Rouen - Dunkerque (14 février 2004)

 

Match comptant pour la septième journée de la poule Nationale du Super 16.

Im-Peyre-méable !

L'organisation du club rouennais, acculée, a su communiquer dans l'urgence en utilisant à bon escient les moyens modernes de communication, Internet et le courrier électronique, afin de remplir au mieux la patinoire de l'île Lacroix qui, finalement, ne sonnait pas trop le creux à l'entame du match. Néanmoins, nous pouvons logiquement nous étonner de l'absence d'explication sur les raisons qui a fait que ce match, d'abord déplacé, fut reprogrammé avec seulement un quart d'heure de report par rapport, en fin de compte, à la date initiale prévue par le calendrier de la FFSG !

En plus d'être toujours soumis à la concurrence, le poste de gardien à Dunkerque est très délicat à occuper à cause d'un nombre de buts encaissés très conséquent. Il y a un mois, lors de la dernière venue des Corsaires en Normandie pour le compte du quart de finale de Coupe de France, Julien Peyre avait très honorablement joué la rencontre d'un bout à l'autre avec un pourcentage d'arrêts de 92%, et n'avait encaissé, finalement, "que" trois buts pour trente-huit tirs sur sa cage !

Ce soir, l'encore jeune gardien (23 ans) formé à Évry et Viry a encore plus épaté l'assistance en étant blanchi sur les deux (derniers) tiers qu'il a joué. Dunkerque, après un match (ennuyeux) longtemps tenu par les Rouennais - les deux premières périodes - aurait pu obtenir mieux, au moins un but d'écart, dans les dix premières minutes de l'ultime temps de jeu, si Éric Raymond n'avait paradé un excellent lancer de Mathieu Becuwe s'engouffrant seul devant lui (44'59). Moins de quatre minutes plus tard, c'est Daniel Carlsson qui sauvait le camp rouennais en se jetant de tout son long pour intercepter une passe décisive lors d'un contre Dunkerquois sur lequel les Boucaniers jouaient à deux contre un (48'52).

Auparavant, Damien Raux avait ouvert le score au cour du premier vingt en reprenant le rebond laissé par Rémi Caillou, le gardien ch'timi aligné au départ, sur un lancer de Pierre-Édouard Bellemare qui a souvent allumé les mèches rouennaises pendant la domination des Dragons (1-0 à 6'06). Une minute plus tard, Grégory Dubois, seul devant son but, en voulant contrôler la rondelle du patin, la déviait en définitive dans sa propre cage (2-0 à 7'04). Ce but "c.s.c." sonnait la mutinerie corsaire. Tout d'abord, hélas, improductive, car les visiteurs faillirent encaisser un troisième but. Ils ne devaient leur salut qu'à la maladresse anormale de Kimmo Salminen sur un breakaway, où l'ailier finlandais avait pourtant magnifiquement embarqué le portier adverse, se procurant ainsi une cage grande ouverte (13'33) ! L'orage passé, Benoît Guillemot inquiétait Éric Raymond qui s'employa à un parfait arrêt (14'48). Mais sur la remise en jeu, Benoît Pourtanel, indolent, regardait sans sourciller son adversaire direct, Benjamin N'Guyen, enfiler (2-1 à 14'51). Déjà, l'arrière rouennais avait montré à Gap sa nonchalance sur le but de Stéphane Ravoire. Une insuffisance directe qui à chaque fois coûte une cassure, et tout le bon travail de l'équipe est ainsi directement remis en cause ! Heureusement, graciant l'ex-Angevin, Kimmo Salminen recouvrait tout son talent. Le Finlandais faisait un numéro personnel derrière la cage avant de revenir sur le côté droit pour glisser la rondelle par on ne sait où et inscrire le troisième but normand (3-1 à 15'39). C'était le sixième lancer des Dragons. En fin de période, pendant un jeu de puissance, Alexandre Lefebvre, en pivot devant la cage, idéalement servi par Simon Lacroix, reprenait la passe du Québécois, sans laisser la moindre chance à Rémi Caillou qui achevait là son calvaire (4-1 à 17'15).

En effet, après la pause, Julien Peyre le remplaça dès le retour sur la glace des deux équipes. La physionomie du match ne changea guère. Rouen dominait toujours, mais cette fois sans concrétiser ses opportunités à l'image d'une bonne action d'Arnaud Briand (24'36). Puis, Daniel Saint-Amant, passant la ligne bleue, profitait d'un relâchement d'attention pour envoyer un missile en pleine lucarne gauche d'Éric Raymond (4-2 à 27'46). Ce très joli but détournait les spectateurs de leurs conversations et autres bavardages qui reprirent de plus belle pendant le dernier vingt. Une dernière période où Dunkerque, plus agressif, ne parvenait pas à rétablir une situation qui va certainement contraindre les Corsaires à jouer un barrage contre une équipe de division 1. Leur dernière chance de rester dans le grand bal du Super 16 la saison prochaine.

Compte-rendu signé Thierry Frechon.

 

Commentaire d'après-match (dans La Voix du Nord)

Karl Dewolf (entraîneur de Dunkerque) : "Les garçons ont fait preuve de discipline et n'ont jamais baissé les bras. Dommage cependant qu'il existe deux catégories : ceux qui sont à cent pour cent pour que le club garde sa place en élite, et d'autres qui traînent la patte... Si la prestation de ce soir peut se reproduire pour les rencontres à venir, sûr qu'il reste encore un petit espoir. Pour cela, il faut tous travailler dans ce sens."

 

Rouen - Dunkerque 4-2 (4-1, 0-1, 0-0)

Samedi 14 février 2004 à 20h15 sur l'Île Lacroix. 1650 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté de Gilles Magnier et Stéphane Phelippe.

Pénalités : Rouen 12' (6', 4', 2'), Dunkerque 10' (2', 2', 6').

Tirs : Rouen 24 (10, 10, 4), Dunkerque 16 (6, 5, 5).

Occasions : Rouen 3 (2, 1, 0), Dunkerque 4 (1, 1, 2).

Évolution du score :

1-0 à 06'06" : Raux assisté de Bellemare

2-0 à 07'04" : Briand

2-1 à 14'51" : N'Guyen assisté de Folcke

3-1 à 15'39" : Salminen assisté de Karjalainen et Lemoine

4-1 à 17'15" : Lefebvre assisté de Lacroix et Salminen

4-2 à 27'46" : Saint Amant

 

Rouen

Gardien : Éric Raymond.

Défenseurs : Simon Lacroix - Daniel Carlsson ; Benoît Pourtanel - Nicolas Pousset ; Benoît Quessandier - Nicolas Besch.

Attaquants : Tristan Lemoine - Sami Karjalainen - Kimmo Salminen ; Alexandre Lefebvre - Arnaud Briand (c) - Alain Vogin ; Damien Raux - Thibault Geffroy - Pierre Edouard Bellemare ; puis Gautier Lafrancesca (55ème).

Remplaçant : Landry Macrez (G). Absents : Niko Kantelinen (congé parental), Veli-Pekka Hård (genou) et Miikka Rousu (adducteurs).

Dunkerque

Gardiens : Rémi Caillou puis Julien Peyre à 20'00".

Défenseurs : Karl Dewolf - Grégory Dubois ; Philippe Tanghe - Ghislain Folcke ; Benoît Guillemot - Clément Derepper.

Attaquants : Frédéric Pena - Julian Marcos - Mathieu Becuwe ; Mickael Bardet - Daniel Saint Amant - Erik Bochna ; Benjamin Nguyen - Maxime Boschetti - Arnaud Péan.

 

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