Rouen - Gap (25 septembre 2004)

 

Match comptant pour la quatrième journée de ligue Magnus 2004/2005.

Rouen, contrat rempli

Rouen, comme contre Épinal, Clermont-Ferrand et Dunkerque, a parfaitement rempli son contrat en ne se laissant pas non plus surprendre par Gap. Ce soir, les Dragons confortent leur première place avec un point d'avance sur l'ogre mulhousien, deux sur Briançon et Tours et quatre sur Grenoble et Amiens. De bon augure avant de se déplacer chez les Brûleurs de Loups samedi prochain.

À l'orée d'un mois d'octobre difficile - où les Dragons se verront affronter leurs cinq poursuivants directs en plus de terminer par Amiens dans "Le" fameux match de l'année - le RHE avec quatre nettes victoires (36 buts marqués pour 4 seulement encaissés dont deux l'ont été par le gardien remplaçant Stéphane Burnet à Dunkerque) s'est inscrit en ce début de saison comme le challenger de Grenoble et Mulhouse. Rouen, avec Éric Doucet recouvrant petit à petit le niveau qu'on lui connaît, a su faire preuve de sérieux et de qualités pour ne pas tomber dans les erreurs commises par le champion de France en titre Amiens défait à Epinal, par Grenoble surpris chez lui face à Briançon (match nul au Pôle sud) où par l'armada mulhousienne inquiétée à Gap (toute petite victoire).

Carlsson décisif

Justement, Gap se présentait à Rouen aujourd'hui. Les Rapaces furent d'un autre morceau que les deux derniers adversaires des joueurs de Franck Pajonkowski. Les Gapençais pourront regretter leurs opportunités du début de match concédées par des Normands approximatifs en zone neutre et à la ligne bleue. Tenez-vous bien. Ce sont les Haut-Alpins qui ont lancé les premières offensives sérieuses. Gabriel Da Costa parti dans un rush face à Eric Raymond fut empêché par un superbe Daniel Carlsson de bien ajuster son tir (1'52). Puis le gardien normand, pour interdire in extremis un breakaway de ses rivaux pourtant en infériorité, dut sortir très loin de sa base, entre sa ligne bleue et la rouge, avec tous les risques que cela comporte (2'19). Enfin, quelques minutes plus tard, les Rapaces, très présents, n'ont pas pu profiter d'une incompréhension de la défensive normande près de leur cage (6'25). Les Dragons en avaient désormais fini de balbutier leur construction de jeu. Cependant, ils bredouillaient présentement le geste suprême. Éric Doucet en échappée butait sur Martin Forslund, le gardien des visiteurs (7'01). Guillaume Besse dans la continuité de l'action de son capitaine ne faisait pas mieux (7'04). La belle combativité des Rapaces empêchait toute défloration noire et jaune. Kimmo Salminen, pourtant en pleine réussite sur les deux derniers matches, et bénéficiant d'une entrée de zone propre de la part Pierre-Edouard Bellemare, voyait son tir contré par une défense acharnée (7'45). Un bon lancer de Nicolas Besch était dévié par l'arrière-garde des blancs (9'02). Maintenant, devant les hommes forts du RHE, Ludek Broz (10'04 & 12'34) et Kimmo Salminen (11'20), c'était au gardien suédois de Gap de s'illustrer davantage. Il fallut attendre le deuxième jeu de puissance des Dragons (le premier à temps complet) pour qu'ils se libèrent. Après un jeu truculent de Doucet derrière la cage, Broz apercevait Carlsson monté à bon escient dans le haut du slot. L'arrière envoyait une mine en pleine lucarne droite du but de Gap. En plus d'avoir annihilé un breakaway en tout début de match, Daniel Carlsson, décisif derrière comme devant, ouvre le score en faveur des Rouennais (1-0 à 14'39). Le Suédois aurait même pu doubler la marque en fin de période quant seul il fut parfaitement servi par Éric Doucet (18'32). Mais son compatriote de gardien déviait sa tentative comme il avait su détourner auparavant celles d'Alexandre Lefebvre très en vue hier soir (14'57 & 17'37).

