Allemagne - États-Unis (21 avril 2004)

 

Match de préparation aux championnats du monde 2004.

Les Allemands en terminaient avec leur impressionnant programme de préparation aux championnats du monde (huitième match ce soir !) face à un adversaire prestigieux mais imprévisible, les États-Unis. Après trois matches et trois victoires face à l'Autriche, voilà que l'opposition montait d'un cran pour l'équipe de Hans Zach. L'entraîneur allemand récupérait pour l'occasion les finalistes de la DEL Martin Reichel, Sven Felski, Oliver Jonas et Rob Leask ainsi que l'expatrié nord-américain Christoph Schubert qui avait terminé les play-offs AHL avec Binghamton. Face à eux, les Américains de Peter Laviolette se présentaient en nombre restreint (trois lignes seulement) dans l'attente de renforts supplémentaires en provenance de NHL. Mais quelques valeurs sûres comme Chris Drury, Paul Mara, Mike Dunham, Aaron Miller, Battes Battaglia ou encore Mike Grier promettaient une opposition de qualité.

Les Allemands, mieux organisés, dominaient le début de rencontre. Comme on pouvait s'y attendre, la sélection américaine manquait de repères collectifs et ses joueurs devaient pour la plupart retrouver leurs marques sur une grande glace. Mais la défense donne des gages de solidité dès le début de la rencontre avec Keith Ballard et Brett Hauer qui remportent leur duel en un contre un face à Andreas Morczinietz et Jochen Hecht. Sur l'une des premières incursions américaines en zone d'attaque, Richard Park hérite d'un palet mal dégagé par la défense allemande à la ligne bleue et son tir côté droit en angle fermé trompe étonnamment Olaf Kolzig (0-1, 04'45"). Coup de froid pour la Mannschaft qui se remet en selle avec un jeu de puissance. Daniel Kreutzer se procure coup sur coup deux occasions en or d'égaliser mais manque à chaque fois de précision dans le dernier geste. A l'inverse sur une attaque rondement menée, Matt Cullen trouve Jeff Halpern derrière le filet dont la remise instantanée permet à Andy Roach de doubler la mise du revers (0-2, 09'45"). Pour la deuxième fois de la soirée, Kölzig encaisse un but douteux. Encouragés par ce départ en fanfare, les Américains prennent confiance à l'image de Chris Drury de plus en plus présent. Les Allemands pour leur part manquent singulièrement de réussite : Hecht échoue sur un deux contre un mené avec Kreutzer et un nouveau power-play est gaspillé malgré quelques tirs intéressants de la bleue de Ustorf et Retzer notamment. Et comme si cela ne suffisait pas, les Américains allaient enfoncer un peu plus les hommes de Hans Zach : passe lumineuse derrière le filet de Park pour Roach à la bleue, slap du défenseur de Mannheim et déviation subtile de Battaglia devant Kölzig (0-3, 19'31"). Et un, et deux, et trois zéro pour les boys de Laviolette à la pause !

Avec cette leçon de réalisme donnée au cours de la première période, les Américains ne pouvaient rêver meilleur départ. Les Allemands, retombés brutalement sur terre, ne savent plus trop quoi faire pour faire déjouer leurs adversaires. À tel point que ce sont les visiteurs qui prennent l'initiative du jeu et sans une intervention miracle de Martin Reichel sur la ligne, Kölzig aurait pu aller chercher une nouvelle fois le palet au fond de ses filets. Les Allemands vendangent les occasions les unes après les autres : Smazal alors qu'il a la cage ouverte, Reichel pourtant démarqué face à Dunham. Les tirs allemands sont certes dangereux mais souvent adressés dans des conditions idéales pour Dunham qui n'est presque jamais masqué. Au contraire, les Américains créent un trafic incessant devant Kölzig lorsqu'ils se trouvent en zone d'attaque. Dunham se signale une dernière fois sur un slap de Lüdemann avant de laisser sa place à Ty Conklin à la mi-match. Le gardien américain change, mais pas la physionomie du match. Les débats se musclent quelque peu à l'image de ce combat entre Battaglia et Schubert pour la maîtrise du slot devant la cage allemande. Les pénalités pleuvent mais les jeux de puissance sont inefficaces de part et d'autre. En fin de tiers, sur une entrée de zone de Malone, Andy Roach (le joueur de Mannheim, très actif ce soir) remet pour Jeff Jillson qui envoie instantanément le palet entre les jambes de Kölzig (0-4, 37'54"). Le réalisme américain a encore frappé...

