Tours - Angers (4 octobre 2003)

 

Match comptant pour la quatrième journée du Super 16, poule ouest.

Évènement attendu pour cette quatrième journée de championnat à Tours : le public tourangeau allait enfin découvrir le visage nouveau de l'ASGT, juger les travaux de réfection de la patinoire, le tout en assistant au "derby" ligérien, opposant l'ASGT aux Ducs d'Angers.

Après deux matches à l'extérieur (et autant de défaites) et une journée où ils ont été exemptés, les joueurs de Millette n'avaient guère le choix que de remporter leur première victoire face à un adversaire régulièrement battu la saison dernière. Contrat rempli, avec une victoire 6-5, mais en partie seulement. Car le point concédé à Angers, à la fin du temps réglementaire, risque de coûter cher dans le décompte final à la course aux play-off.

Dos à dos

La partie débute sur une occasion nette pour Julien Desrosiers (0'29), mais il manque le contrôle du palet. Angers n'est pas venu pour faire de la figuration : le lancer puissant de Julien Pihant donne le ton (3'30). Comme lors des rencontres précédentes, les deux équipes relèvent le défi physique et les Ducs obtiennent une première supériorité numérique suite à un coup de coude de Desrosiers (4'07). Daniel Socha sollicite une première fois Hiadlovsky, et sous la pression, Benoît Paillet se fait à son tour sanctionner par M. Benoist. Les Diables évoluent à cinq contre trois. Et la sanction est immédiate : Socha, pour son second tir, trompe le portier de Tours d'un tir ras de glace (0-1, 5'35).

Vexés, les hommes de Millette partent à l'assaut des cages de Bradette. Toujours en infériorité numérique, à la suite d'une échappée en deux contre un avec Desrosiers, Sébastien Decaens égalise d'un lancer balayé (1-1, 06'40). Les Ducs font face à la première supériorité numérique tourangelle (07'07). Desrosiers, très en jambes, voit sa tentative stoppée nette par un Bradette impeccable. Le jeu est alors à l'avantage des locaux qui poussent à la faute des Angevins arc-boutés sur leurs cages : Crochetière puis Hovora rejoignent le banc des prisons. Ce qui permet à Sabol ou Simak de tenter leur chance, avant que Desrosiers, encore lui, ne concrétise cette fois-ci la domination des Diables noirs (2-1, 11'11).

Sur le coup d'envoi, Hiadlovsky tente de récupérer un palet, sans danger, sur le côté gauche de sa cage. On ne sait comment, il perd sa crosse, laquelle pousse le palet directement dans la palette de Bellemare qui n'en demande pas temps pour égaliser à son tour (2-2, 11'19). Un peu abasourdis, les Tourangeaux ont un très long moment de flottement. La défense n'est plus en place, le palet tourne dangereusement autour de la cage du portier des Diables, ce qui a le don de l'énerver passablement. Marcel Simak d'ailleurs prendra deux minutes de pénalité, un fait tellement rare qu'il mérite d'être souligné ! On notera d'ailleurs l'abnégation de Vladimir Sabol sur l'infériorité numérique.

Après ce passage à vide, la marche en avant tourangelle reprend : Taras Bega échoue seul devant le gardien angevin (14'36), Desrosiers nous gratifie d'un numéro de haute voltige sans succès (15'17). Le premier tiers se termine par une succession de pénalités (trois pour Angers et une pour Tours) : pas grand-chose à noter si ce n'est une occasion pour Paillet sur le rebond laissé par le gardien suite à un tir de Sabol et une belle tentative de Deveze qui profite d'une mésentente de trois joueurs de Tours, plein axe (18'55).

Tours s'échappe

La deuxième période débute sur une occasion angevine : Mysicka récupère un palet détourné par le juge de ligne et file devant Hiadlovsky qui s'interpose de fort belle manière (20'46). Le jeu est haché par des pénalités de part et d'autre (Desrosiers, Sabol / Socha), ce qui n'empêche pas les occasions de buts. François Gleize, qui a pris très peu de temps de glace samedi, démontre ainsi qu'il a encore faim de palet : il provoque une faute adverse sur sa première accélération (21'31) et adresse un bon tir (23'40) dévié par Bradette. Malgré tout, le jeu reste assez monotone.

Le public est sorti de sa torpeur par Desrosiers qui inscrit son deuxième but de la soirée : après un travail somptueux de Boriskov, il hérite du palet sur la gauche du gardien et parvient à le loger dans un trou de souris, le long du montant (3-1, 29'14). Si Angers n'est pas brillant, les Ducs n'en restent pas moins menaçants, profitant des moments d'absence de la défense tourangelle. Hiadlovsky se rachète de sa bévue du deuxième but en sortant un palet qui filait dans son dos (30'28). Mis en confiance, les Ducs tentent de revenir et il s'en faut de peu (merci Hiadlovsky surtout) pour qu'Irani ou Bärgman, notamment, ne réduisent le score.

