Brest - Grenoble (21 février 2004)

 

Match comptant pour la dixième journée de la poule Magnus 2004.

Vaincus deux fois seulement cette saison, les Brûleurs de Loups arrivaient à Brest avec le statut de grand favori et le fanion de leader. Lourdement handicapés par cinq absents de marque, les Isérois n'ont pourtant fait illusion que deux tiers-temps, bien aidés par un manque de réussite chronique des Brestois face aux cages... Néanmoins, malgré la brillante prestation de l'ex-Brestois Pat' Rolland, les Grenoblois, littéralement acculés en défense, ont fini par craquer face à la domination bretonne. C'est donc devant une patinoire enfin pleine et dans une ambiance du tonnerre que les Albatros ont étrillé, 4-3, un nouveau ténor, le troisième en trois matchs. Trois exploits consécutifs pour les Albatros qui se rapprochent désormais à vitesse grand V du quatuor de tête. Les Albatros s'apprêtent ensuite à recevoir les Villardiens, actuellement troisièmes... Gageons que Broz, encore auteur d'un match exceptionnel, Grossi et consorts continuent sur leur lancée et continuent d'offrir aux Brestois un si beau spectacle.

En ce début de partie, on bénéficie de la présence en guest-star de Stéphane Arcangeloni, présent pour mettre l'ambiance en tribune de presse. Autre invité de marque, c'est le maire François Cuillandre qui, deux semaines après sa dernière visite, nous gratifie à nouveau de sa présence. La domination, en ce début de match, est nettement à l'avantage des BDL qui font à de nombreuses reprises des frayeurs à Gabriel Bounoure, à l'image de Forsell et Meunier qui adressent de dangereux lancers toutefois non cadrés (02'27 & 03'00). Les pénalités allant également bon train du côté brestois en ce début de partie, Baptiste Amar en profite aussi pour bombarder depuis la bleue Bounoure qui dévie avec le manche de sa crosse (05'00). Provencher parvient toutefois à se sortir de l'étau grenoblois pour adresser un tir directement dans la niche de Rolland (06'22), juste avant que Bounoure fasse de même sur un lancer de Deschaumes (08'27). Malheureusement, les Bretons finissent par céder sous le joug des pénalités qui tombent de manière parfois imaginaire du sifflet de M. Bourreau et qui profitent en l'occurrence à Sami Kaartinen, présent devant le but pour dévier de manière imparable un bon lancer de Simon Bachelet (0-1 à 10'38). Dès lors, les Brestois se révoltent à l'inverse des Grenoblois qui se recroquevillent autour de leur but et procèdent habilement en contre à l'instar de Tartari qui s'échappe en solitaire pour finalement perdre son duel face à Bounoure (11'45), tout comme Kaartinen, pourtant parti en break depuis la ligne médiane en infériorité numérique (13'52). Les Albatros sont à ce moment-là proches du K.O. mais ils ne cèdent pas et continuent de presser devant Rolland tout heureux de voir Grossi manquer sa reprise seul face à lui (14'15). Pulawski et Loïc Sadoun ne connaissent pas plus de réussite en reprenant un palet vagabondant pourtant tout seul devant la cage (18'20) et Tomasello voit le palet qui flirte avec le mauvais côté du poteau plutôt que de sourire à son lancer astucieux (19'01).

