Huitième de finale de la Coupe de France.

Cette fois-ci, la menace de relégation est sérieuse. Après l'avoir longtemps négligée et envisagé d'hypothétiques play-offs, voilà qu'Épinal y est plus que jamais confronté. Il était utopique de croire que la (trop) longue trêve hivernale ait pu apporter du sang neuf à des Dauphins qui n'en finissent plus de décevoir... Samedi, face à des Clermontois eux aussi en lutte pour leur maintien, les Spinaliens n'ont jamais vraiment été en mesure de pouvoir ramener les deux points et se retrouvent à présent dans le mauvais wagon... en espérant qu'ils ne finissent pas dans la charrette des condamnés ! Fidèles à eux-mêmes et toujours aussi improductifs en jeu de puissance, les représentants de la Cité des Images poursuivent ainsi leur mauvaise série et joueront une grosse partie de leur avenir samedi à l'occasion de la venue de la lanterne rouge dunkerquoise (un seul point de retard sur l'ICE...).

Mais avant cette échéance décisive, place à la Coupe de France avec la réception des Gothiques d'Amiens. Déjà battus ici quelques mois plus tôt (4-2), les Picards, renforcés depuis le match aller par le défenseur tchèque Michal Vrabel (écarté des Coventry Blaze en Élite britannique pour laisser la place au "NHLien" Wade Belak de Toronto), auront à cœur de se qualifier pour le tour suivant, d'autant plus que leur participation en play-offs est loin d'être assurée. Même en position inconfortable et diminués par l'absence de cadres importants (Brice Chauvel, Timo Willman notamment), les champions de France en titre restent un lourd obstacle à franchir pour des Spinaliens en chute libre...

Si les slaps de Trebaticky (0'42") et Regenda lancent les hostilités, c'est bien Amiens qui se montre le plus dangereux par la suite. Soucieux de ne pas répéter les erreurs du passé, les Gothiques se montrent assez appliqués et à l'image de Bachet (4'06") et Gras (6'30"), ne tardent pas à venir menacer un Petrik impeccable. Procédant par contres, les Vosgiens vont pourtant réussir à nous refaire le coup du 21 septembre dernier. Sur une action initiale de Dehaëne, Anthony Maurice sert en pivot le farfadet Maksim Ivanov qui s'échappe pour s'en aller magistralement conclure du revers (1-0 à 7'35").

Dans la foulée, le même Ivanov (7'50") manque de peu de doubler la mise et son compère Mihail Kozlov, fauché en échappée, va bénéficier d'un tir de pénalité. Cependant, le tir trop mou et sans grande conviction de l'Estonien ne va pas poser le moindre problème à l'expérimenté Mindjimba (10'31"). Nullement abattus, mais toujours sous la menace d'un contre picard, à l'instar ce une-deux Jonathan Zwikel - Julian Marcos ne trouvant pas le cadre (12e), les Spinaliens continuent à tenir en haleine le cerbère amiénois et Trebaticky voit son essai repoussé par le montant après un bon mouvement avec Pospisil (14'50"). Malgré une légère domination vosgienne, le score en reste là avec une dernière pénalité de Zwikel (charge avec la crosse, 19'03") sans conséquence pour les Gothiques.

Les vieux démons spinaliens refont inexorablement surface en début de deuxième période, et François Rozenthal, bien servi en entrée de zone par son complice Zwikel, expédie la rondelle sous la transversale d'un Petrik resté de marbre (1-1 à 21'55"). Mais comme il est de coutume avec les Dauphins cette saison, leurs adversaires ne tardent pas à faire le break et sur un bon service devant la cage de Vincent Bachet, François Rozenthal en embuscade au second poteau est présent pour pousser le puck dans le cage lorraine (1-2 à 22'58).

Dès lors, c'est le début d'une intense domination des Gothiques, qui doivent toutefois se passer des services de leur meilleur compteur Jonathan Zwikel pour le reste de la soirée. Stan Petrik doit se mettre en évidence devant Laurent Gras (échappé à 25'33") et avoir la mitaine ferme face à Julian Marcos (26'57") et l'intenable François Rozenthal (27'31"). Les indisciplines s'accumulent du côté d'Épinal mais Amiens ne parvient pas à en profiter, la faute à un Petrik encore une fois "petrikéen" devant Gras et consorts. Ainsi, le défenseur international Guillaume Karrer ne pourra fissurer le rempart slovaque malgré quatre puissantes tentatives similaires de la bleue dont trois finiront dans sa mitaine (30e) !

Asphyxiée et incapable de produire un jeu collectif digne de ce nom, l'ICE n'inquiétera que très peu un Mindjimba au chômage technique, si ce n'est sur cette déviation instantanée du vétéran Roman Trebaticky (30e) ou sur cette ouverture de Dehaëne en direction de Maurice (35e). Pendant ce temps, les Gothiques poursuivent leurs efforts et le légendaire Denis Perez touche du bois (33'28") avant que ce diable de Rozenthal ne surgisse sur son côté gauche pour convertir le bon centre d'Élie Marcos (1-3 à 37'15"). Complètements dépassés par les évènements, les hockeyeurs spinaliens ont touché le fond au cours d'un second acte à sens unique...

