Finale de la LNA suisse, deuxième manche.

Comme on le pressentait à la fin du premier match, Lugano a retrouvé sa discipline défensive, et cela promet donc un duel plus serré et intense, à défaut de proposer un jeu ambitieux car les deux équipes sont prudentes et attendent une erreur adverse. Par exemple celle de Martin Steinegger à la douzième minute qui a pourtant toute la place pour relancer mais qui donne le palet à Raffaele Sannitz, le jeune Tessinois qui échoue de près sur Marco Bührer. Malgré cette occasion ratée, Lugano se satisfait de mieux parvenir à contrôler le très bon jeu de puissance bernois lors de ce premier tiers-temps conclu sur le score de 0-0.

Mais ce n'est plus le cas en deuxième période lorsque Mark Astley prend une pénalité stupide pour obstruction. Une seconde avant sa sortie de prison, un bon travail de Rüthemann permet à Yves Sarault de déflorer la marque. Le match est ainsi débloqué. Mené au score, Lugano n'a plus le choix et se lance à l'attaque, parvenant même à s'installer en zone offensive à égalité numérique. Mais le gardien Marco Bührer est décisif dans ces moments-là pour préserver sa cage inviolée.

Et le tournant du match se produit à la dernière minute de ce deuxième tiers-temps. Une nette charge avec le coude de Marc Weber sur Olivier Keller est oubliée par l'arbitre Reto Bertolotti, et pendant que le défenseur de Lugano reste sonné sur la glace (groggy, il ne rentrera plus du match), ses coéquipiers se retrouvent de facto en infériorité numérique... et André Rötheli inscrit alors le 2-0, malgré les protestations outrées des visiteurs.

Berne peut ensuite contrôler son avance au troisième tiers-temps. Petteri Nummelin retrouve tout de même ses qualités d'artilleur pour percer enfin la muraille Bührer. Son tir est si violent qu'il ressort des cages aussi vite qu'il y est rentré, contraignant l'arbitre à demander la vidéo avant de valider le but. Mais la victoire est dans la poche pour Berne, même si Sébastien Bordeleau n'est pas en réussite. Après avoir déjà trouvé un poteau avant-hier, il rate un but presque tout fait à deux minutes et demie de la fin, et n'arrive pas un peu plus tard à viser la cage laissée vide par Rüeger pour jouer le tout pour le tout.

Lugano n'est pas encore au bout de sa peine. Les attaquants étrangers Maneluk et Peltonen, fatigués, ont un rendement moindre, et les internationaux Adrian Wichser et Flavien Conne, très discrets, n'arrivent pas à prendre le relais. Berne a imposé sa supériorité athlétique tout en restant dans le respect des règles (hors l'action litigieuse de Weber). Le manque d'agressivité sur le palet de Lugano s'est fait sentir dès les engagements face à des centres redoutables comme Bordeleau, Dubé et Rötheli : 40 mises au jeu à 26 en faveur de Berne.

Dans une finale réduite cette année au meilleur des cinq manches (au lieu de sept), Lugano est déjà en grande difficulté. Il n'a plus le droit à l'erreur et il lui faudrait maintenant remporter les trois dernières rencontres... mais n'est-ce pas ce qu'il a déjà fait en demi-finale ?

Commentaire d'après-match

Larry Huras (entraîneur de Lugano) : "Dans les deux premières périodes, nous nous sommes compliqués nous-mêmes la vie, en ne jouant pas à la vitesse nécessaire et en faisant souvent une ou deux passes de trop. Ça allait mieux dans le dernier tiers-temps parce que nous avons mis plus d'énergie dans notre jeu et que nous nous sommes projetés avec plus de décision en zone offensive. Mais il faut admettre que cela a été possible aussi parce que Berne menait 2-0. Étant plus impliqués en phase défensive, ils ont alors laissé plus d'espaces en zone neutre. Ce n'est pas un épisode qui a décidé du match, je voudrais émettre un jugement plus complexe. Primo, nous ne tirons pas assez et nous faisons souvent la passe de trop. Secundo, il est inutile de nier que Berne a en ce moment des lignes plus inspirées que nous. Il n'y a qu'à voir comment celle de Bordeleau, Ziegler et Schrepfer a neutralisé sans gros problèmes celle de Gardner, Peltonen et Maneluk, tout en se créant en plus des occasions dangereuses. Et je pourrais continuer en parlant par exemple de la lucidité défensive, mais tout se résume en quatre mois : nous devons jouer mieux. Il n'est pas normal pour la meilleure attaque de la saison régulière de ne marquer qu'un but en deux rencontres. Sur le deuxième but, Bertolotti a pris sa décision, cela ne vaut pas la peine d'en parler, d'autant que nous aurions dû dégager le palet sur cette action et que nous ne l'avons pas fait. Ce ne sont pas les arbitres qui marquent les buts, c'est à nous de le faire, assumons nos responsabilités..."

Berne - Lugano 2-1 (0-0, 2-0, 0-1)

Samedi 3 avril à 20h00 au Resega de Lugano. 16771 spectateurs (guichets fermés).

Arbitrage de Reto Bertolotti assisté de Jürg Simmen et Adrian Sommer.

Pénalités : Berne 6' (2', 2', 2'), Lugano 6' (4', 2', 0').

Tirs : Lugano 21, Berne 29.

Évolution du score :

1-0 à 25'09" : Sarault assisté de Dubé et Rüthemann

2-0 à 39'35" : Rötheli assisté de Weber et Sarault

2-1 à 49'13" : Nummelin assisté de Sutter et Gardner (sup. num.)

Gardien : Marco Bührer.

Défenseurs : Sylvain Lefèbvre - David Jobin ; Rolf Ziegler - Dominic Meier ; Martin Steinegger - Beat Gerber ; Marc Leuenberger.

Attaquants : Ivo Rüthemann - Christian Dubé - Yves Sarault ; Rolf Schrepfer - Sébastien Bordeleau - Thomas Ziegler ; Marc Weber - André Rötheli - Alex Châtelain ; Steven Tschannen - Luca Cereda - Vjeran Ivankovic.

Remplaçant : Marc Eichmann (G). Absents : Philippe Furrer (hanche), Patrik Juhlin (fracture du poignet), Philippe Wetzel (épaule), Caryl Neuenschwander (genou), Igor Chiriaev (étranger surnuméraire).

Gardien : Ronnie Rüeger (sorti de sa cage à 58'37").

Défenseurs : Steve Hirschi - Mark Astley ; Patrick Sutter - Petteri Nummelin ; Olivier Keller - Noël Guyaz ; Andreas Hänni.

Attaquants : Keith Fair - Jean-Jacques Aeschlimann - Andy Näser ; Mike Maneluk - Ryan Gardner - Ville Peltonen ; Adrian Wichser - Flavien Conne - Sandy Jeannin ; Daniel Peer - Régis Fuchs - Raffaele Sannitz ; Krister Cantoni.

Remplaçant : David Bochy (G). Absents : Éric Lecompte, Mike Fountain (étrangers surnuméraires).

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