Épinal - Dijon (27 novembre 2004)

 

Match comptant pour la seizième journée de Ligue Magnus.

Alors que l'on entame (déjà !) la phase retour de ce championnat, il reste encore une ou deux places à "vendre chèrement" pour pouvoir accéder aux play-offs. Les 7e et 8e places sont encore accessibles à presque toutes les équipes de bas de tableau, sous conditionsde ne plus laisser filer trop de points. Le match de ce soir pouvait donc être considéré comme une partie à quatre points. Une victoire d'Épinal permettait aux Dauphins de ne pas trop se laisser distancer quand la même victoire permettait aux Dijonnais d'asseoir leur position parmi les huit heureux élus.

C'est donc à Épinal d'ouvrir le bal, de façon assez brouillonne d'ailleurs. Le jeu est assez confus, peu précis, et il faut attendre un premier gros tir de Daniel Goneau (3'37") pour que les hostilités contre les visiteurs commencent. En effet, Dijon subit progressivement la partie, enchaînant maladresses sur maladresses face aux Dauphins fidèles à leur tactique offensive prudente. Mais pour l'occasion, les Spinaliens peuvent évoluer plus sereinement dans les larges espaces qu'on leur accorde. C'est ainsi qu'ils marquent lors d'un mouvement de panique de la défense dijonnaise qui vient de faire avorter illicitement un essai de Christophe Ribanelli, Steve Gainey extirpant le palet pour l'envoyer dans les filets (1-0 à 8'00"). Dijon sort lentement la tête à la surface, avec une avancée d'Aymeric Gillet (10'04") avant que Calle Konsti ne manque sa reprise (12'04"). Stanislav Petrik chauffe sa mitaine sur un tir tendu de Gillet (16'11") avant bloquer un tir non moins tendu de Milan Tekel (16'48"). Ce n'est pourtant pas un siège que le portier spinalien subit, la partie semble même menée un peu plus efficacement par les siens comme cette feinte de Maksim Ivanov détournée par Jimmy Bjennmyr juste avant de rentrer pour la pause (19'40"). Une pause bienvenue pour tout le monde car quelques esprits s'échauffent lentement, comme ces petites amabilités de crosse entre Goneau et Pazak, je te retiens, tu me retiens, le premier des deux qui lâche a perdu, ce sera le Slovaque... en abordant le prochain tiers, car entre-temps, le Spinalien a alerté son capitaine d'une tentative de piquage qu'apparemment Monsieur Bergamelli, sinon le reste de la patinoire, n'a pas vu.

Aussi Épinal aborde-t-il le tiers médian de façon plus sereine, en supériorité. Bjennmyr est mis à contribution, notamment face à Ivanov (20'51"), mais les Vosgiens ne sont pas toujours contents, permettant aux Ducs d'évoluer aussi en supériorité et de lancer sur Petrik, par Konsti (24'33") ou par une déviation de Romain Gentilleau suite à un tir de Tekel (26'05"). Pourtant, les Bourguignons pèchent toujours autant en précision et Bjennmyr contre in extremis un brûlot de Trebaticky laissé libre lors d'une mauvaise relance (27'34"). La partie, inégale, n'est pas toujours bien passionnante à regarder par manque de précision, mais ces deux essais consécutifs de Calle Suuronen (34'49") suivis dans la foulée d'un contre local et d'une reprise ratée, d'un cheveu, par Goneau relèvent la fin de tiers. Épinal attend son heure et va lancer son escouade lors d'une rapide remontée de Daniel Goneau dont le centre impeccable pour le "Roman" des Vosges fait mouche (2-0 à 38'07").

La mission s'avère alors délicate mais jouable pour les Dijonnais, il reste encore vingt minutes. Toutefois Épinal marque une nouvelle fois, à la sortie des vestiaires : Trebaticky tire de la bleue, Bjennmyr repousse mollement de la crosse et Guillaume Chassard est laissé complètement libre d'exploiter le rebond à mi-distance dans la cage béante (3-0 à 40'50"). Pourtant, Dijon semble connaître un déclic car les Ducs poussent sensiblement vers la cage de Petrik, sans toutefois être dangereux car toujours aussi imprécis dans leurs gestes. Un premier raid de Thomas Gueguen amorce la charge, et dans la continuité de l'action, au milieu d'une forêt de crosses et de patins, c'est Stephen Dugas qui réduit le score, dans la douleur. En effet, le capitaine dijonnais sort du match, victime d'un sérieux choc (3-1 à 46'43"). Dijon continue de pousser, notamment sur un essai de Gueguen (50'12") auquel Anthony Maurice répond infortunément (52'08"). Épinal, avec deux longueurs d'avance, a choisi de laisser Dijon s'engluer dans son hockey brouillon et de contenir le plus patiemment possible les raids des hommes de Daniel Maric. Le match est donc peu palpitant, coupé par de nombreux arrêts de jeu suite à de non moins nombreux dégagements interdits de part et d'autre. L'ultime but d'Épinal intervient à moins de deux minutes de la fin, Dijon évolue en infériorité mais tente le tout pour le tout lors d'un dernier assaut offensif, tout aussi pataud que ses prédécesseurs. L'installation en zone spinalienne se fait mal, Radoslav Regenda capte alors le palet pour l'envoyer à l'autre bout de la patinoire vers Goneau qui inscrit alors son troisième point de la soirée en envoyant la rondelle dans les buts visiteurs désertés (4-1 à 58'22").

