Bordeaux - Nantes (6 novembre 2004)

 

Match comptant pour la sixième journée de la division 2, poule ouest.

Pour leur premier match à domicile face à un concurrent direct pour la qualification, l'invaincu leader nantais, les Boxers se sont inclinés sur le score très serré de 4 à 3, après un match de très beau niveau. Les Girondins, sans victoire depuis trois matchs, rétrogradent à la quatrième place, à quatre points de leurs adversaires du week-end.

Le match débutait sur un rythme très élevé, avec quelques occasions de buts pour les deux équipes dès les premières minutes et un très gros engagement physique. Aucun round d'observation, aucune pénalité dans la première moitié de ce tiers, les débats s'équilibraient parfaitement et les arrêts de jeu étaient plus que rares. Les deux équipes affichaient une envie évidente de créer du jeu, et du beau jeu. La deuxième moitié du tiers voyait tomber les premières pénalités, en particulier sur les locaux qui se retrouvaient à deux reprises en infériorité numérique ; les Corsaires en profitaient pour prendre quelque peu le contrôle du match, mais grâce à une solidité et une solidarité défensive retrouvées, et encore une fois grâce à leur gardien Daniel Spasic, les Boxers tenaient la dragée haute aux leaders. La fin de cette première période était sifflée sans qu'aucun but n'ait été marqué.

Comme souvent depuis le début de cette saison, les Bordelais nous offraient une entame de deuxième tiers tonitruante. Ils acculaient les Nantais dans leur zone défensive. Leurs efforts n'étaient malheureusement récompensés, puisque les arbitres refusaient de valider deux buts marqués aux 22e et 25e minutes de jeu : le premier sur un superbe une-deux conclu par Thomas Decock, le deuxième sur un cafouillage devant le but qui voyait le palet passer sous les jambières du gardien nantais, après une reprise devant la cage de Stéphane Tartari. Tandis que l'indiscipline nantaise - en particulier de David Page - devenait flagrante (trois pénalités en six minutes), les Bordelais ne se décourageaient pas et, sur une supériorité numérique, ouvraient le score grâce à Igor Szabados. Las, les Corsaires réagissaient aussitôt et revenaient au score moins de deux minutes plus tard grâce à Gaëtan Mézière. L'égalité n'allait durer que quelques secondes, le temps pour les locaux de marquer grâce au buteur maison Stéphane Tartari. Dans ce match qui commençait à devenir complètement fou, les Boxers n'allaient pas parvenir à conserver leur avance bien longtemps, puisque les Nantais égalisaient en supériorité numérique : Reynald Bataillie reprenait seul, six mètres devant Spasic, un palet donné en retrait, et d'une frappe très puissante de volée il trompait le portier bordelais.

Le troisième tiers s'annonçait passionnant et les spectateurs présents à Mériadeck n'allaient pas être déçus du spectacle. Après seulement trois minutes, les visiteurs prenaient pour la première fois l'avantage. Mais moins d'une minute plus tard, les Boxers recollaient au score grâce à un but un peu chanceux : Stéphane Labayle, en embuscade devant l'excellent gardien Florian Hardy, déviait du dos un palet frappé de loin par Guillaume Arnould. Plus que jamais, le match était indécis, et le rythme ne tombait pas. L'énervement gagnait les deux équipes au fur et à mesure que la fin du match approchait. Avec Baptiste et Bataillie en prison, les Bordelais bénéficiaient d'une double supériorité numérique dont ils n'allaient pas réussir à profiter malgré tous leurs efforts : Hardy multipliait les arrêts. Pire, ce sont les visiteurs qui, au bénéfice d'un nouveau surnombre, parvenaient de nouveau à passer devant au tableau d'affichage en inscrivant un quatrième but par Thomas Charret. La tension montait alors encore d'un cran, les mises en échec se faisaient plus sévères, mais à ce petit jeu, ce Nont les nantais qui devaient récolter les fruits de leur travail de sape. En effet, deux pénalités subies lors des cinq dernières minutes allaient enlever aux malheureux Bordelais tout espoir de glaner au moins le point du match nul. La sortie de Spasic dans la dernière minute ne permettait pas de renverser le sort du match, et les leaders de la poule ouest pouvaient repartir toujours invaincus et avec deux points supplémentaires de Mériadeck.

Cette affiche entre deux prétendants à la poule finale était riche de promesses et de beau jeu. Engagement physique (avec pas mal de pénalités : douze pénalités mineures pour Bordeaux, treize pour Nantes), suspense et intensité, deux gardiens impressionnants, le spectacle aura été la hauteur des espérances des spectateurs de Mériadeck. Il est juste dommage que ce match de qualité ait été entaché par des décisions arbitrales contestables sur les trois buts refusés aux locaux.

Côté bordelais, évidemment, l'excellente prestation de Daniel Spasic est à souligner (30 arrêts) : en dépit de son style assez peu académique, ce gardien suédois est la véritable révélation de ce début de saison des Boxers, une recrue de très haut niveau. À remarquer aussi, le très bon retour dans l'effectif de Stéphane Labayle qui récolte trois points lors de ce match et qui a été exemplaire dans son comportement (aucune pénalité). Mais ce qu'il faut retenir de ce match se situe surtout dans le collectif : les Boxers ont su élever leur niveau de jeu et ont réussi - enfin - à retrouver une certaine solidité défensive grâce à un meilleur placement, une plus grande rigueur (moins de laxisme dans les relances en particulier) et un engagement physique de tous les instants. Incontestablement un match référence pour les Boxers.

Les Corsaires n'ont vraiment pas usurpé leur place de leader. Et même si les deux points ramenés de Bordeaux sont plutôt flatteurs au vu du match, force est de reconnaître que cette équipe sera sans aucun doute un concurrent très sérieux pour la montée en D1. Un collectif bien huilé, un jeu très physique, peu de déchet dans le jeu et une très bonne animation offensive, cette équipe nantaise possède de sérieux atouts.

Enfin, notez que la désormais traditionnelle cérémonie de désignation des étoiles du match a été l'occasion samedi soir de rendre hommage à Étienne Lamandé, qui jouait son dernier match de la saison avec les Boxers. Gageons que quand il reviendra dans six mois, ses coéquipiers l'accueilleront au sein d'une équipe fraîchement promue en D1. L'objectif reste atteignable... à condition de renouer dès la semaine prochaine avec la victoire dans le derby du sud-ouest, face aux Bélougas de Toulouse.

Compte-rendu signé Jean-Philippe Métayet

 

Bordeaux - Nantes 3-4 (0-0, 2-2, 1-2)

Samedi 6 novembre 2004 à 18h00 à Mériadeck. Limitation imposée à 100 spectateurs.

Arbitrage de Guillaume Barthe et Jérôme Papillon.

Pénalités : Bordeaux 34' (6', 8', 10'+10'), Nantes 26' (2', 12', 12').

Évolution du score :

1-0 à 28'45" : Szabados assisté de Tartari et Labayle (sup. num.)

1-1 à 30'22" : Mézière assisté de Lechêne

2-1 à 31'51" : Tartari assisté de Labayle

2-2 à 38'19" : Bataillie assisté de Fortin et Rulleau (sup. num.)

2-3 à 43'00" : Bidet

3-3 à 43'43" : Labayle assisté d'Arnould et Tartari

3-4 à 51'05" : T. Charret assisté de Dogemont

 

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