Strasbourg - Dunkerque (10 avril 2004)

 

Barrage aller Super 16 / division 1.

La coupe de France avait prouvé si besoin que les meilleures équipes de D1 pouvaient rivaliser avec les formations de bas de tableau du S16. La lanterne rouge Dunkerque ne part donc vraiment pas favorite pour conserver sa place au plus haut niveau national. Elle a toutefois un dernier atout dans sa manche, puisqu'on savait que les blessures ces dernières semaines de Benjamin N'Guyen et Daniel Saint-Amant lui permettraient d'engager des jokers médicaux. Comme le règlement permet même de récupérer ceux-ci chez les clubs qui ont fini leur saison, c'est-à-dire tout le monde hormis les participants à ces barrages, le HGD s'est tourné vers les meilleurs non-internationaux français. Ainsi, on aurait pu retrouver deux actuels Mulhousiens face à Strasbourg, pour un étonnant derby alsacien par procuration. Mais, si l'Amiénois d'origine Mathieu Mille a accepté l'offre nordiste, le prêt du capitaine scorpion Lionel Bilbao n'a pu aboutir. C'est donc vers un autre ex-Angloy que Dunkerque s'est rabattu, en l'occurrence Jérôme Patard.

Heureusement qu'ils sont là pour donner un peu meilleure allure à une équipe dunkerquoise qui serait sinon venue à seulement deux lignes (Bochna n'a pas attendu ces barrages pour faire ses valises). On ne s'étonne donc guère de voir le HGD, en outsider qu'il est, imposer un défi physique. À ce jeu-là, c'est Strasbourg qui est le plus pénalisé, au point de passer plus de sept minutes consécutives en infériorité numérique. Une épreuve usante qui est finalement fatale alors que le retour à cinq contre cinq attendu est sur le point de survenir. Une seconde après que Himler a quitté le banc des prisons où il vient de passer quatre minutes pour une crosse haute, Karl Dewolf ouvre le score (0-1 à 12'49").

Strasbourg parvient à renverser la vapeur. Une pénalité contre Julian Marcos pour accrocher permet une égalisation de Sébastien Hohnadel, joueur complet, à la fois technique, endurant et combatif (1-1 à 15'16"). Et à neuf secondes de la pause, Maxime Schuchewytsch donne l'avantage à l'Étoile Noire (2-1 à 19'51"). La partie reste tendue, à l'image d'une altercation après la sirène entre Marcos et Brau-Arnauty.

Les deux équipes ont beaucoup donné au premier tiers-temps et semblent le payer au deuxième. L'intensité est plus faible et les occasions rares. Mais une action en apparence anodine relance le match. La fébrilité du poignet de Denis Larivière, bousculé par un attaquant au rebond d'un lancer dunkerquois, lui vaut de lâcher sa crosse qui vole vers l'arrière de la cage. L'arbitre M. Forget inflige alors un sévère tir de pénalité au gardien canadien pour jet de crosse, même s'il n'a pas vraiment été gênant pour l'offensive dunkerquoise. La sanction est transformée par Julian Marcos (2-2 à 36'53").

S'ils se posaient encore des questions quand ils avaient un maigre but d'avance, les Alsaciens peuvent désormais être certains que le score ne leur est pas favorable. Il leur faut mettre le turbo en début de troisième période. Deux pénalités vont les y aider. Un surnombre sifflé contre les Dunkerquois permet à Tommy Flinck d'envoyer un boulet de canon de la bleue dans les filets corsaires (3-2 à 41'41"). Puis un retenir infligé au capitaine visiteur Grégory Dubois donne l'occasion à Mathieu Saint-Marc de glisser le palet dans un trou de souris, un but qui sera attribué par erreur à Daniel Sevcik par l'arbitre (4-2 à 43'09"). Après ces deux prisons lourdes de conséquences, M. Forget, de peur qu'on lui reproche d'influencer la partie, ne sifflera plus la moindre pénalité malgré des actes d'indiscipline de part et d'autre. Quant à Karl Dewolf, il passe à l'action. D'abord, il remplace Peyre par Caillou dans les cages, et ensuite, comme il en a pris l'habitude, il n'attend personne pour réduire le score en seulement trente secondes, puisqu'on n'est jamais si bien servi que par soi-même.

Strasbourg se contente de sa victoire, mais ce petit but d'avance est-il réellement satisfaisant avant d'aller sur la petite glace dunkerquoise ? Le Wacken n'était-il pas le lieu le plus propice pour creuser l'écart ? Car ne nous y trompons pas : bien qu'il soit théoriquement le club de division inférieure, la supériorité technique de Strasbourg est indéniable. Les Dunkerquois ont des joueurs rapides et attaquent le plus souvent en force, faisant parler leur puissance par le centre ou sur l'aile droite. Mais les Strasbourgeois ont une palette de solutions beaucoup plus étendues, et ils ont les moyens de faire preuve de beaucoup plus d'inventivité dans leur jeu pour déjouer leurs adversaires. C'est au courage que le HGD s'est accroché, et il n'a certainement pas fait une mauvaise affaire.

 

Strasbourg - Dunkerque 4-3 (2-1, 0-1, 2-1)

Samedi 10 avril 2004 à 17h30 à la patinoire du Wacken. 1315 spectateurs.

Arbitrage de Philippe Forget assisté de Nicolas Lobry et Gilles Magnier.

Pénalités : Strasbourg 16' (12', 4', 0'), Dunkerque 22' (8', 10', 4').

Évolution du score :

0-1 à 12'49" : Dewolf assisté de Bécuwe

1-1 à 15'16" : Hohnadel assisté d'Escuder (sup. num.)

2-1 à 19'51" : Schuchewytsch assisté de Flinck

2-2 à 34'53" : Marcos (tir de pénalité)

3-2 à 41'41" : Flinck (sup. num.)

4-2 à 43'09" : Sevcik assisté de Mihalik (sup. num.)

4-3 à 43'39" : Dewolf

 

Strasbourg

Gardien : Denis Larivière.

Défenseurs : Milan Dirnbach - Damien Brau-Arnauty ; Frédéric Bastian - Pavol Mihalik ; Thibault Dumuis - Xavier Rénier.

Attaquants : Daniel Sevcik - Pierre-Hervé Coulombeix - Peter Himler ; Maxime Schuchewytsch - Stéphane Hohnadel - Tommi Flinck ; Olivier Escuder (C) - Damien Mehl - Mathieu Saint-Marc ; Thomas Frand - Thomas Reverdin.

Remplaçant : Antoine Intsaby (G). Absents : Vincent Lacaes, Éric Medeiros (blessés).

Dunkerque

Gardiens : Julien Peyre puis Rémi Caillou à 43'09".

Défenseurs : Karl Dewolf - Grégory Dubois ; Mathieu Mille - Ghislain Folcke ; Philippe Tanghe - Benoît Guillemot.

Attaquants : Jérôme Patard - Julian Marcos - Mathieu Becuwe ; Mickael Bardet - Maxime Boschetti - Clément Thomas.

 

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