Viry-Châtillon - Montpellier (17 janvier 2004)

 

Match comptant pour la treizième journée de division 2, poule sud.

Il est difficile d'assumer une volonté de jouer pour la montée quand on n'est pas habitué à un tel impératif de victoire, quand on se dit qu'une défaite à l'extérieur n'a rien de grave, que c'est un simple faux-pas. Cela ne peut pas être le cas dans une division 2 très exigeante si l'on vise l'une des deux premières places. Viry-Châtillon s'en est rendu compte trop tard la semaine dernière à Annecy en ne se réveillant que dans le dernier tiers-temps. Du coup, le fameux choc tant attendu face à Montpellier revêt une importance maximale. Si Viry et Chambéry perdent tous deux ce soir, la situation des Castelvirois sera très compromise et le rêve de promotion presque éteint, en raison d'un bilan négatif face aux trois seules équipes qui importent, les autres qualifiés potentiels de la poule sud (Montpellier, Toulouse, Annecy).

Franck Saunier en joker de luxe

Bien sûr, Viry a mobilisé toutes ses forces pour ce match. Tout le monde est là, Sébastien Roujon est bien sur ses patins et non en habit de coach. Mais cela n'impressionne sans doute pas une équipe de Montpellier qui a un joker dans sa manche, et pas n'importe lequel : l'ex-international Franck Saunier, élu meilleur joueur français en 1994. Il est aujourd'hui directeur de la patinoire montpelliéraine, ce complexe ludique de Végapolis, et a encore de beaux restes comme hockeyeur. Il s'entraîne à l'occasion avec l'équipe locale et a accepté de prêter main forte pour remplacer Levasseur blessé.

Pendant trois minutes, il y a de quoi être inquiet. Les Castelvirois ne risquent-ils pas de se faire transpercer par la vitesse de la première ligne de fait - sinon stricto sensu - des Vipers, à savoir le quintet slovaque ? Mais la pression s'inverse ensuite et la première pénalité sanctionne un cinglage de Royko sur Aubry. On sent que Viry cherche quelque chose en jeu de puissance en associant la vivacité de Kévin Ledoux et l'expérience de Sébastien Roujon, mais ça n'est pas complètement concluant. C'est à l'image de cette première période, jouée avec une bonne intensité, mais où les tentatives n'ont que rarement été cadrées de part et d'autre. Viry domine, mais la meilleure occasion est pour Montpellier quand un défenseur prend Michalovic en un contre un, mais que le palet est laissé libre pour Juraj Ozorak qui arrive à toute vitesse dans l'axe... et tire à côté. Le tiers-temps a aussi été inutilement haché par des pénalités sévères. La plus "remarquable" est celle contre Batardière, qui pour une fois n'a rien fait, mais qui a eu le malheur, alors qu'il était à la lutte pour le palet avec un adversaire, que sa trajectoire le conduise à tomber sur l'arbitre, qui subit les railleries sacrilèges du public et se venge ainsi sur le "coupable".

Opportunisme

Viry veut faire la différence dans le deuxième tiers-temps et vient appliquer un pressing très haut, poussant Montpellier à la faute. Mais l'avantage dans le jeu n'est pas concrétisé à cause d'une défaillance totale dans le dernier geste. Ce dont les Castelvirois manquent le plus, c'est sans doute d'opportunisme. Quand on leur signale une pénalité différée alors qu'ils sont en supériorité numérique, ils font tourner le palet sans créer aucun danger pendant une vingtaine de secondes au lieu de le rendre tout de suite à l'adversaire pour jouer à cinq contre trois pendant le plus longtemps possible. Le choix peut être discutable, même s'il est compréhensible quand on voit ce qu'ils font - rien - de leur soixante-douze secondes de double supériorité.

Les Montpelliérains, eux, sont opportunistes. Sur une relance directe du gardien en infériorité, Maxime Villaggi a un contre favorable en zone neutre et Marek Michalovic se retrouve ainsi avec le palet dans le dos de la défense castelviroise curieusement alignée sur la ligne rouge. Il ne laisse évidemment pas passer l'occasion de glisser le palet entre les jambières de Larivée (0-1 à 34'09"). Ensuite, après un premier lancer non cadré, Pasquereau voit le palet revenir vers lui, mais un joueur se couche parfaitement devant lui pour lui bloquer la possibilité de tirer. Il tergiverse alors au point de sortir de la zone offensive, et Royko profite de son désarroi pour lui chiper le palet et partir en breakaway. Seul Francis Larivée empêche un deuxième but languedocien au cours de la même infériorité...

