Viry-Châtillon - Nice (6 novembre 2004)

 

Match comptant pour la sixième journée de la division 2, poule est.

La patinoire niçoise étant indisponible ce soir, le club azuréen avait demandé avant la saison à inverser les rencontres prévues avec Viry-Châtillon. Le VCEH avait accédé à sa requête, conscient que cela rendait son calendrier un peu plus piégeux. Les Essonniens enchaînent en effet quatre matches consécutifs à domicile, ce qui a pour corollaire qu'ils devront se déplacer quatre fois de suite au retour. Autant dire qu'il faut faire des provisions pour l'hiver et qu'ils n'ont pas le droit à l'erreur. C'est la semaine de vérité avec les réceptions des principaux concurrents Nice et Annecy à une semaine d'intervalle. Or, le NHCA a prouvé sa valeur en battant Annecy en coupe de France la semaine dernière, et Viry aborde ce match avec prudence.

Viry se méfie d'Almasy

Si les Jets se méfient de Nice, c'est que pour eux c'est avant tout le club de Peter Almasy, même s'il n'est pas là ce soir - malheureusement pour les jeunes Castelvirois qui voulaient le voir - car il s'occupe d'abord du hockey mineur et donc des cadets, comme lors de son passage en Essonne il y a deux saisons. Tout le monde ici cherche à retrouver son influence dans le jeu niçois. Viry a connaissance de la patte Almasy, mais l'inverse est aussi vrai. Qu'il se soit occupé d'eux en seniors ou en cadets, Peter connaît les qualités et les défauts de la plupart des joueurs locaux. De part et d'autre, on est dans l'expectative.

Les deux équipes ont choisi des options différentes. Nice mise sur des lignes aux styles distincts, capables d'évoluer dans des registres différents. Le talent technique est concentré sur le premier bloc, avec le capitaine Margerit et les Slovaques, alors que la deuxième ligne est plus tonique, avec la pointe de vitesse des frères Laplace. Viry-Châtillon, par contre, a décidé de distribuer ses atouts dans ses trios offensifs. Les espoirs sont encadrés par un joueur physique et expérimenté : Ledoux et Danton ont un nouveau partenaire avec Cédric Gassiot, alors qu'Arnaud - de retour d'une blessure au poignet - et Masson sont accompagnés d'Olivier Roujon.

Le match débute à un rythme élevé, avec une frayeur du côté des locaux quand le petit Stéphane Berthaud glisse sur sa première présence. Y a-t-il un rapport avec les problèmes de patins à Viry, où quatorze paires ont été récemment volées dans les vestiaires, obligeant à racheter autant de patins neufs, investissement aussi cher qu'imprévu ? On assiste à une bonne première période, avec peu de temps morts, mais également peu de pénalités. Deux sont sifflées contre Nice, sur des fautes très évidentes du duo slovaque passé l'an dernier par Toulon. La première est pour Tomas Banas qui fait trébucher Romain Danton parti en breakaway. La supériorité est marquée par trois tirs de Mathias Arnaud ainsi que par une mésentente entre le gardien et le défenseur sur laquelle le palet s'éloigne subitement de la cage laissée vide, mais aucun Castelvirois n'est placé pour reprendre l'offrande. La seconde prison est un cinglage de Jozef Hopjak. Cette fois, Viry porte le danger immédiatement sur la cage et Kévin Ledoux glisse le palet dans les filets (1-0 à 13'10"). Dans l'autre sens, il n'y a qu'une pénalité jaune et verte, une obstruction de Kerneis. On y note un bon travail d'une défense catselviroise solide comptant sur les joueurs d'expérience, y compris Gassiot qui retrouve parfois un poste d'arrière de circonstance dans les unités spéciales.

De beaux buts collectifs... plus un Harlem Globe Trotter

Viry-Châtillon a dominé ce premier tiers-temps sans se mettre à l'abri, mais se sent toujours sous la menace des contre-attaques niçoises. Il y a donc beaucoup de soulagement à la reprise quand un tir du haut de l'enclave de Kévin Dugas est mal capté par Patrik Åkerlund (2-0 à 23'33"). Peu à peu, Nice se découvre et se fait plus offensif, ce qui permet à Viry de placer ses banderilles. À la mi-match, après une pénalité pour attitude antisportive contre Kévin Ledoux, qui venait d'être un peu secoué par ses adversaires (Almasy avait noté en son temps sa répugnance au jeu physique et avait sans doute donné des consignes), Nice joue pendant vingt-cinq secondes à cinq contre trois. C'est un moment-clé. Tomas Banas ne trouve que le poteau, puis Åkerlund fait une bonne sortie sur un contre en sortie de prison d'Arnaud François. Toujours dans la suite de cette infériorité numérique, Julien Pasquereau bloqué en zone neutre réussit un bon décalage pour Olivier Roujon lancé qui transperce Patrik Åkerlund (3-0 à 31'46"). Le but est beau, et le suivant encore plus. La vitesse des espoirs prend la défense à revers, et c'est une passe en retrait imparable de Romain Danton pour Cédric Gassiot qui arrive seul dans l'enclave et crucifie Åkerlund (4-0 à 34'17").

