Match comptant pour la quatrième journée du Super 16, poule est.

Seul point commun des deux équipes : une ambition affichée, celle de participer à la Poule Magnus. Si cellede Mulhouse ne semble pas trop inaccessible, celle du club auvergnat est à étudier. Le match semblait déséquilibré entre des Alsaciens qui avaient sûrement à cœur de se racheter après la déroute contre "l'ennemi" villardien, et Clermont qui aurait, lui, bien voulu grappiller un ou deux points pour accéder à cette quatrième place tant convoitée. Et en effet, que ce fut déséquilibré...

Quand on regarde le tableau des scores donnant déjà 4-1 pour les locaux au bout de vingt minutes, quand on sait que Gourdeau a déjà été sollicité plus de vingt fois, que Clermont a payé, rapidement, cash trois pénalités assez pointilleuses, on peut craindre pour la suite du match pour une défense qui contient comme elle peut et une attaque qui franchit péniblement la mi-terrain. En face, les locaux se rassurent très rapidement puis s'en donnent à cœur joie à retrouver des automatismes perdus la semaine précédente. Le tiers se résume donc à moult assauts des noirs et rouges : une première percée suivie d'un tir tendu à mi-distance de Croz, puis Jokinen qui reprend le rebond de Segla, toujours le même Jokinen qui culpabilise Gourdeau de ne pas avoir bien resserré son entrejambes, enfin Segla esseulé qui marque juste avant la pause. De l'autre côté, Lhenry n'a pas trop eu le temps de se chauffer, et se fait surprendre sur un des rares essais clermontois, une déviation de près de Mazzerolle.

Le deuxième tiers redémarre sur le même tempo avec Bilbao et Chassard qui assomment rapidement leurs adversaires. Fabien Chardon remplace alors un Gourdeau dépité. Ce ne sera pas pour autant un déclic pour ses collègues, qui éprouvent les pires difficultés à franchir la zone mulhousienne et devront attendre douze longues minutes pour pouvoir enfin tirer "cadré", lors d'une double supériorité qu'ils auront toutes les peines à installer.

Ce n'est qu'en fin de période, toujours en supériorité, que Willers effectue une jolie passe d'armes pour tromper de près Lhenry. Mulhouse a pourtant desserré l'étau depuis son sixième but, mais s'offre même le luxe de dominer en infériorité.

La dernière période recommence sur un train d'enfer pour les hommes de Christer Eriksson, avec une nouvelle prison clermontoise aussitôt convertie en but par Prunet, de près. Clermont pousse alors un peu plus hardiment, sans vraiment être concluant malgré des face-à-face de Mouly ou Mazerolle face à Lhenry. Mais ce soir, les Clermontois n'y croyaient pas, ratant le dernier geste ou butant sur un réflexe du portier haut-rhinois, comme leur capitaine Roux, qui pourtant avait bien esquivé la défense avant de voir son tir repoussé in extremis par le bout de la crosse de Lhenry. Mulhouse, après avoir lâché du lest, reprend les rênes du match, et le ponctue de deux derniers buts : Segla fixe la défense avant de servir idéalement Jokinen, et enfin Michou reprend le rebond d'un tir de Chassard.

Mission accomplie pour Mulhouse. Il fallait se remonter le moral après les cinq buts encaissés en Isère. Chose faite, avec la manière, au cours d'une partie ressemblant beaucoup à celle disputée contre Gap. Beaucoup de vitesse, de précision, aucun cadeau physiquement, juste deux offrandes converties par les Clermontois, ainsi qu'un relâchement perceptible en début de troisième période, qui face à une équipe plus réaliste, aurait pu être moins avantageux pour les Mulhousiens.

