Mulhouse - Villard-de-Lans (15 novembre 2003)

 

Match comptant pour la neuvième journée du Super 16, poule est.

Cette rencontre est une revanche entre deux clubs rivaux. En effet, depuis le début du championnat, les Scorpions mulhousiens n'ont concédé qu'une seule défaite, en Isère, justement face aux Ours, qui allaient alors, et enfin, décoller au classement. Aussi, ce soir, dans la sympathique patinoire de Colmar (celle de Mulhouse étant occupée par des occupations plus artistiques) bien garnie, le but était pour les Alsaciens de laver l'affront du 5-1 encaissé à l'aller.

Le premier tiers-temps laisse un peu l'impression générale sur le match : les deux protagonistes sont avant tout sur la glace pour ne pas perdre. Les vingt premières minutes sont donc plutôt équilibrées, on constate surtout un duel d'observation, les défenses prenant souvent le pas sur l'attaque. Mulhouse heurte le poteau tôt dans le match, pendant une supériorité. De son côté, Villard ne parvient pas du tout à implanter les siennes, bénéficiant pourtant d'un double avantage numérique pendant plus d'une minute. Pas grand-chose de vraiment concluant à se mettre sous la dent, donc, pendant ces vingt premières minutes.

Le deuxième tiers propose un schéma sensiblement identique. Par contre, Villard éprouve de plus en plus de mal à pénétrer en zone mulhousienne. Ils bénéficient pourtant de quatre minutes de supériorité, en début de tiers, suite à une agression caractérisée, avec le coude, de Ruokonen sur Franck Billieras. Mais une fois de plus, Mulhouse contient son adversaire, et marque même un but, sur un raid de Segla, mais l'arbitre estime sûrement que la cage de Nicolas Nogaretto a été déplacée avant que le palet ne franchisse la ligne (22'33"). Mulhouse presse un peu plus haut et Michou manque un palet gagnant devant la cage grande ouverte (32'16"). C'est un simple répit, car dans les instants qui suivent, sur un premier essai de Segla, Nogaretto repousse mais ne peut se replacer correctement, et la rondelle est récupérée puis adressée à Patrick Scibran qui score dans la cage ouverte. Villard, qui n'a toujours pas tiré cadré à cet instant du tiers, remonte un peu à la surface sur deux essais de Gillings et Metro, mais Lhenry veille.

Le dernière période est un peu plus animée, du moins dans les premiers moments. En effet, Villard s'accroche (dans tous les sens du terme) pour remonter au score, et égalise sur l'une des rares phases de jeu collectif du match : Marakhovsky remonte le palet et démarque lumineusement Millar en entrée de zone. L'imposant villardien distance d'un chouïa son défenseur et trompe Lhenry sous la barre. Hélas, les Isérois goûteront peu de temps à cette égalité, 90 secondes à vrai dire, le temps pour Jokinen de redonner une longueur d'avance aux siens : le petit lutin remonte le long de la bande, les villardiens hésitent à le "prendre" pour cette avancée un peu anodine, et son tir puissant de la bleue à ras la glace passe juste à côté de Nogaretto. Dès lors, la tâche se complique pour les Alpins, le rideau alsacien devient de plus opaque, et même viril, devant eux. Et c'est encore Juho Jokinen, en solo, qui conclut la partie, le dernier Villardien étant trop tendre pour empêcher le meilleur marqueur mulhousien, pourtant en déséquilibre, de marquer une seconde fois.

Match décevant dans ses intentions : on a cherché, d'un côté comme de l'autre, à commettre le moins d'erreurs en défense. Peu de pénalités ont été distribuées, mais beaucoup de charges et de dureté sifflées, le match fut donc musclé.

Mulhouse est un habitué de ce genre de schéma. Au vu de la partie, on notera que les six défenseurs sont de plus en plus convaincants, laissant de moins en moins d'opportunités aux attaquants adverses, usant d'un pressing très physique. L'attaque par contre fut plus décevante, n'étant vraiment dangereuse collectivement qu'en supériorité. On notera par contre la bonne intégration des Brisard, et Kazda, associés à Croz sur une troisième ligne plutôt travailleuse. Victoire relativement logique donc des Scorpions, mais la manière sera pour un autre jour.

