Viry-Châtillon - Annecy (13 novembre 2004)

 

Match comptant pour la septième journée de la division 2, poule est.

Entre les visites de Nice et d'Annecy, il y en a qui n'ont vraiment pas chômé, ce sont les deux internationaux juniors de Viry (Yvan Kerneis et Clément Masson), qui ont passé la nuit dans le bus après une semaine éprouvante en Autriche avec l'équipe de France des moins de vingt ans. Si les rencontres face aux Italiens et aux Autrichiens ont été plutôt équilibrées, en terrain connu, en revanche, les Bleuets sont passés dans un autre monde hier face au Danemark. Contre des "cubes" tous moulés dans le même gabarit imposant, et qui font mal au moindre contact, les "petits Français" ont passé le match à défendre et se sont pris une rouste (1-9) qui leur a illustré pourquoi ce pays a tant progressé sur la scène internationale ces dernières années, au point de laisser la France derrière lui...

Les autres Castelvirois ont dormi dans leur lit cette nuit (enfin, on suppose, et après tout, "cela ne nous regarde pas"...), mais il n'empêche qu'ils ont l'air endormis pendant les huit premières minutes, où ils multiplient les approximations et les passes à l'adversaire. Imposant comme prévu un défi physique, Annecy paraît seul sur la glace, et Rodolphe Loizeau se retrouve ainsi deux fois seul face au but. D'abord après une erreur défensive du duo Kerneis-Jeannette, où il échoue à bout portant, puis après un mouvement collectif très habilement mené par Alexandre Baillard, où il croise trop son tir alors qu'il a été magistralement servi au second poteau.

On guette les signes d'un réveil castelvirois. Cela n'a pas été la rude mise en échec d'Astic sur Regord, on pense donc que ce palet volé par le capitaine Arnaud François à Vincent Léoty derrière la cage annecienne est un signal fort, même s'il ne se conclut que par un tir du revers arrêté par Bossier (8'53"). C'est tout le contraire. Guillaume Jeannette n'arrive pas à dégager un palet et Thomas Bussat ouvre le score d'un tir précis (0-1 à 9'38"). Ensuite, les Jets renversent le cours du jeu et se mettent à dominer. Mais, privés ce soir de leur meilleur buteur Kévin Ledoux, ils sont totalement inefficaces. Même quand il y a une chance de breakaway, Arnaud François se tire dans le patin, alors qu'Yvan Kerneis oublie le palet derrière lui, lors d'une infériorité numérique en fin de tiers-temps. L'international junior a été un peu gourmand sur cette action, car deux de ses coéquipiers sont alors en train de changer, et il n'y a plus qu'un seul Castelvirois face à deux rouges. Et cette troisième grosse occasion, Rodolphe Loizeau ne la rate pas (0-2 à 19'17").

La deuxième période se déroule presque entièrement dans la zone défensive d'Annecy, mais on ne peut pas dire pour autant que les vraies occasions soient nombreuses. Une séquence de pénalités qui laisse les Jets une minute à quatre contre trois leur donne un espoir, mais ils jouent encore à l'envers, à l'image de Cédric Gassiot, censé prendre les lancers à la bleue. Un coup, il manque le palet qui sort de la zone, et un autre coup, sa reprise du haut de l'enclave s'envole à cinq mètres de hauteur (Kerneis le battra plus tard dans la partie au "concours de drops"). Viry-Châtillon a très peu de solutions, et Annecy n'a qu'une vraie frayeur, quand un tir du coin de la zone d'Yvan Kerneis heurte le poteau. Pendant ce temps, le gardien jaune et vert Francis Larivée n'a rien à faire, si ce n'est récupérer quelques palets derrière sa cage, ce qu'il fait d'ailleurs avec un équilibre bizarrement précaire et peu rassurant, comme s'il se mettait au diapason du reste de l'équipe qui titube. La seule fois où il semble s'acquitter proprement de cette tâche, son dégagement le long de la bande est intercepté à la bleue par Vincent Léoty, qui renvoie directement le palet devant la cage où Alexandre Baillard le dévie victorieusement (0-3 à 31'34"). Le genre de but plein d'opportunisme qui exploite pleinement l'inattention castelviroise et fait très mal. Soit les Jets réagissent de suite, soit ils ne s'en remettront pas. Grâce à une pénalité de Rachex pour accrocher, ils optent pour la première solution. Une passe forte de Clément Masson devant la cage pour la reprise de Pasquereau amène enfin le premier but dans la cage de Cyril Bossier qui avait jusque là réussi plus de vingt arrêts (1-3 à 32'43").

