Villard-de-Lans - Dijon (6 décembre 2003)

 

Match comptant pour la treizième journée du Super 16, poule est.

Faute de n'avoir pu marquer les points qu'il fallait lors des rencontres précédentes (un nul à domicile contre Epinal et une défaite à Clermont), les Ours de Villard se trouvaient dans une situation délicate à deux journées de la fin de la première phase : il leur fallait en effet marquer au moins un point lors de leurs deux dernières rencontres pour s'assurer complètement d'une place en poule Magnus. Et vu que le programme de la dernière journée leur réserve un déplacement à Grenoble, c'était ce soir ou jamais pour les Ours. Or le visiteur du jour, Dijon, se trouvait dans le même cas : après avoir "explosé" Gap 12-0, les Ducs avaient également besoin d'un point afin d'écarter définitivement Épinal de la course aux play-offs. Chaude ambiance en perspective.

Les deux équipes commencent prudemment la rencontre. Vu l'enjeu, personne n'ose se livrer totalement au risque de s'exposer aux contres adverses. Villard obtient la première supériorité numérique du match (Allison) mais n'en profite pas. Les Ducs ont leur chance à leur tour lorsque Martin Roh rejoint la prison et tirent bien mieux la situation à leur avantage puisque Tekel transperce Favarin d'un slap de la bleue (0-1, 10'33"). Début de match idéal pour Dijon mais les Ours n'abdiquent pas. Ils échouent sur une deuxième supériorité numérique (encore Allison). Mais jamais deux sans trois, dit-on, et leur persévérance finit par payer. Avec Tekel en prison jusqu'à la fin du tiers, Villard concrétise enfin son jeu de puissance sur une combinaison Métro-Gillings et arrache ainsi l'égalisation juste avant le retour au vestiaire (1-1, 19'39").

Ce match semble décidément se jouer en supériorité numérique. Les deux équipes étant incapables de se départager à cinq contre cinq, la moindre pénalité coûte dès lors très cher. Dijon l'apprend à ses dépens lorsque Bergamelli puis Dugas sont sanctionnés à seize secondes d'intervalle. Une double supériorité de 1'44" en forme de cadeau pour les Ours qui n'ont convertissent l'offrande en but, le capitaine Christophe Negro se chargeant de la sentence (2-1, 23'21"). Villard prend donc les devants pour la première fois du match mais se montre indiscipliné à son tour. Dijon rate la première occasion (prison de Millar) mais pas la seconde (prison de N. Favarin), Vavroch n'ayant besoin que de huit secondes pour tromper le frère du banni sur un bon service de Pazak (2-2, 29'40"). Quatre buts marqués en supériorité numérique, on se dit alors que la leçon n'a pas été retenue puisqu'Aymeric Gillet prend une pénalité malvenue. Mais Dugas subtilise le palet aux Villardiens et envoie le rapide Miroslav Pazak en contre. Une occasion que le buteur slovaque ne rate pas souvent, et Favarin ne peut que constater les dégâts (2-3, 31'48"). Mais ce deuxième tiers tout fou est encore loin d'être terminé. Dijon ne profite pas d'une nouvelle supériorité numérique, et quelques minutes plus tard Bourgey et Duval combinent pour remettre les deux équipes une nouvelle fois à égalité (3-3, 36'53"). Superbe chassé-croisé auquel se livrent les deux équipes dans un match bien plus ouvert qu'on aurait pu le supposer.

Les Ours pensaient avoir fait le plus dur en revenant au score en fin de tiers. Mais un relâchement de la défense villardienne laisse Tekel inscrire son doublé à trente-quatre secondes du retour au vestiaire (3-4, 39'26"). Un sacré coup au moral pour les locaux qui ont vingt minutes pour recoller au score et obtenir la qualification. Après dix minutes de pressing constant des coéquipiers de Négro, les Dijonnais souffrent terriblement. Sous pression, Neckar envoie le palet dans les tribunes et se fait sanctionner pour retard de jeu. Trente secondes plus tard, Marakhovski égalise en... supériorité numérique (4-4, 50'35") ! Le public villardien exulte, les joueurs paraissent soulagés : Villard tient sa qualification. Dijon aussi, même si un surnombre fait passer deux minutes très inconfortables aux visiteurs. Le nul arrange les deux équipes mais le match reste disputé jusqu'au bout à l'image de cette altercation entre Gueguen et Goncalves. Les dernières secondes sont synonymes de soulagement pour tous les acteurs de la rencontre : au terme des soixante minutes de temps réglementaire, Dijon et Villard sont officiellement qualifiés pour la poule Magnus !

