Grenoble - Tours (16 mars 2004)

 

Quart de finale du Super 16, première manche.

Ce premier match de play-offs de la saison n'a pas attiré la grande foule, loin de là. Match en semaine, prix des places à la hausse, affiche peu attractive, chacun pourra trouver l'explication parmi ces différents éléments. Toujours est-il que les choses sérieuses commençaient enfin dans ce Super 16 2003-04, et Grenoble se doit de confirmer son statut de leader face à une équipe de Tours qui reste sur trois défaites consécutives en championnat.

Les Brûleurs étaient attendus au tournant après leurs deux défaites consécutives de la semaine passée (une première cette saison !). Et le début de match ne fit que confirmer les craintes concernant le fléchissement grenoblois. À peine une poignée de secondes jouées et Frantisek Pulscak le long des balustrades centre pour Zdenek Novosad dont la déviation trompe imparablement Rolland au grand dam de la défense grenobloise bien passive (0-1, 00'45"). Pas très bon pour la confiance d'une équipe qui a encaissé onze buts lors de ses deux dernières rencontres et qui prône un jeu défensif. Les Brûleurs sont d'ailleurs très hésitants et la défense grenobloise donne des signes de fébrilité. Tours joue crânement sa chance en ce début de match mais deux fautes consécutives mettent en difficulté les Diables Noirs. Les partenaires de Bachelet prennent leur temps mais parviennent finalement à capitaliser cette longue supériorité numérique (plus de trois minutes donc quelques instants à cinq contre trois). Dans le rôle du sauveur ? Benjamin Agnel qui effectuait son retour après une longue absence ! En embuscade au second poteau et bien servi par Forsell, il plaçait le palet en lucarne pour l'égalisation (1-1, 08'27"). Comme on le dit parfois, l'arbitrage finit toujours par s'équilibrer, et ce fut au tour des Diables Noirs de profiter de deux pénalités grenobloises d'affilée. L'infériorité numérique grenobloise, malmenée contre Rouen et Villard, passait un premier test concluant. Encouragés, les Brûleurs repartaient de l'avant. Sami Kaartinen faisait valoir sa pointe de vitesse en débordant côté gauche la défense tourangelle et trompait Hiadlovsky d'un tir bien placé (2-1, 16'51"). Ce but permettait au moins à Grenoble de virer en tête à la fin de la période et de ne pas à avoir à courir après le score. Ce fut bien la seule satisfaction des Brûleurs qui avaient passé vingt minutes crispantes.

Le début de deuxième période allait d'ailleurs confirmer la fragilité de la position grenobloise. Après quelques minutes balbutiantes, Igor Boriskov bénéficiait des largesses défensives grenobloises pour placer, à l'arrêt, un magnifique palet dans la lucarne de Rolland. Du grand art qui relançait les Diables Noirs (2-2, 25'25"). La plaisanterie n'était visiblement pas du goût de Gérald Guennelon, très agacé par la prestation de ses joueurs. Il décidait donc de chambouler son alignement en introduisant Christophe Tartari sur la première ligne et Cyril Papa sur la troisième. Shchevelev et De Murcia goûtaient pour leur part les "joies" du bout du banc. Du sang neuf qui allait apporter plus d'énergie à l'équipe grenobloise. Les deux juniors ne ménageait pas leur peine et les Brûleurs de Loups trouvaient un nouveau souffle. C'est à nouveau par la grâce d'une supériorité numérique (Paillet) qu'ils allaient faire la différence. Après avoir installé le jeu de puissance, Jesse Saarinen s'avançait sans opposition pour fusiller Hiadlovsky d'un slap puissant (3-2, 28'46"). Le jeu allait ensuite se durcir quelque peu, se montrant plus "digne" d'une rencontre de play-offs. L'arbitre sifflait à tout va et le jeu à cinq contre cinq devenait rarissime. Mais chaque équipe campant sur ses positions, cette montée d'adrénaline ne fit ni gagnant ni perdant, si ce n'est Benoît Paillet qui prenait dix minutes de méconduite... À signaler quand même le deux contre un mené par Baptiste Amar qui échoue d'un rien après avoir effacé le défenseur et cette reprise instantanée de Kaartinen qui trouve le gardien alors que la cage était grande ouverte. Deux occasions en or que les joueurs de Guennelon espéraient ne pas regretter dans le dernier vingt.

