Tours - Brest (13 mars 2004)

 

Match comptant pour la quatorzième et dernière journée de la poule Magnus du Super 16.

Avec la réception de Brest, l'ASGT conserve encore un mince espoir d'éviter le premier de la poule en quart de finale. Mais, trop diminués physiquement, tactiquement maladroits, et avec une infirmerie bien garnie, les hommes de Millette concèdent une défaite logique (3-5), synonyme de dernière place de poule Magnus.

D'entrée de jeu, les Diables noirs se heurtent à une équipe brestoise très bien organisée, solide défensivement et rapide en contre-attaque. Les locaux se doivent de faire le jeu et ouvrent le score sur un slap de leur grand défenseur Marcel Simak, bien servi par le duo Boriskov-Paillet (1-0, 10'55). Mais très vite, on se rend compte que Brest n'est pas un simple faire-valoir. Sans être brillante, sans pratiquer un jeu-champagne, l'équipe brestoise, avec ses grosses pointures, sait créer le danger sans crier gare. Et surtout, les Albatros savent profiter des erreurs de leur adversaire du jour pour marquer.

Quand, dans une rencontre très propre jusque-là, Norbert Périnet, qui reprend du temps de glace à la faveur des nombreux blessés côté tourangeau, regagne le banc de la prison (15'12), il ne faut pas plus de quarante secondes à Loïc Sadoun pour tromper Hiadlovsky et ramener les deux équipes à égalité (1-1, 15'54). Toujours les vieux démons de l'indiscipline, qui coûtent si cher à l'ASGT.

Encore plus incroyable, dans un silence total, les Brestois prennent tranquillement l'avantage et font le break dans la foulée, alors que l'ASGT avait nettement dominé le premier quart d'heure. Les Albatros seront bien aidés par un Hiadlovsky en manque total d'inspiration. Dino Grossi - Tourangeau très effacé l'année d'avant - et de nouveau Loïc Sadoun portent la marque à 3-1 pour les visiteurs. Le tout en trois minutes, trois minutes d'absence totale des coéquipiers de Decaens et donc aussi du gardien. Si Millette avait disposé d'une doublure solide, il aurait probablement effectué le changement. À la décharge du portier, le collectif tourangeau a disparu, les joueurs paraissent fatigués. On compte beaucoup sur le retour aux vestiaires pour remettre un peu d'ordre dans la maison.

Les deuxièmes tiers sont souvent de bonne facture pour l'ASGT. Mais ce coup-ci, la recette ne fonctionne plus. Sans ressort, sans imagination, les assauts tourangeaux se heurtent aux remparts brestois, solides, s'appuyant sur un Gabriel Bounoure parfait. Ce dernier ne pourra toutefois pas s'interposer sur le but de Maros Bartek, marqué avec rage, mais comme un aveu d'impuissance (2-3, 27'21). Revenir au score redonne un peu d'élan aux Diables noirs à l'image de Desrosiers, toujours remuant, de Decaens, capitaine montrant l'exemple dans le travail et le dévouement, mais, encore une fois, Brest, c'est du solide. Rien d'autre ne sera marqué. L'avantage brestois est mince, mais curieusement, on n'a pas la sensation que les Tourangeaux sont capables d'enflammer le match et de revenir.

Preuve en est, à la reprise du troisième tiers, le geste de Hiadlovsky qui lance sa crosse en désespoir de cause, ce qui lui vaut d'écoper de deux minutes et d'un tir de pénalité. Face à Ludek Broz, il parvient à capter la rondelle sans problème (41'31). Les Diables noirs ont peut être vu dans l'arrêt de leur gardien un signe favorable. Ils se lancent dans la bataille et croient même jouer de chance lorsque M. Avavian, l'arbitre de la soirée, siffle deux minutes de pénalité contre Tsyplakov pour obstruction (42'32). Mais, les hommes de Millette se découvrent et offrent des possibilités de contre que ne refusent pas de jouer Grossi et Mikel. Ce dernier ne tremble pas devant le portier tourangeau et redonne un bon bol d'air à ses équipiers (2-4, 44'00).

Il n'en fallait pas plus pour ruiner totalement les espoirs tourangeaux. Les Diables noirs laissent filer le match en donnant un peu le change, mais les jeux sont faits. L'ASGT a réalisé son objectif (être en quarts de finale), et désormais peu importe de finir à la huitième ou septième place. Il faut ajouter à ce match sans grand enjeu, la fatigue, les blessures, ce qui ne fait pas des critères de motivation supplémentaires. Bref, le troisième tiers se déroule sans grand suspens et on sent que les deux équipes laissent filer le chrono pour passer à autre chose.