Le troisième tiers-temps commence en infériorité pour Viry à cause d'une pénalité stupide de pure nervosité avant la pause. Après ce contretemps, une négligence annecienne relance le match. Cyril Bossier a le tort de réclamer un dégagement interdit sur un palet qui traverse sa zone et qu'il aurait pu et dû arrêter. Du coup, Viry vient travailler derrière la cage et ressort la rondelle, et Mickaël Marouillat conclut du revers (2-3 à 44'35"). Le match s'emballe alors. Astic est pénalisé pour faire trébucher, c'est la panique dans la défense castelviroise, et après deux ou trois rebonds, Vincent Léoty a la cage ouverte (2-4 à 45'32"). Presque aussitôt, Mathias Arnaud fonce et trompe Bossier qui touche ce palet sans l'arrêter, comme le précédent (3-4 à 45'49"). Le public sort de sa torpeur - seuls les enfants avaient jusqu'ici donné de la voix - et entonne alors des "Viry" enflammés.

C'est une erreur monumentale de Vincent Léoty qui offre l'égalisation. En supériorité numérique, il perd le palet juste devant sa cage face à Kévin Dugas qui n'en demandait pas tant (4-4 à 49'39"). Mais cela ne calme pas les Castelvirois dont certains sont trop énervés. Gassiot prend une méconduite après ce but, et quarante-deux secondes plus tard, Yvan Kerneis pousse un Annecien sur son gardien et a le toupet de réclamer une faute adverse. Sans cela, il aurait peut-être échappé à la prison logique pour obstruction. Une pénalité lourde de conséquences, puisqu'en douze secondes Rodolphe Loizeau transforme un rebond (4-5 à 50'33"). Pour répondre aux huées qui naissent dans le public gagné par l'émotion (la standing ovation générale est maintenant systématique à chaque but local, ce qui n'était pas le cas en début de match, mais c'est une habitude chez le spectateur essonnien de devoir être reconquis à chaque fois), Vinent Léoty se lance dans une étrange séance de mimes et de postures qui convainquent l'arbitre de lui donner une méconduite (51'52"). Il en a donc fini prématurément avec ce match qui a tourné au vinaigre pour lui.

Annecy n'a plus alors que trois défenseurs. Et l'un d'eux, Rob Wilson, à court de rythme puisqu'il avait arrêté la compétition ces dernières années où il avait été muté professionnellement en région parisienne, est mis à la faute car trop lent (53'03"). Face à un adversaire qui ne tourne qu'à deux lignes, Viry-Châtillon se doit de revenir et de montrer une fraîcheur qu'on n'a pas vraiment sentie ce soir. Après une minute de tension, Clément Masson concrétise (5-5 à 54'05"), et une pyramide de joueurs se forme sur lui. L'explosion de joie est générale. Compte tenu des circonstances, ce match nul satisfait les Jets. Car il a quelque chose de miraculeux, surtout qu'un tir de Thomas Bussat heurte la base du montant de Larivée. Qui plus est, Mathias Arnaud prend sa deuxième pénalité du tiers-temps (55'55"). Il faut donc du cœur et de la hargne pour tenir cette infériorité.

