ACBB/Paray - Bordeaux (25 octobre 2003)

 

Match comptant pour la quatrième journée de division 2, poule sud.

Les deux équipes se présentent ce soir avec un seul gardien valide. Paul Cassu est toujours blessé dans les rangs de l'ACBB/Athis-Paray, alors que Bordeaux attend encore l'ex-Spinalien Julien Labat. C'est donc une lourde responsabilité qui repose sur les épaules de Mathieu Gillot pour les locaux et Julien Espiaut pour les visiteurs.

Coup de poignard d'entrée pour l'ACBB

Les joueurs du HCAP-ACBB ne prennent pas le temps d'admirer le joli paysage doré par le soleil couchant d'automne à travers la baie vitrée de la patinoire de Paray-vieille-Poste. Ils mettent en effet une énorme pression dès le coup d'envoi et ouvrent le score par Florent Fauvre (1-0 à 1'41"). Au moment où Duplant est pénalisé pour faire trébucher (3'26"), es coéquipiers ont déjà effectué sept lancers cadrés - contre un à Bordeaux - et Christophe Jolly a de surcroît tiré sur le poteau.

Mais les Bordelais profitent de cette supériorité numérique pour resserrer leur étau autour du but. Stéphane Tartari décale Mario Poularas dans la cage ouverte pour l'égalisation (1-1 à 4'49"). Ce même Poularas double même la mise moins de trente secondes plus tard, complètement contre le cours du jeu (1-2 à 5'15"). L'ACBB est coupé dans son élan par ces buts qui font l'effet d'un coup de poignard, et laisse de plus en plus prise aux offensives adverses, comme ce deux contre un de Herraiz et Tartari, qui dévisse son tir.

L'ACBB/Paray continue à se créer des occasions, mais sans marquer. Rioux ne trouve que sur le poteau, Lespérance bien placé dans l'enclave tire hors cadre, et le capitaine Duplant s'emmêle les pinceaux au moment de faire la passe en deux contre un. Au contraire, Bordeaux fait preuve d'une efficacité maximale. Tout doucement, du revers, Stéphane Labayle surprend Gillot tellement collé à son poteau qu'il avait laissé béante la moitié de sa cage. Malgré une domination aux tirs dans cette période rarement vue en ces lieux (17 à 8), le tableau d'affichage est impitoyable : 1-3.

Oublions la défense

Peu après la reprise, le jeu doit être arrêté pour laisser le temps à la glace de prendre, car le palet ne glisse pas (21'27"). M. Camatte fait le tour de la glace en poussant du pied cette rondelle qui s'obstine à ne pas avancer par endroits. Parfois, ce n'est pas le palet qui glisse, mais l'arbitre-apprenti-footballeur. Finalement, on fait revenir la surfaceuse pour un passage sans eau le long des bandes.

Bordeaux néglige le repli défensif et préfère miser sur les tâtonnements des adversaires, quitte à les laisser partir à quatre contre deux plutôt que d'accélérer le mouvement arrière. Le pire, c'est que ça marche, et que le palet est récupéré et envoyé à Labayle qui était tranquillement resté à la bleue offensive. Il part seul mais perd son face-à-face avec Gillot (23'58"). Plus consistant qu'en première période, Mathieu Gillot est aussi l'auteur d'un bon réflexe de la jambière à bout portant devant Poularas.

Les face-à-face avec le gardien se font de plus en plus fréquents. Avec un peu de réussite, Sébastien Oget contre un dégagement avec son corps et fond sur Espiaut, qui gagne son duel. Puis, au cours d'une supériorité numérique où l'ACBB n'a pas trop su quoi faire et a régulièrement fini par passer le palet à une crosse adverse, Gillot dégage pendant un changement de ligne, directement sur Tartari. L'entraîneur-joueur bordelais, qui avait déjà manqué un breakaway quelques minutes plus tôt, ne rate pas cette seconde chance (1-4 à 37'50").

Tout indique que c'est le coup de massue définitif pour Paray, mais comme quoi tout est possible à force de volonté, le junior Andy Marosa, qui n'avait pas fait la meilleure impression quant à sa maîtrise du palet lors de ses premières montées sur la glace, parvient à réduire le score avant la seconde interruption (2-4 à 39'35"). Le but de l'espoir.

