Tours - Grenoble (6 mars 2004)

 

Match comptant pour la douzième journée de la poule Magnus du Super 16.

L'ASGT a longtemps frisé la correctionnelle face au leader incontesté du championnat. Grenoble menait 6 à 0 à dix minutes de la fin. Ce n'est pas que l'ASGT ait été vraiment mauvaise ce soir. C'est qu'en face, devant un Patrick Rolland impeccable, c'est du costaud.

Comme souvent devant son public, Tours ne se pose pas de questions et attaquent sans retenue. Sous la pression des attaquants locaux, et notamment de Jan Simko, la défense de Grenoble est obligée de commettre la première faute (04'02). Deux minutes de supériorité numérique stérile pour les Diables noirs même si Desrosiers et Boriskov testent Rolland. Puis c'est au tour de Grenoble de profiter d'un avantage numérique. Et là, ce n'est pas la même chanson. Les Brûleurs de Loups installent rapidement leur jeu de puissance. Jean-François Bonnard hérite idéalement du palet et le place tranquillement, à ras de glace, dans les cages de Hiadlovsky (0-1, 07'14). Exactement vingt-deux secondes après le début de la pénalité. Un travail propre, sobre, efficace.

Et le scénario du début de rencontre recommence : Tours tente de faire le forcing mais se heurte à la défense grenobloise. Et dans ces cas-là, l'arme fatale, c'est le contre. Sur un palet perdu au mauvais moment par Igor Boriskov en position de "défenseur", Tero Forsell file au but et bat le gardien tourangeau pour la deuxième fois (0-2, 17'02). La fin du premier tiers se termine par une distribution de claques entre Sabol et Stepan d'un côté et les deux frères Bachelet de l'attaque de l'autre. La pause est la bienvenue.

Dès la reprise, on assiste à la même configuration de match. Grenoble maîtrise parfaitement son sujet, d'autant plus que Rolland commence à écœurer les attaquants tourangeaux, grâce à une présence plus que rassurante pour son équipe. Au lieu de faire bloc, l'équipe de Millette propose un jeu qui se délite de minute en minute. Et comme bien souvent, quand la différence ne se fait pas sur le plan tactique et technique, l'ASGT cherche le coup d'éclat individuel et le défi physique. Le problème, c'est que Grenoble a de l'expérience et du répondant. Logiquement, les Diables noirs se font prendre par la patrouille. Et ce sont autant d'occasions données à Grenoble d'enfoncer le clou sans trop se fatiguer : Simon Bachelet y va de son "petit" lancer pour le 3-0 (27'59).

À ce moment là, compte tenu des efforts fournis et devant le mur grenoblois qui semble infranchissable, l'ASGT est abasourdie. Un peu désorientée, moins de trois minutes plus tard, elle laisse même Christophe Tartari reprendre un rebond laissé par Hiadlovsky, bien seul (0-4, 30'17). Les deux frères Bartek ne parviennent pas à se maîtriser et écopent chacun de deux minutes de pénalité, ce qui donne de nouveau une supériorité numérique à Grenoble, mais à quatre contre trois. Ce qui ne change rien à l'affaire : quinze secondes plus tard, Jeff Bonnard s'offre son deuxième but de la soirée (0-5, 32'29).

L'addition commence à être très lourde. Et la soirée promet d'être longue puisque l'on vient seulement de dépasser la mi-match... Comble de malchance, Frantisek Pulscak sort sur blessure, ce qui déséquilibre un secteur de jeu défensif déjà bien mal en point. Son compère Marcel Simak se retrouve associé tantôt à l'attaquant de formation Norbert Périnet, tantôt à Olivier Vandecandelaere qui fait une rentrée délicate après sa blessure. Manque de repères évident...

La causerie de Millette, de retour aux vestiaires, ne semble pas avoir changé grand-chose : personne ne trouve le moyen de contourner la défense et encore moins de tromper Rolland. Désormais les Brûleurs de Loups jouent pour offrir un blanchissage à leur gardien. Très prudents, ils se contentent de bloquer les attaquants sur les côtés, un travail facilité par la pauvreté tactique du jeu offert par l'ASGT.