Que peut-on attendre de mieux de la part des Dauphins d'Épinal pour cette ultime période ? Pour beaucoup de monde, le match est joué et le niveau de jeu affiché par les Spinaliens a de quoi inquiéter. Maître de la partie, Amiens baisse le pied et cela se ressent au niveau de l'intensité. Celle-ci baisse d'un cran et donne lieu à un spectacle sans envergure qui ne laisse guère d'opportunité au maigre public spinalien de retrouver des couleurs. Et ce ne sont pas les boulevards laissés par la défense qui vont le rassurer, surtout quand Gras se retrouve seul par deux fois devant Stan Petrik. Antoine Mindjimba de son côté doit sortir le grand jeu devant Chassard et Ivanov à bout portant (54e) avant que Raphaël Marciano ne décide de tenter le tout pour le tout en sortant Petrik pour bénéficier d'un double avantage numérique en raison de la sanction écopée par Dieude-Fauvel (faire trébucher, 57'40"). Malgré un dernier pressing dans le slot de Mindjimba et les dernières rafales de Regenda, Amiens s'en sort sans mal et décroche au final une qualification méritée au terme d'une rencontre assez bien maîtrisée.

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Épinal a livré une prestation bien peu convaincante, bien à l'image de sa saison. Comme d'habitude, l'IC Épinal a ouvert le score avant de se montrer incapable de faire la différence (cette fois-ci c'est Kozlov qui vendange un penalty...) et de s'effondrer en quelques minutes. Comment l'ICE peut-elle envisager être compétitive en montrant autant de pauvreté dans son jeu ? Autant de relances hasardeuses, de mauvais placements et un jeu empreint d'immobilisme qui ont de quoi pousser au pessimisme à quelques jours de la venue de Dunkerque à Poissompré.

Individuellement, on ne peut que saluer une fois de plus le match titanesque de Stanislav Petrik. Livré à lui-même, le Slovaque n'a pu endiguer la déroute de ses partenaires... Autre (très rare) satisfaction de la soirée, la bonne prestation réalisée par Maksim Ivanov (une excellente technique mais un manque certain de confiance et de physique) et le match sérieux de Trebaticky, Chassard et Maurice. Pour les autres, pas grand-chose à signaler si ce n'est un Steve Gainey transparent et un Daniel Goneau plus bûcheron que jamais...

Une chose est sûre, c'est que les Gothiques sont venus à Poissompré avec un état d'esprit tout autre qu'en septembre dernier. Bien que privé de Zwikel en cours de match, Amiens a su remettre les pendules à l'heure en début de deuxième tiers et profiter de son avantage technique face aux Dauphins. L'excellent François Rozenthal s'est détaché du lot hier soir tandis qu'Antoine Mindjimba s'est lui aussi montré décisif dans la quête à la qualification.

Compte-rendu signé Jérémie Dubief

Épinal - Amiens 1-3 (1-0, 0-3, 0-0)

Mardi 11 janvier 2005 à 20h00 à la patinoire de Poissompré. 450 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté de Benjamin Gremion et Laurent Rouèche.

Pénalités : Épinal 16' (2', 10', 4'), Amiens 6' (2', 0', 4').

Évolution du score :

1-0 à 07'35" : Ivanov assisté de Maurice

1-1 à 21'55" : Rozenthal assisté de Zwikel et Vrabel

1-2 à 22'58" : Rozenthal assisté de Bachet et Zwikel (sup. num.)

1-3 à 37'19" : Rozenthal assisté d'E. Marcos et Bachet (sup. num.)

Gardien : Stanislav Petrik (sorti de sa cage à 57'40").

Défenseurs : Bohuslav Ptacek - Robert Pospisil ; Milan Sejna - Radoslav Regenda (A) ; Jiri Sevcik ; Borislav Ilic [à partir de 40'00"]

Attaquants : Guillaume Chassard - Mihail Kozlov - Maksim Ivanov ; Daniel Goneau - Roman Trebaticky - Steve Gainey ; Frédéric Dehaëne (C) - Anthony Maurice (A) - Christophe Ribanelli.

Remplaçants : Franck Constantin (G), Guillaume Géhin, Guillaume Papelier.

Gardien : Antoine Mindjimba.

Défenseurs : Vincent Bachet - Benjamin Dieude-Fauvel ; Denis Perez - Michal Vrabel ; Guillaume Karrer.

Attaquants : Julian Marcos - Jonathan Zwikel [puis E. Marcos] - François Rozenthal ; Luc Chauvel (C) - Richard Aimonetto - Julien Lefranc [puis Gras] ; Élie Marcos [puis Lefranc] - Anthony Mortas - Laurent Gras [puis Lionel Wiotte].

Remplaçant : Jérôme Plumejeau (G). Absents : Timo Willman (suspendu), Brice Chauvel (ménisque), Simon Petit (études), Fabien Leroy (études), Mathieu Jestin (études).

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