Nice - Annecy (30 octobre 2004)

 

Premier tour de la Coupe de France.

Gros match ce soir pour les Niçois, pour une entrée en fanfare dans la coupe de France. Les hommes de Stan Sutor reçoivent Annecy, une équipe contre laquelle ils se sont inclinés en championnat de D2, en tout début de saison. Dans ce contexte de "revanche", la partie s'annonce haletante, d'autant que les Niçois sont invaincus depuis la défaite en question. Les Haut-Savoyards, eux, n'ont pas encore perdu le moindre match cette saison.

Ce sont bien les locaux qui, d'entrée de jeu, mettent la pression. Mehdi Belhassen est très actif sur le côté gauche. Trop, au goût du corps arbitral, puisque le jeune attaquant inaugure le banc des pénalités pour jeu dur. On joue alors la trentième seconde de jeu. À quatre contre cinq, Annecy ne se crée guère d'occasions et, au contraire, manque de s'incliner sur des actions de Romain Laplace et Jozef Hopjak. Ce n'est qu'après leur supériorité numérique que les Haut-Savoyards se créent une première opportunité d'ouvrir la marque, par l'intermédiaire de Thomas Bussat. Bien entrés dans le match, les Niçois restent malgré tout fébriles et il faut tout la lucidité de leur gardien pour dégager un palet chaud derrière la cage (3'19"), puis effectuer un très bel arrêt sur une action d'Alexandre Baillard (3'59").

L'ouverture du score n'est plus loin. Elle sera niçoise. Décidément rageur, Mehdi Belhassen s'engouffre sur l'aile droite et centre pour Jozef Hopjak.. Le Slovaque ne se pose pas de question, reprend le palet de volée et marque (1-0 à 4'14"). Dans la foulée, Martin Dubaj est tout prêt d'offrir un nouveau but à ses couleurs, mais le défenseur ne voit pas Romain Laplace, bien placé sur la gauche. Nice joue bien, presse haut, mais pèche dans la finition. Une mauvaise sortie de zone de Yannick Fournet est tout près de coûter très cher aux Anneciens. Il faut attendre les environs de la dixième minute pour voir les visiteurs menacer Patrik Åkerlund. Sur un changement de ligne, Kamil Pulawski tente sa chance de loin, mais échoue. Ses coéquipiers sont eux aussi contraints à des frappes à distance, sans réelle danger pour l'arrière-garde niçoise. Pour autant, la vigilance reste de mise dans les rangs azuréens, les coéquipiers de Pascal Margerit manquant toujours quelques belles opportunités de break, comme sur un palet mal contrôlé de Romain Laplace (11'50") ou une transversale de son frère Damien (13'50").

La délivrance arrive finalement à la quinzième minute : bénéficiant du bon travail de Jozef Hopjak et Pascal Margerit, les meilleurs réalisateurs locaux, Tomas Banas inscrit enfin le but tant attendu (2-0 à 14'51"). Pas le temps de savourer pour les Niçois : il faut déjà défendre de nouveau. Dans la foulée du but, Thomas Bussat s'infiltre bien et un bon slap de Fred Puthod fait souffler un vent de panique dans les tribunes de la patinoire Jean-Bouin. Nice se reprend un peu et, sur un contre de Damien Laplace, Cyril Bossier sort l'arrêt parfait (16'36"). Il faut ensuite une crosse cassée pour que l'arbitre interrompe le jeu sur une action offensive niçoise, dans le style de celle qui avait amené le deuxième but (17'40"). À ce petit jeu, les Anneciens surprennent leurs hôtes d'un soir et, profitant d'une déconcentration des locaux, Alexandre Baillard réduit la marque (2-1 à 18'26"). Aussitôt réactifs, les Niçois profitent d'une pénalité de Nicolas Rey-Gaurez pour finir en force. Mehdi Belhassen fauché, le tableau d'affichage reste figé jusqu'au buzzer.

Ils l'ont fait deux semaines plus tôt face à Reims, pourquoi ne pas imaginer qu'ils recommencent ? Les Niçois vont-ils profiter de leur supériorité numérique d'entrée pour marquer ? Non. Certes, Jozef Hopjak a une occasion de le faire, mais l'attaquant se fait surtout remarquer pour un accrochage avec Nicolas Rey-Gaurez. Décision des "zèbres" : une pénalité de chaque côté, pour attitude anti-sportive (21'26"). La partie s'installe dans un faut rythme, et, malgré le jeu à quatre contre quatre, les équipes ne s'offrent que peu d'occasions franches. Une étincelle sur une reprise opportuniste de Davy Rachex, une autre sur la réplique de la première ligne niçoise, mais c'est tout. Rien de bien notable dans les cinq premières minutes du tiers. Un peu après, Rodolphe Loizeau s'offre un tir apparemment anodin, mais force quand même Åkerlund à un arrêt. À 2-1, l'action sonne comme un juste rappel à l'ordre. Rien n'est encore gagné pour Nice.