Pour Clermont, match subi de bout en bout. La différence de niveau est flagrante au vu de ces soixante minutes. Pas de grosse présence physique, mais on fait ce qu'on peut pour bien aider son gardien. Devant, le problème est tout autre car en face des gabarits mulhousiens, les percées furent lentes, rares et infructueuses. Pire, on sentait que les joueurs n'y croyaient pas vraiment, malgré un Mouly qui a donné beaucoup d'énergie (en boîtes et sprints), des Nilly, Roux ou Gavalda trop souvent seuls, ou même Willers qui a mieux fini le match qu'il ne l'a commencé. Seul point remarqué, une belle prestation du second gardien Fabien Chardon, récompensé logiquement à la fin du match, suite à de nombreux arrêts, pas plus déterminants mais excellents à regarder.

Récompensés à la fin du match : Lionel Bilbao pour Mulhouse et Fabien Chardon pour Clermont-Ferrand.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

Commentaire d'après-match (dans L'Alsace)

Christer Eriksson (entraîneur de Mulhouse) : "C'est bien. On est beaucoup mieux que la semaine dernière. On est très bien rentré dans la partie. Nous avions décidé de défendre en les attendant pour éviter de se retrouver en infériorité dans notre zone sur leurs contre-attaques. Finalement, on se retrouvait avec de superbes contres. On ne peut pas se permettre de jouer top compliqué. Il faut que notre jeu soit simple, sans fantaisie. On manque encore d'automatismes pour s'autoriser ce genre de choses. Bien sûr, c'est bien d'inscrire neuf buts. Mais, sur le premier de Clermont, on n'est pas là. On s'est complètement relâché. Pour le moment, le vrai plaisir est dans le résultat."

Mulhouse - Clermont-Ferrand 9-2 (4-1, 2-1, 3-0)

Samedi 4 octobre 2003 à 17h40 à la patinoire de l'Illberg. 853 spectateurs.

Arbitrage de Gilles Durand assisté de Laurent Rouèche et Nicolas Charmillot.

Pénalités : Mulhouse 12' (2', 6', 4'), Clermont-Ferrand 10' (6', 2', 2').

Tirs : Mulhouse 51 (22, 14, 15), Clermont-Ferrand 20 (6, 5, 9).

Évolution du score :

1-0 à 06'30" : Croz assisté de Scibran

2-0 à 08'45" : Jokinen assisté de Segla (sup. num.)

2-1 à 09'36" : Mazerolle assisté de Simon

3-1 à 12'31" : Jokinen assisté de Ruokonen (sup. num.)

4-1 à 19'48" : Segla assisté de Ruokonen et Jokinen (sup. num.)

5-1 à 21'24" : Bilbao

6-1 à 22'50" : Chassard assisté de Michou

6-2 à 39'32" : Willers assisté de Roux (sup. num.)

7-2 à 40'49" : Prunet assisté de Bilbao et Chassard (sup. num.)

8-2 à 52'30" : Jokinen assisté de Segla et Brincko

9-2 à 59'52" : Michou assisté de Chassard

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Miikka Ruokonen (A) - Allan Carriou ; Patrick Scriban - Mathieu Mille ; Dusan Brincko - Lilian Prunet (A).

Attaquants : Pavol Segla - Francis Ballet - Juho Jokinen ; Guillaume Chassard - Lionel Bilbao (C) - Steve Michou ; Vincent Bringuet - Étienne Croz - Luc Tardif jr.

Remplaçants : Benjamin Jubien (G), Jérémy Bigot. Absent : Maxime Schuchewytsch.

Gardien : Francis Gourdeau puis Fabien Chardon à 22'50".

Défenseurs : Greg Willers - Henrik Karlsson ; Mathias Karlsson - Vincent Quintard ; Lionel Simon - Yann Lecompère.

Attaquants : Frédéric Nilly (A) - Réjean Pageau (A) - Niklas Evertsson ; Alexis Billard - Luc Mazerolle - Martin Jeannette ; Cyril Gavalda - Christophe Roux (C) - William Mouly.

Absent : Bobby Davis (adducteurs, départ prochain ?).

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