Viry-Châtillon - Bordeaux (1er novembre 2003)

 

Match comptant pour la cinquième journée de division 2, poule sud.

Viry a un petit peu abusé dans la distributions d'invitations pour ce match avec 1500 papiers dans la nature, soit plus que la capacité de la patinoire. De toute manière, il n'y a pas autant de monde qui s'est déplacé, la patinoire n'est pas bondée, mais le parking si... C'est le facteur limitant à Viry-Châtillon, même s'il reste toujours des places au bord de la Nationale 7.

Par rapport au déplacement effectué quelques kilomètres plus loin sur cette N7, à Athis-Paray, la semaine dernière, Bordeaux enregistre le retour de Duollé et Hardouin. Du côté castelvirois, on sait désormais que Jérôme Mô a finalement décidé de raccrocher - provisoirement ? - les patins, pour des raisons professionnelles, afin de se consacrer à la reprise de la teinturerie familiale. Pour l'instant, son retour chez les Jets s'est donc limité à deux entraînements et un match amical.

Comment pimenter un match a priori déséquilibré

Bordeaux ouvre les hostilités avec une superbe lucarne de Stéphane Tartari sur le premier tir du match (0-1 à 3'11"). Viry se crée ses premières occasions avec une bonne mitaine d'Espiaut sur un revers de Ledoux, puis avec Marouillat et Lamoureux en deux contre un, mais se fait piéger sur une contre-attaque de Jill Cauly (0-2 à 7'30"). Labayle avait déjà montré sa vitesse de patinage et Tartari sa qualité de finisseur, il aurait fallu se méfier de l'un et de l'autre. Mais les Bordelais ont le champ libre pour inscrire leur troisième but en trois tirs (0-3 à 9'14") ! Après sa superbe première sortie à domicile, le gardien canadien Francis Larivée voit ses statistiques chuter brutalement. Voilà ce qui arrive quand les attaquants ne se replient pas et laissent leurs défenseurs se débrouiller seuls...

En tout cas, cela a le mérite de pimenter la rencontre. On pensait qu'elle serait déséquilibrée, mais avec ce "handicap" de trois buts, le challenge devient autrement intéressant. Hormis les (nombreux) novices, on ne doute quand même pas vraiment du retour de Viry en raison de la rapidité avec laquelle les deux tiers du retard sont récupérés. La première pénalité du match, un retenir de Jill Cauly (la première de ses quatre prisons du match, soit la moitié des pénalités mineures girondines !), aboutit à un but de Kévin Ledoux (1-3 à 11'04"). Puis un tir de l'enclave à mi-hauteur de Hugo Astic permet de revenir à une unité avant de rejoindre les vestiaires (2-3 à 15'12").

Offensive poussive

Mais le retour de Viry ne sera pas si facile. Julien Pasquereau ne trouve que le poteau, et il faut passer la mi-match pour que Chris Desuert égalise (3-3 à 31'20") pendant que Ludovic Hardouin est en prison pour faire trébucher. Ce deuxième tiers-temps est par ailleurs marqué par quelques péripéties au niveau des pénalités. Pasquereau et Labayle ont eu une chaude explication et ont été sanctionnés pour une pénalité simultanée. Mais, alors que son équipe est en infériorité (faire trébucher de Bertrand Danton, qui devra se faire poser en troisième période un pansement sur la pommette), le Castelvirois retourne sur la glace sans attendre l'arrêt de jeu, et le Bordelais crie au scandale et frappe violemment la vitre de la table de marque pour alerter les arbitres. Du coup, Pasquereau reprend certes deux minutes pour retard de jeu... mais Labayle aussi pour attitude anti-sportive.

La troisième période repart avec des tentatives de part et d'autre, et même les Bordelais s'y mettent alors qu'ils n'avaient pas beaucoup tiré au but jusque là. Mais c'est Viry-Châtillon qui marque sur un lancer d'Aubry qui échappe à la mitaine d'Espiaut et retombe derrière lui (4-3 à 45'48"). Les Castelvirois s'installent en zone adverse mais tournent comme des panthères en cage sans jamais réussir à porter le coup de griffe décisif. Tout un symbole de ce désarroi offensif quand le palet revient dans le dos des Bordelais à Romain Danton, seul juste devant la cage. Il manque alors le contrôle du patin et envoie le palet contre la bande.