Alors les Aigles s'enhardissent un peu. Mehdi Belhassen, décidément plein de bonne volonté, veut partir en contre mais en est empêché par la défense adverse. Il semble que les Azuréens confondent vitesse et précipitation, d'autant qu'ils offrent encore un bon contre à Rodolphe Loizeau, forçant leur gardien à sortir devant le vétéran haut-savoyard. Pire, Tomas Banas concède une pénalité (27'27"). Paradoxalement, ce sont alors les locaux qui se montrent alors les plus dangereux, malgré une bonne séquence signée Thomas Bussat. Comme un petit miracle, Mehdi Belhassen parvient à capter un bon palet de Pascal Margerit et à faire trembler les filets (3-1 à 28'36"). Il faut ensuite toute la vista de Patrik Åkerlund pour empêcher les Anneciens, légitimement frustrés, de ramener le score à de plus justes proportions. Le Suédois s'emploie notamment devant Rodolphe Loizeau, Alexandre Baillard ou Vincent Leoty. Nice plie mais ne rompt pas.

La fin du tiers est plutôt équilibrée. Toujours bien placé, Mehdi Belhassen prend un shoot sur un bon palet de Cédric Jalet, mais Cyril Bossier fait l'arrêt. En supériorité numérique, Tomas Banas allume un pétard mais, malgré le soutien de son capitaine Pascal Margerit, ne peut trouver l'ouverture. Christophe Pérez, lui, en est tout prêt, mais il tergiverse trop et est contré par Davy Rachex. Les visiteurs n'ont pas abdiqué. Thomas Bussat oblige Åkerlund à effectuer un poke-check (34'38") et Alexandre Baillard manque la cible de peu (35'38"). Idem pour Loizeau, encore et toujours (37'50"). Yannick Fournet et Nicolas Rey-Gaurez, en fin de tiers, sont eux aussi à deux doigts de ramener les Anneciens à un but d'écart.

Voilà qui promet un troisième tiers à suspense. Seule statistique un tant soit peu encourageante pour Nice : depuis le début de la saison, en compétition officielle, l'équipe a gagné toutes ses dernières périodes, y compris face à Annecy, d'ailleurs, en ouverture de championnat. Pas le temps d'y penser que Julien Frachon, de derrière la cage, rappelle l'arrière-garde locale à une juste vigilance. Patrik Åkerlund sort le grand jeu sur une frappe de Vincent Leoty et une énième belle action de Rodolphe Loizeau. Il faut dire qu'Anthony Miramond a un peu simplifié la tâche des Anneciens, en prenant rapidement une pénalité (41'25"). Sitôt les deux équipes revenues à égalité numérique, les locaux vont prendre un peu d'air. C'est un but surprise qu'inscrit la troisième ligne d'attaque des Aigles : sur un engagement en zone défensive adverse, Giani Sarcinelli gratte un bon palet et l'expédie en direction d'Yves Cruz. La frappe en pivot de l'ex-Villardien surprend Cyril Bossier et, après un petit moment d'hésitation, l'arbitre accorde le but (4-1 à 43'44").

En toute logique, Annecy accuse le coup et c'est à Yannick Fournet d'aller humer l'air du cachot (44'23). Mis en bonne situation pour enfoncer le clou, les Niçois jouent intelligemment, mais ne trouvent pas la solution. Un bon slap de Vincent Leoty manque même de surprendre Åkerlund en fin de pénalité. Les actions vont alors d'une cage à l'autre, sans occasion franche. Un bon slap de Tomas Banas est arrêté par le gardien haut-savoyard (48'00") et, petit à petit, la partie semble de nouveau s'endormir. Même chose du côté du public qui, croyant visiblement le score acquis, peine à s'enflammer pour ce qu'il voit sur la glace. C'est finalement Jozef Hopjak qui, un peu comme à son habitude, va réveiller tout le monde. Sur une très belle action collective, le Slovaque est à la réception d'une passe de Pascal Margerit et s'offre un doublé (5-1 à 49'11"). Il passe même tout près d'un troisième but dans la foulée. Nice reprend le contrôle des opérations.

