guidoux ; Pierrick Bazin.

Remplaçants : Nicolas Philippeau (G), Benjamin Barbez, Cédric Guillot-Diat.

Absents : Christophe Négro (pubalgie), Xavier De Murcia (épaule), James Cruz, Nicolas Nogaretto et David Pereira (blessés).

Grenoble

Gardien : Cédric Dietrich.

Défenseurs : Tommi Hämäläinen - Pasi Järvinen ; Nicolas Favarin - Simon Bachelet ; Jean-François Bonnard (A) - Martin Millerioux.

Attaquants : Nicolas Antonoff - Roger Jönsson - Josef Podlaha ; Yven Sadoun - Laurent Meunier - Benoît Bachelet (C) ; Cyril Papa - Laurent Deschaume (A) - Kévin Hecquefeuille ; Christophe Tartari - Romain Bachelet.

Remplaçant : Patrick Rolland (G).

Absents : Petri Lehtonen (malade) et Baptiste Amar (épaule).

 

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