Grenoble - Brest (24 janvier 2004)

 

Match comptant pour la cinquième journée de la poule Magnus.

Semaine iséroise au programme des Albatros. Après une sévère défaite mardi 2-6 sur le plateau du Vercors face à Villard, Brest se mesurait aux Brûleurs de Loups. En plein doute après trois défaites d'affilée et le retour au pays de leur meilleur attaquant Ludek Broz, les Brestois espéraient enfin connaître le déclic qui le permettraient de repartir de l'avant. Face à eux, les Grenoblois ont pleinement retrouvé la confiance après un début raté face à Villard. La blessure de Patrick Rolland n'est qu'un mauvais souvenir, Stéphane Gachet effectuait son retour ce soir et le public découvrait le remplaçant attitré d'Antonoff, Sami Kaartinen. C'est donc au complet et dans des conditions idéales que les Brûleurs de Loups abordaient la rencontre. À noter la présence dans les rangs brestois de quatre ex-Grenoblois : Bruno Maynard, Christian Élian, Sébastien Oprandi et Dino Grossi (Stéphane Arcangeloni n'étant pas de la partie).

Le début de match fut vraiment époustouflant d'intensité et de vivacité. Un départ à cent à l'heure pour les deux équipes qui ne s'accordaient pas une seconde de répit et offraient un jeu très enlevé. Simon Bachelet commettait la première faute du match mais sans conséquence pour les Brûleurs de Loups. Guennelon jouait la surprise dans ses compositions de ligne puisqu'il faisait tourner les trois centres avec quatre paires d'ailiers. Un façon de dynamiser le jeu mais aussi de donner de la glace à Papa et Tartari, montrant ainsi au passage que l'intégration de Kaartinen ne se ferait pas au détriment des jeunes. La suite allait lui donner très vite raison : un slap d'Amar était mal renvoyé par Bounoure et le jeune Christophe Tartari n'avait plus qu'à se jeter pour reprendre le rebond dans les buts vides (1-0, 06'32"). Le reste du tiers continua sur le même rythme avec de bonnes intentions de part et d'autre. Le jeu était toujours aussi rapide mais les occasions sur les gardiens se faisaient plus rares, preuve de l'efficacité des défenses. Il fallut attendre la fin du tiers pour voir du changement au tableau d'affichage. Avec Borzik en prison, Grenoble installait le jeu de puissance et concrétisait sa première supériorité du match grâce au buteur maison Josef Podlaha qui expédiait un tir ras de glace dans un angle fermé que Bounoure ne pouvait qu'effleurer (2-0, 19'18"). Scénario idéal pour terminer le tiers.

L'indiscipline brestoise allait se payer à nouveau au début de la deuxième période. Elian qui venait d'entrer sur la glace au début de la deuxième période offrait à ses anciens partenaires une supériorité numérique. Le capitaine grenoblois Benoît Bachelet en profitait pour transpercer Bounoure d'un slap de la bleue plein axe (3-0, 23'57"). Les Brûleurs de Loups déroulaient avec une facilité déconcertante même si le score était lourd pour des Albatros qui n'avaient pas ménagé leurs efforts. Provencher sut le ramener à de plus justes proportions quelques minutes plus tard alors que les Brestois étaient à leur tour en avantage numérique. Un but de près que l'arbitre fut le premier à voir (3-1, 25'23"). Ce but eut le mérite de maintenir les Grenoblois sous pression durant le reste du tiers. Un retour brestois n'était pas exclu et Rolland devait rester vigilant. C'est grâce à Jeff Bonnard que Grenoble reprenait à nouveau une marge plus confortable sur un puissant slap ras de glace que Gabriel Bounoure ne pouvait capter (4-1, 33'09"). Les joueurs grenoblois avaient bien vu la faiblesse du gardien brestois, pas à l'aise du tout sur les tirs de loin. Confirmation quelques minutes plus tard lorsqu'un tir en entrée de zone presque anodin mais extrêmement bien placé de Tartari heurtait le poteau avant de rentrer dans les cages de l'infortuné Bounoure (5-1, 38'19"). Sauf retournement de situation improbable, le match était plié au terme du deuxième tiers-temps.

