Suède - Russie (11 novembre 2004)

 

Match comptant pour le tournoi Karjala 2004.

La Suède a décidé qu'elle n'alignerait son équipe-type que dans la dernière manche de l'Euro Hockey Tour, celle qu'elle organise, les Sweden Hockey Games. Pas de Forsberg & co pour l'instant donc sous le maillot de la Tre Kronor, mais déjà de bons joueurs avec par exemple les jumeaux Sedin. Avant d'accepter leur sélection, ceux-ci ont demandé des explications par rapport à ce qui s'était passé en coupe du monde, où ils n'avaient pas eu une seule fois la chance d'être titularisés. Nul doute que la réponse de la fédération a été brève sur ce point. C'est la faute au vilain Hardy Nilsson qui a été viré entre-temps, mais maintenant votre talent sera reconnu à sa juste valeur. On verra bien... Après le licenciement de son entraîneur, la Suède navigue un peu à vue en confiant à des techniciens différents le soin de préparer chaque manche de l'Euro Hockey Tour. C'est Bengt-Åke Gustafsson, l'entraîneur de Färjestad, qui s'y colle le premier.

La situation n'est guère plus claire en Russie, où l'entraîneur Zinetula Bilyaletdinov, recruté il y a un mois par Kazan, est en ce moment forcé de rester au Tatarstan pour accueillir toutes les stars mondiales embauchées pendant la trêve (Khabibulin, Lecavalier, Kovalev, Kasparaitis...). C'est donc Vladimir Yurzinov qui dirige l'équipe par intérim, sans qu'on sache très bien quelle sera la disponibilité future de Bilyaletdinov, toujours entraîneur officiel. Du côté de l'effectif, le flou règne également. Les cadres habituels comme Tverdovsky ou Suhsinsky sont actuellement blessés, pas mal de joueurs venus de NHL pendant le lock-out ont profité de cette trêve pour retourner en Amérique du nord (Datsyuk, Morozov, les deux Kozlov), et ces derniers jours, de nombreux sélectionnés ont à leur tour déclaré forfait sur blessure (Chubarov, Zherdev, Frolov, Tarasov, Zyuzin, But, Vishnevski, A. Markov). Plus ça va, et plus la sélection russe est obligée à chaque sortie de composer avec cette cascade de forfaits et d'aligner ce qui reste, y compris des débutants comme Badyukov et Simakov. Cela n'empêche pas qu'il y ait du talent dans l'équipe, et même du très grand talent avec des prodiges comme Kovalchuk ou Ovechkin, mais ce n'est pas avec ces sélections de bric et de broc que la Russie va réussir de sitôt à reconstituer ce jeu collectif qui lui fait tant défaut.

Le seul qui lui a évité la débâcle ce soir, c'est Maksim Sokolov. Le gardien de l'Avangard Omsk avait expliqué que sa supposée mauvaise forme n'était pas responsable des mauvais résultats de son club, et qu'il ne pouvait pas grand-chose pour rattraper l'indiscipline de son équipe. Sa prestation de ce soir abonde dans son sens. Il n'a rien perdu de ses qualités, et c'est lui qui a longtemps permis aux Russes de rester dans le match en réalisant plus de quarante arrêts. Il a commis sa seule erreur en première période sur l'ouverture du score suédoise, un tir en entrée de zone de Magnus Kahnberg.

En face, Henrik Lundqvist a fait un bon match, et lui aussi n'a été pris en faute qu'une fois, en lâchant un rebond qui a permis à Aleksandr Ovechkin - le meilleur Russe sur la glace - d'égaliser, contre le cours du jeu. Car la Suède a sans cesse dominé et pressé ses adversaires, qui ne se sont distingués que par des contre-attaques brouillonnes. La première ligne russe en particulier (Kovalchuk-Skugarev-Afinogenov) n'a été dangereuse à aucun moment, elle qui est pourtant théoriquement d'un très haut niveau technique.

Dans ces conditions, il était logique que Henrik Zetterberg, le meilleur Suédois sur la glace, donne la victoire à son équipe. Il est seulement dommage que le but en question soit un peu chanceux, puisque le palet a ricoché sur le patin de Turkovski. La domination scandinave n'en était pas moins inéluctable. Après ce match joué à domicile à Linköping, la Tre Kronor devra maintenant essayer de produire un jeu du même acabit à Helsinki lors du reste du tournoi.

 

Commentaire d'après-match

Vladimir Yurzinov (entraîneur de la Russie) : "Dès la première mise au jeu, les Suédois nous ont dominés, ils sont venus sur nous de tous les côtés. Nous n'avons jamais pu nous défaire de cette pression, et nous avons perdu beaucoup de forces, presque sans pouvoir attaquer. Pour ceux qui étaient invités pour la première fois en sélection, un tel match a été une révélation. En Superliga, personne n'agit ainsi. Et même si une équipe s'y essaie, elle tient rarement un tel rythme de la première à la dernière minute. Avec Plyushchev on les avait prévenus, mais il est difficile de le comprendre tant qu'on ne l'a pas soi-même vécu. Les Scandinaves n'ont pas laissé à nos joueurs le moindre moment de réflexion. L'équipe qui ne laisse pas à l'adversaire le temps de travailler avec le palet gagne. La tactique des Finlandais sera certainement similaire. Si nous arrivons à rivaliser avec un jeu combatif et agressif, nous pourrons faire un résultat. Tous les joueurs l'ont compris. Mais le comprendre est une chose, le faire en est une autre."

 

Suède - Russie 2-1 (1-0, 0-1, 1-0)

Jeudi 11 novembre 2004 à 19h00 au Cloetta Center de Linköping. 6735 spectateurs.

Arbitrage de Tom Laaksonen (FIN) assisté de Leo Takula et Mikael Ljungqvist (SUE).

Pénalités : Suède 8' (4', 2', 2'), Russie 8' (2', 2', 4').

Tirs : Suède 43 (14, 18, 11), Russie 22 (6, 10, 6).

Évolution du score :

1-0 à 15'10" : Kahnberg assisté de Tallinder et Lundqvist

1-1 à 39'01" : Ovechkin assisté de Boïkov et Kaïgorodov

2-1 à 43'12" : Zetterberg assisté de D. Sedin

 

Suède

Gardien : Henrik Lundqvist.

Défenseurs : Thomas Rhodin - Christian Bäckman ; Magnus Johansson - Henrik Tallinder ; Per Hållberg - Niclas Hävelid.

Attaquants : Niklas Nordgrén (2') - Henrik Zetterberg - Jonathan Hedström ; Mathias Tjärnqvist - Henrik Sedin - Daniel Sedin (2') ; Mattias Weinhandl - Johan Franzén - Tony Mårtensson ; Magnus Kahnberg (2') - Yared Hagos - Peter Nordström (2').

Remplaçants : Daniel Henriksson (G), Andreas Lilja, Alexander Steen.

Russie

Gardien : Maksim Sokolov.

Défenseurs : Vassili Turkovski - Sergueï Gusev ; Dmitri Kalinin - Alekseï Semenov ; Aleksandr Boïkov - Vitali Atyushov ; Vladimir Malenkikh (2') - Igor Shchadilov.

Attaquants : Ilya Kovalchuk - Aleksandr Skugarev - Maksim Afinogenov (2') ; Dmitri Afanasenkov (2') - Alekseï Badyukov - Oleg Saprykin (2') ; Aleksandr Ovechkin - Alekseï Kaïgorodov - Evgueni Gladskikh ; Petr Schastlivy - Artiom Kryukov - Vladimir Antipov.

Remplaçant : Aleksandr Eremenko (G).

 

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