Rouen - Clermont-Ferrand (24 janvier 2004)

 

Match comptant pour la quatrième journée de la poule Nationale du Super 16.

Baptisés !

À la lecture du score, dans le contexte d'un premier match devant son public si critique d'après-désillusion, doit-on parler d'accident rouennais ou d'exploit clermontois ? Au bout de quelques matches ratés contre des adversaires supposés "plus faibles" (Brest, Tours x2 et Anglet x2), les minces hypothèses qui perduraient ont cédé ce soir. On n'a jamais douté de la capacité technique des Rouennais. Entrevue en Conti-Cup et garantie par les Low, Rousu, Salminen, Rozenthal... tous absents ce soir. Mais plutôt de leur détermination à vaincre - dans le Super 16 - qui est apparue comme la limite majeure insurmontable des Dragons. Et ceux-ci ont dû batailler ferme, d'une part contre un adversaire très opportuniste, et d'autre part contre eux-mêmes en manque de réalisme et de conviction, ce qui va parfois de pair. Ce soir, la limite a été repoussée. Mais seule la durée confirmera le renouveau rouennais, dont les juniors ne sont pas à exclure, au contraire, au niveau de cette "consolante" poule Nationale. Un des mérites de ces derniers - présents sur la glace pour 63% des buts inscrits - est d'avoir su, tant bien que mal, se passer des dépositaires du jeu en l'entreprenant eux-mêmes. Ce dont leur capitaine, Arnaud Briand en buteur recouvré, a su transformer à point, faisant le tour du chapeau avec un but gagnant, en prime, qui aura une grande importance tant quantitative que psychologique pour la suite et la fin de la saison, même s'il ne s'agit que du deuxième niveau français !

Par l'évolution du score seulement, ce fut un match intense et stressant. Malgré un nombre important de buts, l'écart au tableau de marque n'a jamais dépassé l'avantage de deux. Tour à tour, Rouen et Clermont sont constamment resté sous la menace adverse. Greg Willers a d'abord ouvert le score pour les Sangliers (0-1 à 5'23). Mais Sami Karjalainen a rapidement égalisé pour Rouen (1-1 à 6'06). Néanmoins, Greg Willers a de nouveau profité d'un jeu de puissance pour enfiler une seconde fois, donnant les devants à son équipe avant la première pause (1-2 à 16'22).

Malgré une domination territoriale totale, les Rouennais se font à nouveau se faire surprendre au cours du deuxième tiers. C'est Niklas Evertsson qui donne le break pour Clermont (1-3 à 25'48). Heureusement, à la mi-match, Arnaud Briand redonne des couleurs aux Dragons en inscrivant un but alors que son équipe jouait en infériorité (2-3 à 29'45). Dès lors, les Sangliers n'arrêtent plus les joueurs locaux. Pierre-Edouard Bellemare égalise moins de trois minutes après que son capitaine a, enfin, si bien montré le chemin à suivre. Daniel Carlsson, à une quinzaine de secondse de l'antépénultième sirène, trouve les filets de Daniel Lombard, le gardien ferré.

Dans l'ultime période, Arnaud Briand, en bon capitaine, assure semble-t-il la victoire des Dragons en marquant son deuxième but de la soirée qui créait la cassure (5-3 à 44'36). Ce but est utile car les Dragons sont très nerveux et pénalisés. Ils doivent se défendre à trois contre cinq pendant une minute et cinquante-cinq secondes avec beaucoup d'âme recouvrée. Si Rouen retrouve ses vertus de solidarité ravageuse, ce qui est sans doute dû à l'incorporation en masse de juniors inspirés par les "Années Dragons", Clermont-Ferrand, plus terre-à-terre, dispose d'un coaching chevaleresque. En effet, alors qu'il reste encore quatre bonnes minutes à jouer, Henrik Evertsson demande un temps mort et sort une première fois son gardien (56'49). Tactique à succès s'il en est, puisque Bobby Davis marque. Il n'y a plus qu'un but d'écart entre les deux équipes (5-4 à 57'40). Vingt secondes plus tard, re-belote, mais "huit de der" car Arnaud Briand marque en cage vide, faisant respirer le double millier de spectateurs rouennais (6-4 à 58'24) ! Têtu, le coach de Clermont s'entête à juste titre dans son jeu sans gardien. Éric Normandin inscrit un "goal thriller"... pointé un peu tard néanmoins (6-5 à 59'45). Les Dragons arrachent donc une petite victoire au score, mais largement non volée en terme de domination.

Compte-rendu de Thierry Frechon

 

Rouen - Clermont-Ferrand 6-5 (1-2, 3-1, 2-2)

Samedi 24 janvier 2004 à 20h00 sur l'Île Lacroix. 2218 spectateurs.

Arbitres : Stéphane Rousselin assisté de Vincent Champion et Cesary Leszko.

Pénalités : Rouen 14' (6', 2', 6'), Clermont-Ferrand 14' (8', 4', 2').

Évolution du score :

0-1 à 05'23" : Willers assisté de M. Karlsson (sup. num.)

1-1 à 06'06" : Karjalainen

1-2 à 16'22" : Willers assisté de Davis (sup. num.)

1-3 à 25'48" : Evertsson assisté de Mazerolle et Jeannette

2-3 à 29'45" : Briand assisté de Pousset (inf. num.)

3-3 à 32'22" : Bellemare assisté de Geffroy et Hård (sup. num.)

4-3 à 39'44" : Carlsson assisté de Briand

5-3 à 44'36" : Briand

5-4 à 57'40" : Davis assisté de Normandin

6-4 à 58'24" : Briand assisté de Lefebvre et Carlsson (cage vide)

6-5 à 59'45" : Normandin assisté de Roux et Mat. Karlsson

 

Rouen

Gardien : Éric Raymond.

Défenseurs : Daniel Carlsson (A) - Simon Lacroix ; Nicolas Besch - Veli-Pekka Hård ; Nicolas Pousset - Benoît Pourtanel ; Benoît Quessandier.

Attaquants : Damien Raux - Arnaud Briand (C) - Alexandre Lefebvre ; Thibault Geffroy - Alain Vogin - Pierre-Édouard Bellemare ; Niko Kantelinen - Sami Karjalainen (A) - Tristan Lemoine.

Remplaçant : Landry Macrez (G). Absents : Miikka Rousu (adducteurs), Kimmo Salminen (fracture de l'annulaire), Maurice Rozenthal (parti en Suède, recruté par Leksand pour la fin de saison).

Clermont-Ferrand

Gardien : Daniel Lombard.

Défenseurs : Greg Willers - Mathias Karlsson ; Vincent Quintard (A) - Lionel Simon ; François Martin.

Attaquants : Frédéric Nilly (A) - Éric Normandin - Réjean Pageau ; Luc Mazerolle - Niklas Evertsson - Martin Jeannette ; Bobby Davis - Christophe Roux (C) - William Mouly ; Alexis Billard.

Remplaçants : Fabien Chardon (G). Absents : Henrik Karlsson, Yann Lecompère.

 

Retour au Super 16