Larivée doit donc se montrer décisif en face-à-face avec Hardouin puis Labayle. Ce n'est qu'à cinq minutes de la fin que le capitaine Arnaud François pique au centre, fait se coucher le gardien et finit le travail (5-3 à 55'22"). Le match est fini, mais le temps mort n'aide pas les Bordelais. Alors qu'il n'y avait pas eu des pénalités dans ce tiers, elles s'accumulent dans les deux dernières minutes avec une altercation Desuert-Hortholary, puis la quatrième et dernière pénalité de Cauly, que les Boxers accueillent par des remarques cinglantes lors de la mise au jeu. Mario Poularas prend deux minutes pour attitude anti-sportive, et Stéphane Labayle prend une pénalité du match. On espère qu'il ne sera pas suspendu, ce serait extrêmement bête, et il aurait vraiment perdu sa journée.

Dans le contexte chargé du hockey français

Et une victoire de plus pour Viry, qui ferait bien de ne pas attendre dix minutes de jeu pour rentrer dans le match. Les Castelvirois ont apposé leur domination, mais sans faire de démonstration. C'est donc un nouveau succès étriqué, comme d'habitude depuis le début de la saison, mais cela fait deux points à chaque fois. La rencontre ne resterait pas dans les annales, mais l'atmosphère actuelle du hockey français incite plus à s'intéresser à ce qui se passe en coulisses.

Radio-patinoire aurait ainsi aperçu ensemble en coulisses Éric Ropert - dont le fils participe ce week-end avec l'équipe de Caen au tournoi poussins - et Pascal Papaux, qui étaient bons amis il y a quelques années quand le premier coordonnait le hockey à la FFSG, alors que le second dirigeait le club de Viry jusqu'à la liquidation judiciaire... Aujourd'hui, l'un est vice-président de l'Association pour l'Avenir du Hockey Français mise en place par Luc Tardif, et l'autre est un fidèle allié de Didier Gailhaguet au sein de la fédération. On imagine que ces représentants de clans antagonistes ont eu beaucoup de choses à se dire...

Pour ce qui est du VCEH, le club actuel de Viry, rappelons qu'il était un des seuls à avoir fait le déplacement pour l'AG de Lyon, astucieusement programmée un jour de championnat, qui a sonné la mise à mort du Directoire du hockey. En effet, profitant du déplacement des seniors à Chambéry, le président virois Christian Vigier est passé le matin à Lyon, où il s'est retrouvé un des seuls à soutenir la cause du Directoire avec son collègue d'Avignon... Le VCEH, qui a la volonté de participer dans un esprit positif à toute action pour le développement du hockey, communiquera officiellement sa position lors de l'affiche de Coupe de France entre Viry et Amiens.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Viry-Châtillon - Bordeaux 5-3 (2-3, 1-0, 2-0)

Samedi 1er novembre 2003 à 20h30 à la patinoire municipale de Viry-Châtillon. 500 spectateurs.

Arbitrage de Pierre Camatte et Franck Arnal.

Pénalités : Viry-Châtillon 8'+10' (0', 8', 10'), Bordeaux 16'+10'+10'+5'+20' (4', 18', 39').

Tirs : Viry-Châtillon 46 (11, 15, 20), Bordeaux 19 (5, 5, 9).

Évolution du score :

0-1 à 03'11" : Tartari assisté de Hardouin et Labayle

0-2 à 07'30" : Cauly assisté de Poularas

0-3 à 09'14" : Tartari assisté de Labayle et Humeau

1-3 à 11'04" : Ledoux (sup. num.)

2-3 à 15'12" : Astic

3-3 à 31'20" : Desuert assisté de Marouillat et Astic (sup. num.)

4-3 à 45'48" : Aubry assisté de Lamoureux et Astic

5-3 à 55'22" : François assisté d'Aubry

 

Viry-Châtillon

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Ludovic Germack - Olivier Monneau (A) ; Guillaume Jeannette (A) - Guillaume Cormont ; Julien Pasquereau - Hugo Astic.

Attaquants : Arnaud François (C) - Olivier Roujon puis Mohamed Benyahia à 20'35" - Benjamin Aubry ; Chris Desuert - Éric Lamoureux - Mickaël Marouillat ; Romain Danton - Bertrand Danton - Kévin Ledoux.

Remplaçants : Thierry Lallemand (G), Cédric Berteleau. Absents : Jérôme Mô (arrêt), Sébastien Roujon, Rémi Jeannette, Clément Dinay.

Bordeaux

Gardien : Julien Espiaut.

Défenseurs : Sylvain Humeau - Thomas Molia ; Martial Esnal - Julien Hortholary ; Emmanuel Dumas - Mathieu Duollé.

Attaquants : Ludovic Hardouin - Stéphane Labayle - Stéphane Tartari ; Mario Poularas - Jill Cauly - Guillaume Herraiz ; Paul-Henri Vial - Raphaël Chiron.

Absents : Julien Labat (G), Étienne Lamandé, Guillaume Arnould.

 

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