Genève-Servette - Berne (18 mars 2004)

 

Demi-finale de la LNA suisse, deuxième manche.

La première mauvaise surprise pour Genève-Servette a eu lieu dans l'après-midi. Le juge de la Ligue Nationale n'a pas donné suite à la cassette vidéo du coup de crosse porté par Sébastien Bordeleau sur Jan Cadieux, car elle a été envoyée cinq heures trop tard par le club genevois pour être prise en considération. La seule personne suspendue ce soir, c'est donc... Chris McSorley, l'entraîneur du GSHC expulsé avant-hier pour avoir maltraité la porte de la balustrade de la BernArena, car il était sous le coup d'un sursis datant d'une déroute en saison régulière à Rapperswil, ce que tout le monde avant oublié. Les Aigles se présentent donc sans leur coach auprès d'eux, lui qui aime bien être impliqué dans le jeu le plus près possible.

Ils commencent néanmoins bien le match. Même s'il n'avait pas pu s'entraîner après le coup de Bordeleau, Jan Cadieux ne va pas si mal que ça puisqu'il ouvre le score. Mais, alors que les Genevois sont en supériorité numérique, Marc Weber intercepte le palet et, avec un relais de Steinegger, se lance dans une contre-attaque fatale. Déjà le tournant du match, alors qu'on ne joue que depuis dix minutes. La domination des locaux est ensuite moins sensible, l'organisation défensive bernoise plus présente.

Les Ours sont plus agressifs, en deuxième période, mais également plus rapides. Ils exploitent une mésentente de la défense genevoise pour partir en contre et prendre l'avantage sur un puissant lancer de la bleue de Marc Leuenberger. Dans ce duel des défenses où les deux gardiens sont fréquemment sollicités, c'est Berne qui dicte sa loi. Seul Reto Pavoni permet à Genève-Servette de ne pas sombrer complètement, mais il laisse néanmoins passer un tir de Cereda entre ses jambières. Le GSHC s'occupe toujours de protéger sa zone, par réflexe conditionné, mais ne sait plus rien faire d'autre, surclassé par les Bernois.

Mais l'évènement que l'on retiendra sans doute de ce match s'est produit à la trente-cinquième minute. Coupé à la main droite quelques minutes plus tôt, Philippe Bozon subit alors une charge rude mais correcte de Thomas Ziegler, qui réveille sa douleur à l'épaule. Même le guerrier megévan, qui joue déjà sous infiltrations depuis deux semaines et qui trouve difficilement le sommeil, ne peut pas en supporter autant. Il quitte la glace et fait peut-être ses adieux au hockey suisse par la petite porte. Il semble en effet certain désormais qu'il ne jouera plus à Genève-Servette. Les dirigeants du club possédé par Anschutz se sont joués de lui, ils ne veulent même plus lui proposer la nouvelle place de quatrième étranger européen ou assimilé, mais ne sont plus disposés à lui offrir un contrat que comme cinquième étranger, à condition qu'il s'engage lui-même dans des procédures judiciaires qui feraient exploser le système suisse tout entier. Ne voulant pas être un pantin, il ne prendra pas ce chemin miné.

 

Commentaires d'après-match (dans La Tribune de Genève et sur Planète Hockey)

Chris McSorley (entraîneur de Genève-Servette) : "Ce fut une faillite générale, poste par poste. Mes joueurs n'ont tenu le coup que dix minutes avant de se voir littéralement déclassés. Trop facile pour certains de se montrer sur la glace uniquement pour toucher leur salaire."

Philippe Bozon (attaquant de Genève-Servette) : "Cela ne va vraiment pas bien. Autant moralement que physiquement. Cela fait maintenant deux semaines que j'enchaîne les blessures et les piqûres pour couvrir les douleurs. Après ma fracture au visage, je me suis pris un slapshot dans le pied mardi à Berne (pied enflé), une coupure à la main ce soir et une blessure à l'épaule qui date de quelques semaines. Cette fois, c'en est trop, je n'en peux plus. Pour moi, c'est terminé ! En tous les cas pour le moment. À moins que les gars me fassent le cadeau d'une place en finale. Qui sait, j'ai peut-être joué mon dernier match ce soir. Mais je préfère ne pas y penser et ne pas en parler."

Gérald Métroz (agent de Philippe Bozon) : "Avec ce qu'il a apporté au club et ce qu'il représente, je le vois mal perdre son temps à son âge devant un tribunal."

Kent Ruhnke (entraîneur de Berne) : "J'ai vu des Genevois fatigués et avec moins d'enthousiasme que prévu. Nous avions pour mission de calmer le jeu et de ne pas mettre trop d'électricité dans la partie. L'absence de Chris McSorley a pénalisé son équipe. Ses émotions ont manqué à ses joueurs lors des moments clés."

 

Genève-Servette - SC Berne 1-4 (1-1, 0-1, 0-2)

Jeudi 18 mars à 19h30 à la patinoire des Vernets. 5898 spectateurs.

Arbitrage de Brent Reiber assisté de Gilles Mauron et Paul Rébillard.

Pénalités : Genève-Servette 12' (6', 4', 2'), Berne 22' (8'+10', 4', 0').

Évolution du score :

1-0 à 04'17" : Cadieux assisté de Pont et Ott

1-1 à 10'15" : Weber assisté de Steinegger (inf. num.)

1-2 à 22'11" : Leuenberger assisté de Bordeleau et Ziegler

1-3 à 52'06" : Cereda assisté de Lefèbvre et Ziegler

1-4 à 58'45" : Sarault assisté de Bordeleau et Jobin (cage vide)

 

Genève-Servette

Gardien : Reto Pavoni (sorti de sa cage de 58'33" à 58'45").

Défenseurs : Martin Höhener - Brett Hauer ; Robin Breitbach - Ralph Ott ; Wesley Snell - Nicolas Studer ; Philipp Rytz.

Attaquants : Daniel Meier - Gian-Marco Crameri - Philippe Bozon ; Jan Cadieux - Benoît Pont - Oleg Petrov ; Mattia Baldi - Paul Savary - Bruno Brechbühl ;Yvan Benoît - Kévin Romy - Thomas Déruns ; Jérôme Bonnet.

Remplaçant : Blaise Pierroz (G). Absents : Igor Fedulov (blessé), Bob Lachance (étranger surnuméraire).

Berne

Gardien : Marco Bührer.

Défenseurs : Sylvain Lefèbvre - David Jobin ; Martin Steinegger - Beat Gerber ; Rolf Ziegler - Dominic Meier ; Marc Leuenberger.

Attaquants : Ivo Rüthemann - Christian Dubé - Yves Sarault ; Luca Cereda - André Rötheli - Thomas Ziegler ; Marc Weber - Sébastien Bordeleau - Alex Châtelain ; Cédric Botter - Steven Tschannen - Vjeran Ivankovic.

Remplaçant : Marc Eichmann (G). Absents : Rolf Schrepfer (suspendu), Philippe Furrer (hanche), Patrik Juhlin (fracture du poignet), Philippe Wetzel (épaule), Igor Chiriaev (étranger surnuméraire).

 

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