Mulhouse - Grenoble (18 octobre 2003)

 

Match comptant pour la sixième journée du Super 16, poule est.

Sommet de cette poule, cette confrontation était attendue des deux protagonistes afin de pouvoir évaluer leurs réelle compétitivité pour la suite du championnat. Les deux équipes affichaient presque complet, toute comme la patinoire, c'était aussi l'occasion pour le public alsacien de découvrir ses deux derniers pensionnaires, les attaquants Richard Kazda et Pierre Brisard.

Le match s'annonçait chaud, et dès trente secondes de jeu, un début de bagarre entre Bilbao et Antonoff fait craindre un match houleux. Il n'en sera rien, les acteurs vont réaliser qu'il vaudra mieux faire le spectacle. Pourtant, le tiers sera très tendu, chaque équipe est un peu fébrile et n'ose pas trop se découvrir. Aussi les plus grosses actions seront souvent distillées en situation de supériorité. Ou du moins pour Grenoble, car Mulhouse est dans cette configuration de jeu considérablement gêné par un pressing assez haut des Isérois. Hormis un 2 contre 1 de la paire Chassard-Michou face à Rolland qui ferme bien (9'), les Haut-Rhinois éprouvent beaucoup de difficultés à approcher de près la cage grenobloise. Les Brûleurs de Loups dominent sensiblement mais pèchent encore un peu par hésitation, notamment sur une de leur supériorités. Bilbao presse Rolland au point de le gêner, la cage est grande ouverte mais aucun Scorpion ne peut concrétiser. Dans la suite de l'action, c'est à Lhenry de souffrir, il y a beaucoup de circulation non drainée devant sa cage.

La deuxième période commence sur les chapeaux de roues, avec des contres de part et d'autre, avant que Grenoble ne prenne de plus en plus l'ascendant sur son rival. Bien plus qu'au niveau des tirs cadrés, c'est au niveau du jeu et du pressing que les visiteurs dominent les débats. Par deux fois, ils héritent d'occasion à bout portant, mais il manque quelques centimètres de crosse pour reprendre l'action. Il y a aussi ce face-à-face Podlaha -Lhenry, remporté par le second nommé (8'40"). Mulhouse hérite d'une double supériorité, mais leurs essais sont contrecarrés par de bons placements isérois. De son côté, Grenoble bénéficie d'une longue pénalité contre Ruokonen (2'+2'+10' pour charge dangereuse) pour pouvoir inquiéter Lhenry. Christer Eriksson chamboule quelque peu ses lignes qui vont souffrir pendant quatre longues minutes, notamment sur cette combinaison Podlaha-Forsell qui démarque lumineusement Agnel. Sur son petit crochet, Lhenry semble battu, mais le petit Alpin ne vise pas assez haut et le portier alsacien stoppe héroïquement d'un superbe grand écart. Mulhouse finit alors mieux la période, notamment avec la paire Jokinen-Segla, sans que Rolland ne soit trop mis en danger.

Dernières vingt minutes, on redémarre sur le même tempo, des va-et-vient incessants de chaque côté, mais les gardiens tiennent la baraque. Le jeu se joue alors un peu plus au centre de la patinoire, les boîtes se musclent de plus en plus depuis le début du match, il devient alors difficile de percer, hormis sur ce breakaway de Kazda qui part face à Rolland, mais le "grand Josef" de Grenoble revient in extremis pour contrer le Slovaque, dans un semblant de cinglage non sifflé. La fin approche, le but peut crucifier l'équipe qui l'encaisse, il reste moins de deux minutes quand Shchevelev est sanctionné. Pas question de céder, Grenoble opacifie sa zone, les Meunier, Amar, Antonoff sont au four et au moulin pour sauver le score qui en restera là... du moins pour le temps réglementaire.

En effet, le début de prolongation commence à quatre Mulhousiens contre trois Grenoblois, c'est plus facile pour installer son jeu de puissance. Ruokonen attend alors à la bleue la rondelle, qu'on lui sert, un tir puissant ras la glace qui soulage la patinoire après seize secondes seulement.

Ce match au sommet a tenu pas mal de promesses. Énormément de défi physique, des contres TGV, des arrêts déterminants, peu ou pas d'erreurs d'arbitrage. On aurait peut-être aimé un peu plus d'actions chaudes... et de buts. En tout cas, lequel des deux a pris l'ascendant psychologique sur l'autre ?

