Morzine - Amnéville (14 février 2004)

 

Match comptant pour la sixième journée de la poule finale de division 1.

Entreprenant dès le coup d'envoi, Amnéville parvient à marquer après seulement vingt-six secondes de jeu par Aleksandr Churabaïev. C'est déjà le signe d'un mauvaise journée pour le gardien suédois Johan Bäckö, qui a reçu beaucoup d'éloges ces dernières semaines. Il passera à côté de son match, d'autant qu'il sera diminué après avoir eu deux dents cassés sur un lancer surpuissant de Jan Timko au cours de ce premier tiers-temps. À l'inverse, son vis-à-vis Cédric Dietrich réussit une nouvelle bonne performance.

Néanmoins, la marge du leader invaincu Morzine sur la lanterne rouge Amnéville semble suffisante. Éric Lebey égalise, Jean-Nicolas Bordeleau donne l'avantage aux siens de la bleue au ras du poteau, et Tomas Lindgren inscrit deux buts coup sur coup, le premier qui ne doit rien à personne et le second sur une action plus collective qu'il conclut en lucarne. Dès la première période, les jeux semblent faits.

Mais le deuxième tiers-temps prouve que les Lorrains n'ont rien perdu de leur opportunisme. Bäckö est sanctionné pour retard de jeu, et Vadim Karpov concrétise la supériorité. Aleksandr Churabaïev, à l'affût, marque pour sa part en infériorité, même s'il n'est pas du tout évident que le palet, sur lequel était couché Bäckö, ait effectivement franchi la ligne. Et c'est à quatre contre quatre que Youri Essipov profite d'un flottement défensif morzinois pour égaliser. La maladresse de l'équipe locale semble devoir prendre fin quand un tir puissant de Lindgren fuse entre les jambières de Dietrich. Mais le déroulement de la dernière période n'a rien de rassurant.

Le pourtant expérimenté Alain Boisson est pénalisé pour dureté au plus mauvais moment et Youri Essipov ramène de nouveau les équipes à parité à douze minutes de la fin. Pour corser l'affaire, une minute plus tard, le triple buteur morzinois Tomas Lindgren, qui a du mal à contrôler sa rage de vaincre, est sanctionné de 2'+10' pour une charge dans le dos, lui qui avait déjà pris une méconduite pour le match samedi dernier en raison d'un cinglage à la dernière minute de jeu. On assiste alors à une étonnante scène qui voit le Suédois, pour qui la rencontre est en pratique terminée, s'allonger sur le banc de la prison. Le public morzinois, généralement si bavard pour refaire le match dans les bistrots, est si crispé qu'il est aphone, hormis quelques jeunes du club qui font tout ce qu'ils peuvent pour faire du bruit.

Dans ces moments difficiles, on entend cependant quelques salves d'encouragements qui ont le mérite d'exister et rompent la spirale de la passivité. Des applaudissements obtenus à l'arraché, à l'image de la victoire morzinoise. Il faut en effet la détermination sans faille d'Éric Lebey pour prendre son propre rebond à trois minutes et demie de l'échéance et empêcher Amnéville de prendre son premier point dans cette poule finale, ce qui aurait été mérité au vu de sa combativité.

Bien que Morzine soit un leader inattendue, l'ambiance n'a pas vraiment été à la fête ce soir. On est loin de scènes vues il y a quelques années lorsque des joueurs se ruaient sur les protections une fois la victoire acquise pour communier avec leurs supporters à la manière de footballeurs escaladant les grillages (ce qui est maintenant interdit sur les stades, soit dit au passage). Les Pingouins se sont contentés de lever brièvement leurs crosses et de rentrer assez précipitamment aux vestiaires - où étaient déjà Jean-Nicolas Bordeleau et Gilles Hamri qui s'étaient expliqués dans les dernières secondes après une charge dans le dos du Canadien - pour oublier au plus vite cette prestation peu satisfaisante en dépit des deux points.

S'il y a un mot à retenir de ce match, c'est crispant. Il l'aura été aussi bien pour les joueurs que pour le public morzinois.

 

Commentaire d'après-match (dans le Dauphiné Libéré)

Jérôme Baud (coach de Morzine) : "Après seulement six journées de championnat, ce n'est pas si mal. Un leader de championnat se doit de gagner ces matchs piège, dans la douleur certes, mais la victoire étai le seul but. Sans doute, la manière n'y était pas, et c'est regrettable, mais il faut rappeler à tout le monde, notamment eu surtout aux fines bouches, que nous sommes en poule finale de division 1 et qu'il n'y a pas de petites équipes. Notre cœur, notre volonté et notre respect du public ont amené ce sixième but rageur synonyme de victoire. Nous avons pris onze points sur douze possibles, et cette performance est inespérée."

 

Morzine - Amnéville 6-5 (4-1, 1-3, 1-1)

Samedi 14 février 2004 à 20h30 au Parc des sports. 900 spectateurs.

Arbitrage de Marc Mendlowictz assisté d'Anne-Sophie Boniface et Olivier Salicio.

Pénalités : Morzine 57' (8', 10', 4'+10'+5'+20'), Amnéville 65' (6'+10', 14'+10', 5'+20').

Évolution du score :

0-1 à 00'28" : Churabaev assisté de Timko

1-1 à 05'13" : Lebey assisté d'Alnered

2-1 à 11'43" : Bordeleau assusré de Joullié (sup. num.)

3-1 à 19'03" : Lindgren assisté de Joullié

4-1 à 19'57" : Lindgren assisté de Maltais

4-2 à 22'05" : Karpov assisté de Churabaev et Zinoviev (sup. num.)

4-3 à 23'13" : Churabaev assisté de Zinoviev (inf. num.)

4-4 à 28'02" : Essipov

5-4 à 33'17" : Lindgren assisté d'O. Richard

5-5 à 48'15" : Essipov assisté de Timko (sup. num.)

6-5 à 56'36" : Lebey assisté d'Alnered

 

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