Sans fougue, les Diables noirs se font même encore piéger par Loïc Sadoun qui inscrit son troisième but de la soirée (2-5, 50'31). À la limite de l'humiliation, devant leurs supporters, les hommes de Millette acceptent les provocations brestoises : Desrosiers et Broz s'accrochent, Mikel prend dix minutes de méconduite (54'47), Périnet et Borzik en remettent une couche. Finalement, le jeu se calme et Brest laisse un peu de mou dans sa garde défensive : Vladimir Sabol en profite pour réduire l'écart (3-5 à 58'07), sans porter à conséquence.

Pour leur dernier match en poule Magnus, les Tourangeaux ont raté leur sortie. Avec un banc diminué par les blessures, des joueurs apparemment fatigués, dans un match sans enjeu vraiment vital, l'ASGT a fourni une prestation médiocre. Elle affrontera en quart de finale Grenoble. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le match de ce soir ne doit pas franchement rassurer Millette, qui se veut pourtant optimiste dans l'optique du déplacement dans les Alpes.

Compte-rendu signé E. O'Grady

 

Commentaires d'après-match

Robert Millette (entraîneur de Tours) : "C'est Grenoble. Maintenant, ce que je crois, c'est qu'il faut repartir à neuf. On a travaillé pour cela toute la saison, faire cette Magnus-là, et la saison commence mardi. Pour ce qui est du match de ce soir, ce qu'il faut retenir, c'est que cela a été un bon test d'évaluation malgré la blessure de certains gars. On a voulu jouer avec le mal, pour voir comment on se sentait. Si on parle du match même, on a encore laissé entrer trop de filets. Deux filets vite faits après notre premier but, c'est cela qu'il faut travailler à ne pas donner dans les play-offs. C'est un problème de concentration. C'est dommage, les joueurs ont fait une belle partie, mais sur les cinq buts, il y en a trois qui n'ont rien à faire là. Des lancers à la bleue, il ne faut pas que ça rentre. Bien sûr Hiadlovsky fait un bel arrêt sur penalty mais on ne se mettra pas à genoux pour ça. C'est son job d'arrêter des palets, et s'il veut aller plus loin, il faudra qu'il en arrête d'autres encore. Je ne suis pas content de lui. Il va falloir qu'il se secoue, qu'il soit conscient qu'il n'est pas tout seul, qu'il y a une équipe derrière."

Julien Desrosiers (attaquant de Tours) : "C'est sûr que c'est un peu frustrant. Les erreurs de gardien de but sont toujours plus flagrantes que celles d'un défenseur ou d'un attaquant. Mais connaissant Vladimir [Hiadlovsky], il a du caractère, il va rebondir pour les play-offs. Moi, ce que je retiens du match de ce soir, c'est qu'on est passé à travers ce match sans en avoir d'autres blessés."

 

Tours - Brest 3-5 (1-3, 1-0, 1-2)

Samedi 13 mars 2004 à 20h00 à la patinoire de la rue de l'Élysée. 1100 spectateurs.

Arbitrage de Julien Avavian assisté de Damien Bliek et Éric Bouguin.

Pénalités : Tours 12' (2', 4', 6'), Brest 28' (2', 4', 12'+10').

Évolution du score :

1-0 à 10'55" : Simak assisté de Boriskov et Paillet

1-1 à 15'54" : L. Sadoun assisté d'Arcangeloni et Kysela (sup. num.)

1-2 à 16'25" : Grossi assisté de Provencher et Broz

1-3 à 18'05" : L. Sadoun assisté d'Y. Sadoun et Arcangeloni

2-3 à 27'21" : M. Bartek assisté de Desrosiers

2-4 à 44'00" : Mikel assisté de Grossi (inf. num.)

2-5 à 50'31" : L. Sadoun assisté d'Arcangeloni et Pulawski

3-5 à 58'07" : Sabol assisté de Balaz

 

Tours

Gardien : Vladimir Hiadlovsky.

Défenseurs : Marcel Simak - Frantisek Pulscak (A) ; Radek Stepan - Peter Bartek ; Vladimir Sabol.

Attaquants : Julien Desrosiers - Sébastien Decaens (C) - Zdenek Novosad ; Benoît Paillet - Jaroslav Balaz - Igor Boriskov ; Maros Bartek - François Gleize (A) - Taras Bega ; Norbert Périnet.

Remplaçants : Guillaume Papillon (G), Olivier Vandecandelaere, Carlos Paredes. Absent : Jan Simko (blessé).

Brest

Gardien : Gabriel Bounoure.

Défenseurs : Daniel Kysela - Tadeusz Pulawski ; Jan Mikel - Ivan Borzik ; Aleksandr Tsyplakov - Timo Kulonen.

Attaquants : Loïc Sadoun (A) - Stéphane Arcangeloni - Yven Sadoun ; Dino Grossi (C) - Ludek Broz - Jimmy Provencher ; Jérôme Veret - Janne Ijäs - Gianluca Tomasello.

Remplaçants : Julien Figved (G), Maksim Tikhonov, Bruno Maynard (A).

 

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