Il semble que Viry ait su déjouer les plans de son ex-entraîneur, mais ce n'est pas encore fini. Dès le retour sur la glace, Jozef Hopjak dévie le palet juste devant Larivée sur un tir de la bleue de Martin Dubaj (4-1 à 40'38"). Mais Viry-Châtillon a exploré ce soir les vertus des buts inscrits en "late man", comme Almasy les aurait sans doute appréciés s'ils n'avaient pas été marqués contre son club. Un tir de Marouillat en angle fermé passe devant la cage, Kévin Dugas a la bonne inspiration de donner en retrait à Hugo Astic qui a la vue dégagée pour marquer en force face à un gardien pas encore tout à fait repositionné (5-1 à 49'48"). Le dernier but est moins construit, il vient d'une erreur de Christophe Perez. En supériorité, le jeune défenseur niçois formé à Anglet veut dribbler Clément Masson devant sa propre cage et se fait voler le palet par l'international junior qui fusille Åkerlund à bout portant (6-1 à 50'17"). Le score en reste là, même si Kévin Ledoux, en quête d'un nouveau surnom, se fait maintenant "Harlem Globe Trotter" en passant le palet derrière ses patins dans une feinte spectaculaire conclue d'un tir non cadré.

La nouvelle génération

Deux juniors première année, qui rejoindront demain l'équipe de France des moins de vingt ans en stage à Briançon, se sont mis en évidence ce soir, eux qui ne jouent en seniors que depuis deux mois. Outre son but en infériorité, l'attaquant Clément Masson n'a pas hésité à engager son petit gabarit dans les bandes, effectuant notamment un travail remarquable à quatre contre cinq alors que Nice venait de revenir à 4-1. Il a si bien conservé le palet en zone offensive qu'il a poussé Banas à la faute, annulant ainsi l'infériorité de son équipe. Le défenseur Yvan Kerneis apprend le métier à un poste où l'expérience est essentielle, recadré dans son placement par son coach Sébastien Roujon ou aiguillonné dans sa prise de décision par son partenaire Julien Pasquereau (qu'il devra par contre veiller à ne pas imiter question indiscipline). Mais déjà, il est très sûr et ne s'est pas laissé passer en un contre un par des joueurs aussi doués que Margerit ou Banas. Si on l'ajoute aux physiques Astic, Jeannette et Pasquereau, on obtient une défense castelviroise solide qui n'est plus un point faible. Certes Kerneis a un peu gâché offensivement, mais il y a suffisamment de talent en attaque pour que d'autres s'en occupent. La bonne nouvelle pour Viry est que ces joueurs, au retour d'un tournoi en Autriche avec les Bleuets, seront revenus juste à temps pour le choc contre Annecy.

Le score est sévère pour Nice, mais il est la rançon d'une équipe qui était respectée et crainte. Comme d'habitude, Viry-Châtillon donne sa pleine mesure quand l'opposition est de qualité. On a assisté à une belle partie entre deux équipes venues avec comme seule intention de jouer au hockey, et on ne peut qu'espérer que le match au sommet Viry-Annecy sera disputé dans le même esprit. La confrontation est attendue, même si elle perd un peu de sel puisque le SGA a perdu ce soir, et on espère qu'elle tiendra ses promesses. Si elle est meilleure que la rencontre de ce soir, on s'en régale d'avance.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Viry-Châtillon - Nice 6-1 (1-0, 3-0, 2-1)

Samedi 6 novembre 2004 à 20h30 à la patinoire municipale de Viry-Châtillon. 310 spectateurs.

Arbitrage de Stéphane Peronnin et Arnaud Bellotte.

Pénalités : Viry-Châtillon 14' (2', 4', 8'), Nice 16' (4', 4', 8').

Tirs : Viry-Châtillon 35 (14, 9, 12), Nice 21 (6, 10, 5).

Évolution du score :

1-0 à 13'10" : Ledoux assisté de Desuert (sup. num.)

2-0 à 23'33" : Dugas assisté d'Arnaud

3-0 à 31'46" : Roujon assisté de Pasquereau (inf. num.)

4-0 à 34'17" : Gassiot assisté de Danton et Ledoux

4-1 à 40'38" : Hopjak assisté de Dubaj et Margerit

5-1 à 48'57" : Astic assisté de Dugas et Marouillat

6-1 à 50'17" : Masson (inf. num.)

 

Viry-Châtillon

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Yvan Kerneis - Julien Pasquereau ; Ludovic Germack - Guillaume Jeannette (A) ; Stéphane Berthaud - Hugo Astic.

Attaquants : Romain Danton - Cédric Gassiot (A) - Kévin Ledoux ; Mathias Arnaud - Clément Masson - Olivier Roujon ; Kévin Dugas - Mickaël Marouillat - Bertrand Danton ; Benjamin Aubry - Chris Desuert - Arnaud François (C).

Remplaçant : Thierry Lallemand (G). Absents : Mohamed Benyahia (suspendu), Clément Dinay (entorse du genou), Ronan William (entorse de la cheville).

Nice

Gardien : Patrik Åkerlund.

Défenseurs : Martin Dubaj - Tomas Banas ; Christophe Perez - Cédric Jalet (A).

Attaquants : Mehdi Belhassen - Pascal Margerit (C) - Jozef Hopjak ; Damien Laplace - Anthony Miramond - Romain Laplace ; Grégory Raitore - David Zaina (A) - Yves Cruz ; Giani Sarcinelli.

Remplaçant : Nicolas Carnelutto (G).

 

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