Mulhouse - Tours (8 janvier 2005)

 

Match comptant pour la vingt-et-unième journée de Ligue Magnus.

Deuxième volet du quartet "infernal" de janvier pour les Scorpions de Mulhouse, cette rencontre contre les Diables Noirs tourangeaux était l'occasion pour les Alsaciens, une, de distancer ces mêmes Tourangeaux au classement, et deux, de leur rendre la monnaie de leur pièce après leur première défaite de la saison en Touraine.

Et il ne faisait pas bon d'arriver en retard à ce match : en effet, alors que la partie débutait, nombre de spectateurs attendaient encore dehors de pouvoir rentrer dans l'arène bondée, qui a dû refuser du monde pour la première fois de l'histoire du HCM. Ils n'auront pas eu l'occasion de voir la rapide ouverture du score des Scorpions par leur capitaine Lionel Bilbao qui concrétise une excellente combinaison de son trio (1-0 à 1'55"). Ni de voir Ryan Christie mettre la "rince" sur un service de Juho Jokinen (2-0 à 5'54"). Le match commence sur les chapeaux de roues et une troisième réalisation locale est annulée plus ou moins litigieusement dans les instants qui suivent par une cage déplacée de Ramon Sopko : le portier tourangeau est sanctionné d'un retard de jeu... Dommage, c'était l'occasion pour les locaux de tuer rapidement ce match débuté avec pas mal d'engagement physique. Doublement dommage quand on sait que, malgré l'infériorité numérique consécutive à la pénalité de Sopko, Kent Gillings lumineusement lancé s'en va réduire le score d'un contre-pied réussi face à Fabrice Lhenry (2-1 à 6'38"). Si le match ne baisse pas en intensité physique, on voit de plus en plus Tours remonter à la surface, avec notamment un tir lointain d'Anton Poznik qui bute sur le poteau de Lhenry (11'45"). La "bande à Bob" gêne alors sensiblement des Mulhousiens condamnés à tirer de loin pour inquiéter le portier visiteur, hormis une alerte de Greg Day qui échoue par trop de temporisation (16'45"). Il est alors temps de rentrer aux vestiaires pour se re-concentrer car Alon Eizenman (18'02") puis Jonathan Roy d'un joli passe-passe (19'06") deviennent de plus en plus intenables.

Malgré une période intermédiaire débutée en désavantage, les Diables restent les plus dangereux par un break de Jonathan Roy en deux fois (20'24"), puis un tir-feinte d'Éric Perricone (27'10"). Mulhouse reprend progressivement des couleurs au cours d'une partie de moins en moins heurtée, mais les Haut-Rhinois éprouvent encore beaucoup de difficultés à inquiéter de près Sopko malgré un essai puissant de Jukka Hakkarainen (30'55") ou une avancée de Pavol Segla (33'09"). Leur abnégation est pourtant récompensée lorsqu'Olivier Coqueux exploite le rebond d'un envoi de Miikka Ruokonen (3-1 à 35'01"). Mais de nouveau distancés de deux buts, ces... diables de Tourangeaux trouvent les forces de se re-concentrer vers la cage de Lhenry : une première alerte de Jonathan Roy (37'49") avant que Loïc Sadoun idéalement oublié sur la droite du portier local ne loge la rondelle pour réduire le score (3-2 à 38'31"). Et de nouveau, François Gleize (39'05") puis Perricone (39'59") lors d'un gros cafouillage montrent que Tours ne compte pas lâcher le morceau.

Aussi, les Jokinen (40'56" et 45'34"), Segla (43'09"), Hakkarainen d'un tir aveugle (46'35") et enfin Steve Michou (50'11") pourront-ils avoir des regrets de ne pas avoir eu le réalisme escompté. Une fois de plus, Tours attend patiemment son heure pour remonter sensiblement à la surface. Jonathan Roy a apporté l'égalité en profitant de la clémence de son défenseur attitré (3-3 à 46'40"), et l'on voit alors ses compères remonter de plus en plus devant Lhenry, notamment sur un raid de Rob Millar (51'29") auquel Steven Reinprecht répond dans la foulée (51'37"). Mulhouse inquiète encore Tours lors d'une très mauvaise sortie de Sopko, mais personne ne peut catapulter ce satané palet dans la cage vidée (52'52"). C'était pourtant l'une des dernières cartouches alsaciennes avant que Jonathan Roy, encore lui, ne donnât enfin l'avantage aux siens sur un tir à mi-distance : Fabrice Lhenry, masqué par deux des siens qui se précipitaient sur le Canadien, s'inclinait pour la quatrième fois de la soirée. Dès lors, il était facile de prévoir la clôture du verrou tourangeau qui neutralisait systématiquement l'éventuel receveur du palet. Malgré une sortie du gardien alsacien pour créer le surnombre, les Scorpions n'arrivaient plus à pénétrer significativement en zone adverse, encaissant même une dernière réalisation de Gillings (59'42").

