Allemagne - Kazakhstan (24 avril 2004)

 

Championnats du monde 2004, premier tour, groupe A.

Pour leur premier match, les Allemands affrontent l'équipe présumée la plus faible de leur groupe, le Kazakhstan à peine promu. Gonflés à bloc par une préparation globalement réussie, les hommes de Hans Zach restent cependant sur une défaite sévère face aux États-Unis lors de leur dernier match préparatoire. Ce match est l'occasion de retrouver le gardien des Washington Capitals, Olaf Kölzig, dans les cages allemandes pour la première fois depuis 1997 dans un championnat du monde .

Les Allemands montrent dès le début de la rencontre qu'ils sont les patrons sur la glace. Tobias Abstreiter se procure deux belles occasions coup sur coup mais à chaque fois Vitali Eremeïev est présent pour stopper les tirs de l'attaquant de Kassel. Une première supériorité numérique allemande sanctionnant une crosse haute de Mazunin va accentuer la pression sur les buts kazakhs. L'Allemagne domine ce début de match mais ne marque pas. Même s'ils sont totalement inefficaces en supériorité numérique, les Kazakhs parviennent à desserrer petit à petit l'étau et rééquilibrer les débats. Ils doivent cependant à nouveau subir le jeu lorsque Dmitri Dudarev est sanctionné pour une simulation. Eremeïev doit s'employer sur un slap de Mirko Lüdemann et un tir du poignet soudain de Tino Boos, mais les Kazakhs passent deux minutes assez tranquilles. Le gardien du Dynamo Moscou est encore mis à contribution sur un nouveau tir d'Abstreiter, l'Allemand le plus en vue dans ce premier tiers. Puis les coéquipiers de Stefan Ustorf se réfugient étonnamment dans leur tactique défensive qui leur va si bien, mais qui n'est peut-être pas adaptée à l'adversaire du jour. Il faut attendre une nouvelle supériorité numérique pour les voir porter à nouveau le danger dans la zone adverse. Et ce sont finalement les joueurs de Nikolaï Myshagin qui se procurent les meilleures occasions en cette fin de tiers : Alekseï Trochshinski file vers la cage allemande à sa sortie de prison et Roman Kozlov se trouve tout seul devant le slot lors d'une supériorité numérique. À chaque fois, Olaf Kölzig justifie son statut et s'interpose brillamment pour préserver un score vierge.

Les Kazakhs, visiblement décomplexés, hésitent de moins en moins à tenter leur chance en zone offensive allemande. L'attaquant du CSKA Moscou, Dmitri Upper, montre l'exemple par ses nombreux raids, pas toujours bonifiés comme il le faudrait. Et c'est peut-être au moment où on l'attendait le moins que l'Allemagne parvient à se libérer : Eduard Lewandowski déborde côté droit et son tir entre les jambes de Kuzmin surprend Eremeïev (1-0, 24'24"). Un grand soulagement pour la nombreuse colonie allemande qui a envahi les travées de la patinoire pragoise. On pense alors que les Allemands ont fait le plus dur et vont dérouler tranquillement le reste de la rencontre. Ce serait mal connaître ces surprenants Kazakhs. Lüdemann, après s'être signalé sur un nouveau slap en direction de Yeremeyev, perd le palet à sa ligne bleue. Une aubaine dont profite Fedor Polichshuk, mais il bute sur un Kölzig toujours impeccable. Les Allemands finissent quand même par craquer lorsque Evgueni Koreshkov adresse un tir entre les jambes de Molling que Kölzig, masqué par Samokhvalov, ne voit pas arriver (1-1, 34'05"). Une égalisation pas prévue au programme allemand, mais les hommes de Hans Zach réussissent à reprendre les devants avant la fin du tiers. Après avoir arrêté un tir à bout portant d'Ustorf, Eremeïev ferme mal son angle sur un tir anodin de Jochen Hecht. La revue vidéo confirme que le palet a bien franchi la ligne et l'Allemagne rentre au vestiaire avec un but d'avance (2-1, 37'11").

