États-Unis - Finlande (10 septembre 2004)

 

Demi-finale de la coupe du monde 2004.

Pour cette première demi-finale, Summanen titularise le coéquipier de Kiprusoff aux Flames de Calgary, Ville Nieminen, dont on raconte qu'il s'était fait drafter en NHL grâce au marquage individuel musclé sur Petri Varis lors du match de SM-Liiga qui devait normalement amener ce Petri Varis à être drafté.

Les premières minutes sont à l'image du jeu de troisième ligne habituel de Nieminen : les deux équipes sont très agressives à défaut d'être offensives. On voit clairement que les joueurs se craignent mutuellement car Finlande et États-Unis ont pratiqué un hockey similaire lors des matches précédents, à savoir une première ligne très talentueuse et d'autres blocs qui se contentent de porter le jeu près des cages adverses, avec souvent beaucoup de hargne dans les duels et en utilisant leur physique. À ce jeu, les Finlandais mèneront tout au long du match en nombre de charges, mais pas en nombre de buts. Et logiquement, le premier tiers se termine sans but.

Le même jeu fermé sera pratiqué lors du deuxième tiers. Les seules bouffées d'oxygène viennent des jeux de puissance qui offrent un peu plus de jeu et moins de charges. Grâce à une pénalité, les Américains vont réussir à ouvrir le score : Aki Berg ne parvient pas à couper le centre de Scott Gomez au deuxième poteau pour Doug Weight qui surgit démarqué et reprend de volée (1-0, 32'57). L'équipe qui a ouvert le score n'a encore jamais perdu dans cette compétition.

Le troisième tiers voit pourtant les Finlandais remonter. Esche et Kiprusoff font de beaux et spectaculaires arrêts mais l'Américain ne peut rien sur un tir de Numminen qui rebondit sur une crosse ou un patin et arrive directement dans la palette d'Olli Jokinen posté au centre qui est le plus vif à comprendre ce qu'il se passe et lancer (1-1, 45'04). Le coup de grâce vient dix minutes plus tard de l'inévitable Saku Koivu : la défense américaine laisse passer un centre de Ossi Väänänen d'abord mal contrôlé par Koivu, mais alors que le palet semble s'échapper derrière le but, il le remet dans sa palette et le glisse le long du poteau, alors qu'Esche n'en finissait pas de se relever.

"Kipper" et les Finlandais ferment la porte, même lorsque les Américains, encouragés par un Xcel Center à guichets fermés, seront à six contre quatre pour terminer la partie.

Élus hommes du match : Jason Blake pour les États-Unis et Teppo Numminen pour la Finlande.

Benoît Mantel

Commentaires d'après-match :

Ron Wilson (entraîneur des États-Unis) : "Je ne suis pas sûr que c'est le genre de match que les amateurs de hockey attendaient entre deux équipes de ce niveau, 29 tirs cadrés au total. Nous avons eu du mal à créer la moindre attaque, et eux aussi. Peut-être que leur stratégie était de nous endormir un peu. Si c'est le cas, ça a fonctionné. 'Kipper' est peut-être le gardien le plus souple que j'ai jamais vu. Je ne pense pas que nous l'ayons assez testé et je pense que c'était leur plan de jeu d'avoir une défense solide et d'attendre nos erreurs. Sur le deuxième but, nous n'avions pas de défenseur devant le but et les Finlandais ont eu l'ouverture. Chris Chelios [qui a annoncé sa retraite internationale à l'issue du match] a été pendant vingt ans un formidable ambassadeur du hockey américain. À ce que je sache, il n'y a pas un joueur dans l'équipe qui n'adore pas l'avoir pour partenaire. Dans le sport professionnel d'aujourd'hui, c'est une qualité unique, alors que beaucoup, après qu'ils ont commencé à gagner des sommes d'argent énormes, deviennent cyniques. J'espère que les jeunes qui seront les prochains leaders, les Gomez, Martin et autres, le prendront en exemple."

Raimo Summanen (entraîneur de la Finlande) : "Le match d'aujourd'hui s'est joué sur le mental. Vivre ou mourir. Habituellement, les équipes finlandaises meurent. C'est un grand pas pour le hockey finlandais, je suis fier que nous y ayons cru. Franchement, nous n'avions rien à perdre. Je ne pense pas encore à la finale. C'est facile d'y aller car nous serons les outsiders. Et cela réussit bien aux Finlandais. Tout le monde croit en Kirprusoff, on peut voir la confiance dans tous ses gestes. Encore une fois, Koivu a été l'homme du match. C'est notre leader."

 

États-Unis - Finlande 1-2 (0-0, 1-0, 0-2)
Vendredi 10 septembre 2004 à 19h00 au Xcel Energy Center de St. Paul. 18064 spectateurs.
Arbitrage de Dan Koharski et Marc Joanette (CAN) assisté de Brad Lazarowich et Greg Devorski (CAN).
Pénalités : États-Unis 8' (4', 4', 0'), Finlande 8' (2', 4', 2').
Tirs : États-Unis 17 (3, 7, 7), Finlande 12 (4, 3, 5).

Évolution du score :
1-0 à 32'57" : Weight assisté de Gomez et Martin (sup. num.)
1-1 à 45'04" : Jokinen assisté de Numminen
1-2 à 56'06" : Koivu assisté de Väänänen et Selänne
 

États-Unis (2' pour surnombre)

Attaquants :
Keith Tkachuk - Mike Modano - Bill Guerin
Tony Amonte - Doug Weight - Bryan Smolinski
Jason Blake (2') - Scott Gomez - Chris Drury
Steve Konowalchuk - Jeff Halpern - Jamie Langenbrunner

Défenseurs :
Ken Klee - Chris Chelios
Brian Leetch - Aaron Miller
Paul Martin - Brian Rafalski (4')

Gardien :
Robert Esche

Remplaçant : Rick DiPietro (G). Réservistes : John-Michael Liles, Eric Weinrich, Craig Conroy, Brett Hull, Brian Rolston, et Ty Conklin (G).

Finlande

Attaquants :
Jere Lehtinen - Saku Koivu (C, 2') - Teemu Selänne
Ville Peltonen (2')- Olli Jokinen - Tuomo Ruutu
Jukka Hentunen - Niko Kapanen - Mikko Eloranta
Jarkko Ruutu (2') - Riku Hahl - Ville Nieminen

Défenseurs :
Kimmo Timonen - Teppo Numminen
Aki-Petteri Berg (2') - Sami Salo
Ossi Väänänen - Toni Lydman

Gardien :
Miikka Kiprusoff

Remplaçant : Kari Lehtonen (G). Réservistes : Mikko Koivu, Antti Laaksonen, Niklas Hagman, Joni Pitkänen et Vesa Toskala (G). Parti : Janne Niinimaa.

 

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