À peine le resurfaçage passé que les Brestois se remettent tout de suite à l'attaque sous l'impulsion de leur capitaine Dino Grossi qui trouve rapidement le montant du but grenoblois (20'48). Pas de doute, la pression est bien brestoise, mais les contres n'en restent pas moins dangereux coté Grenoblois à l'image de celui de Laurent Meunier qui s'engouffre rageusement dans la défense brestoise avant de tirer sur Bounoure qui dévie (21'41). Néanmoins, M. Bourreau a visiblement changé de sens à son sifflet en deuxième période puisque ce sont les Isérois désormais qui subissent la loi du box-play. De quoi faire le bonheur d'artilleurs en chef tels que Mikel (23'30 & 25'46) ou Broz (23'55) qui mitraillent à distance un Rolland impeccable malgré l'intense trafic devant ses filets. Seulement, dominer n'est pas gagner, et les Albatros expérimentent dans toute sa dimension ce vieux dicton, d'autant plus lorsqu'Ivan Borzik voit son lancer s'écraser sur la base du poteau visiteur (28'11). Malgré tout, les Albatros ne se découragent pas et restent vigilants en défense, Bounoure repoussant bien un lancer de Deschaumes (30'10). Ils se remettent à l'attaque de plus belle sur des lancers de Borzik, qui voit Rolland revenir du diable vauvert alors que la cage était ouverte (31'00), ou de Loïc Sadoun qui voit quant à lui l'angle du but de Rolland renvoyer son tir depuis l'aile (32'12). Les efforts finistériens sont finalement payants puisque sur son aile Ludek Broz adresse une passe lumineuse devant le but grenoblois que Dino Grossi reprend de volée dans les airs pour tromper Patrick Rolland aussi surpris qu'impuissant (1-1 à 33'52). Provencher poursuit les efforts brestois en reprenant par deux fois un palet qui ne veut pas rentrer dans une cage pourtant grande ouverte (35'33) pendant que Meunier en contre voit pour son compte son lancer filer devant le but sans trouver de preneur potentiel (37'30). Malheureusement, si les Grenoblois tiennent bien en infériorité numérique, ils savent également mettre à profit leur jeu de puissance. Tero Forsell récupère une bonne passe de Christophe Tartari pour glisser le palet entre les jambières de Gabriel Bounoure (1-2 à 38'56). Coup dur pour les Albatros juste avant de retourner au vestiaire.

Au retour de la seconde pause, les Albatros se font peur suite à une bourde défensive qui profite à Cyril Papa mais son lancer est dévié par Bounoure (40'49). De quoi aiguiser un peu plus encore l'appétit des Brestois, mais Ijäs à bout portant voit son tir bloqué par le gardien (43'05) tandis que Provencher seul dans le slot manque la reprise (41'52). Mais les Brestois renouent enfin avec la réussite lorsque Borzik, suite à un service de Broz, transperce Rolland à bout portant grâce à un lancer surpuissant (2-2 à 44'29). Le public se remet à respirer de nouveau juste avant de s'enflammer pour de bon vingt secondes plus tard. Alors que Jérôme Veret s'échappe seul en breakaway, il est irrégulièrement accroché par Millerioux, sanctionné d'un tir de pénalité. Formalité pour le maître en la matière puisque Ludek Broz, sur un train de sénateur, trompe sans fioritures Rolland d'un tir pleine lucarne (3-2 à 44'49). Les Grenoblois tentent tant bien que mal de réagir mais l'euphorie s'est désormais emparée du camp brestois qui prend à la gorge des visiteurs tout surpris d'un tel retournement de situation. Tellement surpris que Baptiste Amar, le défenseur, se perd dans une subite envie offensive. Une trop belle opportunité pour les frères Sadoun qui s'échappent en deux contre un. Yven provoque l'ultime défenseur avant de transmettre à Loïc qui reprend instantanément et fait le break (4-2 à 48'10).

Les Brestois survoltés n'en finissent plus et le duo Tikhonov-Tomasello donne le tournis à Pat' Rolland qui finit par contrôler le palet pour permettre à son équipe de demander un temps mort (49'32) et de reprendre ses esprits. Tactique payante puisque les Brestois sont mis sur le reculoir et subissent désormais les assauts isérois, par Forsell en débordement pour un tir non cadré (49'49), Tartari pour une reprise devant le but (51'02), et Kaartinen au rebond d'un puissant lancer de la bleue de Simon Bachelet (51'57), mais sans réussite. Les Albatros tiennent bon mais n'acceptent pas la domination grenobloise et continuent d'attaquer par Loïc Sadoun dont le lancé atterrit dans la mitaine de Rolland (54'34). Seulement, les BDL se jettent désormais corps et âme à l'attaque, et Meunier ne peut affronter en duel Bounoure qui bénéficie de l'aide de Jan Mikel revenu in extremis pour contrer l'attaquant isérois (55'05). Ivan Borzik, auteur d'un superbe match, Ludek Broz et Dino Grossi n'en démordent et voudraient bien inscrire un cinquième but qui les mettrait définitivement à l'abri, mais c'est au contraire Grenoble qui réduit le score à trois minutes de la fin sur un rebond que transforme Laurent Deschaumes (4-3 à 57'35). Dès lors, l'angoisse se fait évidente dans les rangs bretons, d'autant plus que Meunier n'en finit plus de semer la zizanie et bombarde maintenant depuis la bleue la cage brestoise (58'05). Finalement, la sortie tardive de Rolland (59'23) ne permet pas à Grenoble de revenir. C'est debout que le public fait le décompte des cinq dernières secondes avant d'exploser et d'exprimer, dans un vacarme agréable finalement, sa joie toute légitime de voir les Albatros triompher avec la manière !

