Grenoble - Épinal (4 octobre 2003)

 

Match comptant pour la quatrième journée du Super 16, poule est.

Pour cette deuxième rencontre de la saison à Pôle Sud, les Brûleurs de Loups recevaient les promus spinaliens et leur cohorte d'étrangers (11 sur les 15 joueurs alignés sur la glace !). Une équipe d'Épinal qui a jusqu'à présent tenu son rang dans le Super 16 en partie grâce à une défense de fer et à un gardien, Petrik, précédé d'une flatteuse réputation. La première victoire de la saison face à Gap la semaine dernière a permis aux attaquants vosgiens de débloquer enfin les compteurs. De leur côté, les Grenoblois, malmenés la semaine précédente à Dijon, recherchaient leur quatrième victoire d'affilée afin de conforter leur place de leader.

D'entrée les Brûleurs de Loups montraient leurs intentions en pressant sur les cages de Petrik. À peine commencé, le match s'interrompait après quarante-six secondes de jeu lorsque Benoît Bachelet restait sur la glace, victime d'une crosse haute involontaire de Trebaticky. Sonné et touché au nez, le capitaine grenoblois quittait le match et laissait sa place à Tartari. Ce coup d'arrêt conduisait à une petite période de flottement pour les Grenoblois, visiblement désorganisés par cette sortie prématurée de leur capitaine. Les quatre minutes de supériorité qui allaient suivre leur permirent de se remettre dans le match, mais pas suffisamment pour tromper Petrik et capitaliser ce long avantage numérique. Celui-ci était même immédiatement suivi d'un surnombre flagrant qui contraignait les Brûleurs à resserrer les rangs. Épinal n'arrivait pas à installer son jeu de puissance et les Grenoblois parvenaient à repousser leurs adversaires dans leur camp pour passer deux minutes finalement assez tranquilles. Deux pénalités consécutives de part et d'autre laissaient plus d'espace et Rolland sortait de sa cage pour contrer in extremis un breakaway spinalien. Cette sortie chanceuse et spectaculaire montrait que les Dauphins pouvaient à tout moment surprendre des Brûleurs dominateurs. Petrik subissait un siège en règle au cours de cette première période mais repoussait toutes les tentatives grenobloises de près comme de loin. Deux nouvelles supériorités numériques pour Grenoble en fin de tiers ne permettaient pas aux locaux d'ouvrir le score, et les deux équipes regagnaient les vestiaires sur un score de parité (0-0).

La deuxième période (avec le retour de Benoît Bachelet !) repartait sur les mêmes bases que la première avec des Brûleurs qui poussent et un Petrik éblouissant devant ses filets. La première pénalité du tiers était pourtant infligée à Meunier, l'occasion pour les Spinaliens d'enfin installer leur jeu de puissance et d'inquiéter Rolland. Une période de domination de courte durée car les Dauphins, coupables d'indiscipline et sanctionnés par un M. Avavian intransigeant, devaient à nouveau défendre sur (déjà !) leurs sixième et septième pénalités du match (en à peine vingt-cinq minutes de jeu). À force de plier, la défense spinalienne finissait par rompre sur un palet malicieusement placé par Agnel dans la lucarne de Petrik (1-0). Un but libérateur pour l'attaque grenobloise qui commençait sérieusement à douter devant l'insolence du gardien adverse. Mais la rencontre était loin d'être gagnée et les batailles le long des balustrades toujours aussi âpres, signe d'une intensité de jeu rarement aperçue cette saison. Le jeu des pénalités faisait que les deux équipes allaient évoluer une nouvelle fois à quatre contre quatre, libérant les espaces. Et c'est Grenoble qui profitait de cette situation de jeu : Benoît Bachelet laissait en retrait pour Stéphane Gachet qui catapultait un missile dans les cages de Petrik pour le 2-0. Une avance de deux buts qui faillit bien être annulée, puisque quelques secondes plus tard, Drzik partait seul en break à sa sortie de prison, mais Rolland s'interposait. Le reste du tiers était plus équilibré avec une équipe d'Épinal qui venait régulièrement titiller la défense grenobloise pour tenter de revenir au score et des Brûleurs de Loups qui pensaient plus à gérer leur avance.

Les Dauphins s'enhardissaient encore plus au troisième tiers, et une supériorité numérique donnait des sueurs froides à la défense grenobloise qui tenait le choc malgré tout. Le jeu devenait plus brouillon et les Brûleurs semblaient moins sereins défensivement. Agnel était malmené par Drzik dans le slot de Petrik, Bonnard volait au secours de son attaquant, et s'ensuivait une mêlée au cours de laquelle le défenseur grenoblois se montrait fidèle à sa réputation. Cette intervention musclée n'était pas vraiment du goût de l'arbitre qui lui infligeait un 2'+2'+10' synonyme de fin de match pour lui. Cet handicap ne survenait pas vraiment au meilleur moment pour la défense grenobloise. Le jeu gagnait d'ailleurs en dureté à l'image d'un échange d'amabilités entre Slovak et Forsell qui conduisait les deux joueurs en prison. Alors que les Brûleurs semblaient gérer malgré tout la fin de match, Trebaticky profitait d'un changement de ligne grenoblois un peu douteux pour transpercer Rolland sans opposition d'un slap de loin. À 1-2, la fin de match prenait une toute autre tournure et les Brûleurs passaient quelques moments difficiles alors que les Dauphins poussaient pour égaliser. Mais Rolland effectuait un sauvetage important et les Grenoblois géraient parfaitement les derniers instants en repoussant les Spinaliens dans leur zone, ce qui les empêchait de sortir Petrik pour créer le surnombre.