L'affiche au sommet de la D2 a tenu à moitié ses promesses. Ce n'était pas le match qui a proposé le meilleur hockey, mais c'était assurément le plus riche en suspense. Et même si les buts étaient moins beaux que la semaine dernière, ils ont été suffisamment nombreux - en partie à cause des erreurs défensives - pour passionner les spectateurs.

Le SGA avait une revanche à prendre après deux défaites d'affilée, une en coupe et une en championnat. Il est peut-être un peu déçu car il est passé près d'un gros coup. En prenant rapidement l'avantage et en se regroupant alors en défense, il a longtemps réduit à néant des Castelvirois qui appliquaient une domination stérile. Ceux-ci étaient contenus même s'ils revenaient sans cesse à la charge, ce qui a révélé la faiblesse de Chris Desuert dans les mises au jeu en zone offensive. Il les a systématiquement perdues - ce qui fait que Benjamin Aubry l'a même remplacé un moment dans cet exercice - et la troisième ligne a du coup été privée de bons palets et d'occasions. Même toujours invaincu, Viry a encore des difficultés à prendre le jeu à son compte, et le point pris ce soir est un moindre mal au vu des erreurs commises. Les matches retour réservent cinq déplacements longs et/ou difficiles, et on se souvient que les Jets avaient perdu chez tous leurs adversaires pour la montée l'an dernier. Cet avertissement à domicile leur servir-t-il à s'améliorer loin de leurs bases ?

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Viry-Châtillon - Annecy 5-5 (0-2, 1-1, 4-2)

Samedi 13 novembre 2004 à 20h30 à la patinoire municipale de Viry-Châtillon. 320 spectateurs.

Arbitrage de MM. Tremblay et Gauthier.

Pénalités : Viry-Châtillon 26' (4', 4', 8'+10'), Annecy 22' (4', 6', 2'+10').

Tirs : Viry-Châtillon 38 (14, 12, 12), Annecy 22 (10, 4, 8).

Évolution du score :

0-1 à 09'38" : Bussat

0-2 à 19'17" : Loizeau assisté de Bussat (sup. num.)

0-3 à 31'34" : Baillard assisté de Léoty

1-3 à 32'43" : Pasquereau assisté de Masson (sup. num.)

2-3 à 44'35" : Marouillat assisté de Gassiot

2-4 à 45'32" : Léoty assisté de Loizeau (sup. num.)

3-4 à 45'49" : Arnaud

4-4 à 49'39" : Dugas (inf. num.)

4-5 à 50'33" : Loizeau assisté de Wilson et Baillard (sup. num.)

5-5 à 54'05" : Masson (sup. num.)

 

Viry-Châtillon

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Julien Pasquereau - Yvan Kerneis ; Ludovic Germack - Guillaume Jeannette (A) ; Jérémy Buigues - Hugo Astic.

Attaquants : Cédric Gassiot (A) - Romain Danton - Mohamed Benyahia ; Mathias Arnaud - Clément Masson - Victor Peduzzi ; Benjamin Aubry - Chris Desuert - Arnaud François (C) ; Nicolas Buissière - Kévin Dugas - Mickaël Marouillat.

Remplaçants : Thierry Lallemand (G), Stéphane Berthaud. Absents : Kévin Ledoux (raisons personnelles), Clément Dinay (entorse du genou), Ronan William (entorse de la cheville).

Annecy

Gardien : Cyril Bossier.

Défenseurs : Davy Rachex (A) - Tadeusz Pulawski ; Rob Wilson - Vincent Léoty.

Attaquants : Franck Saxod - Rodolphe Loizeau - Alexandre Baillard (C) ; Thomas Bussat - Nicolas Rey-Gaurez (A) - Yannick Fournet ; Denis Regord - Benoît Brisepierre.

Remplaçants : Michel Amstutz (G), Laurent Monchablon, Kamil Pulawski, Pierre Tollet.

 

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