Quand on n'a que l'humour

Mais cet espoir, qui peut réellement le porter ? En tout cas, pas les Agecanonix vêtus de bleu. Stéphane Rioux n'est plus apparu sur la glace après le premier tiers, et Yves Lespérance a bien du mal à imprimer du rythme. Il en est même à le casser, ratant même son contrôle à la bleue sur un jeu de puissance où les passes s'étaient enchaînées pour une fois assez vite. Heureusement, il y a une chose que le vieux marin n'a pas perdue, c'est son sens de l'humour. Après que Tartari a fait mine d'avoir été déséquilibré, Lespérance imite sa pseudo-chute rocambolesque et vient s'allonger à ses côtés en le prenant dans ses bras.

L'élan du début de match a complètement disparu, au moment où il aurait été bien utile. Les joueurs du HCAP-ACBB ne patinent plus, ils trébuchent même plus souvent qu'à leur tour. Tous accumulent les erreurs, même les moins habitués, tel Florent Fauvre si étonnant depuis le début de la saison. Les jeunes piliers de l'équipe, Boulet, Duplant ou Dehaen, sont eux aussi hors sujet. Quant à Florian Segura, l'an passé à Viry, il se créait des occasions mais ne les mettait pas au fond. Aujourd'hui, les maladresses arrivent bien plus tôt, avant même qu'il puisse commencer une action.

Arrivé pour la troisième fois du match en un contre un avec le gardien, Stéphane Tartari crucifie finalement Gillot pour assurer la victoire de Bordeaux (2-5 à 56'33"). Cela fait deux victoires pour les Girondins, avec une mention pour Julien Espiaut, jeune gardien qui a rechaussé les patins pour faire face à la pénurie, et qui se défend admirablement bien compte tenu de ces circonstances.

Malgré ces quatre points, Bordeaux sera sans doute un peu juste pour la poule finale. C'était une équipe prenable pour le HCAP-ACBB, qui peut nourrir des regrets. La rouste de Montpellier était clairement oubliée, et après s'être rassuré en coupe à Meudon, il avait des intentions conquérantes en entrant sur la glace. Malheureusement, face à l'efficacité bordelaise, il a baissé peu à peu les bras, peu habitué à dominer sans prendre de points. Il faudra se réajuster et ne plus compter sur la même réussite que la saison dernière, sinon le risque est de finir bredouille dans cette poule sud.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

ACBB/Paray - Bordeaux 2-5 (1-3, 1-1, 0-1)

Samedi 25 octobre 2003 à 18h00 à la patinoire Paul-Demange de Paray-vieille-Poste. 80 spectateurs.

Arbitrage de MM. Camatte et Roulet.

Pénalités : ACBB/Paray 16' (2', 2', 12'), Bordeaux 12' (2', 4', 6').

Tirs : ACBB/Paray 33 (17, 10, 6), Bordeaux 28 (8, 11, 8).

Évolution du score :

1-0 à 01'41" : Fauvre assisté d'Oget

1-1 à 04'49" : Poularas assisté de Tartari et Labayle (sup. num.)

1-2 à 05'15" : Poularas assisté de Cauly et Esnal

1-3 à 18'38" : Labayle assisté de Tartari

1-4 à 37'50" : Tartari (inf. num.)

2-4 à 39'35" : Marosa assisté de Fauvre et Chevalier

2-5 à 56'33" : Tartari

 

ACBB/Paray

Gardien : Mathieu Gillot.

Défenseurs : Stéphane Rioux - Yves Lespérance ; Cyril Depraetere - Pierre Dehaen (A) ; Charles-Henri Odin - Bruno Chevalier.

Attaquants : Florian Segura - Julien Boulet - Victor Peduzzi ; Jérôme Duplant (C) - Christophe Jolly - Julien Libat ; Sébastien Oget - Florent Fauvre (A) - Franck Ferey ; Andy Marosa.

Absents : Paul Cassu (G), Gilles Chevènement, Thomas Syrigos, Nicolas Gosset.

Bordeaux

Gardien : Julien Espiaut.

Défenseurs : Sylvain Humeau - Thomas Molia ; Martial Esnal - Julien Hortholary ; Emmanuel Dumas.

Attaquants : Mario Poularas - Stéphane Labayle - Stéphane Tartari ; Étienne Lamandé - Jill Cauly - alterné (Labayle ou Vial) ; Guillaume Herraiz - Raphaël Chiron - Paul-Henri Vial.

Absents : Julien Labat (G), Guillaume Arnould, Ludovic Hardouin, Mathieu Duollé.

 

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