Mauvaise soirée pour les Ducs dijonnais. Difficile de croire qu'avec un hockey aussi approximatif, ils puissent prétendre aux play-offs. On peut donc penser que ce match était le "jour sans" par excellence. Un nombre incalculable de tirs contrés avant d'atteindre Petrik, des pénalités sanctionnant des joueurs en retard sur l'action, des amorces de combinaisons collectives automatiquement avortées par des passes pas appuyées du tout, les visiteurs ont ébauché un hockey de niveau bien inférieur à celui de la Ligue Magnus. Une soirée à oublier rapidement.

Pour les hommes de "Féfé", plus ou moins mis dos au mur avant la rencontre, cette victoire est au moins un répit dans la lutte pour ne pas être dernier, sinon un petit espoir pour les play-offs. Sans aller jusqu'à dire que Dijon leur a donné le match, on dira que c'était une victoire honnêtement tenue, avec patience, avec détermination aussi à l'image du premier but de Steve Gainey, avec discipline (c'est assez rare pour être souligné) et concentration. La défense laissait souvent le porteur du palet dijonnais s'empêtrer et muselait systématiquement l'éventuel receveur de la rondelle, tactique plutôt payante, Petrik se chargeant de bloquer d'éventuels oublis. La victoire fait donc du bien et sera à confirmer devant le prochain adversaire qui pratique pourtant un hockey qu'Épinal n'apprécie pas forcément, celui d'un hockey "alpin" tout en mouvement, à savoir celui de Morzine.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Commentaire d'après-match (dans Le Bien Public)

Daniel Maric (entraîneur de Dijon) : "On a vraiment mal joué. On les a remis dans l'axe. Dans ces conditions, je maintiens que la qualification sera très difficile à décrocher. On perd 1-0 au premier tiers, et compte tenu de notre qualité de jeu, c'était plutôt pas mal. Mais au début du suivant, on prend une taule stupide et le deuxième but sur ce coup. On prend huit minutes de pénalité dans le deuxième tiers, c'est énorme. Celle de la fin de rencontre m'empêche même de débarquer le gardien pour essayer de revenir à 2-3. gâche les occasions pour revenir dans le coup à cause de ça, c'est pénible. Épinal a joué à Reims le mardi. Nous, on a joué Mulhouse, le lendemain. Ce n'est pas la même mayonnaise. En plus, on a été obligé de s'entraîner le jeudi, car le vendredi on n'a pas eu la glace. Ce n'est pas une excuse car nos adversaires méritent amplement leur victoire mais ce sont des éléments à prendre en ligne de compte. J'aurais préféré mettre mes joueurs au repos tout de suite après le match de Mulhouse mais ça n'a pas été possible."

 

Épinal - Dijon 4-1 (1-0, 1-0, 2-1)

Samedi 27 novembre 2004 à 20h15 à la patinoire de Poissompré. 1000 spectateurs.

Arbitrage de Jimmy Bergamelli assisté de Laurent Rouèche et Nicolas Charmillot.

Pénalités : Épinal 10' (4', 4', 2'), Dijon 36' (6'+10', 6', 4'+10').

Tirs : Épinal 31 (11, 13, 7), Dijon 31 (9, 9, 13).

Évolution du score :

1-0 à 08'00" : Gainey assisté de Ribanelli

2-0 à 38'07" : Trebaticky assisté de Goneau et Chassard (sup. num.)

3-0 à 40'50" : Chassard assisté de Goneau (sup. num.)

3-1 à 46'43" : Dugas assisté de Pazak et Gillet

4-1 à 58'22" : Goneau assisté de Regenda (sup. num., cage vide)

 

Épinal

Gardien : Stanislav Petrik.

Défenseurs : Radoslav Regenda (A) - Bohuslav Ptacek ; Robert Pospisil - Milan Sejna ; Jiri Sevcik.

Attaquants : Daniel Goneau - Roman Trebaticky - Guillaume Chassard ; Maksim Ivanov - Mihail Kozlov - Frédéric Dehaëne (C) ; Christophe Ribanelli - Anthony Maurice (A) - Steve Gainey.

Remplaçants : Franck Constantin (G), Borislav Ilic, Djamel Zitouni, Guillaume Papelier, Gaétan Gavoille.

Dijon

Gardien : Jimmy Bjennmyr (sorti de sa cage à 58'10").

Défenseurs : Valdemar Pelikovsky - Milan Tekel ; Matthieu Mille (A) - Arnaud Mazzone ; Aymeric Gillet.

Attaquants : Stephen Dugas (C) [puis Tiphaigne à 46'43"] - Thomas Gueguen - Miroslav Pazak ; Calle Suuronen - Julien Tiphaigne (A) [puis Romain Gentilleau à 46'43"] - Calle Konsti ; Mickaël Brodin - Aram Kevorkian - Thomas Bergamelli.

Remplaçants : Grégory Fougère (G), Ludovic Duranceau. Absent : Joshua Allison (suspendu).

 

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