Au début de la troisième période, Guennelon laissait Forsell au repos (à moins qu'il n'ait été touché ?) et revenait à un schéma plus classique à trois lignes, Christophe Tartari prenant la place du Finlandais sur la première ligne. L'occasion également de revoir sur la glace Stéphane Gachet qui effectuait un retour en douceur après sa blessure aux côtes. Avec toutes ces expérimentations et un match quasiment joué, on pouvait se douter que le relâchement guettait les Brûleurs de Loups. Janne Ijäs en profitait pour fausser compagnie à la défense grenobloise et réduire le score (5-2, 45'58"). Pas de réaction côté grenoblois à tel point que Guennelon dut demander un temps mort et pousser un bon "coup de gueule" pour que ses joueurs finissent le match dans des conditions correctes. Les remontrances de l'entraîneur firent leur effet puisque les Grenoblois se montraient plus appliqués et convertissaient notamment une nouvelle supériorité numérique grâce à Josef Podlaha dont le one-timer trouvait la lucarne de Bounoure (6-2, 54'27"). Ce sont pourtant les Brestois qui concluaient la marque au terme d'un jolie action collective concrétisée par le cadet des Sadoun au milieu d'une défense grenobloise peu concernée (6-3, 57'11").

C'est donc avec une certaine facilité que les Grenoblois ont remporté leur quatrième succès en poule Magnus, et ils pourront s'offrir un choc au sommet face à Amiens. Brest reste pour sa part au fond du trou et lanterne rouge. Les Albatros ont pourtant proposé un jeu plaisant et construit la plupart du temps. L'un des problèmes de cette équipe est très certainement le poste de gardien. Figved et Bounoure ont chacun encaissé six buts au cours de leur périple isérois. Pas de quoi rassurer ni mettre en confiance. À ce niveau, un gardien ne peut se permettre d'être friable sur les tirs de loin. Or Gabriel Bounoure a encaissé trois buts sur des tirs de la bleue et deux à mi-distance. Sans sa fébrilité, le score aurait pu être bien plus serré. À Grenoble, on appréciera une efficacité en supériorité numérique retrouvée et le retour en forme de "Jo" Podlaha qui semble retrouver de belles sensations. Sai Kaartinen aura été plutôt discret pour ses débuts à Pôle Sud malgré quelques beaux slaloms qui ont permis de faire apprécier sa technique et sa pointe de vitesse. Mais le joueur du match a été le junior Christophe Tartari qui montre décidément un réalisme étonnant et se bonifie sortie après sortie. Vraiment très prometteur. Tous les regards sont maintenant tournés vers la semaine prochaine et le "choc" annoncé entre le leader amiénois et son dauphin : la première confrontation entre les deux équipes s'annonce explosive.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match (d'après le Dauphiné Libéré) :

Christophe Tartari (attaquant de Grenoble) : "Bien sûr je suis très content de mes deux buts mais c'est la concrétisation du travail de toute la ligne. Je travaille pour être au niveau et je me défonce aux entraînements. Avec des gens comme Baptiste [Amar] ou Laurent [Meunier] qui ont un niveau national, on apprend plus vite, ils sont là pour nous donner des conseils. Brest n'a pas assez travaillé, et avec notre système défensif on les a attendus et on a su contrer avec de bonnes transitions pour nous mettre à l'abri. Ils ont fait une bonne première phase, et là c'est un peu difficile pour eux, mais de là à dire que c'est une équipe finie, il faut attendre un peu, car les équipes sont relativement proches au niveau du classement."