Tours reprend alors le jeu à son compte : Desrosiers, Boriskov, Decaens (reprise à bout portant stoppée par Bradette), Maros Bartek et Simak font passer des frissons dans les gradins. Longtemps menaçante, l'échauffourée éclate sur un cafouillage devant la cage de Bradette. L'arbitre sanctionne alors Boriskov (méconduite de match pour un coup de poing) et Rousselin (pénalité de match). Il est temps que les joueurs retournent aux vestiaires, tout cela dans une confusion de mauvais samedi soir.

Heureusement, les Diables noirs reviennent sur la glace animés de meilleurs sentiments : Maros Bartek, idéalement lancé par son frère Peter, dribble Bradette et s'en va inscrire son premier but à Tours. Du plus bel effet (4-1, 41'10). Mais toujours, on sent chez les Angevins la volonté de continuer à jouer : Hovora à deux reprises fait perdre la tête à Hiadlovsky et à sa défense, sans succès. La pression angevine parvient d'ailleurs à désorganiser complètement l'équipe de Tours qui commence à vivre sur ses trois buts d'avance. Et bientôt quatre, grâce à Jan Simko, qui dévie un lancer à mi-hauteur de Sabol (5-2, 45'50).

Plus qu'un baroud d'honneur

L'ASGT a la maîtrise du jeu, pratique un hockey appliqué où brillent quelques individualités. Mais avec cette avance confortable, les systèmes de jeu sont quelque peu délaissés. Et il faut reconnaître à Angers la qualité de n'avoir jamais abdiqué. Après plusieurs essais, Ocelka réduit le score (5-3, 56'44) à la fin d'une supériorité numérique, sur un décalage classique pour le joueur resté libre.

Personne ne pense réellement qu'Angers pouvait revenir dans la partie. Et pourtant... À trente-trois secondes du coup de sirène final, Bärgman trompe Hiadlovsky, laissé seul par ses équipiers (5-4, 59'27). Comme il fallait s'y attendre, sur la prise de palet, après l'engagement, Bradette cède sa place pour un sixième homme. Voulant peut-être tenter de marquer dans le but vide, la défense tourangelle se dégage mal et le palet revient à Pihant qui lance et trompe un Hiadlovsky totalement désappointé (5-5, 59'42). Consternation générale dans les gradins. Les joueurs de Millette accusent le coup.

Après avoir totalement dominé son sujet, pour ce qui semblait se dessiner comme une victoire "facile", les hommes de Millette se sont fait surprendre presque comme des débutants. A voir la joie - légitime - des Ducs, le point déjà pris à l'issue du temps réglementaire a valeur de victoire pour eux.

Il reste donc la prolongation. Dix minutes à 4 contre 4. L'objectif d'Angers semble clair : laisser passer l'orage et défiler le chrono. Seulement, les Diables noirs se sont repris : Desrosiers, Balaz tentent le coup. Sur une ultime tentative, Taras Bega dévie un tir puissant de Pulscak (6-5, 67'59) et délivre ainsi son équipe.

Voici enfin la victoire tant attendue face à un adversaire direct de Tours pour l'une des quatre places qualificatives pour la coupe Magnus. Seulement, on ne peut s'empêcher de penser que le point pris ici par Angers vaudra sans doute de l'or d'ici quelques semaines.

Compte-rendu signé E. O'Grady

 

Commentaire d'après-match (dans La Nouvelle République)

Sébastien Decaens (attaquant de Tours) : "Trois buts d'écart, c'est la plus mauvaise avance au hockey. Tu te fais marquer un but, tu te dis que tu en as encore deux pour toi. Tu relâches ton effort. Et puis boum, les autres reviennent, égalisent ou te battent à la fin..."

 

Tours - Angers 6-5 a.p. (2-2, 1-0, 2-3, 1-0)
Samedi 4 octobre 2003 à 20h00 à la patinoire municipale de Tours. 1600 spectateurs.
Arbitrage de Jean-Christophe Benoist assisté de Gilles Magnier et Benjamin Gremion.
Pénalités : Tours 67' (8', 10'+5'+10'+20', 4'+10'), Angers 58' (12', 10'+20', 6'+10').

Évolution du score :
0-1 à 05'35" : Socha assisté de Mysicka (double sup. num.)
1-1 à 06'40" : Decaens assisté de P. Bartek (inf. num.)
2-1 à 11'11" : Desrosiers (sup. num.)
2-2 à 11'19" : Bellemare
3-2 à 29'14" : Desrosiers assisté de Boriskov et P. Bartek
4-2 à 44'10" : M. Bartek assisté de P. Bartek
5-2 à 45'50" : Simko assisté de Sabol (sup. num.)
5-3 à 49'27" : Bärgman assisté de Coté
5-4 à 56'44" : Ocelka assisté de Mysicka et Bärgman
5-5 à 59'42" : Pihant assisté de Mysicka et Ocelka
6-5 à 67'59" : Bega assisté de Pulscak

 

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