Dès lors, la prolongation est plus qu'anecdotique pour les deux équipes, libérées de toute pression. La mort subite sourit finalement aux Ducs qui marquent après deux minutes par Vavroch (5-4, 62'42"). Pour la petite histoire, les Dijonnais remportent ainsi leur premier succès à Villard, eux qui avait échoué ici même lors de la finale du championnat de Division 1 en 2002. Mais l'important était ailleurs pour Dijon et Villard, qui ont atteint l'objectif fixé en début de saison en se qualifiant, comme la saison passée, pour la poule Magnus ! Ours et Ducs essaieront de mieux y figurer, eux qui avaient terminé respectivement septièmes et huitièmes.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match (d'après le Bien Public) :

Daniel Maric (entraîneur de Dijon) : "Il n'a jamais été question d'une quelconque entente. [...] Contrairement à leur habitude, ils ne nous ont pas pris à la gorge. En plus, leurs gardiens n'ont pas été au top, si bien que malgré quelques prisons stupides, tout s'est remarquablement passé. On les a bien gênés par notre pressing, on a été solides.[...] On a eu cinq minutes de pause après le match. Tout le monde était décontracté. Le jeu s'est logiquement débridé."

Stephen Dugas (attaquant de Dijon) : "En allant à Villard, notre entraîneur nous avait mis la pression en quelque sorte. Si on voulait avoir la prétention de participer à la coupe Magnus, il fallait réussir quelque chose là-bas, chez un adversaire présumé de notre niveau. De plus, après notre déroute mulhousienne, on s'est fait pas mal "tailler" un peu partout, il fallait prouver qu'on pouvait s'exporter. On a bien défendu. À seulement quatre éléments derrière, les mecs sont plus dans le rythme, et même s'ils sont plus fatigués à la fin, ils n'ont pas le temps de se relâcher. On a donc toujours été présents sur le palet. On les a constamment pressés. Dans ces conditions, en tant qu'attaquant, je me suis aussi senti plus concerné par la défense. La conjonction de ces deux choses a fait que tout s'est très bien passé. [En troisième période] On a très peu touché le palet. Quand on l'avait, on s'est contenté de balancer au fond. On a souffert mais on a résisté. [À propos de Vavroch] Avec Cilhar, il a eu du mal à se lancer. Maintenant, c'est bon. Je crois qu'on a tous fait notre maximum pour les mettre dans une position avantageuse. D'ailleurs, je suis persuadé que si on se qualifie, c'est parce qu'on a un effectif très homogène."

 

Villard-de-Lans - Dijon 4-5 après prolongation (1-1, 2-3, 1-0, 0-1)

Samedi 6 décembre à 20h30 à la patinoire André Ravix de Villard-de-Lans. 700 spectateurs.

Arbitrage de Julien Avavian assisté de Cyril Carlin et Guillaume Gielly.

Pénalités : Villard-de-Lans 10' (2', 6', 2'), Dijon 18' (6', 6', 6').

Évolution du score :

0-1 à 10'33" : Tekel assisté de Dugas et Gillet (sup. num.)

1-1 à 19'39" : Metro assisté de Gillings (sup. num.)

2-1 à 23'21" : Negro (double sup. num.)

2-2 à 29'40" : Vavroch assisté de Pazak (sup. num.)

2-3 à 31'48" : Pazak assisté de Dugas (inf. num.)

3-3 à 36'53" : Duval assisté Bourgey et Guidoux

3-4 à 39'26" : Tekel

4-4 à 50'35" : Marakhovski (sup. num.)

4-5 à 62'42" : Vavroch assisté d'Allison et Abrahamsson

 

Villard-de-Lans

Gardien : Pascal Favarin puis Nicolas Nogaretto à 40'00".

Défenseurs : Nicolas Favarin - Jean-Marc Girard (A) ; Martin Roh - Roman Marakhovski ; Mathieu Guidoux - Christopher Lepers.

Attaquants : Franck Billieras - Alexandre Goncalves - Christophe Negro (C) ; Rob Millar - Kent Gillings - Rich Metro ; James Cruz - James Duval - Pierre Bourgey (A).

Remplaçants : Stéphane Guillot-Diat, Rudy Billieras, Damiens Châlons.

Dijon

Gardien : Frantisek Neckar.

Défenseurs : Marcus Abrahamsson - Joshua Allison ; Milan Tekel (A) - Aymeric Gillet.

Attaquants : Thomas Bussat - Stephen Dugas (A) - Julien Tiphaigne (C) ; Miroslav Pazak - Jiri Cihlar - Robert Vavroch ; Aurélien Albano - Romain Gentilleau - Thomas Bergamelli ; Guillaume Grandjean - Jean-Michel Bortino - Thomas Gueguen.

Remplaçant : Grégory Fougère (G). Absents : Wilfried Molmy, Mathieu Bouché.

 

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