Après avoir souffert en première période puis s'être retrouvé en seconde, les Brûleurs de Loups proposaient enfin un jeu plus sûr et conforme à celui qui leur a permis de se hisser au somment de la poule Magnus. Pour preuve, les occasions tourangelles se faisaient beaucoup plus rares et la maîtrise du jeu était grenobloise. Les occasions des locaux se multipliaient au fil des minutes mais le score ne bougeait pas et Grenoble se trouva subitement en grand danger lorsque Forsell partait en prison pour deux minutes à moins de dix minutes du terme. Heureusement, les Isérois avaient retrouvé leur solidité en infériorité numérique et les Tourangeaux ne trouvaient pas de solution malgré un temps mort demandé par Robert Millette. Pire, ils laissaient s'échapper en break le capitaine grenoblois Benoît Bachelet qui remportait son duel avec Hiadlovsky d'un tir foudroyant en lucarne opposée (4-2, 52'38"). Ce but finissait de libérer les Grenoblois qui terminaient tranquillement la rencontre. Ils se permettaient même de rajouter un troisième but en supériorité numérique par Josef Podlaha, idéalement placé devant les cages (5-2, 58'36"). La cerise sur le gâteau pour le buteur tchèque qui retrouvait le chemin des filets pour la première fois depuis son retour de blessure. Les Dauphinois sont montés en puissance au fil de la rencontre et remportent un succès mérité et bon pour la confiance. Attention toutefois à ces Diables noirs qui sont restés dans le coup jusqu'à huit minutes de la fin. Revanche demain.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Grenoble - Tours 5-2 (2-1, 1-1, 2-0)

Mardi 16 mars à 20h15 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 1907 spectateurs.

Arbitrage de Marc Mendlowictz assisté de Nicolas Barbez et Damien Velay.

Pénalités : Grenoble 14' (4', 6', 4'), Tours 26' (4', 8'+10', 4').

Évolution du score :

0-1 à 00'45" : Novosad assisté de Pulscak

1-1 à 08'27" : Agnel assisté de Forsell et Saarinen (sup. num.)

2-1 à 16'51" : Kaartinen assisté de B. Bachelet et Amar

2-2 à 25'25" : Boriskov assisté de Desrosiers

3-2 à 28'46" : Saarinen assisté de Bonnard (sup. num.)

4-2 à 52'38" : B. Bachelet assisté de S. Bachelet (inf. num.)

5-2 à 58'36" : Podlaha assisté de Bonnard et Tartari (sup. num.)

 

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Jesse Saarinen - Jean-François Bonnard (A) ; Baptiste Amar - Simon Bachelet ; Stéphane Gachet - Roland Fougère.

Attaquants : Benjamin Agnel (A) [puis Christophe Tartari] - Tero Forsell - Josef Podlaha ; Sami Kaartinen - Jani Tuominen - Benoît Bachelet (C) ; Andrei Shchevelev [puis Cyril Papa] - Laurent Deschaume - Xavier De Murcia [puis B. Agnel].

Remplaçants : Fabrice Agnel (G), Romain Bachelet et Timo Bayon. Absents : Laurent Meunier (fracture du plateau tibial et déchirure ligamentaire) et Nicolas Antonoff (ligaments du genou).

Tours

Gardien : Vladimir Hiadlovsky.

Défenseurs : Marcel Simak - Frantisek Pulscak (A) ; Radek Stepan - Peter Bartek ; Vladimir Sabol.

Attaquants : Sébastien Decaens (C) - Julien Desrosiers - Zdenek Novosad [puis Boriskov] ; Jaroslav Balaz - Benoit Paillet (A) - Igor Boriskov [puis Jan Simko] ; Norbert Périnet - François Gleize - Maros Bartek ; Taras Bega.

Remplaçants : Guillaume Papillon (G), Olivier Vandecandelaere (souffre des adducteurs).

 

Retour au Super 16