Grenoble - Briançon (11 octobre 2003)

 

Match comptant pour la cinquième journée du Super 16, poule est.

Deuxième rencontre consécutive à Pôle Sud pour les Brûleurs de Loups, leaders invaincus à la recherche d'une cinquième victoire en autant de rencontres dans ce Super 16. Les Diables Rouges sortaient pour leur part d'une surprenante défaite à domicile face à Dijon et se devaient de faire meilleure figure afin de retrouver un peu de confiance. Une affiche Grenoble-Briançon reste un grand classique du genre en matière de hockey, et le public avait répondu présent pour l'occasion. À noter que les Briançonnais étaient privés de pas moins de six éléments pour ce match et s'étaient déplacés en effectif réduit.

Comme à leur habitude, les Brûleurs de Loups prenaient le match à leur compte dès le début et mettaient la pression sur les cages de De Rouville. Mais les dix premières minutes étaient stériles face à une défense à seulement quatre éléments mais bien en place. La première supériorité du match était grenobloise et les Brûleurs installaient bien le jeu de puissance sans pour autant parvenir à trouver l'ouverture, une bien mauvaise habitude dans cet exercice depuis quelques matches. Les Diables Rouges se montraient dangereux à leur tour dans la même situation de jeu et Rolland, peu sollicité jusqu'alors, devait être présent. Il fallait attendre le troisième jeu de puissance du match pour voir enfin les compteurs se débloquer : Giusti en prison pour deux minutes, le jeu de puissance grenoblois s'installait, et Josef Podlaha faisait parler ses instincts de buteur en trouvant la faille dans la muraille De Rouville (1-0). Un but qui récompensait la domination grenobloise pendant tout le tiers et qui améliorait enfin les statistiques des Brûleurs en supériorité numérique.

Les Diables Rouges n'avaient pas abandonné toute prétention dans ce deuxième tiers, loin de là. Lionel Orsolini se distinguait par sa vivacité et rappelait l'arrière-garde grenobloise à l'ordre avec un tir sur le poteau sur une contre-attaque. Un avertissement sans frais dont les Brûleurs n'ont pas tenu compte puisque l'attaquant briançonnais se trouvait dans la même position quelques minutes plus tard : échappée pleine axe et face-à-face remporté face à Rolland malgré un retour désespéré de Gachet (1-1). Cette égalisation haut-alpine à la stupeur générale sanctionnait au prix fort une rare faute d'inattention de la défense grenobloise. Les Grenoblois repartaient à l'assaut des buts de De Rouville avec un peu plus de conviction et obtenaient une nouvelle supériorité numérique, la deuxième dans ce tiers, sans beaucoup de réussite malgré une bonne maîtrise du palet dans la zone d'attaque. À force d'être soumise à rude épreuve, la défense des Diables Rouges finissait par craquer. Deschaume marquait un but opportuniste après plusieurs rebonds laissés par De Rouville (2-1). Le reste du tiers était haché par des pénalités distribuées de part et d'autre, et aucun jeu véritablement construit n'était mis en place. La tension montait d'un cran lorsque Mika Kannisto et Benoît Bachelet s'échangeaient des amabilités. Les Brûleurs devaient donc se contenter de ce maigre avantage d'un but en retournant aux vestiaires.

La dernière période commença sur le même rythme. Des pénalités régulièrement distribuées hachaient le jeu, mais les supériorités numériques étaient aussi inefficaces d'un côté comme de l'autre. L'attaque grenobloise ne se trouvait pas, les actions collectives laissaient la place aux rushs individuels stériles. Les minutes passaient et les Diables Rouges tenaient très bien la distance malgré leur faible nombre. De Rouville était très solide dans sa cage, et les défenseurs accrocheurs. Comme face à Épinal la semaine précédente, les Brûleurs semblaient devoir se contenter de ce maigre avantage de 2-1, comptant sur une défensive solide à défaut d'avoir une attaque flamboyante. Oui mais voilà, les Briançonnais avaient bien préparé leur coup dans la dernière minute. Jokiharju demandait un temps mort, faisait sortir De Rouville pour faire entrer un joueur de champ et même évoluer à cinq attaquants. Bref, on appelle ça tenter le tout pour le tout, et cela a payé puisqu'après avoir bombardé Rolland sans que la défense grenobloise n'ait vu la couleur du palet, l'entraîneur-joueur briançonnais égalisait à cinq secondes de la fin du match. Douche froide à Pôle Sud et explosion de joie sur le banc des visiteurs.

Les Grenoblois se trouvaient embarqués dans une prolongation qu'ils ne souhaitaient pas, et on aurait pu craindre le pire pour eux. Curieusement, ce but égalisateur a provoqué une belle réaction chez les Brûleurs de Loups piqués au vif, qui assiégeaient les cages de De Rouville avec beaucoup plus de conviction qu'ils n'ont pu le faire pendant tout le match. Les Diables Rouges qui cherchaient le contre se procuraient une seule vraie occasion, mais l'essentiel du jeu se passait dans leur zone défensive. À force d'essayer, les Brûleurs allaient enfin être récompensés. Un tir de Meunier repoussé par (le casque de ?) De Rouville, et Amar glissait le palet au fond des filets déserts. L'explosion de joie était cette fois grenobloise et la colère montait côté briançonnais, les Diables Rouges reprochant visiblement à l'arbitre de ne pas avoir sifflé d'arrêt de jeu après que le tir de Meunier eut heurté le casque du gardien. Mais l'arbitre ne revenait pas sur sa décision et les Briançonnais se contentaient de ce point pris à Grenoble.

