Brest - Angers (15 novembre 2003)

 

Match comptant pour la neuvième journée du Super 16, poule ouest.

Voilà ce qu'on attendait des Albatros après trois défaites, une réaction avec la manière ! Au terme d'une rencontre pour le moins rugueuse, les oiseaux bretons ont quand même su faire preuve d'un impressionnant réalisme ainsi que d'une puissance et d'une rapidité offensive décoiffantes pour un Bradette pas forcement avantagé par ses défenseurs véritablement perdus sur la "trop" grande glace brestoise. La défense bretonne quant à elle sérieuse et Figved impérial sur sa ligne ont participé à rendre la victoire assez large, 6-2, face à des Angevins volontaires mais beaucoup trop approximatifs et perméables défensivement. Les Angevins habitués à défendre de manière resserrée sur leur petite glace à domicile ont perdu pied face à la surprenante capacité de débordement et de pénétration des attaquants bretons. Les Albatros retrouvent ainsi la tête du classement en compagnie d'Amiens. Cap sur Rouen désormais pour un match qui s'annonce d'ores et déjà à couteaux tirés dans dix jours.

Les Brestois dominent leur sujet

Une fois n'est plus coutume, sous les yeux d'un Thomas Gueguen qui voyait son dernier match à Brest, les Albatros entament bien leur match, mettant d'entrée de jeu la pression sur leur opposant d'un soir, Angers, renforcé à la toute dernière minute par le remplaçant de Serge Crochetière blessé jusqu'à mi-janvier, le défenseur slovaque Pavol Mihalík. Cela commence fort, avec un but malheureusement refusé à la suite d'un rush solitaire de Loïc Sadoun qui trouve Bradette sur sa route avant que son frère cadet ne récupère le rebond pour faire vibrer les filets. Toute la patinoire se réjouit mais l'arbitre dit bel et bien non pour cage déplacée plus ou moins volontairement pas le cerbère angevin (03'05). Peu importe, les Bleus repartent de plus belle vers l'avant, et moins de deux minutes plus tard, Ijäs parvient à dévier habilement un bon lancer de Borzik. Imparable, Bradette ne peut rien et le dépucelage du tableau d'affichage est réalisé (1-0 à 05'30).

Soucieux de ne pas relâcher la pression, les Albatros ne mollissent pas pour autant, et à l'inverse, Provencher en chef de file montre l'exemple par deux fois consécutivement sur une bonne reprise d'un centre de Tikhonov puis sur un tir à bout portant paradé par Bradette (07'06). Pulawski plein axe en supériorité (08'09) et Tsyplakov en débordement "à la Sadoun" (09'00) ne tardent pas à l'imiter sans pour autant obtenir plus de réussite. Loïc Sadoun à son tour sera tout près d'aggraver le score sur un breakaway avorté par Bradette (10'09), juste avant que Tikhonov y parvienne, sur un tir à courte distance. C'est tout du moins ce que tout le monde a vu, sauf les arbitres qui ne sifflent rien, laissant les Angevins ressortir la rondelle pour Bellemare qui profite de l'arrêt des joueurs brestois pour affronter en duel singulier Figved obligé de sortir un arrêt de grande classe (10'49). Pas vernis, les Bretons, ou peut-être doit-on ça à des Angevins chanceux ?

Toujours est-il que cette escapade angevine a le don de réveiller des Ducs enfin extravertis. Hovora voit son tir frôler la cage de Figved (11'50), puis Bellier a une occasion en supériorité numérique (14'30). Les Ducs reprennent peu à peu confiance et... c'est le coup de massue lorsque, comme à l'entraînement, le capitaine au n°70 Dino Grossi, après avoir réalisé un énorme travail en débordement sur son aile, expédie sous le nez de Bradette un caviar pour Arcangeloni qui n'a plus qu'à pousser la rondelle au fond (2-0 à 16'35). De quoi abasourdir des Ducs qui ne font plus que subir quelques timides escarmouches des Bretons jusqu'à la fin du tiers, ces derniers préférant attendre la deuxième période pour ré-enclencher la seconde.

