Viry-Châtillon - Toulon (13 décembre 2003)

 

Match comptant pour la dixième journée de division 2, poule sud.

Une première période navrante

Viry-Châtillon doit se racheter de sa deuxième défaite de la saison concédée la semaine dernière à Toulouse, où le gardien canadien Francis Larivée a dû être remplacé en cours de partie à cause d'une petite déchirure derrière la cuisse. Il n'est toujours pas rétabli ce soir, et c'est Thierry Lallemand qui est titulaire dans les cages. Mais la confusion règne autour de sa cage à la quatrième minute, et Martin Lesko réduit le score au milieu de la mêlée de joueurs (0-1 à 3'47"). Encore la presque traditionnelle mollesse de début de match des Jets. Heureusement, Hugo Astic, le seul à jouer son hockey dans ses premières minutes où il a protégé avec autorité sa ligne bleue, se charge aussi d'égaliser (1-1 à 5'24"). Son tir est touché par les jambières de Mario Luterancik mais rebondit dans les filets.

Le gardien toulonnais, qui a pourtant une bonne réputation en division 2, est d'ailleurs très fébrile dans ce match. Il ne dégagera jamais l'assurance nécessaire, bloquant des palets sur des dégagements anodins. Pour l'instant, ce n'est pas mieux du côté de Viry, il faut bien le dire, puisque Mickaël Marouillat revient vers son but pendant une supériorité et n'est pas loin de surprendre son propre gardien, obligé de geler la rondelle sous la pression d'un Toulonnais.

Au cours de ce premier jeu de puissance, on constate que les Toulonnais se défendent bien physiquement dans cette configuration. Les Castelvirois ont pourtant placé le rugueux Pasquereau dans l'enclave, mais il se fait malmener par "l'homme de ménage" Lesko. Est-ce une explication à son altercation quelques minutes plus tard avec Hopjak, toujours est-il qu'il prend une pénalité de match, bien qu'il clame son innocence, pendant que le Slovaque écope de 2'+10'. À partir de là, ce premier tiers-temps se perd en pénalités et discussions, du non-hockey complet. Ce n'est qu'à trente secondes de la fin qu'on peut enfin jouer à cinq contre cinq, et dans les derniers instants, c'est encore Astic qui dribble le gardien et tire du revers dans la cage ouverte, mais Martin Lesko sauve sur sa ligne à la sirène.

Casques d'or

Seul point positif à ce stade, la deuxième période ne peut pas être pire que la période. Quoique, en voyant Éric Lamoureux percuter son coéquipier Benjamin Aubry au centre de la glace alors que Viry est en infériorité pour une charge incorrecte d'un décevant Marouillat, on commence à avoir des doutes. L'entraîneur-joueur canadien se rattrape dans la suite de l'action en revenant dégager in extremis un palet sur le point d'être poussé dans la cage ouverte.

Le but décisif pour les Jets est finalement inscrit, toujours dans cette infériorité numérique, sur une mise au jeu gagnée en zone offensive par Romain Danton pour une reprise directe de Kévin Ledoux, les "casques d'or" (2-1 à 22'21"). En effet, ces deux joueurs ont acheté un heaume doré de chez Bauer avant la saison, de quoi énerver leur président qui souhaitait que chacun adopte un équipement uniforme. C'était sans compter avec la volonté des deux juniors de parader et de se distinguer. En l'occurrence, pendant la première période, si les casques d'or avaient été remarqués, c'est surtout parce qu'ils étaient signalés hors-jeu presque à chacune de leurs entrées de zone...

Après ce but, le deuxième tiers-temps est à sens unique, mais la domination castelviroise est presque stérile. Hugo Astic ne trouve que le poteau d'un tir de la bleue, et c'est le gardien toulonnais Mario Luterancik qui amène en fin de compte le troisième but avec une sortie laborieuse dans le coin. Astic lui dispute le palet, Gumucio le récupère et centre pour le capitaine Arnaud François, tout seul devant le filet désert (3-1 à 35'33"). Les Varois n'ont sorti la tête de l'eau lors de cette deuxième période que par deux contre-attaques fulgurantes mais non décisives de Josef Hopjak. Pour le reste, l'autre ex-Niçois Tomas Banas a été renvoyé aux vestiaires après avoir pris sa deuxième méconduite du match, et le capitaine Richard Brodeur en a pris une à son tour après avoir tout fait pour l'obtenir depuis un bon bout de temps. Après le gong, c'est Julien Rives qui s'échauffe et prend une pénalité de match.

Des Toulonnais éparpillés

Faisons donc le compte des joueurs de champ toulonnais à l'abord de la troisième période : ils sont trois sur la glace, quatre sur le banc, trois en prison, et deux dans les vestiaires ! Une répartition presque équitable, ma foi. Pendant les cinq minutes de supériorité, les Jets sont pénalisés pour surnombre, mais cela ne les empêche pas de s'installer à quatre contre quatre, avec un but pour Germack au rebond (4-1 à 43'20"). Vingt secondes plus tard, Gumucio est sanctionné pour coup de coude, Toulon peut encore respirer, et même obtenir sa seule occasion du tiers-temps, un tir de Nicolas Cassim arrêté à bout portant par Thierry Lallemand.