Plein de bonne volonté, Damien Laplace veut tenter une percée à droite, mais il est bien couvert par Kamil Pulawski (50'26"). Nice est en train de s'enflammer et, la faute à un peu trop d'enthousiasme offensif, laisse Rodolphe Loizeau partir en break. Enfin récompensé de ses efforts, l'attaquant réduit le score (5-2 à 51'26"). Dans la foulée, les avants niçois continuent de pousser, mais un nouveau contre annecien est tout près d'aboutir, par l'intermédiaire de Nicolas Rey-Gaurez. La défense des Aigles ne cède pas mais donne d'inquiétants signes de fébrilité, a fortiori quand Dubaj est averti (53'36). Annecy demande alors un temps mort. Le "coup" est tout près de marcher, avec une bonne installation du jeu de puissance, concrétisée par un tir dangereux de Thomas Bussat au bout d'à peine vingt secondes. De plus loin, Vincent Leoty s'offre lui aussi deux belles frappes cadrées. On en reste là. Revenu sur le glaçon, Martin Dubaj s'offre une bien jolie action, feinte la défense locale et manque de peu le 6-2. C'en est un peu trop pour Thomas Bussat, qui entraîne le défenseur niçois dans une bien regrettable bagarre. Décision logique du corps arbitral : dix minutes de méconduite pour chacun (56'11"). Sur la même action, Nice se voit infliger une "deux minutes" pour retard de jeu, sans conséquence quant au score. Le public gronde mais l'orage passe. Et finalement, c'est à Anthony Miramond que revient le privilège de clore la marque (59'25").

Compte-rendu signé Martin de Kerimel

 

Commentaires d'après-match

Peter Almasy (manager général de Nice) : "On était très bien organisé ce soir, le système défensif mis en place par Stan marche bien. On s'est créé beaucoup d'occasions avec beaucoup de palets dans leur zone offensive. À 3-1, on s'est relâché un peu mais on a bien joué. Au dernier tiers, il y a eu quelques prisons qui ont cassé le rythme, mais les joueurs ont respecté les consignes. On peut encore régler quelques petits détails comme être un peu plus efficaces. On fait un poteau, quelques 2 contre 1 ou 3 contre 1. Ce serait mieux de faire la différence un peu plus tôt. Au prochain tour, on va tomber sur une équipe plus ou moins forte. On peut avoir une préférence et que ça se passe mal. Je souhaite juste rencontrer la meilleure équipe possible, ça fera un bon match et c'est ce qui est important."

Patrik Åkerlund (gardien de Nice) : "Les gars ont bien joué, Annecy n'a pas eu beaucoup d'occasions. Nous, on s'est bien amusés, avec une équipe en bonne forme. À 2-1, j'ai eu un peu peur, mais j'ai pensé que les gars jouaient bien, de toute façon. Mes arrêts décisifs ? C'est amusant d'en faire comme ça, c'est assez facile, en fait, quand on voit bien le départ du palet. Pour le prochain tour, je ne connais pas trop les autres équipes, mais ça plairait d'en rencontrer une de la Ligue Magnus. Je sais qu'il y a des Suédois qui y jouent, mais je ne les connais que de nom. Je sais aussi que l'entraîneur de Mulhouse est suédois."

Nicolas Rey-Gaurez (attaquant d'Annecy) : "Évidemment, c'était un match plutôt difficile ce soir. Je suis content qu'on ait gagné ici en championnat. Le résultat n'est pas étonnant, je ne suis pas du tout surpris. On s'attendait à ce que ça patine comme ça. Il nous a sans doute manqué des jambes, avec nos huit heures pour venir ici, et un peu de motivation. Mais on aurait voulu gagner, on ne monte sur la glace que pour gagner des matchs. C'est une bonne défaite, c'est toujours mieux que ça arrive en coupe plutôt qu'en championnat. Malgré nos blessés, les jeunes ont fait un bon match. Au début de saison, on n'était pas parmi les favoris, mais on a une bonne équipe et il y a moyen de faire quelque chose si tout fonctionne bien. Ce serait mentir de dire le contraire. Maintenant, la route est encore longue, très longue."

 

Nice - Annecy 6-2 (2-1, 1-0, 3-1)

Samedi 30 octobre 2004 à 19h15 à la patinoire Jean-Bouin.

Arbitrage de Thierry Espigat et Kamel Kattouche.

Pénalités : Nice 22' (2', 4', 6'+10'), Annecy 18' (2', 4', 2'+10').

Évolution du score :

1-0 à 04'14" : Hopjak assisté de Belhassen

2-0 à 14'51" : Banas assisté de Hopjak et Margerit

2-1 à 18'26" : Baillard assisté de Fournet et K. Pulawski

3-1 à 28'26" : Belhassen assisté de Margerit (inf. num.)

4-1 à 43'44" : Cruz assisté de Sarcinelli

5-1 à 49'11" : Hopjak assisté de Margerit et Belhassen

5-2 à 51'26" : Loizeau assisté de Rachex

6-2 à 59'25" : Miramond assisté de D. Laplace

 

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