Les esprits s'échauffent

Comme prévu, le turbo est remis à la reprise des hostilités. Stéphane Arcangeloni, véritablement survolté sur sa nouvelle ligne où il remplace Broz blessé, déborde et sert sur un plateau d'argent Patrick Bona, qui manque malheureusement son contrôle seul face à Bradette (23'06). Loïc Sadoun, en grande forme avec pas moins de neuf tirs à son actif dans la soirée, s'offre à nouveau une de ses spécialités, à savoir les départs en breakaway, mais trouve sur sa route Bradette pour un superbe arrêt in extremis (24'09). À l'instar du premier round, cet électrochoc sert aux hommes de François Dusseau pour réagir et contre-attaquer par Bellemare qui trouve le bouclier de Figved, qui s'interpose également sur le rebond de Pihant (24'53). Mysicka vient à son tour en butée sur le n°16 brestois (26'23). Ce regain de forme prend à nouveau la forme d'un prémice à un nouveau coup de sabre. L'auteur, cette fois-ci ? Stéphane Arcangeloni. Il rend la monnaie de sa pièce à Grossi sur le deuxième but, en lui servant le même caviar après un festival technique en contournement de la défense des Ducs décidément trop figée, son capitaine n'ayant plus qu'à glisser la rondelle au fond des filets (3-0 à 28'34). Ce coup dur ne calme pourtant pas les ardeurs angevines malgré un bon débordement vain d'Yven Sadoun, puisque le duo tonitruant Mysicka-Hovora oblige Figved à maintenir sa vigilance au maximum sur de multiples escarmouches plus ou moins sérieuses (31'50 & 34'14).

La détermination angevine finit par être récompensée sur un tir violent de Bellier, que Figved ne peut que repousser dans la palette de Bellemare qui en profite pour réduire la marque et faire croire à un semblant de regain angevin (3-1 à 34'35). Un semblant seulement, en effet, car nous n'auront plus vraiment l'occasion de revoir dans ce tiers les Angevins en position dangereuse, mis à part un bon lancer de Pihant directement dans la niche du portier finistérien, la faute à un jeu qui tombe peu à peu dans une escalade de coups bas. Le pourtant très jeune Pierre-Yves Albert n'est pas le dernier dans cet exercice, laissant traîner le bout de sa crosse dans le visage de Maynard, contraint de quitter la glace en titubant (37'50), juste avant que le tout nouveau Mihalík se fasse remarquer sur le long de la bande en séchant assez violemment Loïc Sadoun avec l'aide de sa crosse, dont le bout dépassait suffisamment pour mettre K.O. le Breton. Ce mauvais geste vaudra à Mihalik une expulsion de match pour sa première apparition (38'11). De quoi prouver à tout le monde qu'il ne remplace par Serge Crochetière pour rien... Toujours est-il qu'il n'en faut pas plus pour que les Bretons profitent de la supériorité pour accroître leur avance par une déviation payante dans le slot de Loïc Sadoun (4-1 à 38'54). Par la suite, Coté profite bien d'une boulette de la défense brestoise pour mettre à l'épreuve Figved une nouvelle fois (39'10), mais une fois encore c'est Brest qui clôt la marque de ce tiers sur un superbe débordement de Loïc Sadoun, dont le lancer dans la course contraint Bradette à laisser filer le rebond sur Borzik (5-1 à 39'41).

Brest gère son avance

Les occasions se font plus rares de part et d'autre à la faveur de valse entre amis entre Maynard et Hovora ou Mikel et Pihant dans un troisième tiers haché par les pénalités, même si Coté, Mysicka ou encore Hovora parviennent à rester dangereux. Julien Figved est auteur une fois encore d'un arrêt de grande classe face à Julien Pihant (46'48), à l'instar de Martin Bradette obligé de faire preuve de sérieux face à Provencher seul en pénétration axiale (45'45). Mais comme depuis le début du match, c'est Brest qui porte l'estocade. Patrick Bona parvient à s'extirper de la tendre défense angevine pour se retrouver seul face à Bradette et lui glisser la rondelle entre les jambes (6-1 à 47'36). Non content de prendre ce but, le portier angevin estime nécessaire d'asséner un joli bourre-pif à Bona, qui dans son élan n'avait pu s'arrêter et avait donc fini sa course dans ses bras. Et pourtant, Bona qui n'avait pas répondu écopera seul d'une pénalité pour dureté. Étrange décision néanmoins sans conséquence, puisqu'il faut attendre trois minutes avant de voir une nouvelle action, à nouveau une fugue solitaire de Bona (50'00), juste avant de bonnes sollicitations de Bellemare et Pihant (51'20), ou encore de Hovora et Bellier obligeant Figved à sortir une fois de plus un arrêt de toute beauté (53'11).