Baptiste Amar (défenseur de Grenoble) : "Je pense que nous n'avons pas vu le vrai visage de Brest. Ils ont joué à Villard mercredi, ils restent sur deux matches moyens et sont dans une dynamique négative, donc il faudra se méfier quand on jouera à Brest, ce pourrait être contre une équipe totalement différente. C'est une équipe qui compte un bon nombre de joueurs d'expérience. Peut-être qu'ils laissent un petit peu aller sur certains matches, mais avec un peu d'enjeu, je pense qu'ils savent se motiver. La vitesse a certainement fait la différence. Je les ai trouvé un petit peu lents. Quand on fait circuler le palet, il n'y a pas trop de problème. En face, le gardien n'a pas été exceptionnel non plus, ça nous a aidés. En plus on assure pas mal en supériorité numérique et c'est une bonne chose car c'est ce qui nous a fait un petit peu défaut en début d'année. Quant aux infériorités, c'est un domaine qui marche bien depuis le début de la saison."

Christian Elian (défenseur de Brest) : "C'est notre quatrième défaite de suite, on commence à les accumuler. De toute façon, on s'attendait à un match difficile, c'est Grenoble, ils ont fait leurs preuves en première phase. On connaît la qualité des joueurs grenoblois et de quoi ils sont capables. Et ils l'ont prouvé encore ce soir. On avait à cœur de se reprendre après deux défaites contre Dijon et Villard, sur des matches qui étaient à notre portée, et montrer aux autres équipes qu'on était capables de faire un résultat contre une grosse écurie. Il y a un ou deux buts mis par nos jambières mais ils ont eu beaucoup d'autres occasions arrêtées par notre gardien et leur résultat est mérité ce soir."

 

Grenoble - Brest 6-3 (2-0, 3-1, 1-2)

Samedi 24 janvier à 20h15 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 2872 spectateurs.

Arbitrage de Gilles Durand assisté de Nicolas Barbez et Laurent Rouèche.

Pénalités : Grenoble 8' (2', 2', 4'), Brest 12' (4', 4', 4').

Évolution du score :

1-0 à 06'32" : Tartari assisté de Amar

2-0 à 19'18" : Podlaha assisté de Saarinen et Forsell (sup. num.)

3-0 à 23'57" : B. Bachelet assisté de Meunier et S. Bachelet (sup. num.)

3-1 à 25'23" : Provencher assisté de Grossi et Mikel (sup. num.)

4-1 à 33'09" : Bonnard assisté de Meunier

5-1 à 38'19" : Tartari assisté de De Murcia et Meunier

5-2 à 45'58" : Ijäs assisté de Tikhonov et Mikel

6-2 à 54'27" : Podlaha assisté de Saarinen et Agnel (sup. num.)

6-3 à 57'11" : Y. Sadoun assisté de Tikhonov et Pulawski

 

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland

Défenseurs : Jesse Saarinen - Jean-François Bonnard (A) puis Timo Bayon ; Baptiste Amar - Simon Bachelet ; Martin Millerioux puis Stéphane Gachet - Roland Fougère.

Attaquants : Benjamin Agnel (A) - Tero Forsell (puis Tartari) - Josef Podlaha ; Sami Kaartinen - Laurent Meunier - Benoît Bachelet (C) ; Cyril Papa - Laurent Deschaume - Andreï Shchevelev ; Christophe Tartari - Xavier De Murcia. Les trois centres pivotent avec les quatre paires d'ailiers au cours des deux premiers tiers.

Remplaçants : Fabrice Agnel (G) et Kevin Enselme. Absents : Nicolas Antonoff et Romain Bachelet (blessés).

Brest

Gardien : Gabriel Bounoure

Défenseurs : Ivan Borzik - Tadeusz Pulawski ; Jan Mikel - Aleksandr Tsyplakov ; Bruno Maynard (puis Christian Élian) - Timo Kulonen.

Attaquants : Loïc Sadoun (puis Tikhonov) - Janne Ijäs - Yven Sadoun ; Dino Grossi - Gianluca Tomasello - Jimmy Provencher ; Maksim Tikhonov (puis Maynard) - Sébastien Oprandi - Jérôme Veret.

Remplaçant : Julien Figved (G). Absent : Stéphane Arcangeloni (luxation de l'épaule).

 

Retour au Super 16