Suède - Japon (25 avril 2004)

 

Championnats du monde 2004, premier tour, groupe C

Le voilà, reconnaissable à sa crinière blonde et en avance sur le planning attendu. Très déçu de l'élimination d'Ottawa au premier tour des play-offs NHL dans la "bataille de l'Ontario" contre Toronto, Daniel Alfredsson a mis 36 heures de réflexion à s'en remettre avant de décider à porter le maillot national. Arrivé hier soir, il joue en fin de compte dès aujourd'hui contre le Japon et va être l'homme du match.

Mais en attendant, la patinoire est sous le choc, car en à peine plus de trois minutes, c'est le Japon qui ouvre le score. Après une occasion manquée d'Andreas Salmonsson, les Asiatiques partent en contre, Stefan Liv repousse le slap de Kiyoshi Fujita, mais Takahiro Suzuki prend le rebond et bat le gardien suédois qui ne commence pas son tournoi de la meilleure des manières. Néanmoins, la sensation dure en tout et pour tout une minute, le temps pour Dick Tärnström d'égaliser. Ensuite, Salomonsson donne l'avantage à la Tre Kronor qui passe désormais son temps dans la zone adverse, à part deux minutes de pression japonaise en deuxième période.

La différence en technique et en vitesse est très nette, les Suédois prennent des tirs dans toutes les positions, mais leur tâche n'est pas évidente face à des adversaires regroupés devant leur cage. L'équipe japonaise ne fait que défendre, une tactique particulièrement frustrante, et joue même de plus en plus physique. L'écart est donc creusé de façon laborieuse, en particulier par un doublé de Daniel Alfredsson, dont un but-casquette à vingt secondes de la fin pour le gardien Yutaka Fukufuji qui va derrière ses buts pour dégager mais se fait contrer par le "Sénateur" qui marque dans les filets désertés.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Mark Mahon (entraîneur du Japon) : "Nous nous sommes bien battus. Notre plan de jeu était de leur livrer les extérieurs et de leur enlever le slot. 4-1 aurait été un résultat respectable, ce cinquième but est malheureux. Mais je pense que notre gardien a bien joué par ailleurs."

Chris Bright (attaquant du Japon) : "Jouer pour le Canada aux championnats du monde avait été une grande expérience pour moi. C'est génial d'avoir une nouvelle chance de jouer à ce niveau avec le Japon. En tant que personne, je suis honoré que les Japonais m'aient accepté comme un des leurs. L'idée de jouer pour eux a fait son chemin depuis deux ans et demi, et elle a vraiment décollé quand l'IIHF a changé les règles pour permettre aux joueurs ayant porté le maillot d'un pays d'en représenter un autre au bout de quatre ans dans le pays d'adoption et en cas de naturalisation. Pour moi qui ait souvent gagné dans ma carrière, je dois adopter un état d'esprit différent. Il n'est jamais facile de perdre mais il faut être prêt à lutter soixante minutes. Nous avons passé beaucoup de temps en défense, cela donne l'opportunité de faire des mises en échec. Cela fait partie de notre job et j'essaierai d'aider dans ce domaine si je peux."

Daniel Alfredsson (attaquant de la Suède) : "Nous avons fait ce que nous avions à faire. Nous avons fait une première période correcte, une deuxième couci-couça, et la troisième a été la meilleure. Même menés au score, ils n'ont même pas essayer d'attaquer. Leur seule chance était de marquer les premiers avec un peu de réussite et de défendre cet avantage, mais ce n'est pas comme ça qu'on développe une équipe de niveau international. Contre les Russes, nous devrons être agressifs et essayer de marquer plusieurs buts en début de match. Je pense que le titre se jouera entre cinq équipes, le Canada, la Slovaquie, la République Tchèque, la Russie - notre prochain adversaire - et nous."

Hardy Nilsson (entraîneur de la Suède) : "À mon avis, le point faible de l'équipe russe, ce sont ses joueurs de NHL. Vous comprenez, Yashin et Kovalchuk peuvent faire ce qu'ils veulent avec le palet, et par conséquent ils oublient parfois leurs partenaires. Ce n'est pas bon en général d'avoir deux joueurs au-dessus des autres dans une sélection. Mieux vaut avoir une formation équilibrée avec un bon niveau moyen. Contre les Russes, le match sera sûrement ouvert. Nous mettront l'accent sur l'attaque si cela nous est profitable, mais la Russie fera de même. Le duel sera intéressant, je n'en doute pas. Mais dès qu'il s'avérera qu'une équipe est plus forte, l'autre commencera à jouer défensivement."

 

Suède - Japon 5-1 (2-1, 2-0, 1-0)

Samedi 25 avril à 20h15 à CEZ Arena d'Ostrava. 5000 spectateurs.

Arbitrage de Danny Kurmann (SUI) assisté de Matthew Folka (GBR) et Pawel Meszynski (POL).

Pénalités : Suède 10' (0', 6', 4'), Japon 16' (6', 6', 2').

Tirs : Suède 45 (18, 12, 15), Japon 14 (5, 6, 3).

Évolution du score :

0-1 à 03'23" : Suzuki assisté de Fujita

1-1 à 04'25" : Tärnström assisté de Jönsson

2-1 à 09'13" : Salomonsson assisté de Tärnström et Hedström

3-1 à 28'17" : Alfredsson assisté de Påhlsson (sup. num.)

4-1 à 39'04" : Hedström assisté de Salomonsson

5-1 à 59'40" : Alfredsson

 

Suède

Gardien : Stefan Liv.

Défenseurs : Dick Tärnström - Niclas Hävelid ; Daniel Tjärnqvist - Christian Bäckman ; Ronnie Sundin - Per Hållberg.

Attaquants : Andreas Salomonsson - Samuel Påhlsson - Jonathan Hedström ; Daniel Alfredsson - Jörgen Jönsson - Andreas Johansson ; Magnus Kahnberg - Johan Davidsson - Niklas Andersson ; Mathias Tjärnqvist - Fredrik Sjöström - Jonas Höglund.

Remplaçant : Henrik Lundqvist (G).

Japon

Gardien : Yutaka Fukufuji.

Défenseurs : Fumitaka Miyaguchi - Kengo Ito ; Takayuki Kobori - Hirohuki Miura ; Junichi Takahashi - Joel Oshiro ; Nobuhiro Sugawara - Makoto Kawashima.

Attaquants : Masatushi Ito - Kiyoshi Fujita - Takahito Suzuki ; Kunihiko Sakurai - Yasunori Iwata - Tomohito Kobayashi ; Chris Bright - Yosuke Kon - Robert Miwa ; Chris Yule - Hiroshi Sato - Takeshi Saito.

Remplaçant : Jiro Nihei (G).

 

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