Compte-rendu signé William Boussard

 

Commentaires d'après-match

Gabriel Bounoure (gardien de Brest) : "Au début, on était un peu stressé, et ensuite, on a fait un bon match en sachant concrétiser quelques occasions face au but. Il faut aussi avouer que le penalty nous a fait beaucoup de bien. Défensivement, on a fait de bonnes choses également. Pour moi c'était un match particulier car j'ai eu pas mal de phases sans shoots. Dans ces cas-là, c'est toujours difficile de rester dans le match, mais quand ça arrive il faut être prêt. Au fur et à mesure, on a réussi à hausser notre niveau de jeu tandis que Grenoble a peut-être fait un excès de confiance par rapport au match aller. Ils ne devaient sans doute pas s'attendre à une telle opposition."

Gérald Guennelon (entraîneur de Grenoble) : "Brest n'a pas démérité ce soir, bien au contraire puisqu'ils nous ont mis énormément de pression, mais, sans chercher des excuses, c'est vrai qu'à l'heure actuelle on a un effectif particulièrement réduit entre les blessés et les trois joueurs malades qui ont fait l'effort de jouer quand même, donc c'est une passe un peu délicate. Avec un effectif complet, ça aurait sans doute été un autre match, mais Brest a su tirer son épingle du jeu et nous n'avons pas su rester sur nos fondamentaux. Je considère que c'est un match "sans". C'est notre cinquième gros match d'affilée puisqu'on a joué deux fois Mulhouse et deux fois Amiens. Je ne remets rien en cause pour autant, il s'agit juste de réfléchir à ce qui nous a manqué lors de ce match et de gommer ces défauts. En tout cas, Brest a amplement mérité sa victoire car ils nous ont bombardé dans la zone, ils ont été tous le temps dangereux, c'est une victoire complète à laquelle on n'a pas su répondre."

 

Brest - Grenoble 4-3 (0-1, 1-1, 3-1)

Samedi 21 février 2004 à 20h00 au Rïnkla Stadium. 800 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté d'Éric Bouguin et Benjamin Gremion.

Pénalités : Brest 16' (8', 6', 2'), Grenoble 18' (6', 8', 4').

Tirs : Brest 24 (5, 10, 9), Grenoble 21 (10, 5, 6).

Évolution du score :

0-1 à 10'38" : Kaartinen assisté de S. Bachelet et Amar (sup. num.)

1-1 à 33'52" : Grossi assisté de Broz et Provencher

1-2 à 38'56" : Forsell assisté de Tartari (sup. num.)

2-2 à 44'29" : Borzik assisté de Broz

3-2 à 44'49" : Broz (Tir de pénalité)

4-2 à 48'10" : L. Sadoun assisté de Y. Sadoun et Kysela

4-3 à 57'35" : Deschaumes assisté de Tartari et Gachet

 

Brest

Gardien : Gabriel Bounoure.

Défenseurs : Daniel Kysela - Tadeusz Pulawski ; Jan Mikel - Ivan Borzik ; Aleksandr Tsyplakov - Bruno Maynard (A).

Attaquants : Loïc Sadoun (A) - Janne Ijäs - Yven Sadoun ; Dino Grossi (C) - Ludek Broz - Jimmy Provencher ; Jérôme Veret - Gianluca Tomasello - Maksim Tikhonov.

Remplaçants : Julien Figved (G), Christian Élian, Sébastien Oprandi. Absent : Stéphane Arcangeloni (luxation de l'épaule).

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Martin Millerioux - Jean-François Bonnard (C) ; Baptiste Amar (A) - Timo Bayon ; Stéphane Gachet - Roland Fougère.

Attaquants : Andreï Shchevelev - Tero Forsell - Christophe Tartari ; Sami Kaartinen - Laurent Meunier - Cyril Papa ; Pierrick Bazin - Laurent Deschaume (A) - Simon Bachelet.

Remplaçants : Fabrice Agnel (G) et Romain Laugier. Absents : Josef Podlaha (adducteurs), Jesse Saarinen (grippé), Benoît Bachelet (blessé au doigt), Benjamin Agnel (fracture du bassin), Nicolas Antonoff (ligaments du genou), Xavier De Murcia et Romain Bachelet.

 

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