Villard a voulu jouer d'une façon à laquelle je n'étais pas habitué de leur part, en essayant de se calquer sur son rival haut-rhinois. Dans l'ensemble, la défense a quand même bien tenu le coup, hormis sur les deux bévues occasionnant les deux buts de Jokinen, et qui tiennent d'un peu de manque de gnac et d'inattention à mon avis.

Le système offensif a malheureusement buté sur la muraille noire et rouge, il manquait trop de puissance pour s'imposer face aux plus que rugueux Ruokonen ou Scibran. On a eu quelques petits éclairs de Metro, Marakhovsky ou Millar (qui prend, semble-t-il, de plus en plus d'assurance dans son jeu), mais pas assez pour espérer l'emporter. En outre, les Villardiens ont des problèmes d'efficacité en supériorité, un défaut récurrent qu'il faudrait quand même résoudre, notamment en situation de cinq contre trois, qu'on ne rencontre pas tous les jours.

Récompensés à la fin du match : Patrick Scibran pour Mulhouse et Nicolas Nogaretto pour Villard.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Commentaires d'après-match (dans L'Alsace)

Christer Eriksson (entraîneur de Mulhouse) : "C'est notre troisième gros match depuis le début de saison, après ceux disputés devant Grenoble et Dijon. Il y avait tous les ingrédients d'une grande rencontre : de l'intensité, des beaux mouvements et du suspense. C'était un vrai match de hockey, instructif pour la seconde phase. J'ai également été satisfait de voir ceux qui ne jouaient pas encourager leurs coéquipiers. J'ai encore eu la preuve que l'équipe est vraiment soudée et qu'elle veut réaliser de belles choses."

Fabrice Lhenry (gardien de Mulhouse) : "En encaissant le but, j'ai un petit peu pensé à cette série qui prenait fin [231 minutes d'invincibilité]. Mais d'un côté, je suis content car on n'arrêtait pas de m'en parler depuis des jours. L'important, c'était de s'imposer car nous étions revanchards après le match aller. Comme mes partenaires, j'étais passé à côté du rendez-vous et je voulais vraiment effacer cet échec par un succès. Nous pouvons être contents de nous car nous avons livré une belle prestation, avec beaucoup de rythme. Villard a bien joué mais ne s'est quand même pas procuré beaucoup d'occasions."

 

Mulhouse - Villard-de-Lans 3-1 (0-0, 1-0, 2-1)

Samedi 15 novembre 2003 à 18h00 à la patinoire de Colmar. 837 spectateurs.

Arbitrage de Didier Bocquet assisté de Laurent Rouèche et Nicolas Barbez.

Pénalités : Mulhouse 14' (4', 4', 6'), Villard-de-Lans 14' (4', 6', 4').

Tirs : Mulhouse 31 (11, 10, 10), Villard-de-Lans 13 (7, 2, 4).

Évolution du score :

1-0 à 35'36" : Scibran assisté de Mille

1-1 à 45'30" : Millar assisté de Marakhovsky

2-1 à 47'00" : Jokinen assisté de Segla

3-1 à 57'55" : Jokinen

 

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Miikka Ruokonen (A) - Allan Carriou ; Patrick Scriban - Mathieu Mille ; Dusan Brincko - Lilian Prunet (A).

Attaquants : Pavol Segla - Francis Ballet - Juho Jokinen ; Guillaume Chassard - Lionel Bilbao (C) - Steve Michou ; Pierre Brisard - Étienne Croz - Richard Kazda.

Remplaçants : Benjamin Jubien (G), Vincent Bringuet, Jérémy Bigot, Luc Tardif jr. Absent : Maxime Schuchewytsch.

Villard-de-Lans

Gardien : Nicolas Nogaretto.

Défenseurs : Christopher Lepers - Mathieu Guidoux ; Nicolas Favarin - Jean-Marc Girard (A) ; Roman Marakhovsky - Martin Roh.

Attaquants : Franck Billieras - Alexandre Goncalves - Christophe Negro (C) ; Rich Metro - Kent Gillings - Rob Millar ; Damiens Châlons - James Duval - James Cruz ; Rudy Billieras.

Remplaçants : Pascal Favarin (G), Stéphane Guillot-Diat. Absents : Pierre Bourgey (convalescence après blessure aux cervicales), Yves Cruz (en quête d'un nouveau club).

 

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