Coté en débordement parvient à prendre tout le monde de vitesse pour battre en tête-à-tête Figved grâce à un bon dribble (6-2 à 54'54). Ce but pour l'honneur provoque tout de même la colère de Figved qui ne sera pourtant pas au bout de ses surprises après avoir vu Bona déshabiller toute la défense angevine sur un festival de dribbles (58'39). Quoi de mieux que de finir par un tir de pénalité ? C'est ce qui arrive aux Brestois auteurs d'un surnombre à deux minutes de la fin du match... L'arbitre appelle donc un tir de pénalité pendant que le public scande le prénom de son gardien. Bellemare s'élance mais ne parvient pas pour autant à tromper un Figved royal qui exulte et harangue le public après ne pas s'être laissé embarquer dans la feinte du jeune canadien (59'30). Le public n'en finit plus de scander le nom de "Julien Julien Julien" et termine la rencontre par une standing ovation bien méritée pour les Brestois.

Compte-rendu signé William Boussard

 

Commentaires d'après-match

Dino Grossi (attaquant de Brest) : "Angers casse toujours le jeu, et ce n'est pas évident de jouer contre eux car ils sont très accrocheurs. On a gagné, c'est le plus important, maintenant il reste quatre rencontres donc on attend la suite. Leur gardien a quand même fait un bon match, car sans lui la note aurait été plus salée pour les Ducs, je pense. Enfin, c'est une équipe qui travaille tout le temps et qui du fait de son jeune âge patine beaucoup."

Jonathan Bellemare (attaquant d'Angers) : "On n'a pas patiné, on n'a pas assez bien joué défensivement, et à l'extérieur on ne peut pas laisser six buts à l'adversaire et espérer l'emporter. On a pris beaucoup de pénalités, d'autant plus que Brest a une grosse attaque à laquelle on ne peut pas se permettre de donner autant de jeux de puissance. On a manqué d'opportunisme en attaque, tandis qu'en défense on leur a donné trop de chances."

 

Brest - Angers 6-2 (2-0, 3-1, 1-1)

Samedi 15 novembre 2003 à 20h00 au Rïnkla Stadium. 750 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté de Damien Bliek et Cesary Leszko.

Pénalités : Brest 20' (4', 8', 8'), Angers 51' (4'+10', 4'+5'+20', 8').

Tirs : Brest 33 (13, 11, 9), Angers 40 (7, 22, 11).

Évolution du score :

1-0 à 05'30" : Ijäs assisté de Bnorzik et L. Sadoun

2-0 à 16'35" : Arcangeloni assisté de Grossi et Provencher

3-0 à 28'34" : Grossi assisté d'Arcangeloni et Mikel (inf. num.)

3-1 à 34'35" : Bellemare assisté de Bellier (sup. num.)

4-1 à 38'54" : L. Sadoun assisté d'Ijäs et Pulawski (double sup. num.)

5-1 à 39'41" : Borzik assisté de L. Sadoun et Ijäs

6-1 à 47'36" : Bona

6-2 à 54'54" : Coté assisté de Rousselin et Bellier

 

Brest

Gardien : Julien Figved.

Défenseurs : Ivan Borzik - Tadeusz Pulawski ; Jan Mikel - Aleksandr Tsyplakov ; Bruno Maynard (A) - Timo Kulonen ; Christian Élian.

Attaquants : Yven Sadoun - Janne Ijäs - Loïc Sadoun (A) ; Dino Grossi (C) - Stéphane Arcangeloni - Jimmy Provencher ; Patrick Bona - Sébastien Oprandi - Maksim Tikhonov.

Remplaçants : Thomas Morvan (G), Jérôme Veret. Absents : Ludek Broz (adducteurs), Thomas Gueguen (départ).

Angers

Gardien : Martin Bradette.

Défenseurs : Patrice Bellier (A) - Daniel Socha ; Pavol Mihalík - Mickael Irani ; Sébastien Rousselin - Patrick Bärgman.

Attaquants : Jonathan Bellemare - Pierre-Yves Albert - Julien Pihant (A) ; Tomáš Mýsicka - Radek Hovora - Juraj Ocelka ; Éric Coté - François Ferrari - Claude Devèze (C).

Remplaçant : Fabien Besseyre (G). Absent : Serge Crochetière (blessé).

 

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