Avec un tel score, l'enjeu du match est forcément limité à l'orée du dernier vingt. La seule question qui se pose est de savoir si oui ou non les Allemands vont finir par tromper le gardien américain. Mais Conklin tout comme Dunham est irréprochable. Il s'interpose avec brio sur un slap de Rob Leask, pourtant laissé libre de tout marquage lors d'une infériorité numérique. À son tour, Reichel rate une cage ouverte. Les Américains se contentent de défendre et... de commettre des fautes. Mais comme leurs adversaires se montrent d'un inefficacité chronique (notamment en supériorité numérique), ils n'ont pas à s'en faire. Martin Reichel symbolise à lui tout seul ce manque de réussite en ratant encore un cage grande ouverte. Quand ça veut pas, ça veut pas... Kölzig se montre bien trop juste sur une sortie hasardeuse probablement due à son manque d'habitude des grandes glaces, mais sa bévue est sans conséquence cette fois. Le troisième tiers, plus heurté que les précédents, s'achève sur un blanchissage pour Dunham et Conklin et une énorme frustration pour les Allemands.

Les Allemands sont redescendus sur terre après leurs trois victoires face à l'Autriche et cela leur fera peut-être le plus grand bien avant le début des championnats du monde. Le score est très sévère pour l'Allemagne qui a eu beaucoup d'occasions mais qui a été incapable d'en concrétiser une seule. C'est cette précision dans le dernier geste qu'il va falloir rapidement corriger à Prague. La prestation d'Olaf Kölzig (déjà pas très convaincant face à l'Autriche) est également très inquiétante. Espérons pour lui que sa saison noire à Washington n'ait pas trop entamé son capital-confiance, sinon Robert Müller ou Oliver Jonas pourraient bien avoir un temps de glace plus important que prévu à Prague. Par ailleurs, c'est le défenseur d'AHL Christoph Schubert qui sera le dernier joueur écarté de l'effectif allemand avant le départ pour la République Tchèque. Côté américain, cette large victoire, un peu inattendue pour une équipe fraîchement constituée, fait du bien au moral. Mais elle ne doit pas masquer une réussite maximum qui ne se retrouvera peut-être pas à chaque match. Les renforts attendus (en défense notamment) devraient aider à solidifier un ensemble déjà rassurant.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaire d'après-match

Hans Zach (entraîneur de l'Allemagne) : "Ce 0-4 pour notre dernier match amical arrive au bon moment. Les attentes ont été placées trop haut. Il y a eu trop de foin autour de la présence de deux joueurs de NHL (Kölzig et Hecht) dans l'équipe. Maintenant tout le monde sait où nous en sommes réellement."

 

Allemagne - États-Unis 0-4 (0-3, 0-1, 0-0)

Mercredi 21 avril à 18h45 à l'Arena de Nuremberg. 7822 spectateurs.

Arbitrage de M. Mandioni (SUI).

Pénalités : Allemagne 14' (0', 8', 6'), États-Unis 34' (4', 8', 12'+10' à Drury)

Évolution du score :

0-1 à 04'45" : Park assisté de Hauer

0-2 à 09'45" : Roach assisté de Halpern et Cullen

0-3 à 19'31" : Battaglia assisté de Roach et Park

0-4 à 37'54" : Jillson assisté de Roach et Malone

 

Allemagne

Gardien : Olaf Kölzig

Défenseurs : Stephan Retzer - Mirko Lüdemann ; Jan Benda - Rob Leask ; Heiko Smazal - Christoph Schubert ; Jochen Molling - Andreas Renz.

Attaquants : Sven Felski - Stefan Ustorf - Thomas Greilinger ; Klaus Kathan - Martin Reichel - Andreas Morczinietz ; Jochen Hecht - Tobias Abstreiter - Daniel Kreutzer ; Tomas Martinec - Tino Boos - Christoph Ullmann.

Remplaçant : Oliver Jonas (G).

États-Unis

Gardien : Mike Dunham puis Ty Conklin à 30'00".

Défenseurs : Paul Mara - Aaron Miller ; Andy Roach - Jeff Jilson ; Keith Ballard - Brett Hauer.

Attaquants : Ryan Malone - Chris Drury - Adam Hall ; Bates Battaglia - Erik Westrum - Mike Grier ; Jeff Halpern - Matt Cullen - Richard Park ; Dustin Brown.

 

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