Il faut une étincelle, et comme souvent elle vient de Kévin Ledoux. Il déborde sur la gauche, adresse une passe transversale franche et précise qui déclenche une bonne combinaison à trois, puis se place en embuscade pour reprendre à point nommé le centre de son complice au casque doré Romain Danton (1-1 à 39'07"). Ouf !

Un but qui vaut cher...

Le poteau a déjà résonné pour Viry, il le fait aussi pour Montpellier en début de troisième période, sur un tir en angle fermé de Michalovic. De là à parler de vraies occasions franches, il y a un pas que nous ne franchirons pas. La domination locale est de plus en plus forte, et sans l'artifice de la supériorité numérique qui avait aidé au tiers-temps précédent. Mais il faut attendre dix minutes pour que, finalement, le toujours combatif Mickaël Marouillat inscrive ce but de la victoire d'un revers en lucarne (2-1 à 50'37"). Peut-être est-ce le déclic qui fera des Castelvirois une équipe de gagneurs ?

Les Montpelliérains terminent le match en infériorité à cause d'une faute stupide - car loin du palet - de Michalovic à la dernière minute. Pascal Ryser n'appelle pas son gardien à revenir au banc, ce qui permet aux Vipers de ne pas encaisser de but en cage vide et donc de ne pas être inférieurs aux Jets dans les confrontations particulières, ce qui n'a l'air de rien mais peut avoir son importance en fin de saison en cas d'égalité aux points. Dans les mêmes circonstances, à quatre contre cinq, Viry-Châtillon avait fait sortir son gardien à Toulouse et encaissé un but dans les filets déserts que j'avais pointé du doigt et que je persiste à stigmatiser. En effet, c'est ce but-là qui fait que les Toulousains, désormais qualifiés après avoir dominé Chambéry, devancent Viry au classement encore virtuel établi à partir des résultats conservés pour la phase finale.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Viry-Châtillon - Montpellier 2-1 (0-0, 1-1, 1-0)

Samedi 17 janvier 2004 à 20h30 à la patinoire municipale de Viry-Châtillon. 350 spectateurs.

Arbitrage de M. Roussel et Peronin.

Pénalités : Viry-Châtillon 30' (6'+10'+10', 2', 2'), Montpellier 20' (6', 12', 2').

Tirs : Viry-Châtillon 39 (12, 13, 14), Montpellier 21 (7, 7, 7).

Évolution du score :

0-1 à 34'09" : Michalovic assisté de Villaggi et Laurès (inf. num.)

1-1 à 39'07" : Ledoux assisté de R. Danton (sup. num.)

2-1 à 50'37" : Marouillat

 

Viry-Châtillon

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Guillaume Jeannette (A) - Julien Pasquereau ; Guillaume Cormont - Hugo Astic ; Ludovic Germack - Jérémy Buigues.

Attaquants : Arnaud François (C) - Olivier Roujon - Sébastien Roujon ; Bertrand Danton - Kévin Ledoux - Romain Danton ; Mohamed Benyahia - Éric Lamoureux - Mickaël Marouillat ; Fabian Gumucio - Benjamin Aubry - Chris Desuert.

Remplaçant : Thierry Lallemand (G). Absents : Olivier Monneau (rupture des ligaments du genou au ski, saison terminée), Rémi Jeannette.

Montpellier

Gardien : Franck Laurès.

Défenseurs : Robert Hodon - Jean-Charles Caron ; Lubomir Ctvrnicek - Martin Zajicek ; Olivier Batardière - Axel Gautier.

Attaquants : Geoffrey Mettler - Loïc Deleyrolle - Fabien Barnay ; Marek Michalovic - Anton Royko - Juraj Ozorak ; Franck Saunier - Yann Fornaguera (C) - Maxime Villaggi.

Remplaçants : Yann Auzeby (G), Grégory Maupoint, Cyril Domingo, Steve Mokhtari.

 

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