Desrosiers, d'habitude virevoltant, Decaens, Simko, Boriskov et dans une moindre mesure le reste de l'équipe ne déméritent pas si l'on considère simplement le fait de mouiller le maillot. On ne peut rien leur reprocher, si ce n'est justement ce jeu stéréotypé et parfaitement analysé par les Isérois. Les actions tourangelles butent sur Rolland, alors que de l'autre côté, Hiadlovsky voit de temps en temps arriver les Grenoblois et s'en va quérir le palet au fond de ses filets. Comme sur l'action de Roland Fougère (0-6, 49'38) : que le hockey paraît simple quand il est joué comme ça. Passes précises, du mouvement constant, de l'adresse technique, un cocktail bien indigeste pour les Diables noirs qui n'ont pas pris une telle correction depuis longtemps devant leur public.

Un public d'ailleurs qui réagira timidement sur la réduction du score par Julien Desrosiers servi par Boriskov (1-6, 53'42), puis par Igor Boriskov servi par Desrosiers (2-6, 58'25). Quoi qu'il en soit, les Grenoblois tenait depuis longtemps ce qu'ils étaient venus chercher, une victoire qui s'est dessinée rapidement, et sûrement plus facilement qu'ils ne l'auraient pensé.

Compte-rendu signé E. O'Grady

 

Commentaires d'après-match

Robert Millette (entraîneur de Tours) : "Je regrette que l'on n'ait pas pu marquer un but plus vite. Cela nous aurait aidé au niveau de la confiance. On est parti fort. Les dix premières minutes, on a bombardé leur but mais on n'a pas eu de réussite devant les filets. On a encore vu un gardien nous sortir un match grandiose."

Sébastien Decaens (attaquant de Tours) : "C'est une belle équipe, une belle machine. Pour moi, ce n'est pas leur gardien qui fait le match. On n'a rien fait pour l'énerver ; c'est toute l'équipe qui a été bonne. Il faut aussi que l'on se regarde dans le miroir : personne ne peut dire qu'il a fait une bonne performance aujourd'hui."

Gérald Guennelon (entraîneur de Grenoble) : "On ne pensait pas faire la différence aussi rapidement ici. On avait conscience de la valeur de cette équipe. Mais notre objectif était de gagner ce match-là, tout en préparant certaines choses."

 

Tours - Grenoble 2-6 (0-2, 0-3, 2-1)

Samedi 6 mars 2004 à 20h00 à la patinoire de la rue de l'Élysée. 1600 spectateurs.

Arbitrage de Julien Avavian assisté de Laurent Antunes et Éric Bouguin.

Pénalités : Tours 22' (8', 6', 8'), Grenoble 32' (10', 4', 8'+10').

Évolution du score :

0-1 à 07'14" : Bonnard assisté de De Murcia et Forsell (sup. num.)

0-2 à 17'02" : Forsell assisté de Saarinen

0-3 à 27'59" : S. Bachelet assisté de Kaartinen (sup. num.)

0-4 à 30'17" : Tartari

0-5 à 32'29" : Bonnard assisté de Shchevelev et Forsell (sup. num.)

0-6 à 49'38" : Fougère assisté de Deschaume

1-6 à 53'42" : Desrosiers assisté de Boriskov et Simak

2-6 à 58'25" : Boriskov assisté de Desrosiers

 

Tours

Gardien : Vladimir Hiadlovsky.

Défenseurs : Marcel Simak - Frantisek Pulscak (A) ; Radek Stepan - Peter Bartek ; Vladimir Sabol - Olivier Vandecandelaere ; Norbert Périnet.

Attaquants : Julien Desrosiers - Sébastien Decaens (C) - Igor Boriskov ; Jan Simko - Jaroslav Balaz - Zdenek Novosad ; Maros Bartek - Benoît Paillet - Taras Bega ; François Gleize (A).

Remplaçants : Erwan Lucas (G), Carlos Deveis.

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Jesse Saarinen - Jean-François Bonnard (A) ; Baptiste Amar (A) - Simon Bachelet ; Stéphane Gachet - Roland Fougère.

Attaquants : Christophe Tartari - Tero Forsell - Andrei Shchevelev ; Sami Kaartinen - Romain Bachelet - Benoît Bachelet (C) ; Cyril Papa - Laurent Deschaume - Xavier De Murcia.

Remplaçants : Fabrice Agnel (G), Martin Millerioux, Romain Laugier. Absents : Josef Podlaha (adducteurs), Benjamin Agnel (bassin), Laurent Meunier (fracture du plateau tibial et déchirure ligamentaire) et Nicolas Antonoff (ligaments du genou).

 

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