Si l'on fait abstraction du score, on note que Mulhouse n'a pas eu la partie facile. Si sa défense est sur le papier un modèle du genre, celle de Grenoble n'était pas en reste. Du côté mulhousien, on a eu des frayeurs à contenir la mobilité des Meunier, Podlaha ou Forsell. Devant, pas facile de se trouver un chemin face aux Bonnard ou Saarinen, mais la paire Michou-Chassard ou la nouvelle Croz-Kazda sont constamment à gratter puis en pointe. Lhenry a sorti quelques arrêts excellents, quant au petit dernier, Pierre Brisard, il faudra surtout le fidéliser sur une ligne pour qu'il puisse trouver ses automatismes, mais il semble déjà posséder une bonne vision de jeu, ainsi qu'une présence physique très correcte.

Par rapport à la saison précédente, la copie grenobloise semble alléchante. Derrière, on n'a pas de grosse pointure mais le travail fourni est conséquent. L'écran était difficile à franchir aujourd'hui, et Saarinen ainsi que Bonnard apportaient aussi beaucoup en relance. Devant, ça patine vite, on presse haut, la première ligne joue énormément en passes (peut-être un peu trop). En fait, on remarque que sur ce match, Grenoble voulait se montrer un poil plus fort que Mulhouse, dans tous les domaines, et c'était en partie réussi. Il manquait juste un peu plus de finition devant les cages adverses, tout le reste y était.

Récompensés à la fin du match : Laurent Meunier pour Grenoble et Fabrice Lhenry pour Mulhouse.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Commentaire d'après-match (dans L'Alsace)

Christer Eriksson (entraîneur de Mulhouse) : "Nous avons offert un beau spectacle, les deux équipes ont réussi de fort jolies choses. Si nous sommes capables de livrer un tel match, c'est bien pour la suite de la saison et nos supporters. Même avec un 0-0. Je pense que le score n'était pas très important. Grenoble n'est certainement pas trop déçu, au vu de sa prestation. Il y avait de l'envie des deux côtés. Si le match avait été mauvais, on aurait pu se poser des questions. Le championnat est plus serré que l'an passé, mais ce qui me rassure est que mon équipe montre du cœur. Tout le monde a bossé jusqu'au bout, et le boulot a payé à la fin. Défensivement, ça commence à mieux tourner, même si je ne suis pas entièrement satisfait. Sur certaines phases, nous avons été trop statiques. Mais quand tu vois des matches comme ça, tu n'as qu'une envie : revenir au plus vite."

 

Mulhouse - Grenoble 1-0 a.p. (0-0, 0-0, 0-0, 1-0)

Samedi 18 octobre 2003 à 17h40 à la patinoire de l'Illberg. 1321 spectateurs.

Arbitrage de Didier Bocquet assisté de Benjamin Gremion et Nicolas Charmillot.

Pénalités : Mulhouse 30' (10', 4'+10', 6'), Grenoble 16' (8', 4', 4').

Tirs : Mulhouse 21 (8, 5, 7, 1), Grenoble 30 (12, 11, 7, 0).

Évolution du score :

1-0 à 60'16" : Ruokonen assisté de Jokinen et Scibran (sup. num.)

 

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Miikka Ruokonen (A) - Allan Carriou ; Patrick Scriban - Mathieu Mille ; Dusan Brincko - Lilian Prunet (A).

Attaquants : Pavol Segla - Francis Ballet (puis Pierre Brisard) - Juho Jokinen ; Guillaume Chassard - Lionel Bilbao (C) - Steve Michou ; Pierre Brisard (puis Vincent Bringuet) - Étienne Croz - Richard Kazda ; Luc Tardif jr.

Remplaçants : Benjamin Jubien (G), Jérémy Bigot. Absent : Maxime Schuchewytsch.

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Jesse Saarinen - Jean-François Bonnard (A) ; Philippe Gachet - Roland Fougère ; Baptiste Amar - Simon Bachelet.

Attaquants : Benjamin Agnel (A) - Tero Forsell - Josef Podlaha ; Laurent Meunier - Benoît Bachelet (C) - Nicolas Antonoff ; Xavier De Murcia - Laurent Deschaume - Andreï Shchevelev.

Remplaçants : Fabrice Agnel (G), Mathieu Millerioux, Cyril Papa, Christophe Tartari. Absents : Timo Bayon, Romain Bachelet.

 

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