La belle semaine de Pourtanel

Dès le retour sur la glace, les Rouennais repartaient à l'abordage en variant le jeu. Benoît Pourtanel, à la relance, trouvait d'une belle passe axiale de sa bleue Éric Doucet partant en échappée. Malheureux dans ses breaks depuis le début de saison, le capitaine normand ne créait pas la cassure (21'07). C'est en contre, à la faveur d'une belle interception de Doucet qui faisait une passe savante au profit de Ludek Broz, que les Dragons doublaient la marque par un lancer fulgurant de leur maître à jouer (2-0 à 23'06). S'il y eut bien une réaction gapençaise menée par Benjamin Arnaud (23'42), ce sont les Normands qui faisaient toujours le jeu. La preuve, les tirs menaçants de Jonas Elofsson (24'51) et le poteau trouvé par Éric Doucet (25'49). C'est juste après une chance de Gabriel Da Costa que les Dragons enfoncèrent le clou grâce à Benoît Pourtanel d'un lancer de loin filant entre les jambières du gardien. En une semaine, l'arrière rouennais, à l'aise à l'offensive sur le premier bloc des Dragons, signe là son troisième but personnel en autant de match (3-0 à 29'37). Et ce ne sera pas tout car il sera l'auteur d'un nouveau but dans la troisième période. En effet, après qu'Eric Doucet eut marqué en supériorité le quatrième but de son équipe (4-0 à 41'07), Benoît Pourtanel, dans une attaque à cinq, trouvait une seconde fois les filets de Martin Forslund (5-0 à 43'51).

La promesse du feu

Malgré ces cinq buts, Gap n'a jamais manqué d'enthousiasme et de combativité. Grâce à Teddy Da Costa, les Rapaces menaient de rares mais très franches offensives (30'53 & 38'01). Pendant que Ludovic Garreau défendait bien sur une percée de Kimmo Salminen (44'29), les coéquipiers de Patrick Turcotte, même physiquement émoussés, jouaient jusqu'au bout leurs exceptionnelles occasions, toujours obtenues en contre. Même après un sixième but encaissé par Ludek Broz (6-0 à 46'30), Nicolas Ravoire et Teddy Da Costa s'illustraient après une interception de ce dernier (46'57). Gabriel Da Costa bien servi par Alexandre Cornaire (57'23) se mettait en évidence. Par ailleurs en défense, on ne sentit aucun relâchement à l'image de Jean-François Cal (48'13) et de Jan Lukac (53'37) défendant corps et âme. C'était pourtant au beau milieu d'une salve rouennaise conquérante. Éric Doucet du revers (48'13), Ludek Broz (53'07) et Tristan Lemoine par deux fois après un tour de cage étourdissant (57'05) butaient sur Martin Forslund. Le feu rouennais promet beaucoup, même face à des adversaires d'un autre calibre, car les Dragons ne s'arrêtent pas en chemin. Leur septième but de la soirée est encore un but franc, au son distinctif et rempli de détermination. Un but symbolique de Kimmo Salminen qui résume toute la force de frappe rouennaise. Derrière aussi, désormais, on tient jusqu'au bout. Éric Raymond, blanchi à Dunkerque lors de son temps de jeu (30'23), l'a aussi été ce soir où il ne fallait pas se déconcentrer même dans les dernières secondes face à des attaquants menaçants et hardis. Romain Moussier n'a pas été loin de sauver l'honneur dans l'ultime seconde, sans un réflexe du gardien rouennais.