Après que Martinec a eu l'occasion de faire le break en début de troisième période, les Allemands donnent l'occasion aux Kazakhs de revenir dans le match. Frappés par une indiscipline inhabituelle (Kathan et Boos envoyés coup sur coup en prison), ils résistent dix secondes à trois contre cinq mais encaissent finalement un but sur un slap de Trochshinskiy dévié par le patin d'un défenseur allemand et repris victorieusement par Samokhvalov (2-2, 46'36"). Qui aurait pu prédire qu'à dix minutes de la fin les Kazakhs tiendraient toujours les Allemands en échec ? Certainement pas les Allemands eux-mêmes qui ne savent plus trop comment s'y prendre, assaillis par le doute. Pendant quatre minutes quasi-consécutives de supériorité numérique, ils multiplient les ratés et les approximations, ne parvenant pas à installer leur jeu de puissance. Alors que l'exploit kazakh semble de plus en plus probable, la libération vient sur un décalage de Reichel vers Morczinietz oublié devant la cage par la défense kazakhe. L'attaquant de Cologne ne laisse aucune chance à Eremeïev (3-2, 53'02). Un coup dur dont les promus ne se relèveront pas. Jan Benda profitera de leur relâchement défensif pour parachever le succès allemand en bonifiant une passe en profondeur de Kreutzer (4-2, 56'13"). Les Allemands ont finalement assuré l'essentiel mais ont eu très chaud face à de valeureux Kazakhs qui ont défendu leurs chances jusqu'au bout.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match :

Olaf Kölzig (gardien de l'Allemagne) : "J'étais vraiment nerveux avant le match car je n'avais pas joué aux championnats du monde depuis assez longtemps. Jusqu'à présent, je n'avais connu que des défaites. Ce fut un grand soulagement de recevoir le premier tir et de faire le premier arrêt. Je ne connais pas beaucoup de joueurs du Kazakhstan mais je sais au moins désormais qu'on ne peut plus prendre aucune équipe à la légère. Ils ont joué avec beaucoup d'intensité et nous avons dû être au top. Nous savons que les Lettons ont perdu aujourd'hui, donc ils voudront à tout prix gagner lundi et ils auront probablement Arturs Irbe dans les buts. C'est un grand gardien."

Nikolaï Myshagin (entraîneur du Kazakhstan) : "C'est dur de revenir à ce niveau après une coupure de six années. Nous avons payé au prix fort nos erreurs."

 

Allemagne - Kazakhstan 4-2 (0-0, 2-1, 2-1)

Samedi 24 avril à 20h15 à la Sazka Arena de Prague. 14310 spectateurs.

Arbitrage de Ole Stian Hansen (NOR) assisté de Milan Masik et Ales Lesnjak.

Pénalités : Allemagne 8' (4', 0', 4'), Kazakhstan 12' (6', 2', 4').

Tirs : Allemagne 32 (8, 12, 12), Kazakhstan 21 (6, 11, 4).

Évolution du score :

1-0 à 24'24" : Lewandowski assisté de Boos

1-1 à 34'05" : E. Koreshkov assisté de A. Koreshkov

2-1 à 37'11" : Hecht assisté de Abstreiter

2-2 à 46'36" : Samokhvalov assisté de Trochshinskiy (sup. num.)

3-2 à 53'02" : Morczinietz assisté de Reichel

4-2 à 56'13" : Benda assisté de Kreutzer

 

Allemagne

Gardien : Olaf Kölzig.

Défenseurs : Stephan Retzer - Mirko Lüdemann ; Jan Benda - Rob Leask ; Heiko Smazal - Jochen Molling ; Daniel Kunce - Andreas Renz.

Attaquants : Tomas Martinec - Stefan Ustorf - Thomas Greilinger ; Klaus Kathan - Martin Reichel - Andreas Morczinietz ; Jochen Hecht - Tobias Abstreiter - Daniel Kreutzer ; Boris Blank - Tino Boos - Eduard Lewandowski.

Remplaçant : Robert Müller (G).

Kazakhstan

Gardien : Vitali Eremeïev.

Défenseurs : Oleg Kovalenko - Evgueni Kuzmin ; Alekseï Trochshinsky - Denis Shemelin ; Vladimir Antipin - Artyom Argokov ; Andreï Savenkov - Evgueni Mazunin.

Attaquants : Anatoli Filatov - Dmitri Upper - Roman Kozlov ; Andreï Samokhvalov - Evgueni Koreshkov - Aleksandr Koreshkov ; Sergueï Aleksandrov - Fedor Polichshuk - Vadim Rifel ; Andreï Trochshinsky - Dmitri Dudarev - Anton Komissarov.

Remplaçant : Vitali Kolesnik (G).

 

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