Nouvelle victoire tirée par les cheveux pour les Brûleurs qui ont de plus en plus de mal à marquer. Certes les gardiens adverses y sont pour quelque chose : De Rouville ce soir, comme Neckar ou Petrik les semaines précédentes, a été excellent. Mais cette troisième victoire étriquée ne laisse plus guère de place au doute : l'attaque grenobloise connaît des ratés. Les Brûleurs dominent mais ne marquent pas, péchant soit dans la construction des phase offensives, soit dans la finition. Heureusement pour eux, on retiendra leur solidité défensive toujours intacte (Grenoble n'a jamais encaissé plus de deux buts par match depuis le début de la saison). Pour l'anecdote chaque ligne a marqué un but, mais la troisième a encaissé les deux buts briançonnais. Du côté de Briançon, cette bonne performance (et ce point de pris !) doit rassurer après la terrible déconvenue constatée face à Dijon. Lionel Orsolini apporte un plus indéniable et Philippe De Rouville commence à montrer pourquoi il a joué en NHL. Les Diables Rouges repartent donc avec une bonne dose de confiance qui devrait leur permettre, avec le retour des absents, de se mêler à la lutte pour la qualification en poule Magnus. Mais malheureusement, la guigne n'en finit pas, et ils ont perdu Mickaël Perez qui s'est fracturé la clavicule.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match (dans le Dauphiné Libéré)

Gérald Guennelon (entraîneur de Grenoble) : "J'ai aimé la performance et la cohésion de mon groupe. Pour moi, la contestation du but marqué par Amar est un épiphénomène comme il peut s'en produire. Nous sommes restés sereins face à ça. Je retiens qu'on se procure beaucoup d'occasions. Nos buteurs vont retrouver le chemin des filets. Nous tombons à chaque match sur de super gardiens. Après Neckar et Petrik, De Rouville nous a posé beaucoup de problèmes."

Juha Jokiharju (entraîneur de Briançon) : "Le match a été très dur, mais je suis plus qu'heureux du comportement des joueurs. Je suis fier qu'ils aient appliqué les consignes avec autant de volonté. La semaine dernière, après une réunion, nous avons tous compris qu'il fallait que nous travaillions plus dur. J'ai apprécié le comportement de Giusti et j'ai trouvé De Rouville incroyable. Il nous faudra confirmer contre Épinal."

Philippe de Rouville (gardien de Briançon) : "Sur la dernière action, je sens le palet sur mon casque, puis il heurte la barre. Je n'ai alors pas réalisé qu'il était rentré. À titre personnel, je suis assez content car j'ai aidé mes coéquipiers à rester dans le match. Ce qui est super, c'est que chaque joueur se donnait à fond pour les autres."

 

Grenoble - Briançon 3-2 a.p. (1-0, 1-1, 0-1, 1-0)

Samedi 11 octobre à 20h15 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 2876 spectateurs.

Arbitrage de Marc Mendlowictz assisté de Gildas Fontaine et Gwilherm Margry.

Pénalités : Grenoble 14' (2', 8', 4'), Briançon 28' (4', 18', 6').

Évolution du score :

1-0 à 16'30" : Podlaha assisté de Bonnard et Forsell (sup. num.)

1-1 à 27'32" : Orsolini assisté de Divisek

2-1 à 30'56" : Deschaume assisté de Gachet

2-2 à 59'55" : Jokiharju assisté de Kannisto

3-2 à 66'46" : Amar assisté de Meunier et B. Bachelet

 

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Jean-François Bonnard - Jesse Saarinen ; Simon Bachelet - Baptiste Amar ; Stéphane Gachet - Roland Fougère.

Attaquants : Benjamin Agnel - Tero Forsell - Josef Podlaha ; Nicolas Antonoff - Laurent Meunier - Benoît Bachelet (C) ; Andrei Shchevelev - Laurent Deschaume - Xavier De Murcia.

Remplaçants : Fabrice Agnel (G), Martin Millerioux, Christophe Tartari, Cyril Papa, Romain Laugier. Absents : Romain Bachelet et Timo Bayon (blessés).

Briançon

Gardien : Philippe De Rouville.

Défenseurs : Jean-François Jodoin (C) - Gary Levêque ; Michal Divisek - Tomas Kramny.

Attaquants : Yannick Maillot - Mika Kannisto - Cédric Boldron ; Lionel Orsolini - Juha Jokiharju - Mickaël Perez ; Cyril Trabichet - Fabrice Père - Emmanuel Giusti.

Remplaçant : Sébastien Muret (G). Absents : Éric Blais, Frédéric Borgnet, Christophe Robert, Arnaud Blanchard (blessés), Robert Johannesson (départ), Hugues Moreaux (pubalgie).

 

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