Après les hors-d'œuvre, Rouen peut passer aux plats de résistance. Espérons que l'appétit des Dragons n'arrive pas maintenant à satiété et qu'il digérera les éventuels mets indigestes qu'on lui présentera cet automne.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Commentaire d'après-match (dans le Dauphiné Libéré)

Jean-François Cal (défenseur de Gap) : "Perdre 7-0 à Rouen, c'est quasiment un bon résultat. Il ne faut pas être déçu. Autant perdre à Briançon de sept buts, c'est une déception car le score me semble sévère, autant à Rouen il n'y à rien a redire. On débute bien la rencontre, mais on passe notre temps à défendre, y compris les attaquants. Pour moi, Rouen, c'est la meilleure équipe que j'ai joué. En plus, on sent une grande ferveur populaire autour de ce club. Ils ont bien recruté et lorsque l'équipe va atteindre son potentiel maximal, ça va faire très mal. Lors de notre dernière réunion, on s'est dit qu'actuellement c'était compliqué, car on jouait les plus grosses équipes. On sort d'une série avec Briançon, Mulhouse et Rouen, et samedi on reçoit Dijon, puis on joue Amiens. Faut accepter de perdre ces matches-là. Par ailleurs, on sent qu'on commence à prendre une meilleure dimension physique. Après, cela ira mieux, c'est certain. Mais contre Dijon, qui est moins costaud que Mulhouse contre qui il s'en est fallu d'un rien, on peut accrocher quelque chose. Réellement, tout le groupe travaille fort. Notre gardien me semble beaucoup mieux, et tout se passe de mieux en mieux avec le coach, d'autant qu'il prend des cours de français chaque semaine."

 

Rouen - Gap 7-0 (1-0, 2-0, 4-0)

Samedi 25 septembre 2004 à 20h00 au centre sportif du Docteur Duchêne. 2200 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté de Damien Bliek et Mathieu Coquet.

Pénalités : Rouen 14' (2', 4', 8'), Gap 22' (6', 8', 8').

Tirs : Rouen 56 (19, 19, 18), Gap 14 (4, 4, 6).

Occasions de but : Rouen 21 (9, 5, 7), Gap 9 (3, 3, 3).

Évolution du score :

1-0 à 14'39" : Carlsson assisté de Broz et Doucet (sup. num.)

2-0 à 23'06" : Broz assisté de Doucet

3-0 à 29'37" : Pourtanel assisté de Doucet et Besse

4-0 à 41'07" : Doucet assisté de Robitaille (sup. num.)

5-0 à 43'51" : Pourtanel assisté de Besse (sup. num.)

6-0 à 46'30" : Broz assisté de Robitaille (sup. num.)

7-0 à 58'33" : Salminen assisté d'Elofsson et Besch

 

Rouen

Gardien : Éric Raymond 14/14 (100%).

Défenseurs : Benoît Pourtanel - Daniel Carlsson ; Benoît Quessandier - Stéphane Robitaille ; Jonas Elofsson - Nicolas Besch.

Attaquants : Éric Doucet - Ludek Broz - Guillaume Besse ; Kimmo Salminen - Sami Karjalainen - Pierre-Édouard Bellemare ; Alexandre Lefebvre - Jean-Philippe Paré - Tristan Lemoine.

Remplaçants : Stéphane Burnet (G), Adrien Dufournet. Absents : Arnaud Briand (déchirure au muscle couturier de la cuisse), Simon Doreille (œil).

Gap

Gardien : Martin Forslund 49/56 (88%).

Défenseurs : Ludovic Garreau - Jean-François Cal ; Yann Meyssirel - Jan Lukac ; Martin Zajicek - Ondrej Mertl.

Attaquants : Teddy Da Costa - Nicolas Ravoire - Jordane Fazende ; Alexandre Cornaire - Romain Moussier - Gabriel Da Costa ; Romain Masson - Patrick Turcotte - Benjamin Arnaud.

Remplaçants : Olivier Courally (G), Julien Parinet, Harold Teen Braak et Sébastien Vidal. Absents : Anthony Perez, Mickaël Perez et Viktor Stefanech (?).

 

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