Revenu sur la glace, Gumucio garde la possession du palet derrière la cage toulonnaise, et c'est Benjamin Aubry qui revient devant la cage pour marquer du revers (5-1 à 46'15"). Mais une minute plus tard, Fabian Gumucio prend lui aussi une pénalité de match. Ça tombe bien, on devait attendre le quatrième pour faire un bridge dans les vestiaires, où se retrouvent maintenant deux joueurs de chaque côté (47'28"). Comme Ledoux et Coulon s'échangent des petits coups (deux minutes chacun), Sébastien Roujon, qui ré-endosse l'habit de coach l'hiver venu, demande un temps mort pour calmer les esprits, ou au moins ceux de ses joueurs.

Malgré les cinq minutes d'infériorité qui courent toujours, Lamoureux et Benyahia partent seuls en contre pour un une-deux parfait (6-1 à 49'49"). Il faut même le poteau plus un retenir de Charrier pour empêcher le septième but. Simple délai, car à quatre contre quatre, Kévin Ledoux ne se sent plus de joie. Il dribble en passant le palet entre ses jambes. Le mouvement est un peu trop esthétique pour être efficace, mais ce n'est pas grave, il marque sur l'action suivante (7-1 à 51'58"). Le dernier but est encore une réalisation des juniors. Le tir de Romain Danton est superbement dévié dans le haut du filet par Mickaël Marouillat. On note à peine les dernières distributions de mauvais points, deux méconduites pour Charrier et Monneau.

Astic, l'homme du match

Restant sur un exploit face à Montpellier (6-6) puis trois victoires, les Toulonnais étaient si bien lancés qu'ils espéraient revenir dans la course pour la poule finale. Peine perdue au vu du match de ce soir. Avant d'espérer atteindre de hautes cimes, ils devront d'abord s'appliquer à tenir leur langue dans leur poche. À force de se prendre des méconduites en contestant d'autres méconduites - et j'exagère à peine - je ne sais même pas s'ils se souvenaient au juste pourquoi ils discutaient au départ. Avec un effectif aussi réduit, on ne peut pas se permettre d'accumuler bêtement les pénalités jusqu'à flirter avec la limite du forfait par manque de joueurs. Ils se sont sortis eux-mêmes du match en perdant toute concentration, alors que les dix premières minutes, notamment leur premier box-play, pouvaient paraître encourageantes, même si la médiocrité de la mise en action castelviroise a aidé.

Du côté de Viry-Châtillon, on notera les fortunes diverses qu'ont connu les deux arrières formés aux Français Volants, Julien Pasquereau et Hugo Astic. Le premier nommé n'aura pas patiné longtemps cette semaine. Il était absent des entraînements car malade, et il n'a tenu que dix minutes dans ce match avant que son caractère sanguin ne le perde à nouveau. Le second a compensé la perte de son camarade en donnant des mises en échec pour deux. Présent dans les coins, dans sa zone, et même offensivement, il a livré ce que l'on peut vraiment appeler un match plein. D'habitude discret, il a été remarquable ce soir. L'homme du match.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Viry-Châtillon - Toulon 8-1 (1-1, 2-0, 5-0)

Samedi 13 décembre 2003 à 20h30 à la patinoire municipale de Viry-Châtillon. 330 spectateurs.

Arbitrage de Franck Arnal et Stéphane Peronin.

Pénalités : Viry-Châtillon 74' (6'+5'+20', 4', 4'+10'+5'+20'), Toulon 113' (8'+10'+10', 4'+10'+10'+20'+5'+20', 6'+10').

Tirs : Viry-Châtillon 46 (8, 16, 22), Toulon 19 (10, 5, 4).

Évolution du score :

0-1 à 03'47" : Lesko

1-1 à 05'24" : Astic assisté de Ledoux

2-1 à 22'21" : Ledoux assisté de R. Danton (inf. num.)

3-1 à 35'33" : François assisté de Gumucio et Astic

4-1 à 43'20" : Germack

5-1 à 46'15" : Aubry assisté de Gumucio et O. Roujon

6-1 à 49'49" : Benyahia assisté de Lamoureux et Astic

7-1 à 51'58" : Ledoux

8-1 à 55'23" : Marouillat assisté de R. Danton et Aubry

 

Viry-Châtillon

Gardien : Thierry Lallemand.

Défenseurs : Julien Pasquereau - Hugo Astic ; Rémi Jeannette - Guillaume Jeannette (A) ; Olivier Monneau (A) - Guillaume Cormont ; Ludovic Germack.

Attaquants : Arnaud François (C) - Olivier Roujon - Fabian Gumucio ; Benjamin Aubry - Éric Lamoureux - Mickaël Marouillat ; Romain Danton - Kévin Ledoux - Bertrand Danton ; Cédric Berteleau - Mohamed Benyahia - Chris Desuert.

Remplaçant : Vincent Vancayseele (G). Absents : Francis Larivée (déchirure à la cuisse), Sébastien Roujon (coach).

Toulon

Gardien : Mario Luterancik puis Antoine Rophé à 55'22".

Défenseurs : Mathieu Coulon (A) - Tomas Banas ; Boris Cammal - Martin Lesko ; Guillaume Charrier.

Attaquants : Maxime Raffaelli - Julien Rives (A) - Nicolas Cassim ; Pierre Derrudre - Richard Brodeur (C) - Josef Hopjak ; Anthony Chamard.

Remplaçant : Antoine Rophé (G). Absent : Christian Ferland.

 

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