Grenoble l'emporte donc aux forceps sur le score étriqué de 2-1. Une petite surprise en soi, mais un score assez justifié au vu de la rencontre. Épinal a crânement joué sa chance avec un Petrik des grands soirs, extrêmement rapide des jambières, et une défense accrocheuse qui a passablement perturbé les attaquants grenoblois, Meunier et Podlaha en tête. Cela a donc donné un match intense et très accroché que les Brûleurs ont finalement remporté en montrant beaucoup de caractère, à défaut de pouvoir dérouler leur jeu comme ils l'avaient fait contre Clermont ou Villard. Un bon test en vue des joutes plus accrochées qui ponctueront la suite de la saison.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match (d'après le Dauphiné Libéré) :

Benjamin Agnel (attaquant de Grenoble) : "C'était un bon match face à une équipe qui possède un gros potentiel et de l'expérience. Ils sont homogènes mais on s'est mis à l'abri au deuxième tiers après avoir raté beaucoup d'occasions. Il faut tirer un coup de chapeau à leur gardien qui a été incroyable. On n'a jamais rien lâché et c'est de bon augure. A part Clermont, nous n'avons pas eu de rencontre facile, d'autant que nous avons désormais une pancarte de favori sur le dos et que les adversaires veulent tous nous accrocher et rivaliser, et sans la moindre pression sur eux. Mais ces rencontres serrées sont tout bonus pour l'intérêt du championnat. Je crois que le public s'est régalé."

Patrick Rolland (gardien de Grenoble) : "C'est vrai que leur gardien a réalisé une bonne partie tandis qu'ils n'ont pas eu énormément d'actions franches sur notre but. J'ai tout fait de mon côté pour maintenir notre avance et je n'étais pas inquiet, je ne les voyais pas égaliser sur la fin. Je m'en veux juste un peu sur le but : le tir de Trebaticky était flottant et il a eu une trajectoire surprenante."

Raphaël Marciano (entraîneur d'Épinal) : "On n'était encore pas loin, comme face à Dijon ou Mulhouse. Il nous manque encore ce petit truc pour transformer les défaites en victoires. Là, je pense qu'on aurait pu accrocher le nul. Défensivement, nous sommes bien en place. Notre objectif en tant que promu, c'est de bien figurer face aux grosses cylindrées. On ne pense pas à une éventuelle qualification car il nous faut d'abord prendre des points."

 

Grenoble - Épinal 2-1 (0-0, 2-0, 0-1)

Samedi 4 octobre à 20h00 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 2145 spectateurs.

Arbitrage de Julien Avavian assisté de Gildas Fontaine et Grégory Vericel.

Pénalités : Grenoble 28' (4',6',18'), Épinal 28' (10',12',6')

Tirs : Grenoble 52, Épinal 30.

Évolution du score :

1-0 à 25'58" : Agnel assisté de Forsell (sup. num.)

2-0 à 31'49" : Gachet assisté de B. Bachelet et Meunier

2-1 à 54'37" : Trebaticky assisté de Churabaev

 

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Jean-François Bonnard (puis Martin Millerioux à 48'31") - Jesse Saarinen ; Simon Bachelet - Baptiste Amar ; Stéphane Gachet - Roland Fougère.

Attaquants : Benjamin Agnel - Tero Forsell - Josef Podlaha ; Nicolas Antonoff - Laurent Meunier - Benoît Bachelet (puis Christophe Tartari de 00'46" à 20'00") ; Andrei Shchevelev - Laurent Deschaume - Xavier De Murcia.

Remplaçants : Fabrice Agnel (G), Vincent Mary. Absents : Cyril Papa, Romain Bachelet et Timo Bayon (blessés).

Épinal

Gardien : Stanislav Petrik.

Défenseurs : Radoslav Regenda - Josef Drzik ; Pavel Blaha - Peter Slovak ; Vladimír Domin.

Attaquants : Ivo Novotny - Karel Kadlec - Patrik Krisak ; Roman Trebaticky - Aleksandr Churabaev - Igor Szabados ; Christophe Ribanelli - Anthony Maurice - Frédéric Dehaëne.

Remplaçant : Didier Drif (G). Absents : Djamel Zitouni, Guillaume Papelier, Guillaume Gehin, Gaëtan Gavoille, Nicolas Martin.

 

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