Mieux vaut perdre ce match tout de suite que lors des play-offs. C'est ce que l'on peut retenir de cette rencontre d'un excellent niveau. Chaque équipe aura eu sa chance, et même si un score nul n'aurait pas dépareillé la soirée, après tout la victoire tourangelle n'est pas imméritée.

Ces Diables Noirs ont peut-être montré un peu plus de rigueur défensive lors d'une partie où l'on a quand même beaucoup neutralisé en entrée de zone. Par rapport à la partie jouée à Épinal (la seule de Tours à laquelle j'avais assisté), on aura remarqué une tactique offensive un peu plus prudente et basée sur le contre. En tout cas, après une petite baisse de forme, les hommes de Robert Millette font un retour tonitruant en haut de classement, c'est toujours bon pour le moral.

Mulhouse tient là sa bête noire. C'est peut-être défensivement que les Scorpions ont montré le plus de faiblesses avec quelques petites absences que l'on croyait corrigées. Rien de trop grave si la leçon est retenue dès samedi prochain à Rouen, au cours d'une partie qui aura sans doute valeur de rachat pour les deux protagonistes.

Récompensés à la fin du match : Jonathan Roy pour Tours et Ryan Christie pour Mulhouse.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Commentaire d'après-match (dans L'Alsace)

Christer Eriksson (entraîneur de Mulhouse) : "On mène 2-0 puis 3-1 et ensuite on n'arrive pas à jouer facile, à gérer cet avantage. On était vraiment très lourds, absents dans les duels. On devait passer la cinquième vitesse et au final on a tourné comme un vieux diesel. Tours a vraiment joué le coup à fond, comme il fallait. On a fait ce que j'appelle un match off. On manquait de jus, de punch. C'est bizarre, car on ne s'est pas entraîné fort cette semaine. Je ne le sentais pas, ce match, mais on doit être capable de gérer ce genre de situation. Parfois, il faut savoir être simple et efficace. C'est vrai qu'on n'a jamais mis Sopko, le gardien de Tours, en danger. C'était facile pour lui. On n'a pas payé le prix pour remporter cette victoire. On a manqué d'humilité, c'était trop confortable. On va voir comment on peut réagir car on a la capacité d'être deux fois plus forts que ce qu'on a montré ce soir. Je ne m'inquiète pas sur la qualité de l'équipe. Je tiens vraiment à présenter mes excuses au public pour le spectacle qu'il a vu. Ça devait être difficile pour lui."

 

Mulhouse - Tours 3-5 (2-1, 1-1, 0-3)

Samedi 8 janvier 2005 à 17h45 à la patinoire de l'Illberg. 1965 spectateurs.

Arbitrage de Julien Avavian assisté de Benjamin Grémion et Gwilherm Margry.

Pénalités : Mulhouse 10' (8', 2', 0'), Tours 18' (12', 4', 2').

Tirs : Mulhouse 33 (12, 11, 10), Tours 32 (13, 12, 7).

Évolution du score :

1-0 à 01'55" : Bilbao assisté de Michou et Reinprecht

2-0 à 05'54" : Christie assisté de Jokinen (sup. num.)

2-1 à 06'38" : Gillings assisté d'Eizenman et Pulscak (inf. num.)

3-1 à 35'01" : Coqueux assisté de Ruokonen (sup. num.)

3-2 à 38'31" : Sadoun assisté de Pulscak et Gillings (sup. num.)

3-3 à 46'40" : J. Roy assisté de Millar et P. Roy

3-4 à 53'30" : J. Roy assisté de Millar et Perricone

3-5 à 59'42" : Gillings assisté de J. Roy et Sadoun (cage vide)

 

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry (sorti de sa cage de 59'02" à 59'42").

Défenseurs : Francis Ballet - Steve Montador ; Lilian Prunet (A) - Allan Carriou ; Miikka Ruokonen (A) - Jukka Hakkarainen.

Attaquants : Steven Reinprecht - Greg Day - Ryan Christie ; Juho Jokinen - Olivier Coqueux - Hermanni Vidman ; [Jokinen ou Coqueux] - Milos Palovcik [puis Bilbao] - Pavol Segla ; Steve Michou - Lionel Bilbao (C) - [Reinprecht].

Remplaçants : Tom Charton (G), Jérôme Catil. Absent : Maurice Rozenthal (traumatisme à la cuisse gauche).

Tours

Gardien : Ramon Sopko.

Défenseurs : Frantisek Pulscak (A) - Anton Poznik ou Robert Fail ; Radek Stepan - Philippe Roy (A).

Attaquants : Robert Millar - Jonathan Roy - Éric Perricone ; Loïc Sadoun - Alon Eizenman - Kent Gillings ; Benoît Paillet - François Gleize (C) - Peter Bohunicky.

Remplaçants : Vladimir Hiadlovsky (G), Valère Falck. Absents : Marcel Simak (out pour la saison, doit être remplacé par le joker médical Jan Supuka), Jan Simko (genou).

 

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